Un mangemort me jeta dans un cachot. Je me retrouvai à plat ventre. Je n'eus pas la force de relever la tête à cause des doloris. Mais de toute façon, que pouvais-je donc bien voir? L'obscurité? Une araignée? La belle affaire.

Je sentais simplement que ça avait l'air humide. Froid. Sinistre.

Soudain, je sentis que l'on me retourna sur le dos. Je ne protestai même pas. Ce devait sans doute être un mangemort n'ayant pas fini de « s'entraîner » aux doloris.

Mais je parvins à distinguer une silhouette fine dans le noir, et je devinai que ce n'était pas un mangemort.

- Reste allongé, et ne ferme pas les yeux d'accord? m'intima une voix douce

Cette voix... c'était en quelque sorte rassurant de l'entendre. Car je n'avais fait qu'entendre des « Endoloris » dit d'un ton féroce, ou des rires froids comme de la glace.

Soudain, je sentis quelque chose à mes lèvres. Je les entrouvris par réflexe, et quelque chose de doux, liquide passa dans ma gorge. De l'eau. Je parvins à dire:

- Mer... merci.

- De rien. répondit-elle, je m'appelle Anna.

- Harry. répondis-je, de.. depuis com...bien de temps tu...? articulai-je péniblement

Elle comprit ce que je voulus dire:

- Je ne sais pas... deux mois peut-être? C'est plutôt dur de compter ici. Je sais que je suis torturée une fois par jour, parfois deux c'est tout. Mais au moins maintenant, je ne suis plus seule. soupira-t-elle

- Dé.. désolé de te contredire... mais bientôt je serai... mort. fis-je

- Dis pas de bêtises. Tu ne mourras pas, ils y veilleront. Ils voudront te torturer c'est tout. Mais tu vivras. murmura-t-elle

Je ne cherchai pas à la contredire, ne voulant pas lui gâcher le moral, bien qu'il devait déjà l'être si elle était enfermée ici depuis deux mois! Elle semblait lasse, au ton de sa voix.

- Comment tu es? On ne peut pas se voir alors... fit-elle soudain

- Brun... yeux verts... marmonnai-je, passant sous silence ma cicatrice, ne voulant pas qu'elle sache qui je suis

- Tu pouvais pas faire plus court comme description! rigola-t-elle doucement, moi je suis blonde, j'ai les cheveux qui tombent un peu en dessous de mes épaules, lisses. J'ai les yeux entre le gris et le vert. J'ai 17 ans.

- Pareil. marmonnai-je, et mes yeux sont verts émeraudes, cheveux en bataille.

J'eus l'impression qu'elle me sourit, satisfaite de mon effort, mais sans doute, me faisais-je des idées.

- Pourquoi... t'es ic... i? dis-je

- J'étais au mauvais endroit, au mauvais moment. Ils me gardent en vie pour jouer c'est tout. Et toi? Pourquoi t'es là?

Je réfléchis et lui répondis:

- Me suis battu contre eux et j'ai.. perdu.

- Oh. Pour te battre contre eux tu dois vraiment être courageux. Si tu as été à Poudlard, je paris que tu as été à Gryffondor.

- O..ui. Et toi?

- Moi je ne viens pas d'ici. Je suis australienne et j'étais venue passer mes vacances chez mon oncle. Je viens de l'école de Sydney.

Il y eut un petit silence, et soudain, la porte s'ouvrit brutalement, révélant un peu de lumière. Un mangemort prit violemment Anna, qui ne se débattait pas, comme si elle était habituée. Je parvins à apercevoir un peu de ses cheveux blonds, mais la porte se referma sur elle.

Après un long moment, je parvins à me remettre assis, et la mystérieuse fille réapparut. Elle toussait beaucoup, et je commençais à craindre qu'elle ne crache du sang. Je tâtonnais l'endroit, espérant trouver de l'eau, mais elle mit la main dessus avant moi et but un peu du précieux liquide. Elle connaissait l'endroit.

- T'en.. t'en fait pas, j'ai l'habitude. dit-elle enfin

- Personne n'a l'habitude des doloris. répliquais-je doucement

Elle ne répondit pas. Je continuai mon monologue:

- Je te promets que je te ferai sortir d'ici. Même si je dois y rester. Je te le promets.

Un moment passa, et elle me répondit enfin:

- Pourquoi tu ferais ça? Tu ne me connais même pas.

- Tu m'as bien donné un peu de ton eau, et tu ne me connais pas non plus. souris-je

- Tu es quelqu'un d'étonnant Harry.

Il y eut un silence, durant lequel je supposai qu'elle dormait, car j'entendais sa respiration régulière, bien qu'un peu sifflante. Je décidai de faire de même.

Le lendemain, ou de moins je le pensai, Anna me réveilla.

- Eh Harry! J'entends du bruit, réveille-toi!

Je me redressai et lui demandai:

- De quoi?

- J'entends du bruit. C'est bizarre, je pensais qu'ils viendraient un peu plus tard. Tu sais pourquoi il y a de l'agitation?

- Non. répondis-je, bien que j'avais peut-être une idée.

Soudain, notre porte s'ouvrit, révélant Lucius Malfoy. Il me prit brutalement, ignorant les petits cris d'Anna. Malfoy m'emmena jusqu'à une petite pièce, humide, mais où il y avait de la lumière. Je vis, juste devant moi, Voldemort. Celui-ci semblait satisfait.

- Harry! Quelle plaisir de te revoir!

- Plaisir non-partagé. marmonnai-je entre mes dents

- Pardon? Qu'as-tu dis?

Je ne lui répondis pas, voulant lui montrer que je ne le respectais pas, et comme je m'y attendis, un doloris arriva très vite. Je souffris, avec l'impression que des milliers de lames chauffées à blanc s'enfonçaient dans chaque centimètres carrés de ma peau. Lorsque ça s'arrêta enfin, il m'ordonna:

- Réponds-moi. Qu'as-tu dis?

Je ne répondais toujours pas, et un doloris vint me punir.

- Harry, avant de te tuer, je vais devoir t'enseigner les bonnes manières je crois. Et la politesse serait de répondre lorsqu'on te demande quelque chose.

- Ce n'est sûrement pas vous qui allez m'apprendre la politesse! crachai-je

Il sourit, et je me pris un autre doloris.

- Mauvaise réponse Harry. Alors je le répète une dernière fois: qu'as-tu dit?

- Pourquoi ça vous intéresse tant que ça? C'est sans importance! répliquai-je

- Mais si tu n'es pas capable de répondre à une simple question comme celle-ci, alors je me dois de te corriger. fit-il, amusé, et je crois savoir que tu as une camarade de cellule? Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose.

- Plaisir-non-partagé! répondis-je alors rapidement, de peur qu'il fasse quelque chose à Anna

- Malheureusement, tu as répondu un peu trop tard. Endoloris!

Je restai une heure avec Voldemort, et il me posa toutes sortes de questions, me lançant des doloris toutes les cinq minutes. Enfin, on me ramena dans ma cellule. Pourquoi Voldemort ne m'avait-il pas tué tout de suite? Sans doute pour m'humilier encore plus.

Je ne pus rester debout et comme la veille, j'arrivai à plat-ventre complètement épuisé.

- Harry? Harry? fit une voix affolée

Je sentis de nouveau un doux liquide coulé dans ma gorge,de l'eau.

- Harry que s'est-il passé? Même hier tu étais en meilleur état!

- Doloris... très... forts. articulai-je

- Qui te les a lancé? Qui? J'ai eu droit à tous les mangemorts, et ils n'ont pas l'air de lancer les doloris aussi forts que celui qui t'a fait ça! s'écria-t-elle

Je ne cherchai même pas à lui mentir et lui répondis avant de m'évanouir:

- Voldemort.