- Hermione ! Réveille toi ce n'est qu'un cauchemar.
- Noooon, pas eux, laissez les, pas eux !
- Hermione ! S'écria Ginny en secouant Hermione.
Cette dernière ouvre enfin les yeux, en larmes et en sueurs.
- Un cauchemar, ce n'est qu'un cauchemar, répète Ginny en berçant lentement son amie.
- Merci Ginny, je vais aller prendre un bain à la salle de bain des préfets, ça va me détendre. Je vous rejoins à la Grande Salle pour le petit déjeuner.
Après 45 minutes à se laver, se coiffer et s'habiller, la jeune fille sort enfin de la salle de bain en direction de la grande salle. Plongée dans son livre de potions pour réviser avant l'interrogation de ce lundi matin, elle ne voit pas la grande masse sombre qui marche dans sa direction.
-BLANG !
- Mais par Merlin, vous ne pouvez pas regarder où vous marchez espèce de Miss Je-Passe-Mon-Temps-Le-Nez-Dans-Les-Livres !
- Pro… Professeurs Snape, je suis désolée, je…
- Taisez vous ! 20 points de moins pour Griffondor, en voici une bonne raison d'être désolée. Et ne soyez pas en retard à mon cours où je me verrais… obligé… de retirer davantage de points à votre… maison. Il avait dit ce dernier mot avec une moue de dégoût.
Tous deux repartirent chacun dans leurs directions.
Lorsqu'Hermione arriva à la table des Griffondors, elle savait que sa journée serait un enfer, mais elle ne s'attendait pas à ce qui allait lui arriver plus tard.
35 minutes plus tard, Harry et Ron l'attendaient devant la porte des cachots.
- Bon sang Hermione où étais tu passée ?
- Je suis allée prendre un bain à la salle de bain des préfets et je suis allée prendre mon petit déjeuner, mais vous étiez déjà partis.
- Oui, explique Ron, nous sommes allés à la bibliothèque, terminer nos devoirs de potion pour Sn…
- ENTREZ ! Et en silence.
Les élèves entrèrent dans un silence de mort et s'installèrent en sortant leurs affaires.
- Les instructions pour le devoir sont inscrites au tableau. Vous m'apporterez un échantillon de vos potions à la fin de l'heure. Vous aurez la deuxième heure pour répondre aux questions théoriques sur un parchemin. Indiqua le Maître des potions.
Au bout d'une heure, la potion d'Hermione était prête et elle attendait la sonnerie pour pouvoir commencer la partie théorique. Les autres étaient tous nettement moins avancés. Seamus avait déjà fait exploser son chaudron par deux fois et celui de Neville pouvait désormais s'inscrire dans la catégorie des passoires.
Lorsque la cloche sonna, Hermione alla donner son flacon de potion au professeur et allait rejoindre sa place lorsque le Professeur Dumbledore entra dans la classe.
- Professeur Dumbledore, mes « élèves » sont en devoir, vous perturbez mon cours ! Lança sèchement l'homme en noir.
- Severus, je dois parler à Miss Granger, c'est important.
- Bien, Granger, ne faites pas attendre le directeur, cela risquerait de donner à vos camarades une raison supplémentaire d'avoir un T à leur copie, bien qu'ils n'aient pas besoin de cela pour obtenir ce résultat…
- Merci Severus, nous empruntons également vos appartements. Et il sortit avant que le maître des potions ne puisse contester.
La jeune fille suivit le directeur dans le couloir jusqu'à un tableau représentant un chaudron bouillonnant.
- Quidditch.
Le tableau pivota et laissa entrer les deux personnes qui se retrouvèrent dans un salon très confortable et chaleureux, sobrement décoré de gris et de vert mais avec des meubles très épurés. De toute évidence, le directeur de Serpentard aimait le confort.
- Asseyez-vous Miss Granger.
- Merci Monsieur.
- Hermione, j'ai une très mauvaise nouvelle à vous annoncer. Il s'agit de vos parents.
- Non ! Non, pas ça, pas eux Professeurs. Non ! commença à crier la jeune fille.
- Je suis désolé Hermione, ils ont été retrouvés morts dans leur cabinet dentaire, ce matin. Ils ont été touchés par un sortilège de mort. L'œuvre des partisans de Voldemort.
- Nooooon, hurla Hermione, Non, je vous en prie Professeur, pas ça.
- Je suis navré Hermione, les Aurors sont arrivés trop tard.
Le directeur était vraiment désolé pour la jeune fille. Elle était la meilleure amie d'Harry Potter, et l'élève la plus brillante que l'école eut connu depuis bien longtemps.
- Les obsèques auront lieues mercredi, je vous y accompagnerais. Vous pouvez aller dans votre dortoir vous reposer, j'expliquerais la situation à Severus.
- Puis-je retourner en classe Professeur, je ne veux pas me retrouver seule dans mon dortoir.
- Bien sûr mon enfant, bien sûr.
Tous deux sortirent des appartements du professeur de Potion et Hermione se dirigea vers la salle de classe, suivie du directeur. Lorsqu'elle entra, le silence était pesant dans la classe mais personne ne tourna la tête vers les deux arrivants. Hermione alla rejoindre sa place tandis que le directeur faisait un signe au Professeur Snape pour lui demander de le rejoindre.
- Albus ?
- Severus, Mr et Mrs Granger ont été retrouvés morts à leur cabinet ce matin. Je viens d'avertir leur fille. Bien entendu elle est bouleversée mais a tenu à rejoindre votre cours après l'annonce. Je vous demanderais donc d'être indulgent si toutefois elle ne se sent pas très bien.
- Indulgent ? Si Miss Granger n'est pas capable de rester en classe, autant qu'elle aille de ce pas rejoindre l'infirmerie, je n'ai jamais fait preuve d'indulgence envers qui que ce soit d'autre que vous Professeur Dumbledore et ce n'est pas la mort, certes triste, de ces deux personnes qui vont bouleverser mes habitudes.
- On se voit au déjeuner Severus.
Le maître des potions alla rejoindre son bureau et commença à corriger des copies lorsque son regard dévia vers la jeune Griffondor.
« Ainsi, à 17 ans, elle était orpheline. Quel gâchis. Il est temps que cet idiot de Potter mette fin à ce monstre que je devaiss encore appeler « Maître » il y a quelques mois. Elle travaille sur son devoir comme si de rien n'était. Seuls ses yeux rouges laissent penser qu'il s'est effectivement passé quelque chose. Aussi détestable soit-elle, cette gamine ne méritait pas cela. » Pensait-il.
Il se leva et si dirigea vers la jeune fille, qui fixait sa copie depuis quelques minutes. Elle sursauta légèrement lorsqu'il se pencha par dessus son épaule en lui chuchotant :
- Miss Granger, je ne vous retirerais pas de points si vous souhaitiez aller prendre l'air ou vous rendre à l'infirmerie.
- Non merci Professeur, je dois terminer mon devoir.
- Miss, vous fixez votre copie sans bouger depuis près de 10 minutes, toute « chauve souris des cachots » sois-je, je peux comprendre que vous ne soyez pas en état de faire cet exercice après ce qui vient de se passer. Si votre niveau était le même que celui de tous les élèves de cette classe je comprendrais que vous souhaitiez progresser mais vous êtes largement au dessus de tous ces crétins congénitaux qui vous servent d'amis. Je vous l'ordonne prenez quelques minutes et allez prendre l'air. Répliqua t-il à haute voix.
Toutes les têtes étaient levées et observaient le professeur. Les Griffondor n'en revenaient pas. Ainsi Snape connaissait son surnom et il mettait les Serpentards dans la même catégorie qu'eux.
Hermione se levait et si dirigeait vers la sortie pendant que Snape regardait ses élèves en criant :
- Et vous remettez vous au travail. Je reviens, si l'un d'entre vous remue autre chose que sa plume je retire 150 points à tous les élèves de cette classe, est-ce clair ?!
- Oui Professeur.
Il sortit en trombe de la classe et se dirigea à la suite d'Hermione qui était secouées par les sanglots et tapait des poings contre les murs du couloir. Il la regarda faire pendant quelques minutes, en sachant parfaitement que c'était sans doute le seul moyen pour elle d'évacuer la colère et la tristesse qui l'accablaient. Lorsque les mains de la jeune fille commencèrent à saigner il se décida à lui attraper les bras et la forcer à se retourner pour la mettre face à lui. Son visage était ravagé par les larmes, et elle continuait à se débattre. Il serra plus fort sa prise et la força à s'asseoir par terre. Il restèrent ainsi de longues minutes, assis au sol dans le silence seulement coupé par les sanglots d'Hermione. La cloche sonna et les élèves sortirent tous très vite, sans prêter attention aux deux personnes assises dans l'ombre. Lorsque le silence revint, Snape se décida parler.
- Albus m'a tout expliqué Miss Granger. Je ne suis pas un monstre, même si j'en ai tout l'air, je peux comprendre votre détresse.
Un long silence lui répondit et contre toute attente, Hermione se rapprocha de Severus et posa sa tête contre l'épaule de son professeur qui la laissa faire, sans bouger. De nouveau les sanglots reprirent et Severus commença à caresser machinalement les cheveux d'Hermione qui se détendit rapidement à ce contact. Au bout d'un long moment, sa respiration se calma, elle s'était endormie. Severus resta ainsi encore quelques instants et se décida à se relever en prenant garde de ne pas réveiller la jeune fille. Il l'enroula dans sa cape et la prit délicatement en l'emmenant vers l'infirmerie tout en priant Merlin de ne croiser aucun élève dans les couloirs. Heureusement les cours n'étaient pas terminés et il ne croisa personne jusqu'à l'infirmerie où il fut accueilli par une Mrs Pomfresh étonnée de le voir amener la jeune fille endormie et enroulée dans sa cape. Il resta dans la pièce attendant de pouvoir récupérer sa cape. C'est à ce moment que le Directeur arriva, un regard bienveillant envers son professeur de potion.
- J'ai fais mon premier acte d'indulgence envers une autre personne que vous Albus, ne me demandez plus rien avant longtemps, expliqua t-il un fin sourire aux lèvres.
- Merci Severus. Cette petite va avoir besoin de temps pour se remettre de tout cela. Je sais que cela vous ramène à de bien mauvais souvenirs mon enfant.
- Sait-on qui a fait… ça ? demanda Snape
- Bellatrix Lestrange et Alecto Carrow.
- J'aurais leur peau à ces deux là. Vous ne pourrez pas me l'interdire longtemps Albus. Ils ont tué ma… sa voix se brisa.
- Je sais qui ils ont tué Severus et je comprend votre colère.
- Je les vengerais Albus. Je les ferais souffrir comme ils font souffrir leurs victimes.
- Severus, l'Ordre a encore besoin de vous !
- Je sais Albus, mais il faut que Potter se dépêche s'il veut être celui qui mettra fin au règne du Seigneur des Ténèbres, car je vais les traquer, et les tuer jusqu'au dernier. Et je terminerais par ces deux là, pour qu'ils voient que moi aussi je peux jouer avec mes victimes.
- Ce n'est pas la solution Severus, ne vous abaissez pas à leurs manières. Vous méritez mieux que ça.
Le directeur n'eut pas de réponse. Le Maître des potions s'en alla sans sa cape et dévala les escaliers vers ses cachots, le seul endroit du château qui lui permettait de réfléchir calmement. Personne ne le vit lors du déjeuner et les discussions sur la mort des parents d'Hermione allaient bon train à toutes les tables ce midi. Harry et Ron n'avaient pas de nouvelle de leur amie depuis son départ du cours de potion et Ginny les avait informé qu'elle n'était pas dans son dortoir. Lorsqu'ils virent le directeur se diriger vers eux à la fin du repas ils s'attendaient au pire.
- Harry, Mr Weasley, votre amie est à l'infirmerie. Elle a besoin de repos et je vous demanderais de ne pas aller la déranger. Expliqua t-il doucement.
- Qu'est ce que Snape lui a fait ? demanda Ron violemment
- Le Professeur Snape, Ron, n'a rien fait. Il a accompagné Hermione jusqu'à l'infirmerie. C'est grâce à lui qu'elle est en sécurité maintenant. Répondit le directeur sur un ton ferme.
- Bien Professeur, Viens Ron, dit Harry fermement.
- Non mais qu'est ce qui t'a pris, enchaîna l'Elu lorsqu'ils furent sortis de la grande salle, t'es malade de parler comme ça à Dumbledore ?
- Ca te va bien de dire ça, tu lui a jeté la moitié de ses outils à la figure quand Sirius est mort ! répliqua le roux.
- Je sais, mais ce n'est pas une raison. Je t'ai déjà expliqué que sans Snape, Dumbledore serait mort à l'heure qu'il est. L'an dernier c'est lui qui a empêché Malefoy de le tuer dans la tour d'Astronomie, et c'est lui aussi qui l'a soigné toute l'année. T'étais là Square Grimmaud cet été quand Snape venait appliquer les bandages à Dumbledore pour empêcher sa main de pourrir. Snape a grillé sa place d'espion et risque la mort dès qu'il passe le portail de Poudlard à cause de ça ! Je ne l'aime pas plus que toi, mais même si ce type est franchement désagréable, il a quand même beaucoup aidé l'Ordre.
- Votre déclaration me touche beaucoup Potter, mais je vous serais gré de bien vouloir éviter de répéter cela à l'avenir. Je vous rassure, je n'ai pas plus de sympathie pour vous non plus, Potter. Dit une voix glaciale derrière leur dos.
- Pro… Professeur Snape, je… co…
- Soyez plus clair Potter je ne vous comprends déjà pas lorsque vous employez des mots complets, mais alors lorsque vous ne communiquez qu'à l'aide de syllabes c'est encore pire !
- Comment va Hermione ? demanda Ron précipitamment
- Je l'ignore Weasley, lorsque je l'ai rejointe dans le couloir elle avait entrepris de démolir le château avec les poings. Je l'ai donc accompagnée à l'infirmerie afin qu'elle fasse soigner ses blessures et je crois qu'elle s'y est endormie. Je n'ai pas été prendre de ses nouvelles depuis. Peut être devriez-vous demander au Professeur MacGonagall après tout, c'est une élève de sa maison, il est donc normal qu'elle sache comment va votre amie.
- Bi… Bien professeur.
Les deux amis se dirigèrent vers leur cours de métamorphose tandis que le maître des potions allait à la cuisine demander aux elfes de faire apporter un plateau repas à ses appartements. Il n'avait cours qu'à 15 heures et pouvait donc s'isoler chez lui. Il avait menti aux garçons. Avant de les croiser il était passé à l'infirmerie, prendre des nouvelles de la jeune fille. Il ignorait pourquoi mais il avait ressenti le besoin de savoir qu'elle allait bien. Ce qu'elle venait de vivre, il l'avait vécu par deux fois et il savait que la jeune fille aurait besoin de temps avant de se reconstruire. Il ne regrettait pas son rôle d'espion. Ne plus croiser ces monstres à chaque réunion de mangemorts le soulageait. Il avait lutté à chaque fois pour ne pas les torturer et les tuer comme eux le faisaient à leurs victimes, mais il s'était juré qu'un jour, il leur ferait payer.
