Chapitre 1
-Note de l'auteur- Dans l'intérêt de tous les lecteurs qui ne semble pas le comprendre, la partie ci-dessous est supposée être un chat instantané entre moi (Xomniac) et mon seul bêta-testeur de l'époque, CV12Hornet. Voici COMMENT Cross en est venu à conclure qu'il était dans One Piece, il ne l'a pas sorti de nulle part !
Note de Patient : Ouais, je ne les ai pas rejoints avant la fin du Chapitre 17.
-Xomniac- OK, voyons voir… Tu as une meilleure expression que « sourire satisfait » ?
-Xomniac- C'est le sentiment général que je veux transmettre, mais je l'ai utilisé bien trop souvent…
-CV12Hornet- « Un sourire narquois » ? « Sourire en coin » ? « Sourire goguenard » ?
-Xomniac- Non, non… ghhk !
-Xomniac- *écrase sa tête sur son bureau* Et zut, on y a passé trop de temps. Autre chose à laquelle tu voudrais réfléchir ?
-CV12Hornet- Bah… Je voudrais bien quelqu'un avec qui échanger des idées pour cette fanfic Dragon Ball Z sur laquelle je planche…
-Xomniac- Je passe, DBZ n'est pas mon genre :S
-CV12Hornet- Ouch, mon enfance :p
-Xomniac- He… hé, tu lis 'Walk on the Moon '?
-CV12Hornet- Peux pas dire que j'ai déjà lu.
-CV12Hornet- En fait c'est la première fois que j'en entends parler.
-Xomniax- C'est une SI Naruto. Vraiment brillante, c'est à voir.
-CV12Hornet- Hé beh… Je n'ai pas eu de bonnes expériences avec les SI en général. Et Naruto ? Coup double là.
-CV12Hornet- Je veux dire, il n'y a qu'une SI que je peux dire avoir honnêtement apprécié.
-CV12Hornet- Et je suspecte que la nostalgie y est pour moitié.
-Xomniac- Heh, je suppose que c'est vrai. Ils y en a beaucoup trop… Quand même, tu peux comprendre pourquoi ils font ça, pas vrai ?
-Xomniac- Je veux dire, tu imagines ? Aller dans ces mondes, te tenir côte à côte avec ces gens… ça flanque la frousse, c'est sur… mais qu'est-ce qu'on accomplit devant nos putain d'écrans d'ordinateur ?
-CV12Hornet- Eh bien, on distrait les gens. Ce n'est pas rien, si ?
-CV12Hornet- Et puis, s'introduire dans un univers fiction semble un parfait moyen de mourir de façon horrible.
- Xomniac- Ouiii, « distraire »… avec des fics qui attirent à peine un second regard… et ouais, ce serait mauvais, si tu avais une chance de merde
-Xomniac- Je veux dire, aussi longtemps que tu atterris dans le bon univers, tes chances peuvent être pas mal.
-Xomniac- Exemple : One Piece. Rejoins les Chapeaux de Pailles et à toi la vie de rêve ! Bon, après le plus grand rodéo de ta vie, mais quand même, tu seras bien.
-CV12Hornet- Vraiment ? De tous les univers, tu choisis One Piece ?
-CV12Hornet- Je crois que je me contenterai d'un univers où le mètre étalon d'endurance *n'est pas* surhumain.
-Xomniac- *hausse les épaules* Comme tu le sens. Moi, par contre… mec, avoir la chance de naviguer sur les mers Bleues… Je donnerai n'importe quoi pour ça. Au moins je serais débarrassé de la paperasse ! XD
*Créature Ancienne Variablement Enjouée a rejoint la conversation !*
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Que ta volonté soit faite !
-CV12Hornet- J'étais sur le point de faire une blague sur les gentils hommes en tenue blanche, mais je ne trouve pas d'arguments contraires.
-Xomniac- Qu'e
-Xomniac- Ooooh merde
-CV12Hornet- Attends, c'est qui ce con ?
-Xomniac- Lis les initiales.
-CV12Hornet- Oh merde. Oh merde merde merde.
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Oh, on se calme, j'ai besoin que l'un de vous reste derrière et continue d'écrire, et c'est lui qui s'est proposé.
-CV12Hornet-…
-CV12Hornet- Ouais ?
-CV12Hornet- Je… Je vais aller parler à Admiral Tigerclaw pour toi, ok ?
-Xomniac- Ne.
-Xomniac- T'avise.
-Xomniac- Pas.
*CV12Hornet a quitté la conversation !*
-Xomniac-…
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Pas d'honneur parmi les voleurs, hm ?
-Xomniac- *écrase sa tête sur son bureau* M'en parles-pas…
-Xomniac- Donc… aucune chance d'y échapper ?
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Aucune !
-Xomniac- Combien de temps pour me préparer ?
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Que dalle !
-Xomniac- …je peux prendre des vêtements de rechange ?
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Tu n'auras que ce que tu portes sur toi !
-Xomniac- Grrggrgrrrrh…
-Xomniac- T'es un vrai bâtard, tu le sais ?
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Mais au moins je suis poli !
-Xomniac- *soupire* Je peux au moins envoyer un mail à mes parents ? Ils vont s'inquiéter…
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- C'est là que je suis accommodant !
-Xomniac- ?
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Dilatation temporelle ! Tant que tu survis jusqu'à la fin, tu reviendras à ce point exact de l'espace-temps et auras la possibilité d'y retourner leur rendre visite quand tu voudras !
-Xomniac- … c'est… étrangement généreux….
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Eh bieeeeen, considérant que tes chances de survie vont de basses à non-existantes, pas vraiment ! Honnêtement ? Je veux juste éviter que tu n'angoisses sur ta « précieuse famille perdue » comme une fillette ! Tu as une idée d'à quel point ça devient agaçant !?
-Xomniac-*TÊTE-BUREAU*
-Xomniac- Donc, comment on fait PUTAINMERDE !
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Attention à la chute !
*CV12Hornet a rejoint la conversation !*
- CV12Hornet- Salut ? Xomniac ? Toujours là mon pote ?
-CV12Hornet- Zut.
-CV12Hornet- Ok, étape numéro une : ne pas paniquer !
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Désolé, on est rien que nous !
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Bien… vu qu'il te manque maintenant un co-auteur…
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- Voudrais-tu… une intervention divine ? 8D
*CV12Hornet a quitté la conversation !*
*CV12Hornet a bloqué Créature Ancienne Variablement Enjouée !*
-Créature Ancienne Variablement Enjouée- *boude* Ça c'était juste impoli !
-o-
Chaud… doux… irritant… Je soupirai alors que je tournai un peu, essayant de me mettre à l'aise. J'avais besoin d'un peu plus de sommeil, et là je serais prêt pour la journée. Juste… un peu… plus…
SPLASH !
FROID ! MOUILLE ! MON NEZ !
« GAH ! SALOPERIE DE MERDE ! » Je hurlai, bondissant sur mes pieds avant de tituber à l'écart des vagues. Je haletai et me voutai alors que ma tête me tournait de m'être lever si vite, enlevant de sable de m-
Attends.
Je me figeai alors que je réalisai la situation.
Sable et vagues. Aucun des deux n'était dans mon dortoir, encore moins ma chambre.
Enlevant lentement la croûte de mes yeux, je clignai de ces derniers avant d'embrasser le décor de mon regard.
Une jolie bande de plage, juxtaposée à une étendue infinie de mer bleue.
La première pensée qui me vînt fut : 'Ce n'est pas ma chambre.'
J'allais me demander 'Comment je suis arrivé là ?' en tant que deuxième, mais je perdis vite le cours de mes pensées avec le retour des derniers souvenirs que j'avais.
La troisième pensée qui me vînt en tête était un méli mélo que l'on pourrait approximativement libeller : 'MERDEPUTAINPUTAINQU'EST-CEQUEJEFAISQU'EST-CEQUEFAIS ?!'
Je me refreinais promptement de continuer sur cette ligne de pensée, me frappant le front de mes deux mains avant de prendre une grande inspiration à travers mon nez. « Ne panique pas, ne panique pas, ne panique, la peur rend stupide, ne panique pas, penses ! » Grognai-je, ne serait-ce que pour entendre ma propre voix.
Après quelques secondes à me tenir là, pantois et hyper-ventilant presque, je réussi à me calmer et à faire face aux faits.
Fait un : Les CAVEs sont des enfoirés de merde qui mérite d'avoir des clous de chemins de fer enfoncé à travers chaque pouce de leur être.
Fait deux : Je devais être calmé si je pouvais jurer comme un charretier.
Fait trois : J'étais dans One Piece. Ça ne pouvait pas en être autrement. Ou du moins, je devais croire cela. Si j'étais dans un autre monde moins amical, ou Dieu m'en garde, duquel je ne connaissais rien…
Un violent frisson me parcouru l'échine. Non, non, n'y pense pas, continue.
Fait trois : La probabilité était haute que je sois dans One Piece. Ce qui voulait dire que mon plan initial était toujours le meilleur : Trouver les Pirates au Chapeau de Paille. Bien sûr, je pouvais aussi, logiquement, vivre une vie de civil, tout spécialement si j'étais sur East Blue… Mais ce plan avait ses propres soucis. Par exemple mes compétences quasi-nulles vu que j'avais abandonné l'université et le fait que les Blues étaient remplies de pirates assoiffés de sang et de Marines potentiellement pires que les pirates !
La vie en tant que Chapeau de Paille était terrifiante ? Oui. Dangereuse, potentiellement fatale même ? Oh que oui ! Est-ce que ça garantissait que j'ai potentiellement quelques-unes des plus puissantes personnes au monde pour veiller sur mon cul aussi longtemps que je réussissais à devenir leur ami ? Vous feriez bien d'y croire.
Ma décision prise, j'acquiesçai : Semblerait que ma vie soit celle d'un Chapeau de paille.
Passons maintenant au fait quatre : Je n'avais aucune putain d'idée d'où j'étais.
Bon, au moins un problème que je pouvais régler !
Je tournai alors les talons… et fixai bêtement des yeux la jungle tropical me faisant face.
Mes entrailles se nouèrent 'Ohmondieu nononon, Pas Little Garden, pour l'amour de Dieu, PAS LITTLE SACRÉ BORDEL GARDEN !'
Cependant, un rapide regard sur l'horizon et un peu d'écoute suffirent à apaiser mon esprit paniqué. Pas de squelettes gigantesques, pas de hurlements de monstruosités préhistoriques, pas de piliers de fumée venant de volcans en éruption. J'étais en sécurité… dans un certain sens.
Je grimaçai et tirai sur le col de ma veste. Je me sentais sacrément chaud, et pas dans le bon sens du terme !
'Attend…' Je clignai des yeux lorsqu'une pensée me frappa 'Veste ?'
Je passai alors rapidement en revue ma tenue : Ma veste/sweat capuche noire bardée de poches favorite, check. Un t-shirt camouflage urbain, check. Mon pantalon cargo noir, check. Mocassins en cuir tanné, check. Eeeet finalement, mon casque audio Bluetooth gris foncé de qualité industrielle à toute épreuve, m'ayant coûté cinq cents dollars qui me pendait autour du cou. Check, pour ce ça que valait.
Laissant échapper un soupir fatigué, j'ouvris ma veste. Comme prévu d'un climat tropical comme celui-ci, il faisait humide. Heureusement, être un Floridien avec une aversion prononcée envers l'idée de montrer plus de peau que nécessaire semblait payer pour une fois, vu que j'étais habitué à la chaleur.
Grimaçant lorsque la tête me tourna douloureusement, je retirai vite ma veste et en nouai les manches autour de ma taille.
D'accord, relativement habitué. Foutez-moi la paix, il devait bien faire quarante degrés là dehors !
Passons. Sans autres options à ma portée –spécialement après qu'un dernier regard m' ait confirmé qu'il n'y avait aucun navire en vue- je m' engageai alors dans les profondeurs vertes et puantes de la forêt infernale.
Pour être honnête, j'appréciais d'ordinaire les longues balades. Cependant, dans le cas présent, il me manquait deux facteurs essentiels : Premièrement, je n'avais aucune musique à écouter, donc je m'ennuyais comme un rat mort. Et secundo, il n'y avait pas de chemin à proprement parlé, donc je devais me forcer un chemin à travers une dense barrière de feuillage faisant de tout son possible pour se mettre en travers de ma route.
Après ce qui parut être une éternité à montrer à Mère Nature l'étendue de mon vocabulaire d'une manière… créative dira-t-on, suite au nombre de fois où ma veste se prit dans les branches, où je me pris les pieds dans les racines, où me baissais pour échapper aux branches et autres machins, j'aperçu et couru en direction d'une clairière. Versant presque lorsque je tentai de reprendre mon souffle, je recommençai à penser.
Premièrement, de ce que je pouvais en dire, l'île semblait probablement déserte, vide de toute forme de vie intelligente en dehors de moi. Ce qui était… problématique, n'ayant aucune idée d'où j'étais. Je ne savais pas dans quelle Blue je me trouvais, et encore moins dans quel hémisphère ! Dans l'état actuel des choses, j'avais une chance sur trois d'être quelque part où je pouvais croiser les Chapeaux de Paille. East Blue où Paradise ? Parfait ! N'importe quelle autre Blue ou, que Dieu m'en garde, le Nouveau Monde ? Les choses seraient pour le moins. Intéressantes. Compliquées était un terme bien plus appropriés cependant.
Dans un second temps-
Mon estomac laissa échapper un vicieux cri, me poussant à rougir d'embarra. En effet, nourriture. Manger était définitivement ma seconde priorité. Mais mon in-expérience de la vie sauvage allait me rendre la tâche compliquée… Non pas que j'allais me décourager pour autant. Avec un peu d'espoir, je pourrais mettre la main sur quelque sorte de-
Je m'arrêtai soudain au beau milieu de cette pensée. « Ca fait des lustres que je marche dans cette jungle… » Méditai-je à voix haute « Pourquoi diable n'avais-je pas entendu le moindre animal !? »
« SQUAWK ! »
« YEARGH ! » m'écriai-je, sursautant à presque un pied au-dessus du sol sous l'effet du choc. Bougre di- !? Je regardai autour de moi et fixai la lisière des arbres, abasourdi. Mais d'où Diable venaient ces oiseaux ?!
« OOOH OOH AAH AAH ! »
Je me tournai sur moi-même alors que j'entendais cette autre cacophonie derrière moi. Des singes maintenant !? Comment Diable se planquaient-ils !?
« GRRR ! »
Je me crispai soudainement lorsque j'entendis une paire de grognements sauvages en provenance du feuillage de chaque côté de moi. Ils ressemblaient à ceux de ma chatte… si elle était sous stéroïdes.
« RRRUFF ! RRRUFF ! »
Et ça c'était mon chien, droit devant moi, seulement bien plus gros et moins disposé à jouer.
Me forçant à calmer ma respiration, et à me concentrer, je commençai à faire marche arrière. Juste un peu plus, juste un peu plus près du feuillage.
« GROOOAAAR ! »
Je n'ai pas honte d'avouer que j'ai hurlé comme une fillette et suis tombé tête la première alors que je courrai à l'opposé de la jungle. La réaction me semblait toujours très appropriée avec un rugissement de lion à dix pouces derrière moi.
J' haletai lourdement alors que j'étais sur le dos, allongé dans l'herbe, mon esprit vacillant sous l'effet de la terreur. Je n'avais jamais fait de crise d'angoisse avant, mais quelque chose me disait que j'étais sur le seuil de ma première.
Cependant, avant que je ne franchisse ce seuil, un nouveau bruit réussit à attirer mon attention.
Un rire. Une tonne de rires, d'une variété énorme, homme et femme, jeune et vieux sans distinction, comme un rire en boite mal édité.
Ce rire me fit réaliser deux choses : Un, la grande variété de rires m' aida vraiment à m'assurer que j'étais dans One Piece, après tout, où d'autre pourrait-on trouver un rire tel que « Chyokokoko » ?
Deux, je réalisai avec un grognement furieux, quelqu'un se payait ma tête. Me redressant hâtivement sur mes pieds, je chargeai le feuillage en direction de l'origine du rire.
Cependant, juste au moment où je touchais la flore, le rire changea de source, provenant de derrière moi. Après un rapide regard par-dessus mon épaule en direction de l'autre côté de la clairière, je l'ignorai et continuais tout droit. Me tromper une fois était déjà une de trop donc je n'allais pas tomber dans le panneau une seconde fois.
Et avec ça, je m'enfonçais de nouveau dans la jungle, me forçant un passage parmi les plantes et fouillant la jungle à le recherche de la personne responsable de s'être payé ma tête. Après un moment, j' aperçu une autre clairière. Je chargeai alors en dehors de la jungle…
Et m'arrêtai aussitôt, abasourdi : « C'est quoi ce merdier… ? »
La clairière était moitié moins grande que la celle que j'avais quitté mais une table de pierre se dressait en son centre.
Et sur le rocher… un escargot, ou du moins quelque chose qui y ressemblait grandement. Sa coquille était un peu plus grande qu'une balle de baseball, et son corps était d'une taille équivalente. La peau était d'un gris plutôt sombre, et la coquille possédait un motif en échiquier noir et blanc.
L'escargot était doté d'yeux sur le bout de ses cornes et, au milieu de son corps, d'une bouche pleine de dents.
Il se balançait aussi d'avant en arrière, caquetant furieusement et pleurant de rire.
Clignant des yeux, je pris un moment pour enregistrer la situation. Ça… c'était un Escargophone. Bien qu'il était étrange de voir un escargot aussi gros en vrai, aucun doute n'était permis, ce design était impossible à confondre. Un poids retiré de mes épaules, je retins un soupir. Pas de doute : j'étais sûr à cent pourcent d'être dans One Piece.
Une colère noire me parcouru alors. La personne se moquant de moi était de l'autre côté de cet escargot !
« HÉ! » M'écriai-je violemment, mettant toute ma frustration dans ma voix. « VOUS PROFITEZ BIEN DU SPECTACLE OU BIEN!? »
L'escargot sursauta alors, clignant des yeux dans ma direction… avant de se jeter en arrière et de hurler d'horreur. Et pas n'importe quel cri, un cri de femme très aigu.
Je sursautai aussi face à ce bruit, le souffle coupé. « C'est quoi ce bordel ?! » laissai-je échapper.
Remarquant quelque chose, je me figeai alors. Sa coquille… était intacte ! Il n'y avait pas de micro sur le côté de la coquille !
Mon esprit entra en éruption pour mettre en ordre ce que je voyais. C'était un Escargophone, pas de doute, mais sans le communicateur attaché à lui, donc c'était un escargot sauvage. Et aussi loin que je sache, il était impossible d'utiliser un Escargophone sauvage pour communiquer…
J'arrêtai cependant mon raisonnement à cette dernière partie. Impossible… comme un homme en caoutchouc ?
La connexion que j'effectuai m'extorqua un sourire malaisé. « Vous devez vous moquer de moi… » Murmurai-je incrédule.
A ce moment, je réalisai que le son que j'écoutai avait changé. Au lieu de crier, l'escargot s'était recroquevillé sur lui-même et pleurait à chaudes larmes, de nombreux sanglots s'échappant de lui.
Je tressailli face à cette réaction. Je me rappelai maintenant d'un fait plutôt pertinent : escargots de cette taille était connu sous le nom de Bébé Escargophone. J'avais beau apprécier les enfants autant qu'écrire des dissertations, mais ça…
Un pic de culpabilité parcouru mon corps lorsqu'un sanglot particulièrement misérable s'échappa de l'escargot. Me laissant tomber sur mes genoux, je m'approchai lentement de lui, mes mains levées en signe d'apaisement. « Hé hé hé, je suis désolé, pardon ! » tentai-je doucement « Je ne voulais pas crier, j'étais juste frustré, ne pleure pas s'il te plait ! »
Les pleurs de l'escargot se calmèrent lentement pendant qu'il levait la tête dans ma direction, des larmes lui coulant toujours des yeux. « P-Pa'don ? » il coassa d'une voix qui aurait convenu sans problème à un bambin.
J'hésitai un moment avant de sourire et acquiescer lentement : « Ouais, p-pa'don. Au fait… » Lentement faisant en sorte de montrer mon intérêt, je me penchai en avant. « C'est un truc très intéressant que tu as là. Tu ne l'aurais pas obtenu après avoir mangé un fruit avec des spirales et un goût dégueu ? »
Le gastéropode cligna des yeux avant d'acquiescer lentement. « Noix de coco, » dit-il, chaque mot tiré de voix différentes. Il grimaça ensuite et tira la langue de dégoût « Blech ! » Cracha-t-il avec une voix de vieil homme.
Je gloussai légèrement face à cette grimace. « Eh, ouais. J'ai entendu dire que cette sorte de fruit avait un goût de chaussettes. » Je le regardai alors avec attention, curieux. « Donc... à moins que je ne me trompe, tu peux faire toutes sortes de bruits et de sons, c'est ça ? »
Presque aussitôt l'escargot acquiesça et sourit, ouvrant la bouche…
« AH ! »
Et je sursautai encore lorsque la forêt autour de moi explosa de bruits. Cris d'oiseaux, rugissements, grognements, vrombissement d'insectes, tout ce que l'on pouvait attendre d'une jungle. Comme si quelqu'un avait pressé un interrupteur !
Cependant, le bruit s'arrêta brusquement, aussi vite qu'il avait commencé, remplacé par la boite à rire de l'escargot. Ce dernier reparti dans un fou rire.
Pantelant pendant que je traitais le changement de comportement, je commençai alors à ricaner. « C'était… ça c'était plutôt amusant… » Fermant les yeux après avoir admis cela « D'accord… vu que Apoo peut apparemment utiliser ses pouvoirs pour faire de la musique, je devine qu'il a quelque chose associé au Fruit de la Musique. Donc… » Je regardai alors l'escargot, contemplatif. « Je suppose que cela veut dire que tu as mangé le… Fruit du Bruit ? »
L'escargot s'arrêta de rire et prit une seconde pour considérer mes mots, avant de sourire et balancer sa tête de droite à gauche. « Fruit du Bruit, Fruit du Bruit ! » dit-il avec ma voix.
Ma paupière tressauta un petit peu. « D'accord, ça c'est flippant … » Admis-je avant de sourire. « Mais cool ! » je tendis alors lentement ma main dans sa direction. « Ravi de te rencontrer. Je m'appelle Cross, Jeremiah Cross. »
L'escargot cligna des yeux et renifla ma main, visiblement intéressé, avant de sourire. Je souris en retour.
Il ouvrit ensuite la bouche…
GNAP !
« AARGH ! »
Et referma ses dents sure mon index, me faisant hurler de douleur alors que je bondissais sur mes pieds, secouant ma main d'avant en arrière. « DÉGAGEDÉGAGEDÉGAGE ! » m'écriai-je, essayant de faire lâcher prise au gastéropode.
Finalement, l'escargot eut la décence de lâcher mon doigt, projeté en l'air avant de rebondir sur la table de pierre sur laquelle il reposait, et de se redresser. Les a tête sembla lui tourner un instant… puis il se reprit, eût un sourire mauvais, puis recommença à caqueter.
Je soufflai et secouai mon doigt pour tenter d'en chasser la douleur. Putain ça faisait vachement mal ! Je lançai ensuite un regard véhément à l'escargot rieur, essuyant le mucus et la salive dans mon pantalon. « Je retire tout ce que j'ai pût dire de sympa à ton sujet ! Tu n'es rien de plus qu'un petit- ! »
Je me figeai lorsque ma main culbuta ma poche. Ou plus spécifiquement, quelque chose dans ma poche.
Lentement, avec révérence, j'enfonçai ma main dans ma poche et en retirai le contenu, incrédule.
« J'y crois pas… » Soufflai-je.
Je tenais dans ma main la dernière chose à laquelle je m'attendais : Mon iPhone 6S, intact et, avec un peu de chance, toujours fonctionnel.
L'appareil s'anima soudain, bipant alors que l'écran s'allumait, affichant un message.
-C.A.V.E.- Ne suis-je pas généreux ? Mate-moi les améliorations !
Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre ce que mon "mécène" voulait dire: Un rapide coup d'oeil sur l'écran me révéla les signes infinis à côté des symboles de la batterie et du wifi, m'assurant que mon téléphone continuerait à marcher pour un long moment.
« Eh… » Une grimace se forma sur mes lèvres « Bien.. Merci, je suppose! » Changeant cette grimace en un sourire optimiste. « Avoir quelque chose à manger serait-il trop vous demander, tant que vous y êtes ? »
Une autre texto apparu alors.
-C.A.V.E.- Ouuuh petit gourmand ! Maaaais oui, pourquoi pas ? Ça ne le ferait pas si tu mourrais de faim, si ?
Quelque chose me tomba alors soudainement sur le coin de la figure. Réagissant bien vite, je refermai ma main sur l'objet en question. Et sourit en voyant les arches dorées sur le carton.
La plupart des gens geindrait et se plaindrait que McDonalds était une merde malsaine. Mais, la plupart des gens n'avait pas passé Dieu-sait-combien-de-temps à crapahuter dans la jungle.
« Merci beaucoup! » M'écriai-je, ouvrant l'emballage avant d'attaquer mon repas, l' appréciant… jusqu'à ce je remarquai l'une des saveurs dans ma bouche, me crispant sous l'effet de l'horreur.
Tournant lentement en direction de mon téléphone, j'avalai difficilement: « Est-ce… que je viens d'avaler un biscuit ? »
-C.A.V.E.- J'imagine que ça t'apprendra à faire attention à ce que tu mange, hein ?
Blémissant, je jurai. « Oooh, fils de- ! »
Juste à ce moment, mon estomac laissa échapper un grondement de détresse.
Un rouleau de papier toilette rebondi sur mon crâne presque aussitôt.
-C.A.V.E- Cours, cours aussi vite que tu peux! Tu devrais te dépêcher ou tu risque de souiller ton pantalon, petit d'homme!
« MERDE ! » M'écriai-je, ramassant le papier toilette avant de m'élancer à la recherche d'un trou satisfaisant.
Après quelque chose comme une demie heure à chier du napalm liquide, m'arrachant les entrailles, je réussi finalement à retourner à la clairière, titubant. « Ces revues d'Ourson Haribo me semblent soudain bien moins marrantes. Je connais leur douleur de bien trop près… » Je baissai alors les yeux en direction de ma main, lui laissant un regard noir. «Quant-à toi- ! »
Je m'arrêtai alors, les yeux rivés sur ma main vide. Où diable avais-je- !? Mon front rencontra vite ma main. Evidemment, je l'ai laissé tomber quand j'ai attrapé le pq. Je regardai le sol méticuleusement, mon téléphone devrait toujours être quelque part dans…
J'aperçu le bas de mon iPhone… juste au moment où il disparaissait dans la bouche de l'Escargophone, juste avant qu'il ne l'avale, m'adressant ensuite un sourire narquois.
...l'herbe.
Je serrais les dents sous l'effet de la rage, grognant « Oh… Je… toi… » Mes mains tremblant sous l'effet de cette même colère, je fis un pas en direction de l'escargot. « Toi… petite… merde...»
Son sourire disparaissant pour laisser la place à une expression de terreur, l'escargot regarda de droite à gauche, cherchant un moyen de s'échapper et reculant lentement.
Jusqu'à ce qu'il se fige, clignant des yeux alors que ces derniers se perdirent dans le vide, regardant quelque chose que je ne pouvais pas voir.
Le regardant, j'hésitai un peu « Eh… Hé, ça va ? Je t'en veux mais pas au point de te faire du mal, je suis juste un peu- ! »
« ! l'escargot laissa alors échapper, sa tête se relevant soudainement, les yeux ébahis.
« AGH ! Je sursautai et m' écartai, surpris par le son qu'il venait de faire. Il était fort et frénétique et- !
Je clignai des yeux alors qu'une pensée me vînt. Était-ce - ?
« C'est… C'était l'alarme de Metal Gear Solid ? » demandai-je, incrédule.
L'escargot cligna des yeux, confus, avant de sourire de toutes ses dents et d'ouvrir la bouche….
« IT'S THE EYE OF THE TIGER, IT'S THE THRILL OF THE FIGHT? RISIN'UP TO THE CHALLENGE, OF OUR RIVAL! »
Et de hurler les paroles d'une chanson très familière.
J'en restai bouche bée. « Tu… Dites moi que c'est une blague...» Soudain, alors que je remuai mes épaules, je fus très conscient du poids autour de mon cou. Pensant très vite, je plaçai mon casque sur mes oreilles et l' allumai, priant pour que mon 'mécène' - un terme que j'hésitai vraiment à utiliser- les ait amélioré aussi.
Presque aussitôt, je tressailli sous l'effet d'un assaut sur mes oreilles.
« WHAT DOES THE FOX SAY? I'M SEXY AND I KNOW IT! WE ARE? WE ARE? WE ARE MADE FROM BROKEN PARTS! CEEEELEBRATE GOOD TIMES? COME ON! »
« Hé… tu me comprends, pas vrai? » je commençai lentement.
L'escargot releva la tête dans ma direction avant d'acquiescer lentement.
« D'accord… bien...» Je regardai au loin, mal à l'aise. Mec, pourquoi est-ce ça devait être si difficile. « Écoute, laisse-moi te poser une question… est-ce que tu aimes être sur cette île ? Je veux dire… » Je balayai la forêt silencieuse d'un revers de la main. « Il n'y a pas d'animaux à des lieues à la ronde… Je suppose que c'est parce que tout le bruit le bruit que tu fais les a effrayé, pas vrai ? »
Il acquiesça encore et continua à me regarder, même si son expression s'était assombri après avoir exprimé sa surprise.
« Si tu pouvais… que dirais-tu de quitter cette île ? Avec moi, je veux dire? »
L'escargot releva la tête, incrédule.
« Tu vois… » Je me grattai la tête avec un sourire hésitant. « J'ai une espèce de plan. Tu sais ce que sont les pirates, non ? »
Une grimace et un autre hochement de tête cette fois.
« Eh bien, je connais un équipage pirate qui n'est pas comme les autres pirates. Ils sont forts et incroyables et… bon, je veux les rejoindre ! Je veux me joindre à l'équipage et les suivre en mer et… avec un peu de chance, m'amuser tant que j'y suis. Mais...» Je soupirai et regardai mes pieds. « Le fait est que la vie de pirate est une vie dangereuse, et je suis juste un être humain tout ce qu'il y a de plus banal. Vraiment juste un inconnu. Je n'ai pas ce, je ne sais quoi' qu'il faut pour survivre en haute mer. »
Je relevai alors la tête et regardai l'escargot, plein d'espoir. « Donc… je me demandai… si tu ne voudrais pas venir et m'aider, Être ce je ne sais quoi ? »
Penchant la tête sur le côté, le gastéropode mimiqua un « De quoooi ? »
Je haussai les épaules, impuissant. « Bon, le fait est que tous les Fruits du Démon ont le potentiel de devenir incroyablement puissant, il n'y en a pas de foncièrement mauvais. Tout ce qu'il faut pour que ça marche c'est l'intelligence de l'utilisateur. Mais, bon...» Je le désignai avec une grimace. « Comme tu le sais, tu as un… handicap pour ce qui est de ton physique. »
« FAIS PREUVE DE RESPECT, GAMIN!» Aboya la bestiole, irrité.
« Hé hé, ce n'est ni ta faute ni quelque chose dont tu dois avoir honte, c'est juste un fait! » Je levai les mains comme pour me défendre. « Mais, eh bien… écoute, j'essaye de te faire une offre là, d'accord ? Viens avec moi: Tu seras le pouvoir, les muscles, et je serais tes bras et tes jambes, la personne qui te dira comment diriger tes pouvoirs, comment les utiliser à leur plein potentiel ! La cervelle ! » J'écartai bien grand les bras « Ensemble, nous serons capables de rejoindre ces pirates et traverser les Sept Mers! Nous verrons des choses que nous n'aurions jamais pu imaginer, faire des choses jamais faites auparavant! En gros, nous vivrons la grande aventure. Et, soyons honnêtes… »
Je lançai un regard sinistre à la forêt. « C'est pas comme si l'un de nous allait la vivre ici, pas vrai ? » Je reportai ensuite mon attention sur l'escargot. « Donc, qu'est-ce que t'en penses gamin ? T'en es ou t'en es pas ? »
L'Escargophone se pinça les lèvres, les rouages dans sa tête tournant à pleine vitesse alors que son regard faisait des allers-retours. Puis, il sourit d'une corne à l'autre, avant de m'en tendre une: « Tope là, part'naire ! »
Je souris vivement. « Eh bien, parfait ! » Je lui tendis ma main-
GNAP!
«GRK! »
Et je grimaçai en sentant le mollusque fermer ses dents sur mes doigts et les frotter sur ma peau.
Mi-figue, mi-raisin, je le levai au niveau de mes yeux « Je crois que je t'ai trouver un nom... que dirais-tu si je te baptisai Soundbite?»
Le nouvellement nommé Soundbite me regarda avant de sourire et de redoubler la force derrière sa morsure.
« AYAH ! » M'écriai-je, lançant ma main vers le haut.
Heureusement, il lâcha prise. Malheureusement, il lâcha prise !
« Hé merde merde merde ! » Je regardai le ciel avec attention. « Hé, je suis désolé, je suis désolé, ça v- ?! »
GNAP!
Je me crispai en sentant une douleur aigüe dans une partie très... sensible de mon anatomie.
À ce moment, je réalisai enfin à quel point j'étais exténué. Ne voyant pas l'intérêt de me relever, je me laissai tomber tête la première dans l'herbe.
«C'est officiel...» Grognai-je misérablement « C'est la dèche...»
Soundbite laissa échapper un ricanement mauvais de là où il croquait mon fondement, visiblement d'accord.
