HUNGER GAMES - REVOLUTION

Bonjour à tous,

L'histoire débute à la fin de Hunger Games l'embrasement. Voici ma propre version de la suite de l'histoire, avec peut-être moins de sang et de morts.

Bonne lecture ! J'espère que cela vous plaira.

Chapitre 1

« Katniss, il n'y a plus de District 12. »

Les derniers mots de Gale vont et viennent dans mon esprit, se télescopant avec des visions fugitives de flammes et d'explosions.

L'incendie n'existe que dans ma tête, du moins, c'est ce que je voudrais croire. Mais, je sais bien que ce n'est pas le cas. Que si j'ouvre les yeux, rien ne sera plus jamais pareil.

A cause de moi.

A cause de ces stupides baies d'abord puis de cette misérable flèche qui a fait voler l'arène en éclats.

Combien de morts mes choix doivent-ils encore faire avant que je comprenne qu'il aurait mieux valu que je meure dans la première arène, sous les coups de Cato ou d'un autre. A la place de Rue, peut-être, ou de Peeta.

Peeta…

Son nom réveille ma douleur et ma détresse. Où est-il ? Que lui font-ils subir pour connaître le secret de mon évasion, le plan des rebelles, autant de choses qu'il ignore et qu'il ne pourra leur révéler, même pour sauver sa vie.

Le ferait-il d'ailleurs, même s'il disposait de ces connaissances que le Capitole désire si ardemment ?

Non, il préfèrerait cent fois mourir.

Mon cœur saigne et se serre douloureusement dans ma poitrine, à me faire pleurer, à me faire hurler.

Un long cri d'agonie s'échappe de mes lèvres et j'ouvre les yeux.

Il fait nuit.

Mon hurlement n'a été qu'un miaulement éraillé, vite avalé par les ténèbres.

Il n'y a personne à mon chevet. Personne ne vient. Nul ne m'a entendu.

Je suis dans une chambre blanche qui ressemble à un hôpital. Rien à voir avec ce que j'ai pu connaître dans le District 12 où le seul centre de soin se résumait à la table de notre cuisine et aux soins de ma mère.

Je suis sûrement dans le District 13.

Un tuyau est enfoncé dans mon bras il m'arrime à une poche de liquide translucide perchée sur un arbre métallique. Il doit me diffuser un calmant, un antidouleur peut-être, à moins que ce ne soit un anti psychotrope parce que je suis devenue complètement folle et qu'il faut me garder en sommeil pour me protéger, ou protéger les autres...

Je me souviens comme dans un rêve de ma réaction à l'aveu de Gale : d'abord je me suis murée dans le silence, le temps que les mots fassent leur chemin en moi et dévastent tout sur leur passage. Puis, j'ai hurlé que je n'y croyais pas, qu'il mentait. Je l'ai frappé au torse je crois, certainement pas bien fort vu l'état d'épuisement dans lequel j'étais, mais quand même assez durement pour le faire reculer. Les sanglots ont emplis mes yeux, m'aveuglant, m'étranglant tandis que je me débattais toujours, contre les fantômes de ceux que j'avais tués.

Une brûlure lancinante a soudain envahi mon dos et après ça, c'est le noir. Absolu. Sinistre. Reposant durant un cours instant. J'ai dû perdre connaissance.

Malgré les minutes qui passent, mon cœur frappe encore fort dans ma poitrine, signe que mon cauchemar n'est pas si loin. Mais Peeta n'est pas là. Il ne va pas franchir la porte pour m'entourer de ses bras, chauds et puissants. Je ne peux plus me lover contre son corps, appuyer ma tête lourde sur son torse et me rendormir, en oubliant les cauchemars.

Ses gestes tendres que je considérais comme acquis et auxquels je n'ai pas accordé assez de prix prennent toute leur valeur à présent qu'il n'est plus là.

Mes yeux me piquent et je me mors l'intérieur de la joue pour ne pas pleurer, pour que la douleur physique occulte la souffrance psychologique.

Résolue, j'arrache le tube qui me relie à la poche de médicament d'une main encore tremblante.

Je regarde mes doigts. J'ai encore la boue de l'arène collée sous les ongles, amalgamée avec mon sang. La vue de ce dernier oriente mes pensées vers la douleur lancinante à la tempe que j'essaie d'occulter depuis que j'ai ouvert les yeux.

Le dernier cadeau de Johanna pour me sauver la vie. Son sacrifice pour que je puisse réchapper à l'arène. Je n'aurai pourtant pas parié sur elle… mais elle a tout donné pour moi.

Non, pas pour moi. Pour le Geai Moqueur. Pour un symbole.

Une vague de colère et de rage déferle en moi, effaçant pour un instant la peine et le chagrin que me cause la perte de mes amis.

Une fois encore, nous n'avons été que des pions.

Pions du Capitole, pions de la Rébellion. Vu d'où je suis, je ne vois pas trop la différence. Dans les deux cas, des gens innocents y laissent la vie.

La poignée de la porte bouge lentement et je sursaute. Ma main part à la recherche d'une arme une seconde avant que mon esprit réalise que je ne trouverai rien ici.

Le battant s'ouvre en silence et une silhouette fluette, vêtue d'une blouse blanche se faufile dans la chambre. Malgré l'obscurité, je devine les cheveux blonds et le visage doux de ma petite sœur.

— Prim… ne puis-je que murmurer, par peur que la vision ne s'envole et ne disparaisse si je parle trop fort.

Mais, ma sœur s'avance avec un sourire réjoui aux lèvres. Elle dépose Buttercup au pied de mon lit pour avoir les mains libres pour m'embrasser mais ce stupide chat feule méchamment dans ma direction. Prim le gronde en tendant vers lui un doigt autoritaire même si sa voix n'a rien de méchant :

— Ah non ! Sois sage, Buttercup ! Laisse Katniss tranquille !

Le matou nous regarde successivement d'un œil mauvais puis, après avoir malaxé de ses griffes la couverture qui me recouvre durant de longues secondes, il finit par se coucher à mes pieds, sans me lâcher des yeux.

Prim s'approche de moi et me prend dans ses bras, avec précautions semble-t-il, comme si elle craignait de me casser.

— Comment te sens-tu ? me demande-t-elle doucement.

Je hoche la tête, réveillant aussitôt la douleur lancinante de mon crâne, ce qui me fait lâcher un gémissement et une grimace.

Prim retape mon oreiller.

— Ne bouge pas. Tu as eu un traumatisme crânien assez sérieux. Il faut te reposer.

Me reposer… Difficile à entendre et à accepter quand mes amis sont peut-être en train de se faire torturer - ou pire - dans un sous-sol du Capitole…

Je désigne sa blouse avec un regard interrogatif.

— Oh, ça… Ici, tout le monde doit aider. Alors, je me suis portée volontaire pour l'infirmerie avec Maman. Ça me permet de veiller sur toi…

— Maman va bien ?

— Oui, elle se repose. Elle est passée hier soir mais, tu dormais encore. J'ai de la chance !

— J'ai dormi longtemps ?

— Presque trois jours.

Je soupire.

— Est-ce qu'on a des nouvelles… ?

Prim me regarde tristement et secoue la tête. Elle a très bien compris le fond de ma pensée.

— Non, pas pour l'instant. Mais, Plutarch a l'air de penser qu'ils sont toujours vivants.

J'ignore si c'est un soulagement ou non. Ne pas savoir est pire que tout.

— Quelle heure est-il ?

— Bientôt six heures, répond Prim. Je vais prendre mon service. Je suis passée te voir avant de commencer ma journée.

— Eh bien, tu travailles tôt !

Mais Prim hausse les épaules, comme si cela avait bien peu d'importance.

Elle m'embrasse encore une fois, insiste pour rebrancher ma perfusion et me recommande de me rendormir un peu.

Elle disparaît, Buttercup sur ses traces, avec un dernier signe de la main.

Le silence retombe sur ma chambre et mes angoisses reviennent en nombre avec le départ de mon petit canard si courageux.

Immobile dans mon lit d'hôpital, je fixe le plafond et me mets à réfléchir, à trier mes idées.

Je m'efforce d'ignorer les angoisses et la peur qui me paralysent pour me focaliser sur un plan de bataille.

Car une chose est sûre, je ne vais pas rester là à attendre qu'on ramène Peeta, Johanna et Annie dans un linceul.

Que ça me réjouisse ou non, je vais devoir me transcender et devenir celle que les Districts appellent de leurs vœux.

Je vais devenir leur Geai Moqueur. Et cette fois, mes ailes feront de l'ombre jusqu'au Capitole !