Chapitre 1 « Je mettrai le monde à genoux »
La nuit semblait avoir été crée pour elle, comme un vêtement bien taillé, une veste cintrée qui la réchauffait. Nyx...Nuit...Elle portait bien son prénom cette petite chouette au pennage charbonneux. Elle aurait pu sembler hautaine, une princesse des glaces qui régnait en maître sur son royaume. Elle souriait en allumant sa cigarette. La flamme de son briquet l'éclaira fugitivement avant de la replonger dans le noir. Le tabac entra dans ses poumons avant d'être recrachée dans la brise fraîche qui secouait la ville. Étrangement, cette nuit était calme. Trop peut-être...
Elle n'avait pas peur, pourquoi tremblerait-elle alors que la nuit la protégeait. Le clic-clac de ses talons hauts sur le sol brisaient le silence pesant qui s'était installé. Elle ne tarda pas à tomber devant un musée. La musique qui provenait de l'intérieur lui démontrait qu'une petite sauterie y était organisée. Elle s'appuya sur les colonnes de calcaire plaquée d'imitation de marbre pour finir sa cigarette. Ses yeux se portèrent sur le ciel dégagé, cette nuit, il ferait froid sans nuages pour les protéger. Nyx tenta de se souvenir de ses leçons d'astronomie et ses lectures sur les constellations qui éclairaient le monde.
Des cris se firent entendre. Nyx fronça des sourcils, quelques instants avant, elle captait rires et chansons, mais là...tout n'étaient qu'hurlements de peur et rires hystériques. Des jeunes femmes parées de leurs plus belles robes, de leurs plus beaux bijoux déboulèrent sur le parvis du Musée. Nyx les regarda sans vraiment faire attention, un peu blasée...Ces petites poules avaient du voir une souris ou une araignée pour galoper comme ça. Les hommes se bousculaient, ne prenant pas garde à leurs compagnes, ils les poussaient avec violence pour sortir les premiers...Nyx leur jeta un regard noir...les hommes étaient de vrais couards...
C'est là qu'elle le vit...Il était à peine plus grand qu'elle, ses vêtements se muaient pour devenir une sorte d'armure. Un casque à cornes se matérialisa sur son crâne, Nyx en resta un moment étonnée avant de replonger dans une sorte d'indifférence.
Autour d'elle, les gens couraient, elle marcha lentement, continuant tranquillement de fumer sa clope, d'un geste de la main la cendre tomba au sol avant de la reporter à sa bouche. Une voiture de police déboula dans la rue, l'homme lu jeta un regard vaguement ennuyé, il dirigea son « sceptre » dans sa direction. Un faisceau bleu fusa vers la carlingue de métal, la freinant en pleine vitesse, la voiture glissa sur le nez avant de se retrouver sur le dos.
La population environnante tenta de s'échapper, mais fut bientôt forcée à se rassembler devant lui. Nyx le regarda fascinée. Il dégageait une aura de puissance, de force, qu'elle sentait presque son goût glisser sur sa langue. Il était nimbé d'une lueur dorée qui contrastait avec son armure argentée et sa cape verte bouteille.
_A genoux devant moi, ordonna-t-il d'une voix froide en faisant apparaître des clones un peu partout pour contenir la foule. A genoux maintenant ! hurla-t-il.
Les gens le regardèrent effrayés, avant de lui obéir. Nyx les regarda froidement en levant les yeux au ciel devant tant d'imbécilité. Elle resta bien droite face à son regard inquisiteur, totalement étrangère à ce qui se passait. Etrangère ou inconsciente. Elle s'appuya à un lampadaire avant de tirer une nouvelle cigarette de sa boite en argent finement ciselée, elle l'alluma d'un geste de la main, le capot de son briquet claqua dans le silence tendu qui s'était installé.
L'homme sourit en voyant ses congénères obéir à ses ordres.
_Ne trouvez-vous pas cela plus simple ? commença-t-il en se baladant parmi les rangs. N'est-ce pas là votre état naturel ? La vérité implicite de toute l'humanité, c'est que vous avez soif de subjuguation. Le leurre luisant de la liberté amenuise votre joie de vivre et la pervertie en une folle mêlée pour le pouvoir, pour la renommée. Vous êtes venu au monde pour vous soumettre. Au final vous passerez votre vie à genoux, monologua-t-il, un petit sourire arrogant sur les lèvres.
Nyx le regarda, ennuyée par son discours...Ce type se prenait vraiment pour un dieu s'il pensait pouvoir lui faire courber l'échine. Un homme se leva avec difficultés. Il était vieux, les épaules voutées, le crâne dégarni. Il se dressa face à ce fou furieux.
_Pas aux pieds d'homme comme vous, se lança-t-il sous les yeux étonnés du reste de l'assemblée.
_Il n'en existe pas deux comme moi, se vanta le jeune homme sous le haussement de sourcils de la jeune femme. Il s'y croyait trop...Mignon mais un peu trop arrogant et hautain à son goût.
_L'histoire est remplie d'hommes de votre nature, continua le vieil homme.
_Regardez votre aïeul plébéiens qu'ils servent à tous d'exemple, dit le fou en brandissant sa « baguette magique » bleue en direction de celui qui s'était dressé contre lui.
Nyx avait arrêté de le regarder, se concentrant sur les volutes que faisait la fumée de sa clope. Elle jeta un rapide coup d'oeil à la scène qui se déroulait sous ses yeux. Pourquoi avait-elle décidé de sortir ? Ah parce qu'elle aimait se promener la nuit, c'était une bonne raison à ses yeux, mais visiblement, elle aurait mieux fait de s'abstenir ce soir là. Nyx était ce qu'on appelle communément une noctambule, comprenez par là qu'elle préfère marcher de nuit que de jour. La nuit l'appelle, littéralement. Elle ne se sent bien que lorsque l'obscurité étend son aile sur la ville, qu'elle peut enfin se dévoiler.
Nyx ne travaille pas. Il n'y a pas si longtemps elle adorait travailler, mais depuis...elle passait ses nuits dehors et ses journées à dormir, mangeant entre les deux. Elle n'a jamais vraiment eu d'amis, on la trouvait bizarre cette petite fille trop blanche avec des cheveux trop noirs et des yeux trop bleus. Elle s'en foutait. Elle passait, les gens s'arrêtaient, se retournaient et reprenaient leur chemin étonné de la « rencontre » qu'ils avaient fais.
Elle n'a pas de famille, et par Morrigan, ça ne lui manquait absolument pas ! Elle avait vécu dans un certain nombre de foyers et de familles d'accueil mais son caractère passif et peu enthousiastes ne l'avaient pas forcément aidé à s'intégrer. Elle était à part, et ça lui allait très bien.
Lorsqu'elle quitta ses pensées, elle fut un peu étonné de voir que le « dictateur » était occupé à se battre avec un mec habillé d'une espèce d'armure aux couleurs de l'Amérique...laid à vomir. Elle s'installa sur des marches pas loin et sortit des bonbons de son sac, les mangeant tout en regardant les deux hommes se battre. Le reste de la population avait détallé comme une bande de lièvres un jour de chasse à cour alors qu'elle restait admirer le spectacle comme si elle se trouvait dans une salle de cinéma à regarder le dernier film à la mode.
Loki...c'était le nom de celui qui voulait les « opprimer ». Pas mal...un peu scandinave sur les bord, mais pas mal. Elle ricana lorsqu'il envoya le soldat américain valser sur le sol. Elle détestait ce genre de type qui se prenaient pour des héros. Son rire mourut dans sa gorge lorsqu'une boite de métal volante envoya ce Loki embrasser le sol.
Une mini armurerie émergea de ses épaules et de ses bras. Pour le coup ça c'était étonnant !
_Venez vous battre tête de bouc ! dit la machine.
Nyx explosa de rire. Ça c'était de la réplique ! Les personnes présentes lui jetèrent un drôle de regard, cette fille était folle ! Elle mangeait des bonbons en les regardant se battre alors que tout le monde était parti se mettre à l'abri. Le soldat se plaça à côté de l'homme-machine tout en rajustant son bouclier sur son bras. Contre toute attente, les vêtements de Loki changèrent, il adopta pour un style un peu moins...militaire avant de lever les bras en signe de reddition.
_Sage décision, fit l'homme de métal avant de ranger son armada.
_Monsieur Stark, salua le soldat.
_Capitaine, rendit Stark.
Nyx soupira, déçue de ne pas voir le combat reprendre. Elle se leva, rangea ses bonbons dans sa besace et épousseta son pantalon, chassant la poussière qui avait pu s'incruster dans les fibres. Elle regarda un petit avion se poser sur la place désormais vide, une jeune femme en sortit. Combinaison de cuir noir, cheveux roux coupés court, une expression un peu hautaine sur le visage. Nyx fronça le nez, cette femme, si belle soit-elle, elle ne l'aimait pas. Elle se rendit compte que Loki la regardait, au lieu de lire cette lueur de supériorité dans son regard, elle capta quelque chose qui ressemblait à un vague intérêt. Elle le salua d'une petite courbette et d'un clin d'oeil avant de s'engager dans les rues.
_Oh ! J'ai particulièrement aimé le passage où nous somme tous fait pour vivre un genou au sol...ça éviterait peut-être que les hommes s'entre-tuent, lança-t-elle au jeune homme.
Le reste des personnes présentes la regardèrent totalement choqués par ces propos, mais déjà Nyx avait disparue, enveloppée dans la cape noire qu'était son monde. Elle avait la particularité de disparaître, de se rendre totalement invisible lorsque la nuit la protégeait. Elle ne vit pas non plus l'éclat intrigué qui naissait dans le regard gris du Dieu de la malice.
Nyx réapparut un peu plus loin, dans un parc fermé au public la nuit. Elle savait comment se glisser entre les barreaux qui enfermaient ce bijou de verdure comme un écrin de velours. Elle marcha un moment, errant sous la pleine lune, visible aux yeux de tous. Une particularité de son don consistait à ne pouvoir disparaître lorsque les rayons de la pleine lune la frappait. Nyx s'installa sur les balançoires mises à la disposition des enfants. Elle se balança distraitement, mais les gens qui auraient pu passer par là n'aurait vu qu'une balançoire poussée par le vent.
Nyx ne s'était jamais posée de question sur son don, elle avait apprit à l'utiliser, et avec le temps elle l'avait affiné mais il ne l'avait pas étonné plus que ça...Il faut dire que peu de chose arrivait à la surprendre. Elle n'avait jamais chercher à savoir qui était ses parents biologiques, ce qui leurs étaient arrivés, vivants ou morts ? Elle s'en foutait. Nyx était nuit. Et Nuit était Nyx. L'une n'allait pas sans l'autre.
Combien de fois on l'avait retrouvé à errer dans les rues lorsqu'elle était plus jeune ? Souvent les policiers en patrouille la raccompagnaient jusqu'à la maison ou le foyer qu'elle occupait, sachant que le lendemain ils devraient recommencer.
Nouvelle fiction! Encore! C'est pas pour ça que j'oublie les autres, j'ai besoin d'avoir plusieurs histoires en cours pour aller bien! Mon esprit a du mal à se focaliser sur une seule chose, c'est mon plus gros défaut...
Consignes: toujours les mêmes, faites moi part des fautes commises que je puisse les corriger et puis n'hésitez pas à donner votre avis et vos hypothèses!
Seuls Nyx, Ecarlate et Spleen m'appartiennent, pour le reste, je le laisse à Marvel et ses créateurs!
Bonne Lecture,
Mebd!
