Bien le bonjour/bonsoir !
Bon, voilà ma deuxième fic House M.D (blablabla David Shore blablabla) qui devrait tourner sur 3/4 chapitres...
Bonne lecture !
« House. »
Il ne répondit pas, ne levant même pas les yeux de sa Game Boy. Il allait enfin réussir son niveau, celui qui le tenait en haleine depuis plus de trois jours, et il n'abandonnerait ça pour rien au monde.
« House. »
Si je fais le mort, pensa le diagnosticien, peut-être qu'elle partira. Son personnage évita à nouveau les boules de flamme.
« House ! » cria alors la voix de Cuddy de derrière la porte de la salle de consultation. « Je sais que vous êtres là ! »
« Et comment pouvez vous en être si sûre ? » la railla-t-il.
Il y était presque...
Il y eu un soupir. Puis un bruit de clés et la porte s'ouvrit sur une Cuddy passablement énervée. Le bruit fit sursauter House qui, déstabilisé, perdit à nouveau.
« Vous avez un pass ? » demanda la diagnosticien d'une fausse voix étonnée, en rangeant sa console, retenant son exaspération.
« Je dirige cet hôpital ! » répondit-elle, insensible au sarcasme.
House avala deux comprimés de Vicodin et sortit de la salle, Cuddy sur les talons. Il se fit mentalement la remarque que le décolleté d'aujourd'hui était plus profond que celui d'hier. Qui l'était plus que celui de jour d'avant, et ainsi de suite.
« Jeune fille de 15 ans, souffrant de maux de têtes, de dépression... »
« Ça ne m'intéresse pas. »
« De fatigue... »
« Cuddy, ca ne m'intéresse pas ! » grogna House en appuyant sur le bouton de l'ascenseur avec sa canne.
Ou donc pourrait-il se cacher le temps de finir ce fichu niveau ? Les toilettes ? Trop évident. Le bureau de Wilson ? Trop fréquenté. La morgue...?
« Je vous impose ce dossier ! Elle s'est effondrée d'un coup, par faiblesse respiratoire. Elle a été transporté d'urgence» insista la directrice de Plainsboro en le suivant dans la cabine lorsque les portes s'ouvrirent.
« C'est le stress ! » conclut-il en la fusillant du regard, excédé. « Elle a 15 ans, elle a peur des boutons, des contrôles de maths, se demande si Brandon va se décider à l'inviter au bal de promo. Un peu plus de sport, des huiles essentielles et... »
« C'est la plus jeune ballerine professionnelle de l'American Ballet. »
House s'arrêta net de parler et fixa la jeune femme d'un air insondable.
« Contractures musculaires ? »
« Non. »
« Vomissements inexpliqués ? »
« Non. »
« Je prend. »
« Il a quarante minutes de retard, il ne viendra pas, » lança Chase en jouant avec son stylo, le regard perdu dans ses mots croisés. « 8 lettres, 's'est fait avoir' ? »
Cameron soupira et regarda pour la deuxième fois sa montre.
« Allez, il a du boire un coup avec Wilson, traîner dans un bar, et s'envoyer une call girl... Je parie 20 $ qu'il ne viendra plus. Alors, 8 lettres, 's'est fait avoir' ? »
« Ou peut-être qu'il se demande s'il doit ou non virer l'anglais horripilant qui travaille pour lui, » déclara House en entrant dans le bureau.
Chase pâlit puis murmura un vague « je suis Australien ».
« Ah, et au fait, » continua le diagnosticien en souriant. « Arnaqué. »
Foreman, Chase et Cameron se regardèrent sans comprendre. House s'en rendit compte, leva les yeux au ciel en s'approchant de la machine à café.
« 8 lettres, 's'est fait avoir', 'Arnaqué'. Et vous me devez 20 $.» dit-il tranquillement en faisant un café dans son inséparable tasse rouge, et le buvant d'une traite.
Chase vérifia, soupira et inscrivit le mot.
« Bon, c'est pas tout ça, mais on a une autre patiente sur les bras, » fit House en effaçant le tableau blanc pour y noter les mots ''détresse respiratoire'', ''fatigue'', ''maux de têtes'' et ''dépression''. « Elle n'a pas d'asthme, pas de malformation du cœur, pas de valves calcifiées ou de problèmes cardiaques. »
« Réaction allergique, » proposa immédiatement Cameron.
C'était à prévoir, pensa House en soupirant mentalement.
« Autre chose ? »
« Stress, » proposa Chase comme House un peu plus tôt.
« L'âge de la patiente ? » demanda Foreman.
« Oh, non, vous avez brisé mon effet de surprise, » geignit House en grimaçant. « Forcément, les symptômes font penser à une vieille croulante de 75 ans, mais... On a affaire à une ballerine prometteuse de 15 ans. »
La stupeur des trois médecins amusa le diagnosticien, qui avala deux cachets de Vicodin.
« Eh oui, difficile à croire, hein ? Hier elle dansait joyeusement le Lac des Cygnes et d'un coup, BOUM ! Plus de cygne. »
« Elle danse dans le Lac des Cygnes ? » demanda Cameron d'un air intéressé. « C'est un ballet très difficile, elle doit vraiment être... »
House leva les yeux au ciel et fit un mouvement de la main qui signifiait clairement qu'il n'en avait strictement rien à faire.
« Chase, Foreman, faîtes un test allergique. Coton, satin, poussière, tout ce qui pourrait se trouver dans son milieu. Oh, et n'oubliez pas le poulet. »
« Le poulet ? » demanda un Chase assez confus.
« Les ballerines mettent des escalopes de poulet crues dans leurs chaussons pour éviter les frottements. » expliqua House en levant les yeux au ciel.
L'équipe lui jeta un regard étonné.
« Quoi, vous n'avez jamais vu Flashdance ? Wilson a insisté pour me le montrer. Film absolument nul, d'ailleurs. Je veux dire, une soudeuse qui devient danseuse ? »
« On s'éloigne du sujet. Elle aurait fait un choc anaphylactique, pas de faiblesse respiratoire en cas d'allergie sévère! » protesta Foreman.
« ...Eh, c'est l'hypothèse de Cameron ! Et rien ne me procure un plaisir plus intense que de voir ses théories publiquement détruites, » se défendit House avec dédain. « Cardiographie, ils auraient pu passer à côté d'un truc. Cameron, vous pouvez aller vous épancher sur votre rêve de petite fille en allant interroger la patiente. Des drogues dopantes auraient pu provoquer... »
« Elle a 15 ans ! »
« C'est une sportive de haut niveau ! » contra House. « Allez, ouste. »
Les trois médecins haussèrent les épaules et sortirent. House ferma les yeux un instant, la douleur de sa jambe pulsant de plus en plus. Il hésita un instant en tâtant du bout des doigts le flacon de Vicodin au fond de sa poche.
« Tu en as pris deux il y a dix minutes, » fît la voix de la seule personne dans cet hôpital qui le tutoyait.
House esquissa un sourire et rouvrit les yeux.
« Allons, Wilson. Tu m'espionnes, maintenant ? »
L'oncologue mit les mains dans ses poches, le regard fuyant, ce qui amusa et intrigua grandement le diagnosticien.
« Attends, tu m'espionnes vraiment ? »
« Non... » commença Wilson. « Et je ne t'ai jamais montré Flashdance, d'ailleurs. »
« Peut-être. Mais si je l'ai regardé, c'est seulement parce que Jennifer Beals est super sexy. Attends, la scène de la douche est... »
« Je te cherchais. J'ai attendu que tu ais fini ton diagnostique différentiel, qui, soit dit en passant, me semble un peu... »
House s'assit avec une légère grimace de douleur, examinant son ami.
« Et tu me cherchais parce que...? »
« Stacy m'a appelé, hier soir, » répondit-il en évitant son regard, se levant rapidement pour se faire un café.
La phrase sembla rebondir dans la pièce avant de pénétrer le cerveau de House. Stacy. Stacy avait appelé Wilson. Stacy avait appelé son ami, et pas lui.
« Ah. » répondit-il simplement.
Il s'étonna lui même de son manque de réaction. Il était un peu abasourdi, oui, son prénom faisant toujours ressortir des souvenirs douloureux mais il ne ressentait plus ce vide qu'elle avait été la seule à combler.
Wilson le regardait avec appréhension puis se détendit légèrement en voyant qu'il allait bien.
« Elle a quitté Marc. » Nouvelle pause mais House ne bougeait toujours pas d'un millimètre et rien ne semblait montrer qu'il attachait de l'importance à cette nouvelle. « Ça ne te rend pas heureux ? » demande l'oncologue.
House réfléchit sérieusement à la question, faisant rebondir sa canne sur la moquette dans un bruit sourd. Wilson tiqua, agacé.
« Tu as finalement réussi. Elle l'a quitté. Et si tu t'y prend bien, tu pourrais vraiment la récupérer, cette fois. »
« Wilson, » tenta House.
« Non, tu m'écoutes, maintenant ! La dernière fois qu'elle était prête à te suivre, tu l'as rejeté. Putain, House, tu ne peux pas t'auto-détruire éternellement, je ne te laisserai pas faire ! Il faut que tu... »
« Je ne l'aime plus, » laissa tomber le médecin, le regard baissé.
L'oncologue en resta bouche-bée. Comment répondre à ça ? S'il pensait être sûr d'une chose sur son ami, c'est bien qu'il était encore amoureux de Stacy Wagner. Et que c'était un drogué handicapé des sentiments.
« Co... Comment ça, tu ne l'aimes plus ? C'est une autre de tes blagues ? »
House eu un soupir fatigué et étira légèrement sa jambe.
« Non. Je ne l'aime plus, c'est tout. C'est pas toi qui me cassais les oreilles à me répéter de l'oublier ? Voilà, c'est fait. De rien. »
Et il se leva, attrapant sa canne d'un grand geste pour sortit de la salle, y laissant un Wilson toujours aussi ahuri. Il l'entendit siffloter un air qui ressemblait beaucoup à « What a feeling » en s'éloignant et soupira profondément.
Cameron entra dans la petite chambre, s'approchant avec un grand sourire du lit.
« Bonjour, je suis le Dr Cameron. »
« Nina, » répondit la jeune fille aux joues creuses et aux longs cheveux blonds. « Vous savez ce que j'ai ? »
La jeune immunologiste vérifia le test allergique sur le dos de la ballerine, mais rien n'avait réagit.
'Zut,' pensa-t-elle. 'House a encore raison.'
« Eh bien, pas encore... Je suis ici pour te poser des questions qui pourraient nous aider dans la mise en place de ton diagnostique, » expliqua Cameron en laissant son regard se promener sur les deux amis de Nina qui se tenaient de part et d'autre du lit d'hôpital, une grande brune et un jeune afro-américain. Deux élèves, à en juger par leur attitude très aérienne. « Peut-être que nous ferions mieux d'en parler seules... »
« Mark et Judy peuvent tout entendre, » assura la jeune fille.
« Tu es sûre, Odette ? Peut-être que Tony et moi pouvons... » commença son amie.
Cameron fronça les sourcils et secoua légèrement la tête.
« Attendez un seconde... Odette ? Je croyais que ton prénom était Nina, » fit-elle en vérifiant rapidement le dossier au pied du lit.
« Oh, c'est un petit truc que nous faisons entre nous à l'American Ballet, » répondit le jeune homme en souriant. « On s'appelle uniquement par nos noms de scène jusqu'à ce que la performance ai eu lieu. Je suis Tony et elle, c'est Maria, parce que nous avons les rôles principaux dans West Side Story, et elle, c'est Odette pour le Lac des Cygnes. Ça nous aide à rentrer dans le personnage. »
Les deux autres danseuses acquiescèrent d'un hochement de tête et Cameron haussa les sourcils, confuses.
« Oh, euh... Très bien. Donc... J'ai besoin de savoir si... Si tu as pris une quelconque drogue dans les six mois précédent. Dopante, peut-être, qu'un autre élève aurait pu t'offrir... »
Nina fronça les sourcils, et secoua frénétiquement la tête.
« Non, non, je n'ai jamais... Je veux dire, on m'a proposé de l'ecstasy, une fois, mais j'ai refusé et... »
« Tu es sûre ? » insista Cameron. « Peut-être une fois, à cause de la fatigue, des courbatures, ou... »
« Non. » dit Judy fermement. « C'est impossible. »
Cameron la regard d'un air compréhensif.
« Je sais que l'on croit toujours bien connaître ses amis, mais il arrive parfois que... »
« Non, je veux dire, c'est vraiment impossible. Tous les mois, nous avons une pesée et une prise de sang, pour nous empêcher de nous droguer. Si les infirmières trouvent quoi que ce soit, nous sommes immédiatement renvoyés. Et ça n'arrive pas souvent, vous pouvez me croire, parce qu'aucun de nous ne serait assez stupide pour mettre notre carrière en jeu juste pour s'amuser et être défoncés. »
La jeune femme poussa un léger « oh ! » surpris. En effet, ça excluait l'hypothèse de House. Mais peser des jeunes tous les mois et leur faire subir une prise de sang ?
« C'est... C'est plutôt dur, » fit-elle en avouant le fond de sa pensée.
Les trois danseurs haussèrent les épaules.
« On s'y fait. C'est notre rêve, la vie qu'on a choisi. » répondit Mark avec un autre sourire.
« J'imagine. »
Cameron leur adressa à son tour un dernier sourire et sortit de la chambre. Après tout, c'était la routine pour ces jeunes, ce qu'il avait choisi. Sa propre orientation n'était pas moins dure. Ne voyait-elle pas des gens mourir, tous les jours ? Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés...?
La jeune femme secoua la tête. Il valait mieux ne pas penser à ça.
« Cameron ! Eh, Cameron ! »
Elle se retourna, se retrouvant face à Chase. Elle serra les dents, refusant de penser aux pertes de patients qu'elle avait du endurer, comme ce nourrisson mort de déshydratation la semaine dernière.
La mère avait failli ne pas s'en relever.
« La patiente est... » commença Chase.
« Négative pour les allergies, » finit-elle en soupirant. « Je sais, je viens juste de vérifier. »
Le jeune chirurgien acquiesça, jetant un rapide regard au compte-rendu qu'il tenait dans la main. Cameron réprima le tremblement qui agitait sa main et repoussa les images du corps sans vie du bébé. 'Pense à autre chose,' se dit-elle férocement. 'N'importe quoi, tant que ça te distrait.'
« La cardiographie est nickel elle aussi. Peut-être qu'une autre prise de sang... » fit l'australien.
Mais il ne pu finir sa phrase car les lèvres de sa collègue venaient de se coller aux siennes.
Ce n'était pas un doux baiser. C'était possessif, affamé et impatient. Chase sentit ses pensées se figer dans son cerveau, incapable de réfléchir correctement quand Alison se tenait trop près de lui. Maladroitement, il passa un bras autour d'elle, une voix dans sa tête lui rappelant qu'ils étaient en plein milieu d'un couloir, où n'importe qui pouvait passer à tout moment, et que – oh mon dieu, Alison venait de lécher sensuellement sa lèvre inférieure.
« Viens, » souffla-t-elle d'une voix rauque en l'entraînant vers un placard dont il ne connaissait pas l'existence.
House soupira en sortant du bureau de son meilleur ami. Où donc était passé Wilson ? C'était l'heure du déjeuner, il avait faim, et n'allait tout de même pas payer son propre repas.
« House ! » cria une voix féminine derrière lui et il soupira à nouveau, s'apprêtant moralement à affronter Cuddynator.
« Rebonjour Cuddy, » fit-il en se retournant. « Que se passe-t-il encore ? Besoin de moi pour vous enfoncer à nouveau une aiguille dans les fesses ? »
« Joli double sens, House, » railla-t-elle. « J'aimerais plutôt savoir ce que vous faîtes ici alors que vous devriez être en train d'établir un diagnostic pour votre patiente. »
« Quoi, la ballerine ? Mes esclaves bossent là dessus, ne vous faîtes pas de soucis, ça vous donne des rides. »
Cuddy inspira profondément en se pinçant l'arrête du nez. Elle se calma lentement et réussi à sourire.
« Alors vous allez gentiment descendre en consultations pour rattraper les heures que vous me devez toujours. » ordonna-t-elle en souriant.
Et House se souvînt alors de où était Wilson. Il avait gagné un pari avec lui, lui refilant toutes ses heures de consultation de la semaine. Un sourire étira ses lèvres. Wilson ne pouvait définitivement pas tenir debout après 4 verres de whisky, malgré ce qu'il prétendait. Et ils avaient eu le loisir de vérifier ça samedi dernier.
« Elles seront faîtes, ne vous inquiétez pas tant... »
« Wilson les fait à votre place, » conclut Cuddy avec perspicacité en levant les yeux au ciel. « Je ne sais pas ce qui motive ce pauvre homme à vous supporter. »
« Il est désespérément amoureux de moi, » railla House en s'éloignant d'un pas claudiquant.
« Bonjour, je suis le docteur Wilson, excusez mon retard... » fit l'oncologue en entrant dans la salle de consultation n°3, le regard fixé sur le dossier du patient.
« Pas de soucis, j'ai tout mon temps ! » lui répondit une voix masculine chaleureuse.
Wilson sourit à l'homme assis sur la table d'auscultation, agréablement surpris par sa gentillesse. Il était grand, d'une quarantaine d'année, les bras fort et le regard métallique.
« Bien, qu'est-ce qui vous amène ? » demanda le médecin en posant le dossier sur le meuble, attrapant son stéthoscope.
« J'ai une grosseur bizarre à l'aisselle, » expliqua-t-il d'un air gêné. « Je sais que c'est bête de s'inquiéter pour ça, mais je regardais un documentaire sur la peste bubonique sur la chaîne histoire l'autre jour et... »
Wilson sourit d'un air indulgent et lui fit signe de retirer sa chemise.
« Pas de soucis, on va regarder ça. Mais il serait très étonnant de voir un cas de cette maladie de nos jours, vous savez... »
L'homme resta torse nu devant lui et Wilson l'examina rapidement. Il retira ses gants, les jeta à la poubelle et lui tendit sa chemise.
« Bon, c'est un kyste, mais je vous rassure, il a l'air absolument bénin. Peut-être voudriez prendre rendez-vous avec un de mes collègues dermatologue, le docteur Jacobson, il est spécialisé et pourrait vous... »
L'oncologue n'eus pas le temps de finir sa phrase. L'homme s'était levé, rhabillé, et brandissait maintenant un couteau d'une vingtaine de centimètres. L'oncologue sentit son cœur accélérer rapidement et il leva les mains devant lui.
« Je... »
« Merci beaucoup, docteur. Mais finalement, je ne suis pas vraiment venu pour ça... » susurra-t-il en faisant reculer le médecin jusqu'à la commode blanche.
Wilson tenta vainement de se calmer et de conserver son sang-froid. Crier à l'aide ? Pas très pertinent considérant le couteau à quelques centimètres de sa gorge. Tenter de le repousser ?
L'oncologue inspira à nouveau, sa main derrière lui attrapant une seringue pas encore utilisée. C'était la seule solution, la seule solution de s'en sortir.
« En fait, ce n'est même pas pour vous que je suis venu, » continua tranquillement l'homme d'un air pensif, sans abaisser son couteau. « Vous êtes le docteur Wilson, je m'attendais à quelqu'un d'autre... Un autre médecin, plus grand, plus mince, plus vieux... Plus méchant. »
Wilson fronça les sourcils, ses doigts enserrant un peu plus la seringue comme si c'était la seule chose qui le raccrochait à la vie.
« H... House ? » fit-il en interdisant à sa voix de trembler.
L'homme éclata de rire, d'un rire qui glaça le sang de Wilson. Il fit un nouveau pas vers lui, le couteau se rapprochant encore de sa gorge.
« Exactement. Le Docteur House. Sacrée numéro, n'est-ce pas ? »
Wilson ne dit rien, réfléchissant à toute vitesse. Il voulait tuer House. Ce malade voulait tuer son meilleur ami, avait attendu en salle de consultation pour le voir. Mais c'est lui qui avait hérité des heures du diagnosticien, et lui qui l'avait examiné.
D'une certaine manière, il était content que House ne se soit pas retrouvé coincé dans cette salle avec l'homme. Il aurait sûrement était aussi sarcastique qu'à son habitude et aurait pu se faire poignarder. Wilson ferma les yeux pendant une demi-seconde pour retrouver son self-control et se rendit compte qu'il était désormais un appât.
Il n'hésita plus. D'un geste, il planta la seringue dans la cuisse de l'homme, attentif à ne pas toucher l'artère fémorale, le repoussa et se rua vers la porte. Fermée à clef.
Le cœur de Wilson loupa un battement alors qu'il tirait sur la poignée comme un dément. Avant qu'il ai eu le temps de se tourner, l'homme avait saisit ses cheveux à pleine main pour lui tirer la tête en arrière, le colla contre le mur et lui tordit le bras derrière le dos.
Wilson laissa échapper un cri de douleur involontaire alors que l'homme l'écrasait un peu plus contre le mur.
« Voilà ce qu'on va faire, » fit la voix désormais menaçante à son oreille, la main tirant ses cheveux se faisant plus ferme. « On va appeler notre cher docteur House, et lui faire comprendre ce qui se passe ici, d'accord ? »
L'oncologue gémit à nouveau et secoua la tête, bien décidé à empêcher son ami de venir.
« Il... Il ne travaille pas aujourd'hui... »
« Menteur, » souffla à nouveau la voix.
Son bras fut tordu à nouveau, plus violemment et Wilson étouffa un sanglot de douleur.
« On... On a pas de portable dans l'enceinte de l'hôpital. C'est le règlement... » tenta-t-il à nouveau.
« Mais je suis sûr que House fait fi du règlement, n'est-ce pas ? Et que vous connaissez son numéro par cœur. Oh, regardez, un téléphone ! »
L'homme le lâcha et le poussa vers le téléphone fixe qui était posé sur la commode. Wilson remua le bras pour s'assurer qu'aucun os n'était cassé, tout semblait normal.
« Vous avez intérêt à composer le bon numéro... » le menaça l'homme à nouveau en s'approchant doucement, le couteau à nouveau à la main.
Mis au pied du mur, le médecin fut contraint de composer le numéro de House, tremblant légèrement. L'homme mis le haut-parleur, et, sans prévenir, ceintura Wilson pour placer le couteau sous sa gorge.
« Allô ? » fit la voix bourrue de House, manifestement dérangé durant son sommeil.
« House... » souffla Wilson, avant de se taire brusquement, sentant le couteau presser plus contre sa gorge.
« Wilson ? » demanda le diagnosticien. « Qu'est-ce que tu fous, je t'attend pour aller manger, tu crois quand même pas que... »
Sans crier gare, l'homme enleva le couteau, attrapa à nouveau les cheveux de Wilson et le frappa violemment contre le mur. L'oncologue hurla de douleur, et glissa au sol, le nez cassé.
« Wilson ! » fit à nouveau la voix de House.
Mais cette fois, elle était plus forte, et surtout plus angoissée.
« Bonjour, House ! » fit alors la voix de l'homme au téléphone, presque joyeuse. « Vous allez bien ? J'ai bien peur que le Dr Wilson ne se sente pas d'attaque pour vous parler, malheureusement... »
« Qui es-tu, espèce de connard ? Qu'as tu fait à Wilson ? » beugla House. « Je te jure que s'il lui arrive quoi que ce soit, je... »
« Oh, on se tutoie, maintenant ? » demanda gaiement le ravisseur en jouant avec son couteau. « Très bien, alors écoute moi bien. Je suis dans la salle de consultation n°3, avec notre cher Wilson. Si tu n'es pas là dans 10 minutes, je le tue. »
« House ! » cria Wilson en crachant le sang qui coulait de son nez vers sa bouche. « House, non, ne viens pas ! »
Le diagnosticien entendit un son étouffé et un nouveau cri de douleur. Il se leva, malade de peur et de dégoût.
« Wilson ? » fit-il d'une voix qu'il espérait ne pas être tremblante.
« Voyons, docteur, » fit la voix de l'homme. « Ne m'obligez pas à le poignarder à nouveau, je suis sûr que ça réduirait considérablement son temps de vie. »
