A lire avec American Beauty Soundtrack - 01 - Thomas Newman - Dead Already


Tout le monde va au paradis. Les personnes se le disent pour faire face à l'adversité de tous les jours, par crainte de se regarder un jour dans le miroir et de se dire que leur vie n'est qu'une multitude d'échecs. Tout le monde va au paradis parce que la mort est une énigme et que l'homme se complait dans le mensonge. C'était comme ça que Grégory House voyait les choses. C'était sa philosophie, ça façon de percevoir le monde. Jusqu'au jour où...

" Et l'autre qui n'est pas fichu de renvoyer la balle! Non mais je rêve! "

House se leva de son canapé et se dirigea vers son réfrigérateur. Il avait bien fait de ne pas aller au match. Payer un billet pour voir son équipe perdre était quelque chose qu'il ne pouvait concevoir. Il ouvrit la porte avec rage et prit une bière. Il lui sourit et la décapsula. Il clopina alors vers son canapé en se disant qu'au moins il pourrait se consoler avec ses bières. Il s'apprêtait à se jeter dans son canapé quand on frappa à la porte.

" Qu'est-ce que..."

Il lança un regard noir à sa porte. Qui pouvait bien venir chez lui à cette heure-ci?

" J'suis pas là." grogna t'il.

On frappa à nouveau.

Le diagnosticien se dirigea vers la porte à contre cœur. Il ne savait pas qui était derrière cette barrière en bois qui le séparait du monde mais il était sûr d'une chose; cette personne allait passer un sale quart d'heure!

Il ouvrit la porte sans prendre la peine de regarder par son judas.

" C'est à quel sujet?!"

Il se figea. Il s'attendait à tout sauf à ça... Il lui jeta un regard interrogatif, passant de ses longs cheveux blonds à ses yeux bleus, de sa robe fleurie de pétales de roses à ses petits souliers noirs. Elle devait sûrement avoir sept ans même si son regard trahissait une intelligence précoce. Il haussa les épaules et referma la porte. Pas étonnant venant de la part du docteur Grégory House. Il repartit en direction de son canapé. Pas de cookies pour aujourd'hui. On frappa à nouveau.

" Nom de Dieu!"

Il clopina avec rage en maudissant les portes en bois et ouvrit la sienne à la volée.

" Non je ne veux pas de cookies! Et puis ce n'est pas une heure pour les vendre! Encore des parents qui ont oublié d'attacher leur gosse à sa niche qu'ils appellent tendrement chambre à couchée..."

La petite fille lui sourit.

" Rentre chez toi. Fiche moi le camps."

Il lui fit signe de déguerpir. Elle ne cilla pas, se bornant à le regarder avec ce même sourire angélique.

House sortit sa tête à l'extérieur et jeta un coup d'oeil à gauche puis à droite. Personne. Il reporta son attention sur la chose qui se tenait debout devant lui. Si cette chose n'avait pas été un être humain, il l'aurait enfermé dans un sac et l'aurait jeter dans un benne à ordures. Il soupira et alla chercher sa canne. Il revint vers elle et sortit. Ce truc devait sûrement appartenir à sa voisine. Il passa devant elle et clopina le long du couloir. Sans un mot, elle le suivit. Quand il arriva devant le porte de sa voisine il lui lança un regard noir. Elle lui répondit par un sourire. Déstabilisatrice cette petite... Il secoua la tête puis frappa avec force à la porte. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'on n'ouvre enfin. Une femme, échevelée et apparemment morte de fatigue glissa sa tête en dehors et fusilla le docteur House du regard.

" Qu'est-ce que vous me voulez?" demanda-t-elle d'une voix caverneuse.

" Cette chose vous appartient?"

Il lui montra d'un air écœuré la petite fille qui continuait, inlassablement, de sourire. Le femme jeta un regard absent à House et lui claqua la porte au nez.

Le silence peut être bénéfique à des moments, pesant à d'autres, religieux dans certaines circonstances... Étrange dans ce cas là.

Une heure, ça faisait une heure qu'il était là, assis sur son canapé à l'observer balancer ses jambes. Il n'avait pas appelé la police, car il voulait connaître le fin mot de cette histoire. La petite fille releva la tête vers lui et lui sourit. House comprit alors qu'il ne viendrait pas à bout de ce mystère en la fixant pendant des heures.

" Comment tu t'appelles?"

La petite fille pencha la tête sur le côté et se remit à balancer ses jambes. A chaque fois qu'une jambe tapait sur le canapé, House se voyait l'attraper et l'étrangler. Cette enfant était épuisante...

" Pessoa. Voilà ton nom. Pessoa, personne en portugais. Parce que tu n'as ni nom, ni famille, ni langue!"

" Pessoa." répéta la petite fille avec un fin sourire.

House se mit le poing dans la bouche pour ne pas l'injurier. Il se leva et se dirigea vers sa chambre. Il se laissa tomber dans son lit et poussa un long soupir. Il se tourna sur le dos et sursauta quand il la vit, près de son lit, sourire aux lèvres.

" Nom de D... Mais tu vas me suivre partout comme ça?!"

Elle grimpa sur le lit et se coucha à ses côtés. House la regarda faire avec effroi. Il cligna plusieurs fois des yeux, se demandant s'il ne rêvait pas. Elle lui sourit à nouveau, posa sa tête sur SON oreiller et s'endormit aussitôt. House fut tenter de la pousser à terre mais se ravisa. Il se leva et retourna dans le salon. Le canapé n'était pas si inconfortable que ça...

.

..

.

TBC...