SUNSHINE
CHAPITRE 1
Jeremy était devant le lycée de Mystic Falls, les écouteurs dans les oreilles, un pied nonchalamment posé contre un banc. Sa tête se balançait au rythme de la musique. Aujourd'hui c'était la rentrée et il n'avait pas du tout envie de commencer les cours. Cependant, dans quelques minutes la sonnerie allait retentir et il allait devoir rentrer en classe. Mais avant, il avait quelque chose à faire. Il vit alors un groupe d'individus se diriger vers lui.
-Hey ! Comment vas le junky ? S'exclama l'un des ados.
Jeremy allait répondre quand un autre l'interrompit :
-Non, en fait, on s'en balance !
-Donne-nous ce que t'as de meilleur !
Jeremy soupira et sortit lentement les petits sachets de poudre blanche de ses poches en prenant bien soin de vérifier que personne ne les regardait.
-Ah…T'as toujours la bonne came, toi. Fit l'un des mecs en frappant amicalement Jeremy sur l'épaule.
Celui-ci eu un sourire crispé. Crispé, certes mais c'était un sourire. Ce n'était pas des amis mais au moins, il parlait à des gens. Depuis la mort de ses parents, tout avait changé. Il ne savait plus où était sa place dans ce monde. Très vite, il s'était plongé dans la drogue. Ainsi, la douleur disparaissait. En tout cas, il en avait l'illusion. Brusquement, la sonnerie retentit dans la bâtiment et à l'extérieur. L'effervescence se fit parmi les élèves. Une véritable marée humaine entra dans le lycée avec l'excitation des premiers jours. Au même moment, une sublime camaro bleue se gara sur le parking. Le capot était relevé, laissant le vent pénétrer dans les cheveux sombres du conducteur. Celui-ci pencha légèrement la tête, ses ray-ban glissant par la même occasion sur son nez, révélant ses magnifiques yeux gris fantômes. Les garçons, interpelés, froncèrent les sourcils.
-C'est qui ?
Jeremy baissa la tête en soupirant. Il lâcha enfin :
-C'est mon frère.
Le jeune homme sortit de la voiture. Il portait un jean bien serré autour de la taille ainsi qu'une veste en cuir noire qui mettait sa musculature en valeur. Il repéra le petit groupe et se dirigea vers lui. C'est là que les garçons remarquèrent le badge et le flingue accrochés à sa ceinture.
-Il est flic ?! S'écria l'un des gars.
Jeremy ne répondit pas. Tandis que son frère continuait d'avancer vers eux, le groupe se dispersa sans attendre. Enfin, lorsqu'il fut à sa hauteur, l'adolescent ouvrit la bouche :
-Qu'est-ce que tu fous ici, Damon ?
Son frère arbora son fameux sourire arrogant et répondit :
-Je ne voulais pas manquer la rentrée !
Jeremy leva les yeux au ciel.
-Au fait, j'adore ta nouvelle coupe de cheveux ! Je me souviens te ton horrible look grunge, ça ne t'allait pas du tout ! Ajouta-t-il en lui ébouriffant les cheveux.
-Qu'est-ce que tu fais ici vraiment, Damon ?
Le sourire ravageur du jeune homme s'agrandit puis il répliqua :
-Mon petit frère me manque !
-C'est ça !
Excédé, Jeremy tourna les talons et prit la direction du lycée. Soudain, il sentit une forte pression sur son épaule. On le retourna sans ménagement et des mains fouillèrent ses poches.
-Damon ! Qu'est-ce que tu fous ?! S'énerva-t-il.
-Ecoute, je sais que je ne suis pas un exemple mais tu ne dois pas faire les même erreurs que moi ! Quand j'avais ton âge, ça s'est terminé par une overdose alors tu vas arrêter ça tout de suite !
Il retira vivement les sachets de poudre pour les fourrer dans sa veste en cuir.
-A quoi tu joues ? Tu disparais pendant plusieurs années et là tu débarques en me sortant l'histoire du grand frère réglo ? C'est mort ! Lâche-moi maintenant.
Jeremy se dégagea de l'étreinte de son frère. Sans un regard en arrière, il marcha vers les grandes portes du lycée. Damon, les mains dans les poches, le regarda partir.
-Tu pensais à quoi ? S'exclama une voix derrière lui.
-Ric, n'en rajoute pas…
-Tu sais qu'il a raison. Renchérit son partenaire.
Les poings de Damon se serrèrent et Alaric posa une main sur son épaule afin de le calmer. Ses traits se détendirent automatiquement et après un raclement de gorge, il lança :
-On devrait aller voir le Maire.
Alaric hocha la tête :
-Je suis d'accord !
Sur la route, le trajet se fit en silence. Le flic ne cessait de dévisager Damon qui conduisait. Lorsqu'ils travaillaient à New York, son partenaire ne lui avait jamais parlé de sa vie à Mystic Falls et n'avait encore moins évoqué son petit-frère. Damon était quelqu'un de renfermé, silencieux sur ses émotions. Et peut-être qu'il n'y avait que le fait qu'ils soient partenaire dans la police depuis plusieurs années qu'il ait droit à des confessions de sa part, seulement lorsque le besoin lui en venait. Comme un soir, dans un bar de Los Angeles, où il lui avait avoué être le tuteur d'un adolescent totalement paumé depuis la mort de leurs parents.
-On y est ! S'exclama Damon en interrompant le flot de ses pensées.
Ils descendirent du véhicule, la main sur leurs armes respectives comme à leur habitude. Mme le Maire ouvrit après quelques coups à la porte.
-Voyez-vous ça ! Damon Salvatore !
-Carole…
Elle passa un bras affectueux derrière ses épaules tandis qu'elle l'embrassait sur la joue.
-Je te présente Alaric Saltzman, mon partenaire.
Elle se détacha du jeune homme pour serrer la main d'Alaric.
-Ravie de vous connaître.
-Moi de même.
-Je vous en prie, entrez !
Les deux représentants des forces de l'ordre entrèrent alors dans la somptueuse demeure de Carole Lockwood. Elle leur servit un café, tous à présent assit derrière une table basse.
-Merci d'avoir répondu à mon appel, Damon. Commença-t-elle.
-C'est normal. Depuis quand les meurtres subviennent ?
-Cela va faire un an. A chaque fois, on prétend à des attaques d'animaux alors qu'il n'y a pratiquement aucun prédateur de cette taille dans la forêt.
-Vous pensez à quoi ? Intervint Alaric d'un air suspicieux.
-A un tueur en série particulièrement psychopathe ou…à quelque chose de beaucoup plus gros…Répondit-elle en étouffant presque la fin de sa phrase.
-Très bien, fit Damon en se levant, on s'occupe de l'affaire.
-Vraiment ? Merci beaucoup.
-Merci pour le café. Remercia Alaric alors qu'ils repartaient.
Il se hâta de rejoindre son partenaire qui l'attendait dans la voiture. Une fois sur le siège passager, il ouvrit la bouche :
-Tu penses à ce que je pense ?
Damon se tourna vers lui, une lueur dans le regard :
-Nul doute. C'est un vampire.
Il mit le moteur en marche et roula avec l'attention d'avoir une petite conversation avec le sheriff Forbes. Une fois devant le commissariat, Damon ne perdit pas une minute et accourut au bureau du shérif.
-Liz ? Je peux entrer ?
-Juste ciel ! Damon ! Qu'est-ce qui vous amène dans les parages ?
-Oh rien…Une simple histoire de vampire.
A ces propos, Liz se figea. Alaric donna une petite frappe sèche derrière le crâne de son stupide partenaire.
-Outch ! Grommela ce dernier, accompagné d'un grognement sourd et profond.
-Peut-on compter sur vous, shérif ?
La jeune femme aux cheveux blonds des blés hocha la tête, un sourire sympathique sur le visage.
-Bien sûr. Je vous ferai parvenir les dossiers chez vous.
-Formidable ! S'écria Damon.
Liz dû se contenter d'un hochement de tête en guise d'au revoir et se remit à sa tâche. Au dehors, Damon se faisait remonter les bretelles par Alaric.
-Mais qu'est-ce qui ne fonctionne pas bien chez toi ?! Comment pouvais-tu être certain qu'elle était au courant pour les vampires ?! Qu'allais-tu faire si elle ne savait rien ?
-Rentre tes griffes, Ric, tu serais étonné du nombre de personne au courant dans cette ville. Même un conseil anti-vampire a été créé à cet effet ! Le shérif en fait partie.
-Et tu te basais sur quoi pour en venir à cette conclusion ?
Damon s'arrêta subitement de marcher et fit volte-face.
-J'ai grandi ici ! J'étais peut-être naïf à quinze ans mais je n'étais pas stupide !
-Vraiment ? Plaisanta Alaric.
Damon l'ignora, laissant son meilleur ami rire dans son coin. Il jeta ensuite un coup d'œil à sa montre.
-Bon, t'as fini ? Je te dois aller chercher Jeremy.
Alaric se calma et reprit son sérieux.
-T'es sûr qu'il le veut ?
-C'est qu'un gamin !
-Un gamin qui subit de nombreuses épreuves dans sa vie et qui a dû apprendre à vivre avec !
-Tu te recycles dans la psychiatrie maintenant ? Rétorqua Damon de plus en plus agacer.
-D'accord ! Je n'ai rien dit !
-Bien.
Ils rentrèrent dans la Camaro en claquant les portières et se mirent rapidement en route pour le lycée. Ils arrivèrent pile pour la sortie des classes. Une masse d'élèves se hâta à la sortie. Damon essaya de repérer son petit-frère. Il le vit, non loin du parking à vélo, en conflit avec un gars qui le dépassait largement d'une tête. C'était l'un des gars dit « populaire ». Il portait une veste en cuir brune, des bottes et un pantalon de marque ainsi qu'une coupe de cheveux châtains clairs qui lui donnait le look d'un héros. Un groupe de lycéen les entouraient, profitant de l'altercation comme d'un show télé. Les choses commencèrent à chauffer et Jeremy fut propulser à terre. Aussitôt, le sang de Damon se mit à bouillir.
-Damon…Siffla Alaric en se préparant au pire.
Son partenaire, évidemment, l'ignora et couru immédiatement en secours à son petit-frère. Il se plaça devant lui, face à la star du football.
-Je crois que tu ferais mieux d'aller voir ailleurs. Menaça-t-il, l'obscurité envahissant son regard.
-Excuse-moi ? Fit son adversaire, comme s'il avait mal entendu, sur un ton agressif.
-Eloigne-toi tout de suite de mon petit-frère. Continua le flic en insistant sur le « tout de suite ».
-Stefan, fais gaffe. Intervint un ami du gars.
Les yeux de Stefan se posèrent enfin sur le badge et le flingue à la ceinture de Damon. Pendant une fraction de secondes, un sentiment de méfiance s'empara du lycéen. Alors, lentement, il recula.
-Viens Stefan, on se tire !
Le groupe recula davantage, refusant la simple idée de tourner le dos, ce qui pouvait illustrer leur défaite. Lorsqu'il fut assez loin, Damon se tourna vers Jeremy, toujours à terre.
-Ça va ? Demanda-t-il, l'inquiétude visible sur son visage.
Jeremy hocha la tête et prit la main qu'il lui tendait. Les spectateurs commencèrent à se disperser.
-Merci. Souffla le jeune ado.
-Y a pas de quoi.
Alaric vint les rejoindre. Il s'aperçut que Damon gardait une main sur l'épaule de son frère. Ils entendirent des exclamations venant du parking. Stefan, et sa troupe, étaient près des voitures entrain de rire. Pour parfaire le tableau, une magnifique créature vint à leur rencontre. Sa robe volante découvrait ses longues jambes de gazelle, ses cheveux bruns ondulés dansaient sur ses épaules nues et son sourire nous illuminait. Elle courut directement vers Stefan et l'embrassa avec ferveur.
-Qui est-ce ? Fit Salvatore, hypnotisé par la scène.
-Elena Gilbert, la copine de Stefan Mikaelson.
-Elena…