Arthur Conan Doyle est l'auteur et accessoirement fantôme à l'heure actuelle qui a fabriqué de toutes pièces les personnages utilisés ici. Moffat et Gatiss sont les lutins farceurs qui ont capturé ces personnages pour les transporter au XXIe siècle. Le temps d'adaptation a été long croyez-moi. Benedict, Lara et Martin sont les métamorphes qui prennent leur apparence.

« My Prince » est la chanson que Lara Pulver interprète, si vous êtes curieux, jetez un coup d'œil sur You Tube. C'est un superbe titre.

Pairings : Sherlock x Irène, SherEne, John Watson x Mary Morstan, JohnStan, Greg Lestrade x Molly Hooper, MolStrade.

Avertissements : rien de vraiment spécial mis à part quelques allusions au SM. Je ne suis pas une auteure très sage, je sais.

One-Shot écrit dans le cadre des Ateliers d'écriture des Frenchies fanatiques d'un limier britannique. Echange de fanfictions en tous genres organisé par Elizabeth Mary Holmes, administratrice du forum. Vous pouvez trouver ce forum sous le nom de Frenchies fanatiques d'un limier britannique sur dans la section forum de Sherlock. Je publie la première partie aujourd'hui, la deuxième sera mise en ligne autour du 24 décembre.


Un doux réveillon - Partie I


Un jeune homme attendait patiemment à la porte d'une loge d'une chanteuse à l'opéra, était-il un admirateur, un journaliste ou un amant ? Il ne pensait pas appartenir à aucune de ces catégories et pourtant, une voix dans sa tête qui ressemblait à s'y méprendre à celle de son ami John Watson, lui affirmait qu'ils étaient amants. Mais l'homme chassa cette voix opportune pour mieux se concentrer sur les vocalises de la femme de l'autre côté.

Elle ressemblait à du cristal, de l'or liquide voire au scintillement d'une étoile dans le firmament. Rien n'était plus beau à ses oreilles de musicien, mis à part le son des cordes d'un violon frottées par un archet. Il fermait toujours les yeux pour se délecter de cette vois si unique, si onctueuse et si suave. Il savait que s'il avait été un être qualifié de normal, il se serait perdu.

Son esprit aurait été complètement accaparé par cette femme qui prenait un plaisir non caché de le mener par le coup de fouet qu'elle maniait avec dextérité. Cette ancienne dominatrice savait décidément comment s'y prendre avec lui et il lui semblait, à lui Sherlock Holmes, qu'elle devinait le moment exact où il apparaissait derrière cette porte. Mais le détective consultant aurait trouvé particulièrement insultant qu'on prive une aussi grande chanteuse de son entraînement au piano.

Mais il n'y tint plus, il pénétra dans la grande pièce. La Femme avait laissé libres ses lacets dans le dos de sa robe, attendant visiblement qu'on les lui noue. Sherlock détestait cet aspect de sa personnalité et pourtant, pour lui, c'était une innocente raison de caresser son dos nu. Quand il effleura de ses doigts cet organe si diaphane, il sentit que celle qu'on connaissait sous le nom de Renée Norton remua sur son siège mais elle attendit patiemment que Sherlock forme un joli nœud avec ses lacets argentés.

Elle consentit ensuite à se retourner pour lui faire face et jeter son regard bleu empli de désir dans ses iris argentés. Mais elle coupa le contact, sachant que ce n'était pas le bon moment pour cela et qu'ils avaient tous deux des obligations pour la soirée.

- Mrs Hudson nous a tous invités pour le réveillon et je ne pense pas que tu veuilles décevoir cette femme délicieuse.

Irène avait toujours eu un insert particulier sur la vieille logeuse depuis qu'elle l'avait vue pour la première fois : Irène avait flairé cette force cachée derrière les rides de la femme. Mrs Hudson avait un caractère bien trempé et Irène savait que cette femme devait avoir une patience en béton armé pour supporter à longueur de temps les caprices de Sherlock.

- Je crois effectivement qu'ils nous faillent nous asseoir à sa table, que dirait-elle si elle s'apercevait que le fruit de sa curiosité manque à l'appel ? plaisanta le détective.

Irène rit doucement à l'évocation de vieux souvenirs : quand Mrs Hudson les avait vus tous deux enlacés dans le plus simple des appareils dans le lit de Sherlock, elle avait failli avoir une attaque cardiaque mais ça ne l'avait pas empêchée d'alimenter les commérages.

Heureusement encore que peu de journalistes savaient pour eux sinon ils auraient droit à la presse à scandale tous les jours. A savoir comment s'étaient-ils rencontrés et ils n'étaient pas vraiment sûrs de vouloir répondre à cette question. Soit ils subiraient l'ire de Mycroft Holmes, soit ils prétendraient que la passion pour la musique de Sherlock Holmes l'avait amené à rencontrer Miss Norton.

En plus, on poserait des questions inlassablement sur les goûts musicaux de Sherlock Holmes et Irène était absolument certaine que Sherlock descendrait littéralement les groupes actuels. Seule la musique classique trouvait grâce à ses yeux de par son côté apaisant et très raffiné.

- Sherlock, ton regard est ailleurs, tu fronces un peu trop les sourcils et tu me sembles contrarié, en clair tu penses trop.

Et Sherlock consentit à retourner sur terre malheureusement : il aurait bien aimé penser à la réaction de Greg Lestrade qui sur le coup lui avait paru douteuse, c'était comme s'il savait déjà pour eux deux. Mais Sherlock pour une fois n'avait pas cherché plus, loin, préférant ne pas savoir comment Lestrade avait pu les surprendre, ils avaient été discrets.

Sherlock ne s'aperçut pas que le chauffeur d'Irène lui ouvrait la porte de la voiture et pénétra dans le véhicule comme dans un rêve, perdu dans ses pensées. Irène paraissait inquiète pour lui mais s'abstint de tout commentaire sachant que Sherlock ne voulait pas qu'on pénètre ses pensées pour le moment.

Et toujours dans son monde intérieur, Sherlock gravit les marches de l'escalier qui le menait au 221 B Baker Street, des vapeurs de cuisine flottaient dans l'air mais pour une fois, Sherlock ne réussit pas à identifier le plat. Irène lui serra l'épaule de ses ongles pointus ce qui secoua un peu Sherlock qui parut étonné d'être déjà chez lui.

Irène lui ouvrit la porte et Mrs Hudson les accueillit avec joie, elle avait attendu la visite d'Irène avec impatience mais bien entendu, elle était déjà plongée dans une grande conversation avec Mary Morstan.

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- Sherlock ! Irène ! Vous ne devriez pas faire attendre une vieille dame come moi ! Vous n'avez pas honte !

Mary se leva aussi de son siège, tout sourire, ses cheveux blonds en queue de cheval et ses yeux bleus lui donnaient un air angélique et les enfants dont elle s'occupait l'adoraient pour ça. Elle était pédiatre dans une clinique spécialisée pour les enfants atteints du cancer, ses qualités humaines et sa grande force mentale et morale l'aidaient à supporter autant de souffrance.

Avec le recul des années, elle avait su garder ses distances avec ses patients tout en prenant soin d'eux avec dévouement. Irène et elle, après un malencontreux malentendu : Mary avait trouvé Irène dans le bureau de John dans une robe très moulante, s'étaient très vite bien entendues. Surtout quand elle avait surpris Sherlock en position très délicate face à la jeune femme, dans un fauteuil.

Evidemment, Mary avait beaucoup ri quand elle avait vu la tête qu'avait tirée Sherlock et le sourire entendu d'Irène mais elle avait du s'asseoir pour reprendre son souffle. Qui eût cru que le froid et orgueilleux Sherlock Holmes sortait avec une femme aussi sulfureuse qu'Irène Adler ? Mais quand elle avait appris leur vraie histoire, celle que John et Mycroft connaissaient et qu'Irène était une excellente chanteuse d'opéra, elle avait mieux compris ce qui les rapprochait tant.

- Bonjour Irène, l'accueillit Mary chaleureusement.

- Joyeux Noël Mary, sourit malicieusement Irène.

Elle détestait ces fêtes de famille mais elle savait jouer à la perfection quand il le fallait tout le contraire de son compagnon. Elle aurait voulu avoir Sherlock pour elle seule cette nuit et ils auraient pu fêter dignement Noël comme organiser un jeu de piste sur tout Londres. Mais leurs amis souhaitaient d'abord se reposer et rire, malheureusement pour eux. Irène dut se faire à l'idée qu'elle ne gagnerait pas ce soir face à son bel amant, elle aurait tellement voulu avoir Sherlock pour elle, nu face à elle, dans des chaînes d'argent et elle portant un corset de cuir noir.

Mary perçut le trouble de son amie et lui intima de prendre un verre avec elle, Mary savait comment s'y prendre avec Irène depuis le temps : lui proposant d'élucider un cas particulièrement difficile. Un enfant dans son hôpital était singulièrement mal en point, il souffrait beaucoup et ne se montrait pas coopératif quand il s'agissait de prendre des médicaments. Que faire ? Le médecin savait qu'Irène était particulièrement douée en matière de psychologie et elle avait vu juste concernant Irène : elle ne résistait pas à l'idée d'un défi en cette matière.

La porte s'ouvrit à nouveau pour laisser passer Lestrade en grande conversation avec Molly, il portait tous les signes d'un homme qui venait de divorcer. Ses yeux étaient cernés, sa démarche un peu incertaine pour un homme de sa trempe et bien sûr il venait de perdre confiance en lui malgré la présence d'une femme charmante. Irène appréciait cet homme : il avait enfin réussi à trouver le courage de rompre avec sa femme adultère.

- Ah, Irène ! salua tout sourire Lestrade.

La chanteuse se leva et prit avec vigueur la main tendue et baisa les deux joues du policier avec plaisir. Molly regarda ailleurs, croyant qu'Irène allait lui voler un autre homme mais elle se trompait lourdement : Sherlock n'avait jamais éprouvé le moindre sentiment pour le docteur Hooper et Lestrade n'était pas son genre d'homme.

- Bonjour Molly et bon Noël, tenta Irène en se penchant à l'oreille de Molly, il est exquis pour vous.

Molly rougit furieusement quand elle entendit cette voix si suave lui susurrer ces mots doux. Lestrade se dit que c'était un jeu d'Irène et Molly fut gênée pendant un bon moment. Heureusement pour elle, John Watson fit son entrée en scène dans la pièce, accompagné par une Mrs Hudson plus jeune que jamais, portant un plateau de toasts et de boissons alcoolisées.

- Venez John, posez-le sur la table basse. Ce sera parfait.

Le médecin obéit obligeamment à la maîtresse de la soirée, autrement dit la logeuse de Sherlock Holmes. Depuis qu'il avait rencontré Mary, il avait emménagé chez elle pendant qu'il croyait dur comme fer que son ami était mort. C'était pendant ce grand hiatus de leurs aventures comme l'appelaient ses fans affectueusement.

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- Sherlock, Irène, vous êtes enfin là.

John serra la main de son ami et fit la bise à Irène puis il se tourna vers Lestrade et Molly pour en faire de même. John était complètement métamorphosé depuis qu'il avait rencontré Mary au cours d'un séminaire : il souriait plus et il paraissait avoir pris trois kilos et demi selon Sherlock. Mais John l'avait corrigé et affirmé en avoir pris seulement trois ce qui avait fait hausser un sourcil à Sherlock mais il n'avait rien ajouté d'autre. Cela dit les course-poursuites avec les criminels avaient augmenté depuis.

- La route n'a pas été trop difficile ? s'enquit John Watson.

Irène trouvait touchante tant d'inquiétude chez John Watson mais après tout il était médecin et sa dévotion pour son métier était admirable. Par ailleurs, John avait cette aptitude unique de mettre les gens à l'aise, Irène avait souvent vu cette habilité mise en œuvre chez certains de ses patients. Mary était très certainement tombée amoureuse de John Watson pour cette raison, il était un modèle même pour beaucoup de médecins qui délaissaient parfois leurs patients au profit de l'argent.

Sherlock effleura de ses doigts de violoniste les joues de sa séduisante compagne et lui murmura à l'oreille :

- Et tu me reprochais de ne pas me détendre ce soir.

Irène eut une moue boudeuse et fit des yeux doux à son cher et tendre qui ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel face à tant de gaminerie.

- Nous règlerons ça plus tard, mon cher Sherlock, dans un lit et tu n'auras pour seule compagnie qu'une cravache.

Sherlock enleva avec beaucoup de dextérité et de douceur les mains traîtresses de la belle chanteuse de sa poitrine, il savait très bien qu'elle voulait l'embobiner et il se fit la promesse que cette fois, il ne céderait pas aux caprices de sa dulcinée. Chose facile à dire, il avait perdu huit manches alors qu'Irène comptait autant de victoires. Cependant, le cerveau du détective consultant brandit fièrement les cinq victoires qui lui parurent bien maigres comparées à celle de la belle chanteuse.

- Ce n'est pas le moment pour ça ! Irène, Sherlock pensez au pauvre cœur d'une vieille dame.

A regret, Irène et Sherlock cessèrent leur petit jeu et regrettèrent la présence des autres convives, ils auraient été beaucoup plus à l'aise dans un lit à baldaquins aux rideaux rouges comme le sang. Sherlock baisa une dernière fois la paume de la main de l'ancienne dominatrice et la posa tout simplement sur son bras que les doigts d'Irène entourèrent d'une poigne de fer.

Le jeune et talentueux détective sourit bien malgré lui mais personne ne sembla s'en apercevoir mis à part peut-être John qui ne fit pas grand cas des caprices du couple. Il en avait vu d'autres avec ces deux là et puis, ils faisaient ce qu'ils voulaient peu importait l'opinion des autres. Ils n'en feraient qu'à leur tête prétendant être au-dessus des autres ; oh bien sûr John était exaspéré par leur attitude mais c'était Noël et il n'avait pas le cœur de les remettre à leur place. Mrs Hudson avait ce plein droit ce soir.

- Au fait, quand vient Mycroft ? Il est toujours si seul le soir de Noël.

Sherlock tiqua quand il entendit cette remarque et il serra sa main autour du bras du fauteuil sur lequel il était assis, Irène sentit sa tension et lui baisa délicatement les pommettes de son amant. Sherlock frissonna légèrement et pensa que Mycroft était quand même son frère et que si Irène était capable de jouer le jeu, alors pourquoi pas lui-même ?

- Je pense que mon cher frère a encore quelques dossiers qu'il n'a pas pu repousser, la couronne n'attend pas.

John fronça les sourcils, sachant très bien que son meilleur ami était excellent acteur mais il ne releva pas le ton ironique pour une fois. Au moins, Sherlock faisait l'effort de jouer c'était déjà ça et Irène avait décidé cette comédie pour tous deux. Le médecin n'était pas dupe quand il s'agissait de Mycroft, Sherlock avait toujours du mal à digérer le fait qu'un être soit plus vif d'esprit que lui.

- Ton frère ne tardera pas, il m'a envoyé un texto plus tôt dans la soirée, intervint John Watson.

Mary avait entendu parler de ce frère que Sherlock détestait par-dessus tout et elle craignait qu'on ne passe pas un bon réveillon or John avait l'air confiant aussi suivit-elle l'avis de son fiancé. Elle sourit tout de même curieuse de connaître ce Mycroft Holmes, l'homme qui tirait les ficelles du royaume.

- Il ne devrait plus tarder alors, s'enjoua Mrs Hudson.

Lestrade ayant perçu le trouble plus tôt préféra ne pas faire de commentaires, il avait compris que la rivalité des Holmes primait sur leur lien de sang pour une raison obscure mais il soupira une fois de plus. Lui aussi en avait par-dessus la tête de ces querelles incessantes entre les deux frères et pour quelle raison, d'ailleurs ? Aucune apparemment à moins qu'il n'ait pas cherché aux bons endroits mais qui savait réellement avec Mycroft et Sherlock ? Ils étaient pareils en tous points et seul Mycroft semblait vraiment vouloir faire le premier pas mais était sans cesse repoussé par son jeune frère. Enfin bref.


Histoire signée Eldar-Melda avec espoir que vous avez aimé lire ce One-Shot comme moi j'ai eu à l'écrire.

Comme Mrs Hudson, je vous souhaite de passer un bon réveillon et un très joyeux Noël. Chez nous, on a érigé le sapin dans le salon et chez vous ?

Comme c'est Noël, une review serait la bienvenue.