Nouvelle histoire en six chapitres

Cette fic a été écrite avant « Médecine douce » et je m'aperçois que je voyais déjà Finch enrhumé, il faut que j'arrête de le rendre malade : )

Merci à Paige0703, la grande auteure de fics géniales, inventives et pleines d'humour pour son soutien indéfectible

Merci à Nourann et Jade181184 (la reine du suspens !) pour leur fidélité et leurs commentaires toujours appréciés.

Merci aussi à Coljayjay pour ses commentaires enthousiastes

et à tout ceux qui laisse une review

Bonne lecture !

.

.

La nuit tombait doucement sur la ville. Les lumières des réverbères et des immeubles géants continuaient de la faire vivre. Debout derrière la baie vitrée, Reese observait les derniers promeneurs déambulant dans le parc. Les tables des joueurs d'échec chinoises étaient maintenant désertes. Il laissa son esprit s'évader et il se remémora sa journée.

.

-Flash Back-

.

Au matin, il était arrivé à la bibliothèque avec le petit déjeuner comme à son habitude. Il n'avait mis que quelques secondes à deviner que son associé n'allait pas bien.

-« C'est un simple mal de gorge M Reese, rien d'important »

-« Il faut vous soigner Finch, vous devriez rentrer et… »

L'informaticien l'interrompit.

-« Ce n'est pas un inconvénient de ce genre qui va m'empêcher de travailler, n'exagérez rien, vous avez assuré nos missions avec bien pire que cela »

-« Ce n'est pas la même chose Finch. Vous devez vous soigner. Comment pourrez vous continuer m'aider si vous êtes aphone ? »

-« Je n'en suis pas là et je vais prendre ce qu'il faut pour éviter d'en arriver à ce point »

-« Donc rentrer chez vous et reposer votre voix ?, c'est le meilleur remède »

-« Cela peut attendre. Ce n'est quand même pas mortel ! » Répondit Finch agacé de son insistance.

-« Qui sait ? » répliqua Reese « cela commence par une angine, puis une bronchite, puis une pneumonie… »

Finch l'interrompit à nouveau :

-« M Reese ! Vous n'allez pas me réciter un dictionnaire médical ! »

-« Si ça peut vous convaincre »

L'informaticien soupira exaspéré :

-« Nous avons une mission »

-« Mais nous n'avons pas de numéro pour le moment et si vous en recevez un vous pourriez le traiter de votre domicile, je déchiffre le numéro et vous faites les recherches là bas »

-« Vous ne comptez pas renoncer ? demanda Finch à bout d'argument.

John retint un sourire, sentant qu'il avait presque gagné la partie.

-« Non. Et si je ne peux pas vous convaincre, j'appliquerai mon plan B »

Finch fronça les sourcils.

-« Qui est ? » demanda t-il vaguement inquiet, connaissant l'imagination de son agent et le sachant adepte de méthodes plutôt expéditives.

-« Je vous enlève et je vous séquestre chez moi jusqu'à complète guérison » répondit l'ex agent de son ton le plus sérieux.

Il songea à cet instant qu'il aimerait que Finch s'entête et le force à appliquer son plan B. Oui, finalement il apprécierait vraiment beaucoup qu'il lui résiste!

L'informaticien lui lança un regard stupéfait.

-« M Reese ! »

-« Aux grands mots les grands remèdes » commenta John en se retenant de sourire.

Finch comprit qu'il n'aurait pas le dernier mot cette fois. Lorsqu'il se surprit à songer que le plan B ne lui serait pas forcement déplaisant, il réalisa qu'il était temps pour lui de prendre la fuite…

-« Entendu. Je cède à la force et je rentre chez moi » répondit-il s'efforçant de paraître mécontent sans parvenir vraiment à être crédible. « Mais si un numéro nous parviens je reviendrais ici »

-« Alors espérons qu'aucun numéro ne tombera » répondit John, satisfait de l'avoir convaincu même si il aurait aimé appliquer son plan B.

Finch ferma son portable, se leva puis enfila son manteau.

-«Bien. Vous voilà débarrassé de moi M Reese, satisfait? »

-«Vous me manquez déjà Harold » répondit spontanément l'ex agent, songeant qu'une journée sans lui allait être une vrai torture, mais il souhaitait avant tout le savoir en bonne santé.

L'informaticien ne répondit pas, perplexe, se demandant s'il s'agissait d'une nouvelle taquinerie face à l'air si sérieux de son agent. Et Reese ne devina pas à quel point cette déclaration trouvait écho en lui «Moi aussi John» songea t-il frustré.

.

-Fin du flash back-

.

John sourit. Au moins à cette heure son partenaire devait se sentir mieux. Cette idée le consolait un peu de son manque de lui. Il avait passé la journée entre le parc, avec Bear, et la bibliothèque, rangeant quelques livres à leur place, inspectant ses armes, n'ayant rien de mieux à faire puisque la machine était demeurée muette. Puis il s'était décidé à rentrer chez lui après s'être promené un peu dans la ville, au hasard, comme il aimait le faire. Il se sentait bien dans son loft, parce qu'il lui venait de Lui. C'était un peu comme s'il y avait laissé une présence, l'impression qu'il était un peu à ses côté, comme à la bibliothèque, comme à chaque endroit qu'ils partageaient.

Et maintenant il était là, observant la vie à l'extérieure. Il mourait d'envie d'appeler son partenaire mais il n'osait pas. En admettant que celui-ci ne soit plus fâché contre lui, n'allait-il pas ressentir son appel comme une intrusion? «Qu'il est compliqué d'aimer quelque d'aussi secret» soupira Reese. «Je devrais peut être chercher quelqu'un de plus simple?». Aussitôt il sourit pour se moquer de lui-même « Mais à l'impossible nul n'est tenu» pensa t-il, car il savait bien qu'il ne pourrait, ni ne voudrait, jamais agir ainsi.

Il décida finalement d'aller se coucher, autant profiter de ces moments de repos sans mission.

Il venait juste de s'installer avec un livre lorsque son téléphone vibra «J'ai parlé trop vite dirait-on» songeant qu'il s'agissait certainement de la machine.

Un large sourire illumina son visage en lisant le sms

«Merci. Tout ira bien. A demain »

Il ne s'attendait pas à ce geste de la part de son associé. Heureux, il lui répondit aussitôt :

«Bonne nuit. A demain»

Finch avait longuement hésité à envoyer le message. Puis il s'était enfin décidé à le faire pour lui donner des nouvelles, ou plutôt pour lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas. La rapidité de la réponse le fit sourire et le réjouit.

Il retiendrait la leçon : surtout ne pas tomber malade ! Car se trouvait privé de son partenaire une journée entière était bien la pire des punitions. Il songea qu'une telle dépendance avait quelque chose d'un peu effrayant. Déjà l'aimer lui avait paru totalement inapproprié lorsqu'il avait enfin mis un nom sur ce sentiment toujours plus envahissant qu'il éprouvait envers John. Mais il lui avait été impossible de l'écarter et maintenant John lui était devenu aussi indispensable que l'air qu'il respirait. Comment cela allait-il finir? Pour l'instant il préférait éluder la question et juste profiter de sa présence au maximum. Si un jour tout s'arrêtait, il serait toujours temps pour lui de chercher le meilleur remède pour survivre à la séparation, même s'il doutait que celui-ci existe. L'idée d'avouer la vérité à John lui viendrait peut être à ce moment là. En attendant il ne risquerait pas une initiative aussi absurde, il avait trop à perdre et, croyait-il, rien à gagner.

Il finit par s'endormir en songeant que le matin n'en viendrait que plus rapidement pour Le retrouver.

.

OoooooooooO

.

Reese franchit le seuil de la bibliothèque et sourit en voyant son partenaire déjà installé, signe qu'il devait se sentir mieux.

-«Bonjour Finch. Vous allez mieux? »

-«Bonjour M Reese. Je vais très bien »

-«Ravi de l'entendre» Il ajouta, taquin «De toute façon vous n'auriez pas osé revenir dans le cas contraire car j'ai toujours mon plan B »

Finch lui répondit sur le même ton:

-«Merci M Reese mais je vais beaucoup mieux, vous pouvez oublier votre plan de secours »

-«Dommage!» constata l'ex agent mi moqueur mi sérieux «Mais je le garde en réserve, un refroidissement est si vite arrivé »

-«Avec une telle menace je vais définitivement éviter de tomber malade» affirma l'informaticien, puis il ajouta spontanément «Je suis étonné que cela ne vous arrive pas plus souvent vous qui ne portez jamais d'écharpe et avec votre manie de ne jamais fermer le col de votre chemise…» Il réalisa ensuite ce qu'il venait de dire. Pas vraiment le genre de détail qu'il devait mentionner. Evidemment John ne laissa pas passer l'allusion.

-«Vous devenez observateur Finch? J'apprécie d'être votre sujet d'étude»

-«Je ne fais que vous imiter M Reese» marmonna l'informaticien embarrassé. «Ainsi le jour où cela vous arrivera je pourrai moi aussi vous renvoyer chez vous!»

John sourit par anticipation.

-«Aucun risque que vous y parveniez. Moi je choisirai le plan B Harold»

Finch se représenta trop bien cette perspective… et ses dangers!

-«Désolé M Reese. Vous devrez trouver un autre prétexte pour découvrir mon adresse» répondit-il, s'efforçant de masquer son trouble.

-«Mon loft fera l'affaire si besoin» commenta Reese en haussant les épaules d'un geste désinvolte, sans le montrer, il s'amusait beaucoup de l'embarras de son associé, sans toutefois en deviner la cause réelle, le pensant juste agacé par ses taquineries.

Il voulu ajouter un commentaire mais Finch l'interrompit :

-«Redevenons sérieux voulez vous? Nous avons un nouveau numéro »

Reese soupira vaguement frustré.

-« A vos ordres patron »

L'informaticien ne releva pas et commença le résumé des informations tout en imprimant une photo que Reese récupéra et accrocha au tableau. Il observa un instant le portrait. Une jolie fille aux cheveux blond-roux bouclés, de grands yeux verts dans un visage à l'ovale régulier, le genre qui aurait inspiré un peintre de la renaissance.

-« Laurie Sharp, 21 ans, célibataire, actuellement hôtesse d'accueil chez « Hextor Consulting », une société de courtage, spécialisée dans les placements des fonds de pension. Cette demoiselle semble changer très souvent d'emploi, celui-ci est le quatrième pour ces six derniers mois. Ses parents et sa sœur vivent à Atlanta. Elle est venue ici poursuivre ses études mais elle a abandonnée au bout de trois ans après trois cursus différents »

-« Elle s'est trompée trois fois d'orientation ?» ironisa Reese « ses parents ont dû en avoir assez de payer »

-« Si on y ajoute ses multiples emplois, cette jeune fille ne semble pas très stable » jugea Finch « Apparemment elle habite un petit appartement avec une colocataire, Rosie Downs, 22 ans, vendeuse dans un magasin de prêt à porter »

-« Un petit ami ? » Demanda l'ex agent.

-« Difficile à dire » commenta Finch. « Miss Sharp est très active sur les réseaux sociaux et elle y tient, disons, " l'historique " de ses rencontres, qui sont à première vue assez nombreuses et toujours assez brèves. D'après son dernier message, daté d'hier matin, il semble qu'elle ait un nouvel ami, mais cette fois elle ne révèle rien de son identité »

-« Trop récent ou alors il est déjà prit » suggéra Reese.

-« C'est une éventualité »

-« Je vais commencer par l'appartement. Si sa colocataire s'y trouve je pourrais l'interroger discrètement. Ensuite j'irai sur son lieu de travail et je tacherai de l'approcher pour cloner son téléphone»

-« Cela me semble un bon début M… » Finch fut interrompu par un éternuement.

John ne laissa pas passer l'occasion :

-« Pas complètement guéri Harold ? »

-« En pleine forme M Reese, c'est juste la poussière » marmonna l'informaticien.

-« Comptez sur moi pour vérifier ! »

Finch lui lança un regard désabusé et l'ex agent préféra quitter les lieux avant que l'envie de continuer ses taquineries ne devienne trop irrésistible.

-« Soyez prudent » lui lança tout de même son associé.

.

OoooooooooO

.

Rosie ouvrit la porte et dévisagea l'homme sur le seuil

-« Oui, c'est pourquoi ? » demanda t-elle.

-« Bonjour » répondit Reese « Je suis un ami de Laurie, est-elle là ? » tenta t-il.

-« Non, je ne l'ai pas vu depuis trois jours »

-« Vous êtes sa colocataire ? »

-« Ouais, on partage l'appart »

-« Vous la connaissez bien alors ? Vous avez une idée de l'endroit où je pourrais la trouver ? »

-« Vous la cherchez pour quoi au juste ? » demanda Rosie méfiante « Vous n'êtes pas un de ses ex qui s'accroche ? »

-« Non, pas du tout. Je la cherche pour une … affaire personnelle » hésita l'ex agent.

-« Tant mieux. Quoique ça m'aurait étonné parce qu'en général c'est elle qui s'accroche et pas le contraire » gloussa Rosie.

-« Savez-vous si elle a un petit ami en ce moment ? Elle pourrait être avec lui ? »

-« Quand Laurie disparaît pendant plusieurs jours c'est qu'elle a trouvé un copain. En général, elle revient au bout de trois jours, une semaine maximum » elle hésita puis ajouta « Enfin c'est vrai que là je m'inquiète un peu » concéda t-elle.

-« Pourquoi ? Si cela ne fait que trois jours ? »

-« A cause de l'identité de son mec. » Elle baissa la voix « Cette gourde est tombée amoureuse de son patron. Croyez moi c'est la pire bêtise à commettre ! »

Reese sursauta. Le sujet l'interpellait et il songea qu'il lui était arrivé de penser la même chose.

-« En effet » constata t-il platement « Ca peut être… compliqué »

-« Compliqué ? C'est un coup à y laisser son cœur et son boulot et le second est utile quand même ! Le premier ça se répare. Avec Laurie c'est même vite réparé d'ailleurs » gloussa t-elle.

-« Bien, je vais aller me renseigner dans l'entreprise »

-« Vous savez où elle bosse ? »

-« Oui. Mais je serais discret rassurez vous »

Rosie haussa les épaules.

-« De toute façon après cette histoire je suis sûre qu'elle devra se trouver un autre job »

Reese salua et retourna à sa voiture, dans l'intention de se rendre sur le lieu de travail de leur numéro.

Ses pensées revenaient sans cesse au propos de Rosie : « C'est la pire bêtise à commettre »

Oui mais comment l'éviter quand votre cœur s'engage sans vous demander votre avis ? Quand John avait réalisé qu'il était tombé amoureux de son patron il était trop tard pour revenir en arrière. Et encore aurait-il fallu le vouloir, ce que l'ex agent n'avait même pas envisagé. Finch l'attirait trop pour qu'il repousse ses sentiments. « C'est un coup à y laisser son cœur et son boulot » Ca c'était le revers de la médaille car c'était ce qui lui arriverait inévitablement si Finch venait à découvrir son secret. Et lui savait que son cœur ne se " réparerait " pas si facilement. La seule perspective de s'éloigner de lui le hérissait. Il ne le supporterait pas.

Il décida d'appeler son associé pour lui relater la conversation.

L'informaticien l'écouta puis commenta :

-« Miss Sharp serait donc avec son patron en ce moment? Je vais vérifier son emploi du temps »

John ne put retenir la réflexion qui lui brulait les lèvres.

-« Rosie pense qu'il n'y a pas pire bêtise à commettre que de tomber amoureux de son patron » affirma t-il d'un ton qui se voulait léger.

-« En effet M Reese. C'est une très mauvaise idée. Cela ne peut que lui attirer des ennuis » affirma Finch. John se raidit devant le ton catégorique de son associé. Il prit ses mots comme un avertissement.

-« On ne choisit pas toujours » murmura t-il.

-« C'est un homme déjà engagé M Reese ! »

« Et s'il ne l'était pas ? » songea Reese mais il n'osa pas formuler sa question. « Qu'est ce qui le dérange ? Qu'il soit son patron ou qu'il ne soit pas libre ? Si c'est la deuxième option alors la première ne le dérange peut être pas ? Quoiqu'il a été plutôt catégorique dans sa réponse »

-« J'arrive au siège de la société Finch, je vais aller me renseigner » annonça t-il.

Il descendit du véhicule et se dirigea vers l'accueil, s'efforçant de repousser ses pensées pour se concentrer sur la mission, il pourrait y réfléchir plus tard tranquillement.

-« Entendu M Reese. Je vais mener quelques recherches sur M Hextor »

Finch se laissa aller dans son fauteuil.

« Il n'y pas pire bêtise que de tomber amoureux de son patron » songea t-il. Il pensa qu'il n'était pas d'accord avec cette affirmation, il y avait pire à ses yeux : tomber amoureux de son employé !

.

OoooooooooO

.

Reese pénétra dans le hall de la société. Une jeune femme était occupée au téléphone. Une seconde d'environ quarante ans se tenait derrière le guichet. Il les salua tout en avisant leurs badges. Celui de l'hôtesse portait le prénom "Viviane". Celui de la standardiste mentionnait "Angie".

-« Je peux vous aider Monsieur ?» lui demanda Viviane.

-« Je cherche Laurie Sharp. Je pensais la trouver à son poste» répondit Reese.

L'hôtesse prit un air mécontent.

-«En effet, elle aurait dû s'y trouver » constata-t-elle sèchement.

-«Elle est souffrante?» hasarda l'ex agent.

La femme le dévisagea.

-«Vous êtes ?» demanda t-elle avec un regard sévère.

John comprit qu'il valait mieux pour lui éviter de se présenter comme un ami et risquer une mauvaise interprétation. Cette femme ne semblait pas vraiment apprécier leur numéro.

-«Un de ses cousins » mentit-il.

-«Oh, vous venez de loin alors? » répliqua Viviane toujours suspicieuse.

-«D'Atlanta. Notre famille est de là-bas »

L'hôtesse parue convaincue. Elle devait être au courant des origines de Laurie. Il avait réussi le test apparemment. Elle redevint un peu plus aimable et il bénit son partenaire de l'avoir si bien renseigné.

-«Miss Sharp était de service ce matin, mais elle ne s'est pas présentée, ce qui m'oblige à palier à son absence »

-«Elle n'a pas prévenue alors? »

-«A ma connaissance, elle n'a pas pris la peine d'appeler » commenta sèchement Viviane.

-«C'est ennuyeux » hasarda Reese.

-«En effet. Comme toute absence inexpliquée. Avant hier déjà elle est partie avant l'heure »

-«Je vois » commenta Reese ne sachant pas quoi dire d'autre, l'hôtesse n'ayant visiblement pas d'autre informations ou pas envie de les transmettre.

-«Je vais devoir en référer à la direction » affirma Viviane.

A côté d'elle, Angie gloussa discrètement, mais pas assez pour que cela n'échappe à l'attention de l'ex agent.

-«Prévenez là si vous la retrouvez» continuait Viviane, impassible, «Si elle veut conserver son poste, un peu plus de sérieux s'imposerait! »

-«Je le ferais » répondit Reese «Je vais passer chez elle. J'aimerai vraiment lui transmettre le message de ses parents » ajouta t-il avec un regard appuyé vers Angie. Celle-ci parut hésiter mais ne répondit pas, sans doute à cause de la présence de sa collègue.

John les salua. Comme il arrivait à la porte, il entendit Angie affirmer :

-«Je vais prendre ma pause. Voulez-vous que je vous ramène un café Miss Mornay ? »

-«Non merci Angie. Soyez brève, je ne peux pas tout faire » affirma t-elle comme le téléphone se remettait à sonner.

Une fois dehors, elle avisa John qui était resté un peu en retrait sur le côté de l'immeuble, ne voulant pas paraître l'attendre.

-«Vous êtes vraiment un cousin de Laurie? » l'apostropha-t-elle.

-«Par alliance» mentit Reese, gardant sa "couverture".

-«J'aurais juré que vous étiez un de ses ex! »

«C'est une manie ? » songea l'ex agent.

-«Vous savez où elle se trouve? » demanda t-il

Angie eut un sourire amusée.

-«Je me doute, et Viviane le sait aussi mais elle se ferait couper la langue plutôt que de l'avouer. "La réputation de la société comprenez vous?" » Récita Angie en imitant l'air revêche de sa collègue.

John fit mine de sourire.

-«Avant hier elle est partie plus tôt parce qu'elle s'est fait kidnapper par Monsieur Hextor » poursuivi la jeune femme en baissant le ton. «Ca faisait plusieurs jours qu'il lui tournait autour. Monsieur Hextor aime les jolies filles et il est généreux » commenta t-elle en portant machinalement la main sur le bracelet en argent qu'elle portait au poignet.

-«Donc Laurie est partie avec lui et vous pensez qu'ils sont toujours ensemble? »

-«Monsieur Hextor n'est pas venu travailler non plus ce matin » constata t-elle.

-«Et vous ne croyez pas aux coïncidences » proposa Reese moqueur.

-«Ah non pas sur ce coup-là » répondit Angie en riant «Viviane le prend mal soit disant pour la réputation de la société, mais je la soupçonne d'avoir toujours eu un faible pour le patron » gloussa t-elle.

«Décidément c'est la mode » songea Reese pour lui-même.

-«Bon, je vous remercie. Je vais essayer de la contacter autrement »

-«De rien. Revenez quand vous voulez » ajouta t-elle avec un sourire charmeur.

-«J'y penserai » répondit Reese poliment, sans en penser un mot.

Il rejoignit sa voiture et appela son partenaire pour lui transmettre les informations.

-«Je vous envoi l'adresse de Monsieur Hextor. Enfin, il en a plusieurs, mais j'ai sélectionné la plus probable, une villa un peu en dehors de la ville »

-«Bien, je commence par celle-là alors »

-«S'il n'y est pas je vous en enverrai d'autre »

-«Ok Finch » John démarra en direction de la périphérie.