Auteur : CuchyLaina
Titre : Trahison…
Résumé : Concilier sa vie de nation et sa vie d'homme peut être difficile pour une nation…surtout une si profondément blessée par le retournement de veste d'un ami cher…d'un amant.
Rated : M (chapitre 2)
Pairings : GerIta
Warnings : Yaoi, boysxboys, smut, trace de 2p!Italy XD, grossièretés bilingues.
Disclaimer : Hetalia et tous ses personnages ne m'appartiennent ni à moi, ni à l'amie à qui appartient le compte. Rendons plutôt hommage à Hidekaz Himaruya pour cela.
NA : Voici un GerIta écrit pour fandegeritaetino durant notre voyage au pays des chats somnolents… J'espère que cela vous plaira, et j'espère que tu aimeras cette nouvelle version cocotte ! Rendez-vous à la fin du chapitre !
)0(0)0(0)0(0)0(0)0(
Chapitre 1 :
PDV Ludwig / Allemagne
« Les êtres aimés tournent le dos et s'en vont dans le brouillard. Trop souvent, trop longtemps. Les êtres aimés ne souffrent pas de vous abandonner. Ils choisissent juste une voie différente, des amis différents… Et tout se brise en vous. Ne reste que les cendres de cet amour non-réciproque, qui continuent de grésiller lentement au fond de vous, comme une douleur sourde, impalpable, mais toujours présente, menaçant votre santé mentale… »
Ludwig referma le livre d'un coup sec.
« Foutaises… » grogna-t-il.
Le sentiment de trahison était bien plus compliqué que cela. Surtout lorsque l'on était une nation et que l'on ne pouvait donc décider que de la plus petite moitié de sa vie…
Ainsi Ludwig savait-il qu'Italie avait changé de camp au tout dernier moment pour faire partie du grand conseil de nations puissantes qui dominera dorénavant le monde…Il le ressentait, le traité qui les unissait avait été fracassé en mille morceaux… Il savait la colère, la douleur, la tristesse de perdre cet allié. Mais tout cela…n'était que des sentiments politiques, les sentiments qui changeraient lors de la mort de ses habitants, de son boss…
Les sentiments liés à son humanité étaient bien plus compliqués, bien plus profonds, et, surtout, immuables. Nombre de nations avaient connu la déchirure entre ces deux catégories souvent occultées par les acteurs auxiliaires de la vie infinie des pays. Oh, combien Prusse avait-il souffert lors de la guerre franco-prussienne de 1800 et quelques ! Combien avaient-ils souffert tous deux durant les deux conflits mondiaux !
Alors Ludwig restait torturé par cette simple interrogation : Feliciano avait-il approuvé la décision de son chef ? Avait-il lui aussi trahi Ludwig ? L'Allemand ne pouvait imaginer Feliciano lui faire ça…
Mais la longue absence injustifiée de l'Italien après la guerre, son sourd silence…n'encourageaient pas particulièrement Ludwig à repousser la pensée que peut-être il ne l'aimait pas de la façon dont il l'avait prétendu… Elle le hantait, le tourmentait, le rongeait de l'intérieur sournoisement, jusqu'à l'obséder.
Ce sentiment était encore pire que la trahison entre nations. Et si tous ces baisers, tout cet amour qu'ils avaient partagés…et si rien n'avait été réel ?
De chaudes larmes dévalèrent les joues de l'Allemand recroquevillé à terre, et s'échouèrent sur sa mâchoire angulaire, avant de glisser dans son cou puissant. De légers soubresauts le secouèrent, et bientôt des sanglots déchirants se firent entendre. Même lors de sa séparation d'avec Prusse, d'avec Gilbert, son frère, il n'avait pas été tenté de pleurer. Il avait enduré ça comme un soldat digne et fier… Et pourtant juste une pensée à propos de son Italien faisait fondre sa carapace d'immunité et craquer.
« Feliciano… » murmura-t-il d'une voix agonisante. « Feli…tu me manques…reviens… »
Seul le silence lui répondit, alors que le soleil se couchait, emportant avec lui les lamentations de la triste nation…
)0(0)0(0)0(0)0(0)0(
PDV Feliciano / Italie
Cela faisait dix mois. Dix mois que mon nouveau boss m'empêchait d'aller rendre visite à Ludwig. Il ne comprenait pas. Comme souvent, nos bosses oubliaient que nous n'étions pas que des pantins soumis à leurs ultimes décisions. Et puis, ce n'était pas comme si c'était une visite officielle entre deux nations ! Ce n'était pas Allemagne que je voulais, c'était mon petit-ami !
Mio dio…c'était pénible de ne pas le voir, de ne pas pouvoir le…toucher. Non seulement étais-je confiné en Italie, dans l'incapacité la plus totale de le réconforter, mais en plus j'étais frustré ! Ses bras si rassurants, sa voix rauque qui m'arrachait des frissons de plaisir au creux de la nuit, alors qu'il était penché sur moi, ses lèvres frôlant les miennes…
« Aah… »
PDV extérieur
Ce petit cri de douleur lui échappa soudainement, soulevant son petit cœur d'indignation. Il avait le droit, il avait le droit ! Un brusque élan de courage le saisit. Il s'élança vers le bureau de son dirigeant, un éclat d'acier dans ses yeux d'or. Il saisit la poignée et envoya la porte collapser contre le mur d'un geste rageur.
« Huh, Romano, calma ! »
Son boss releva la tête et ses yeux s'écarquillèrent.
« I…Italia ? »
« Je veux le voir. » déclara-t-il froidement en italien.
Les yeux du chef de l'Etat se voilèrent de colère.
« Ne. »
Feliciano s'approcha brusquement de lui et frappa des deux poings sur la table d'acajou. Dans ses prunelles brûlait un feu encore inconnu à ses sens. De sombres ombres dansèrent dans leur profondeur, des ombres qui promettaient sang et destruction si la nation en rage n'était pas contentée. L'Italie du Nord n'avait pas toujours été une faible nation docile…et Feliciano s'en souvenait avec précision.
Il se baissa lentement, transperçant de son regard d'acier le pauvre humain pitoyable en face de lui, et reprit dans un italien métallique au goût de colère :
« Oh si. Je veux le voir, et je veux le voir maintenant. Je ne suis pas venu vous demander la permission, voyez-vous. Considérez ça plutôt comme…une information cordiale. J'ai fait tout ce que vous avez demandé. Je l'aime. Vous ne me retiendrez pas, tout Boss que vous soyez, vous restez…humain. »
Il ajouta le dernier mot avec ce qui ressemblait presque à un léger dégoût. Il eut un sourire narquois, avant de tourner les talons et de sortir de la salle rapidement d'un pas assuré. Une fois dans le couloir, il secoua la tête et sourit plus franchement à l'idée qu'il allait pouvoir se précipiter en Allemagne. Et cette fois, lorsqu'il se mit à courir, ce n'était pas pour fuir un danger, mais pour rejoindre un être aimé. Il n'en courut que plus vite.
)0(0)0(0)0(0)0(0)0(
Solitude. Solitude. Solitude.
Un seul mot qui lui revenait continuellement, alors que de pathétiques pleurs irréguliers le secouaient encore légèrement. Il avait tout refusé, les appels de son boss, ceux de son estomac, de sa raison, de ses devoirs… Il ne souhaitait plus qu'une chose.
Disparaître. Comme toutes ces âmes durant la putain de guerre qui l'avait condamné à être associé à jamais à une des pires abominations jamais commises.
S'élever. Se perdre dans les nuages blancs de l'apaisement…si tentant.
Il se demandait vaguement ce qui arriverait à ses habitants s'il succombait pour de bon. Mais la peine sans cesse croissante qu'il endurait brouilla cette interrogation avant même qu'elle ne soit complétement formée.
Oui, pour une fois, il était égoïste. Pour une fois. Il était un homme.
Il se saisit de son fidèle automatique. Il le regarda un instant d'un air vide. Avant de le porter sourdement à sa tête.
Rapide. Sûr. Efficace.
Il enlève le cran d'arrêt. Il ne l'avait pas fait depuis la fin du conflit. Sa respiration se bloque. Il n'avait jamais eu aussi froid. Une dernière et nostalgique pensée. « J'aurai au moins aimé…Feli… »
)0(0)0(0)0(0)0(0)0(
PDV Feliciano / Italie
« Ludwig ! Ludwig ! Non, non, NON ! » hurlais-je de frayeur en surgissant dans le vestibule allemand.
Non, non, non ! Il n'allait quand même pas faire…ça ! Il me regarda, comme si je sortais d'un songe. Le cœur battant, je me précipitai à ses côtés. Sans regarder l'arme, je la saisis et la lançai au loin. Je ne voulais pas. Je refusais de penser à ce qu'il allait probablement faire. Si j'avais attendu qu'il réponde à mes coups de sonnette désespérés.
La rage me saisit. Enflammant mon être entier.
« Pourquoi avais-tu cette…cette…cazzo di merda pistola ! Espèce d'i…d'idiota ! As-tu au moins pensé à tes habitants, Germania ? »
Sans même y penser, ne songeant qu'à le tirer de sa léthargie, j'abattis mes petits poings sur son torse dur.
« Ludwig ! N'avais-tu donc pas idée de…Pourquoi ? La guerre est finie, dannazione ! As-tu eu la moindre arrière-pensée pour moi, pour ce que j'aurai fait sans…si tu…si tu… »
Je m'étranglai, incapable de prononcer le mot. Sa voix terne retentit alors.
« Tu ne m'as…jamais aimé… » chuchota-t-il, brisé, regardant toujours droit devant lui. « Tu ne m'aimes pas comme moi je… »
« SCUSA ? »
De toutes les choses qu'avaient jamais dit Ludwig, ce fut celle-ci qui me rendit irrémédiablement fou. Fou de rage. Fou de tristesse.
« Deficiente ! Stronzo ! Bastardo ! » rugis-je.
Je continuai de le frapper violemment, mais de grosses larmes striaient à présent mes pommettes.
« Va fanculo, Ludwig, va fanculo ! »
Je me démenai pour retrouver les mots d'une langue qu'il comprendrait.
« Je…Je n'ai jamais aimé comme je t'ai aimé ! »
Je repensai brièvement au Saint Empire Germanique. Non, même le fort attachement que j'avais ressenti pour lui étant enfant n'atteignait pas la force de mes sentiments pour sa presque-parfaite réplique adulte.
« Tu es le seul pour moi, Ludwig ! Le seul ! Je t'aime, JE T'AIME ! » hurlais-je de folie, mon cœur frappant douloureusement contre mes côtes qu'une laborieuse respiration étirait frénétiquement.
Qu'avais-je donc bien pu faire pour qu'il vienne à la conclusion que toutes mes preuves et mes mots tendres n'avaient aucune légitimité ? Ne l'avais-je pas assez assuré de mon amour indéfectible avant d'être forcé loin de lui ?
Italia a fait ce qu'il devait faire pour son peuple…mais j'étais resté fidèle à l'homme que j'avais choisi, en mon cœur, et je le serai sans aucun doute jusqu'à ma toute fin. Je l'aimais tellement, il ne pouvait pas…Il n'avait pas pu penser que…
Une grande main se posa soudain avec la plus grande délicatesse sur ma joue droite. Réduit au silence, j'attendais ma sentence, désespéré. Les sentiments d'un homme pouvaient-ils surpasser ceux d'une nation ?
)0(0)0(0)0(0)0(0)0(
Traductions :
Mio Dio : Mon Dieu (italien)
calma ! : calme-toi ! (italien)
cazzo di merda pistola : ce putain de pistolet de merde (italien)
idiota : idiot (italien)
dannazione ! : merde ! (italien / littéralement : damnation !)
SCUSA ? : PARDON ? (italien)
Deficiente ! Stronzo ! Bastardo : Crétin ! Abruti ! Bâtard ! (italien)
Va fanculo ! : Va te faire foutre ! (italien)
NA : L'italien n'est malheureusement pas une langue que je pratique… J'accepte les corrections et m'excuse pour les fautes (et la grossièreté d'Italie ) ).
