Je tripotais nerveusement le bout de mes cheveux blonds, tandis que le paysage défilait à tout allure par le fenêtre de mon compartiment. Le Poudlard Express était parti il y a déjà trente minutes et Lily n'était toujours pas revenue. Oui, parce que c'est important de le dire, Lily avait cette année était nommée préfete-en-chef. Je ne vous explique pas le flot de joie auquel j'avais eu droit. Depuis le temps qu'elle en rêvait.
J'entendis soudain des bruits de pas et la porte du compartiment s'ouvrit sur une Lily rouge de rage. Je fronçai les sourcils.
- Ça ne s'est pas bien passé ?, demandai-je.
- James Potter !, s'indigna Lily. Ils ont choisi James Potter comme préfet-en-chef de Gryffondor ! Avec moi ! Merlin, je suis maudite ! Pour ma dernière année, tu te rends compte ?! Il va me la pourrir !
Je ne répondis rien et me contentai d'observer Lily, avec une incroyable envie de rire. C'est vrai que ce n'était pas de chance. Potter était incroyablement lourd avec elle depuis la fin de la cinquième année. Allez savoir, c'était peut être un coup de foudre, mais depuis il ne l'avait pas lâchée d'une semelle. Lily-joie par ci, Lily-jolie par là, il n'avait que ça à la bouche. Mais s'il avait été un tentinet moins intéressé par son nombril, il aurait déjà abandonné : Lily le détestait.
Celle ci prit place en face de moi et soupira.
- Bon. Je suis optimiste, ça va bien se passer, essaya-t-elle de se persuader.
- Tu as toujours rêvé d'être préféte-en-chef, ne gâche pas cette opportunité pour Potter. Tu peux te contenter de l'ignorer, un jour peut être qu'il se rendra compte que tu n'es pas intéressée.
Lily s'apprêta à répondre lorsque la porte du compartiment s'ouvrit une nouvelle fois, me faisant sursauter par la même occasion. La tête de Potter appararût dans l'embrasure. Il ne sembla pas me remarquer, son attention étant toute à Lily. Il lui fit un grand sourire qui monta jusqu'à ses lunettes et entra dans le compartiment, suivi, bien sûr, de ses trois amis de toujours, Remus Lupin, Peter Pettegrow et Sirius Black. Ensembles, ils formaient un groupe et s'étaient auto-proclamés "Les Maraudeurs".
- Ça ne te dérange pas si on partage le même compartiment ? Ça va faire trente minutes qu'on tourne en rond, demanda Sirius.
Lily me lança un regard interrogateur et quatre autres têtes se tournèrent vers moi, remarquant enfin ma présence. Je soupirai. Avais-je vraiment le choix ? Lily semblait penser la même chose que moi car elle fit une grimace discrète à mon intention. Voyant que j'approuvais, les Maraudeurs prirent place dans notre compartiment et se mirent à discuter vivement. Je regardai Lily et levai les yeux au ciel. Impossible de discuter, maintenant : d'un côté nous avions très peu de chance de nous entendre et de l'autre si nous nous entendions, cela impliquait que les Maraudeurs aussi. Or, ils allaient certainement prendre part à la conversation et je n'avais guère envie de leur parler.
Au bout de quelques minutes, trouvant le temps un peu trop long à mon goût, je me levai discrètement et sortie du compartiment, à la recherche de la sorcière et de son charriot. Je ne mis pas longtemps à les trouver et m'approcher d'eux.
- Qu'est-ce que tu veux, jeune fille ? Dragées ? Chocogrenouilles ? Patacitrouilles ?
- A vrai dire, rien de tout cela, répondis je en lui souriant. Je me demandais si par hasard vous aviez la Gazette Du Sorcier ?
- Vous avez de la chance, dit elle en se baissant, j'en avais acheté un. Ça sera dix noises.
- Dix noises ? Ce n'est pas sept normalement ?
- Il faut bien que je fasse du bénéfice, grogna la sorcière. Alors, tu le prends ou non ?
- Je le prends, marmonnais je.
Je préférais encore me faire avoir de trois noises plutôt que de passer encore une minute de plus à m'ennuyer à mourir dans ce wagon. Il arriverait bien un moment où ces imbéciles partiraient. Peut être qu'ils se rendront compte qu'ils gênent. D'un côté, c'était bien fait pour moi, je n'avais qu'à refuser poliemment.
Je me dirigeais d'un pas lent vers le compartiment, lorsque quelqu'un mit sa main sur mon épaule. Je me retournais et me retrouvais nez à nez avec Pratus Figg.
- Salut Tessa, s'exclama-t-il en me souriant. Comment est-ce que tu vas ?
- Ça peut aller, répondis je en souriant. Et toi ? Tu as passé de bonnes vaccances ?
- Pas trop. Mes parents ont découvert que je travaillais la magie dans la chambre et ils m'ont menacé de m'expulser de chez eux tout l'été. Au final, ils ne l'ont pas fait bien sûr.
Je jetais un regard d'excuse à Pratus. Ses parents faisaient partie de ces gens très conventionnels pour qui la magie était une anomalie et surtout pas un don. Ils supportaient très mal l'idée que leur fils appartiennent à ce monde qu'ils qualifiaient de "fou".
- Dis toi que dans un an tu es majeur, tentai-je.
- C'est exactement ça ! A la fin de l'année, je vais commencer mes études de potionniste et je n'aurai plus à habiter chez eux. Ce sera bien mieux.
- Si un jour tu en as vraiment assez, tu peux venir chez moi, mes parents adorent recevoir des invités. Et puis, il y a une chambre d'amis à l'étage.
- Haha, j'y penserai, merci, vraiment. Bon, je ne te dérange pas plus longtemps.
- Tu ne me déranges pas vraiment. A vrai dire, j'évite à tout prix d'avoir à rentrer à nouveau dans ce compartiment, dis je en le montrant du doit. Figures-toi que Potter et sa bande ont rammené leur derrière et ont une discussion très intéressante sur les charmantes blagues qu'ils vont pouvoir faire aux Serpentards. Et pas que, d'ailleurs.
- Par Merlin quelle horreur, me plaignit Pratus. Je t'aurais bien proposé mon compartiment mais je ne sais pas si c'est mieux : j'ai les groupies des Maraudeurs. Elles ne font que parler que de leurs produits capilaires et de leurs derniers ébats amoureux avec eux.
- Je crois que je préfère encore mon compartiment, en effet, répondis je en explosant de rire. La prochaine fois on prendra une tente et on la plantera sur le toit du train, on sera mieux.
Pratus rigola et me fit une petite tape amicale sur le dos avant de disparaître dans le couloir. Je fixai le compartiment dans lequel je devais me rendre et grimaçai avant de me mettre à marcher dans cette direction. Lorsque j'entrai, Lily était en train de réprimander Potter et les trois autres rigolaient à cette vue. Je soupirai et me laisser tomber sur la banquette. J'ouvris la Gazette Du Sorcier et me mis à parcourir les lignes.
- Où as-tu réussi à trouver la Gazette ?, me demanda Lily, pleine d'espoir.
- Je l'ai acheté à la sorcière, répondis je. Mais elle n'en avait plus qu'un.
- Et tu ne l'aurais pas payé dix noises par hasard ?, intervint une voix masculine. Je me suis fait avoir comme ça la dernière fois, elle m'a fait de la peine en me disant que c'était pour bénéfice. J'ai appris plus tard qu'en vérité, elle trouvait les journaux par terre ou elle les volait.
Je levais les yeux de mon journal et observai Sirius, dégoûtée.
- Tu es sérieux là ?, demandai je quand ême.
- On ne peut plus. Au fait, tu t'appelles comment ? C'est la première fois que je te vois.
- Plutôt étrange que tu me poses cette question, quand on sait que je suis dans la même classe que toi depuis la première année de Poudlard.
- Je ne retiens pas tous les prénoms, dit il en souriant.
- Non, pour ça, il faudrait que tu t'intéresses aux autres, or, ce n'est pas ton cas.
Les amis de Sirius rigolèrent à côté de lui et il grommela quelque chose d'incompréhensible avant de sortir du compartiment. Je remis mon nez dans le journal et continuai de lire. Les Maraudeurs, en l'absence de Sirius, tentèrent d'en savoir plus sur moi mais ils finirent par abandonner, voyant que je ne répondais que par des grognements. Sirius revînt peu de temps après. En face de moi, Lily semblait un peu moins s'ennuyer et je la surpris même à rigoler à une blague de Potter -chose extrêmement rare, pour ne pas dire impossible. L'arrivée du Poudlard Express à la gare de Pré-au-Lard fut comme une délivrance pour moi : je ne supportais pas de rester toutes ces heures sans pouvoir respirer l'air libre. Avec Lily, nous attrapâmes nos affaires et sortîmes en toute hâte du train. Nous inspirâmes en gros bol d'air frais et sourîmes.
- Bon sang, ça fait du bien !, s'exclama Lily. On étouffait là dedans.
- Et imagines les personnes qui vont passer après, lorsqu'ils vont ouvrir les compartiments. Bonjour l'odeur de chacal.
Lily éclata de rire et nous nous dirigeâmes vers les carrosses. Heureusement pour nous, étant les premières arrivées, nous ne nous retrouvâmes que toutes les deux et nous pûmes discuter à notre aise.
- Et tu as vu la tête de Sirius lorsque tu lui as répondu qu'il ne s'intéressait qu'à lui ?, demanda Lily entre deux hoquets de rire, Oh, tu aurais du voir ! On aurait dit qu'il venait de recevoir de la bouse de dragon glacée sur la tête !
- Tu parles, il s'en moque, rigolais je. Je ne dois pas être la première à lui dire ça !
Nous continuâmes joyeusement notre conversation. Nous posâmes nos valises dans le hall et nous rendîmes dans la Grande Salle, encore déserte. Nous prîmes place à la table de Gryffondor. La salle se remplissait petit à petit et les premières années finirent par arriver puis ils passèrent sous le ChoixPeau.
- Tu t'en souviens lorsque nous aussi nous sommes passées sous ce ChoixPeau ?, demandai je à Lily. J'ai du mal à me dire que c'étit il y a six ans et que cette année là est la dernière.
- N'y pensons pas ! Et puis, il faut déjà que l'on passe nos A.S.P.I.C.S. D'ailleurs, j'ai déjà commencé à réviser.
- Parfois tu me démoralises, Lily, grognais je.
- Je n'avais rien à faire pendant les vaccances, répondit elle en haussant les épaules. Tu as de la chance d'avoir des parents sorciers, ce doit être beaucoup plus intéressant.
- Pas tant que ça, figures toi. Ma mère a encore tenté de faire ses expériences foireuses et le cottage a bien failli y passer. Quand à mon père, il a voulu analyser les différents bruits que faisaient les assiettes lorsqu'elles se brisaient. Résultat, on n'avait plus d'assiettes car il les avait toutes cassées et on s'est retrouvés à manger avec des bols chinois pendant plusieurs jours. C'était ignoble.
- J'adore tes parents, répondit Lily en rigolant.
- Au fait, tu t'entends mieux avec ta soeur ?
- Pas vraiment. J'ai l'impression qu'elle m'en veut d'être une sorcière. Ç a me fait de la peine, on s'entendait si bien avant tout ça.
- Elle finira bien par s'habituer un jour...
- Je ne sais pas, soupira Lily. Ça fait depuis un peu plus de six ans maintenant.
Pauvre Lily. Sa soeur semblait être une vraie petite peste avec elle. et pourtant, Lily n'arrivait pas à lui en vouloir. Elle aimait trop Pétunia pour lui crier dessus. Je soupirai. C'était dans les moments comme ça que j'étais contente d'être fille unique.
Le lendemain, je me réveillai de bonne heure, bien décidée à être toute fraîche pour le jour de la rentrée. Je descendis avant tout le monde et pris mon déjeuner tout en discutant tranquillement avec Nicholas, le fantôme de Gryffondor. Il me racontait ses exploits alors qu'il était encore vivant.
- Pourquoi vous a-t-on décapité ?, demandais je.
- Je suis mort le 31 octobre 1492, dit il en prenant une voix et un air graves. Presque décapité. Voyez-vous, ma tête...
- Ça, vous me l'avez déjà dit, le coupai-je, mais comment vous êtes vous retrouvésàêtre décapité ?
- Le drame s'est produit avec ma chère Lady Grieve. Elle avait de petits problèmes de dents et elle voulait que je les lui redresse avec ma bonne vieille baguette magique. J'étais jeune et arrogant à cette époque et j'étais sûr de réussir mon coup. Le problème est que lorsque le sort a été lancé, il n'a pas eu l'effet produit. D'horribles défenses d'éléphant se sont mises à pousser à la place ! Ma Lady s'en ait vite aperçu et s'est mise à hurler ! J'ai tenté desépérement de les lui enlever, mais je n'y suis pas arrivé. Et c'est là que j'ai été condamné à la décapitation.
- Et qu'est devenue cette Lady ?
Nicholas n'eut pas le temps de me répondre car un bruit assoudissant se fit
entendre dans le hall de Poudlard. Je me précipitai pour en voir la cause. Des dizaines de bombabouses avaient été lancées et il régnait une odeur excécrable. Rusard arriva, balai en main et Miss Teigne à quelques pas. Il regarda avec haine le hall et se tourna dans ma direction en pointant son doigt crochu devant mon visage.
- C'est vous ! C'est vous qui avez fait ça, je le sais !
- Bien sûr que non, me défendis je. Je viens d'arriver.
- Vous mentez !
- Monsieur Rusard, si je peux me permettre, intervint Nicholas, cette jeune fille était en train de discuter avec moi il y a quelques secondes, dans la Grande Salle. Nous sommes juste allés voir d'où provenait ce bruit terrible que nous avons entendu.
Rusard marmonna un charabia avant de partir, non sans nous avoir jeté un regard noir.
- Merci Nicholas.
- Mais de rien voyons !, répondit il.
Un rire résonna à mon oreille et je sursautai. Peeves se tenait devant moi, plié en deux.
- Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle Peeves ?, demandais je, la mauvaise humeur étant en train de me gagner petit à petit.
- Ces petits sont de vrais génis !
Il ria de plus belle et commença à partir.
- Peeves, l'appelai je en me mettant à courir derrière lui. Dis moi qui a fait ça !
- C'est un ordre, Miss Delâtre ?, rigola-t-il en répétant cette même phrase de plus en plus fort.
- Allez, dis le moi !
- Pas question !
- S'il te plaît, Peeves !
Nous devions sembler très bêtes comme ça. Je courrais après Peeves dans les escaliers, le suivant tandis qu'il était toujours plié en deux de rire. Alors quand je faillis tomber en me prenant une marche d'escalier, son rire résonna dans tout Poudlard.
- Rigoles bien, grognais je, je trouverai par moi même qui c'est.
Je le regardai s'éloigner tout en l'injuriant mentalement. Ce fantôme était vraiment impossible. Mais j'avais été bête en pensant qu'il me dirait peut être le nom de la personne qui avait lancé les bombabouses. J'aurai pu aider Lily pour une fois. Je grognai et regardai autour de moi : j'étais au deuxième étage, juste à côté des toilettes, à mon plus grand bonheur. Je pénétrai dans la pièce sans bruit pour éviter que Mimi débarque. Lorsque j'eus fini, je jetai un coup d'oeil aux miroirs. Du moins, au seul qui était encore intact. Mes cheveux blonds, très clairs, étaient pour une fois bien coiffés. Je tournais le robinet pour pouvoir me passer de l'eau sur le visage mais il était hors service. Mes yeux remarquèrent quelque chose d'étrange sur le lavabo, puisque mon visage se rapprocha pour mieux observer.
Splash.
Je relevais la tête, rouge de colère. Mimi venait d'appraître par un WC et venait de m'envoyer des jets d'eau de robinet dessus.
- Mimi !, m'énervais je. Mais qu'est-ce que je t'ai fait ?!
Elle poussa un cri strident qui me boucha les oreilles et replongea dans la cuvette, fière de son coup. Décidément, ce n'était pas mon jour avec les fantômes, aujourd'hui. Sauf avec Nicholas. Je sortis des toilettes, les cheveux trempés. Je m'arrêtai net en voyant la silhouette de Sirius juste en face de moi, avec une tête ahurie. Il explosa de rire quelques secondes après et du se retenir au mur pour ne pas tomber.
- Toi, tu viens des toilettes de Mimi ! Dis moi, tu ne savais pas qu'il ne fallait jamais y aller sous peine d'être mouillé de la tête au pied ?
- Je le savais, j'avais juste espérer qu'en ne faisant pas trop de bruit, elle ne se rende compte de rien, m'exaspérais je.
Je prononçais un sortilège pour me sécher et me mis en route pour mon cours sans prendre la peine de jeter un coup d'oeil à Sirius. C'est lorsque je me rendis compte qu'il me suivait que je me souvins de sa présence.
- Est-ce que par hasard, tu serais en train de me suivre Black ?
- Tout à fait.
- Et pourquoi est-ce que tu me suis ? Tu ne peux pas aller chercher tes amis et me laisser tranquille, c'est trop te demander ?
- Je ne sais toujours pas ton prénom.
- Dommage pour toi.
Qu'est-ce qu'il était lourd. Je comprenais mieux Lily quand elle plaignait de James, maintenant. A la différence que Sirius ne me faisait pas la cours. Non, il voulait savoir mon prénom. Sérieusement, qu'est-ce que ça pourrait lui faire de le savoir ou non ? Ce type m'exaspérait. Alors que je ne le connaissais que depuis une journée. Il battait des records. Lorsque j'arrivai devant la salle de cours de Slughorn, Lily était déjà en train d'attendre.
- Salut !, me dit elle, toute excitée.
- Salut. Tu paraîs de bonne humeur pour un jour de rentrée, ça ferait presque peur, remarquais je.
- On commence avec le professeur Slughorn, je ne peux que être de bonne humeur !
- Toi et Slughorn, une grande histoire d'amour.
En parlant du loup, Slughorn arriva justement à ce moment là et adressa un chaleureux sourire à Lily, qui le lui rendit. Il nous fit entrer dans sa salle et son cours commença.
La semaine de la rentrée passa extrênement rapidement et je n'eus pas le temps de m'en rendre compte qu'elle s'était déjà écoulée. Nous ne croisâmes que très rarement James et Sirius, à notre plus grand plaisir. Ces derniers avaient été collés par Rusard de nombreux soirs pour avoir lancé les bombabouses le jour de la rentrée. Pour ma part, je m'étais mis en tête de travailler un peu et j'accompagnais Lily à la bibliothèque très souvent.
A côté de moi, Lily jeta un coup d'oeil à sa montre et referma le livre.
- Je dois aller patrouiller avec James, soupira-t-elle. Et tu ferais mieux de rentrer, c'est bientôt l'heure. On risquerait de perdre des points.
- Mmh, grommelais je, préférant ne pas lui avouer que je n'en avais rien à faire.
Lily partit d'un pas lent. Une semaine que son "boulot" avec James avait commencé. Une semaine et elle était toujours en vie, chose assez extraordinaire. Je soupirai et rangeai mon parchemin à mon tour. Je tombai de fatigue. Je sortis de la bibliothèque et déambulai dans les couloirs de Poudlard. Mon regard s'arrêta sur une liste d'inscription, collée magiquement sur le tableau de la Grosse Dame. Je m'approchais pour mieux regarder. C'était la liste pour ceux qui voulait entrer dans l'équipe de Gryffondor en quidditch et on nous informait que les séléctions se feraient le samedi. C'est à dire dans cinq jours. Je regardais le bout de parchemin, songeuse. D'un côté, le quidditch était ma passion depuis toute petite et j'avais toujours rêvé de m'inscrire dans l'équipe sans jamais oser. Et de l'autre, le fait que James et Sirius soient tout deux dans l'équipe m'empêchait de m'inscrire.
- Bon, vous le dites ce mot de passe ou pas ?, s'énerva la Grosse Dame. Déjà que ces imbéciles m'ont collé cette foutu affiche sur le corps ! Impossible à décoller, on m'a dit ! Ah, si seulement je n'étais pas un tableau, je leur aurais déjà donné de bons coups de pieds au derrière !
- Oh moins, on est sûrs de ne pas louper cette affiche, me contentai-je de répondre.
Je sortis ma plume de la poche et inscrivit mon nom. Je n'avais rien à y perdre, de toute façon. Et si vraiment j'en avais marre de James et Sirius, je n'aurais qu'à leur envoyer des cognards. Je souris à cette pespective et prononçai le mot de passe. Arrivée au dortoir, je m'effondrai sur mon lit et m'endormis directement.
Les lendemains qui suivirent, je me levais encore plus tôt que d'habitude pour pouvoir m'entraîner au quidditch. Et lorsque samedi arriva enfin, c'était le coeur étrangement rapide que je me rendis sur le terrain, accompagnée de Lily.
- Lily !, s'exclama James en la voyant arriver. Tu t'es enfin convertie au quidditch ?
Je notais mentalement que pour une fois, il ne l'avait pas appelée Lily joie ou Lily jolie. Et que Lily ne semblait pas exaspérer par le fait qu'il lui adresse la parole. Elle répondit même avec un sourire aux lèvres.
- Pas du tout, j'accompagne Tessa pour les séléctions !
- Qui est Tessa ?, demanda Sirius en arrivant.
Son regard de posa sur moi et je jurai mentalement lorsqu'un sourire étendit ses lèvres. Voilà, maintenant cet imbécile connaissait mon prénom et il n'allait faire que m'appeler. Je ne pourrais plus faire comme si je ne savais pas à qui il s'adressait. Lily me jeta un regard d'excuse, comprenant son erreur.
- Alors comme ça, tu fais les séléctions de quidditch Tessa ?, me demanda Sirius en insistant bien sur mon prénom.
- Eh bien, dans la mesure où je suis en tenue et avec un balai dans la main, il me semble que la réponse est évidente, marmonais je.
- Toujours aussi agréable ?
- Avec toi, oui. Et si ça te dérange, tu peux toujours arrêter de me parler, tu me rendrais un grand service.
James explosa littéralement de rire. La situation commençait vraiment à m'énerver.
- Bon, on les commence ces séléctions de quidditch ou on attend la fin de l'année ?, demandai je.
James s'arrêta de rire et sembla tout à coup très sérieux. Ce devait être l'une des premières fois de sa vie. J'en profitais pour regarder autour de moi. Nous étions assez nombreux. Enfin, la plupart des participants étaient des filles et j'aurais mis ma main à couper qu'elles étaient là dans le seul but de se faire un peu remarquer par les chefs du groupe des Maraudeurs. Si on les enlevait toutes, il ne rester que cinq autres personnes qui souhaitaient participer aux séléctions. Ce qui était déjà pas mal.
- Bon, on va faire simple, déclara nous déclara James. On va jouer comme si on était en match. A chaque coup de sifflet, on change de poste. Si vous étiez poursuiveur, vous devenez batteur. Si vous étiez batteur, vous devenez gardien. Si vous étiez gardien, vous devenez attrapeur. Et si vous étiez attrapeur, vous denez poursuiveur. Et ainsi de suite ! Allez, enfourchez vos balets et c'est parti !
Je serrais le manche de mon balai et Lily me fit une petite tape dans le dos pour m'encourager avant de partir se mettre sur les gradins. Il fut décidé que j'irais au poste de gardien. Il me sembla bien me débrouiller, même si je ratai quelques souafles. Lorsque l'on tourna, je pris avec plaisir mon poste d'attrapeur. Mais les furies de Black et Potter avaient décidé de me lancer le plus de cognards dessus et je passais plus mon temps à les éviter qu'à essayer d'attraper le vif d'or.
- Prietre et Gronelt, vous êtes dans l'équipe de Tessa, s'énerva James en voyant qu'elles faisaient n'importe quoi, votre but est de la protéger, pas de lui envoyer des cognards dessus !
Malheureusement pour moi, alors que j'allais enfin attraper le vif d'or, Prietre me lança un dernier cognard dessus et je l'esquivais de justesse, non sans au passage, avoir failli tomber de mon balai. Je lui jetais un regard noir en voyant le vif d'or s'éloigner rapidement.
- On tourne !
Je grognai. A cause de ces deux petites pestes, j'avais carrément loupé mon poste d'attrapeur. S'en était fini pour moi. Je pris place, dégoûtée, au poste de poursuiveur. Contre toute attente, je réussis à marquer quelques buts. Le poste de batteur se déroula bien aussi et à la fin de l'entraînement, un des garçons de l'équipe de gryffondor vint même me voir.
- Tu t'en est bien sortie !, s'exclama-t-il. Je croyais que tu étais une de ces filles qui venaient pour se faire remarquer par Sirius et James, mais j'ai pu voir que tu étais vraiment très motivée sur ton balai. J'espère que tu vas être prise !
- Merci, c'est gentil ! Je visais le poste d'attrapeur, mais j'ai complétement foirré...
- Ouais, c'est vrai que c'était pas super, mais tu y es bien arrivée aux autres. J'ai remarqué que Riley et Pamela t'avaient lancé les cognards dessus. Ce n'était pas très fairplay.
- Peut être, mais au final elles ont eu ce qu'elles voulaient, soupirais je.
- Tessa !, m'appela Lily derrière moi.
Elle se jeta sur moi pour me féliciter. Le garçon de l'équipe de Gryffondor rigola et partit en me faisant un signe de main.
- C'était qui ?, me demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Aucune idée. Il était juste venu me féliciter pour ma perfomance.
Elle me regarde en bougeant les sourcils de façon subjective. Je lève les yeux au ciel en rigolant. Il faut toujours qu'elle se fasse des idées.
- Tu peux parler, avec Fabrice ! Ton petit Fabrice !, l'attaquais je.
- Oh !, s'exclama Lily en rigolant.
- Qui est Fabrice ?, demanda James en arrivant, accompagné de Sirius.
- L'ex de Lily voyons !, répondis je. Tu n'étais pas au courant ?
- Non, répondit il en fronçant les sourcils.
- Qu'importe, grommela Lily. C'est du passé.
- Ça, c'est sûr. Je crois que tu as fait la meilleur chose de ta vie en quittant cet atardé !
- Mais et toi alors ? Je te signale que tu es quand même sortie avec Grégoire et Louis !
- C'était une mauvaise passe de ma vie, ça ne compte pas !
- Et Adrien ? Christian ? Pierre ? Bastien ? Julien ? Gaëtan ? Pratus ?
- Tous des mauvaises passes !
- La vache, s'exclama James. Tu battrais presque Sirius !
- Presque, souligna ce dernier en souriant.
Je grommelais. Être comparée à Sirius, je ne prenais pas ça pour un compliment. Lui, il couchait juste avec elle et deux jours après ils n'étaient plus ensembles. Moi, ça n'avais juste pas marché, mais il nous arrivait souvent de nous reparler, comme de vieux copains, avec nos ex.
Lily m'attrapa par le bras pour m'entraîner dans la Grande Salle, suivie des deux garçons. Nous prîmes place à la table des Gryffondors - comme d'habitude. Mes yeux faillirent sortir de leur orbites lorsque je me rendis compte que James et Sirius venaient de s'assoir à côté de nous. Je me gardai bien de commenter, voyant que Lily semblait plutôt contente. Elle semblait avoir complétement oublié qu'i peine quelques jours, elle détestait ces deux imbéciles. En vérité, elle rigolait même joyeusement avec les deux compères et adressait de grands sourires à James. J'aurais pu me dire que Potter et Black n'étaient peut être pas si pire que ça, au final.
Sauf que.
Sauf que le lendemain, Potter venait me voir, une mine d'enterrement.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?, demandais je, angoissée.
- Tu n'es pas prise pour l'équipe de quidditch.
Mon univers fut balayé d'un coup. Certes, je m'y attendais, mais au fond de moi, subistait l'espoir que j'allais être prise. Or, ce n'était pas le cas. Je serrai les points. Tout ça à cause de ces deux imbéciles ! Je tentais mentalement de me calmer. Ce ne devait pas être que pour ça. Et si j'étais tout simplement... nulle ? Moi qui pensais m'en être bien sortie hier, quelle ironie ! Je baissais la tête, dépitée.
- Tant pis, je m'y attendais, grommelais je. J'ai tout loupé pour l'attrapeur.
- C'était une blague !, s'exclama James. Tu es prise dans l'équipe de Gryffondor !
Il m'attrapa la tête dans son coude et me frotta les cheveux.
- Tu y as vraiment cru, hein ? Tu aurais du voir ta tête se décomposer !
Je restais quelque secondes sans réaction. Puis, je me détachais de lui et je me mis à crier comme une dingue dans tout Poudlard que c'était vraiment une blague de mauvais goût et qu'il n'avait pas intérêt à recommencer. James ne sembla pas comprendre l'avertissement, car il était plié en deux.
- QU'EST-CE QUE C'EST QUE TOUT CE BRUIT ?!, hurla une tornade rousse en débarquant. VOUS ETES FOU ?! PAS DE BRUIT DANS LES COULOIRS ! CERTAINS DORMENT ENCORE !
- Tu es en train de faire plus de bruit que nous, Lily, constatai je, ce qui ne fis que redoubler le rire de Potter.
- ARRETE QUE RIGOLER, TOI ! JE TE SIGNALE QUE TU ES PREFET EN CHEF ! PREFET EN CHEF, TU COMPRENDS ? TU DOIS MONTRER L'EXEMPLE !
- Oh allez, Lil', il faut bien rigoler de temps en temps !
Je me retournai vers James, croyant avoir mal entendu. Mais à la tête rouge de Lily, la réponse m'apparut clairement : je n'avais pas mal entendu. Il l'avait appelée Lil. Surnom ridicule, soit disant passant, mais surnom affectif quand même. Pas du genre Lily joie ou Lily jolie. C'était le surnom qu'on aurait donné à son amie, ou à sa petite amie. Voyant que Lily est en difficulté, je l'attrapai et m'en allai dans la direction inverse de Potter.
- Vous allez où ?, nous demanda-t-il, au loin.
- On a oublié de faire un truc dans notre dortoir !, je criais.
- Mais le dortoir est de l'autre côté !
- Je sais ! C'est notre sport du matin de déambuler dans les couloirs !
Excuse minable. Il faut mettre ça sur mon cruel manque d'imagination quand je suis en panique. Je plaquai Lily contre le mur au virage.
- Toi !, m'exclamais je en chuchotant. Tu n'es plus indifférente au charme de James Potter depuis combien de temps, au juste ? Je croyais que tu le détestais !
- C'était le cas, grommelle Lily en croisant les bras sur sa poitrine. Mais on parle beaucoup plus depuis qu'on est préfet en chef tout les deux. Et... il n'est pas si désintéressant que je le pensais.
- Oh. Mon. Dieu. Tu es sérieuse ? C'est vrai qu'il n'est peut être pas si débile que ça, mais quand même ! Tu ne serais pas... amoureuse quand même ?
- Pas amoureuse. Mais disons que je l'aime bien. Et que je l'aime de plus en plus, avoua-t-elle.
- Bon sang Lily ! James Potter !
- Je sais ! Mais je n'y peux rien !
Une ombre surgit à côté de nous et nous nous retournâmes, surprise.
- Je savais que vous étiez en train de parler !, s'exclama James.
- Rassure moi, tu n'as pas entendu de quoi nous parlions ?, s'inquiéta Lily.
- Non, dit il en affichant une mine boudeuse.
- Et qu'est-ce que tu veux ?, je demandai.
- Juste te prévenir qu'il y a entraînement de quidditch dans trente minutes.
- Tu es prise ?, s'exclama Lily, les étoiles plein les yeux.
- Ouais !
Deux mois plus tard, nous nous retrouvions dans notre dortoir, moi et Lily.
Top of Form 1
- Tu n'es pas sérieuse ?!
- On ne peut plus.
- Pas question que je t'accompagne, on risquerait de se faire renvoyer !
- Tu es toujours aussi trouillarde, Lily.
- Je ne suis pas trouillarde mais raisonnable !
- Justement. Un Gryffondor ne doit pas être raisonnable. C'est mauvais pour la santé.
- Penses ce que tu veux, mais ça sera sans moi.
- Fais un effort !
- Non.
- Tant pis, je dis en haussant les épaules. J'irais sans toi.
J'enfilai ma cape de sorcière et attrapai ma baguette avant de sortir du dortoir endormi.
- Attends moi !
Je me retournai en souriant. J'étais sûre qu'elle allait venir. Elle me rejoignis avec sa baguette et nous sortâmes de la salle commune de Gryffondor. Poudlard était plongé dans une pénombre qui fait froid dans le dos.
- Dans quelle aventure tu m'embarques encore, gémis Lily.
- Ce n'est pas nous qui nous embarquons dans une aventure, c'est elle qui nous embarque. Nuance.
- Epargnes moi tes phrases philosophiques, j'ai juste la trouille là.
- Sacrée Gryffondor. Tu aurais peut être été mieux à Serdaigle ?
- Ne recommence pas là dessus.
Je tournai à gauche et ralentis le rythme.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je cherche la bonne statue pardis.
- On ferait mieux d'aller prévenir Dumbledore, si ça se trouve ce n'était même pas vrai.
Je soupirai d'exaspération et me retournai vers Lily.
- Ecoute, tu n'avais qu'à ne pas venir si tu as si peur. Rien ne t'empêche de retourner te coucher tranquillement dans ton lit et de faire comme si tu avais tout oublier. Moi, je ne peux pas. Tiens, c'est là.
- C'est hors de question que je te laisse toute seule, ça pourrait être dangereux.
Je poussai la statue et souris en voyant un grand trou derrière celle ci. Je pénètrai dans celui ci.
- Lumos.
Le passage secret était encombré de toiles d'araignées que je m'empressai de brûler.
- Il devait y avoir des araignées dedans, commente Lily, d'après les petits couinements que nous entendions.
J'acquiesçai. Au bout de quelques secondes, toutes les toiles d'araignées avaient disparu et nous nous pressâms de longer le couloir. Il y régnait une odeur absolument ignoble et il faisait un froid de canard. Heureusement que nous avions pris nos capes.
Au bout de quelques minutes de marche, nous arrivâmes au bout du couloir, où se trouvait une grande porte. J'actionnai la poignée, mais elle était fermée à clef.
- Alohomora, dis je en remuant ma baguette.
- Ça ne marche pas, constata Lily au bout de quelques secondes. Attends, j'ai peut être quelque chose qui pourrait servir.
Elle sortis de sa poche un canif et l'introduisit dans la serrure. A ma plus grande surprise, la porte s'ouvrit. Je regardai Lily, impressionée.
- C'est James qui me l'a offert, avoua-t-elle embarassée. Il dit que ça peut toujours servir et que lui et Sirius en ont toujours un sur eux.
- Pas bête, dis je en approuvant.
Nous ouvrâmes la porte, le coeur battant. C'était une grande pièce spatieuse, avec un lit, une bibliothèque remplie de livre et un bureau avec quelques parchemins.
- On dirait que rien n'a bougé depuis des siècles, je soufflai, surprise. Juste de la poussière en plus. Regarde, dis je en désignant le bureau. Il y a encore la plume et les parchemins, comme s'il venait juste de partir.
- C'est impressionant, acquiesça Lily.
Je m'approchai du bureau pour voir de quoi traîtaient les parchemins. Malheureusement, l'encre s'était peu à peu effacée et était illisible. Je fis glisser mes doigts le long du bois, enlevant en même temps une couche de poussière. C'était presque intimidant de se dire que Godric Gryffondor se tenait sur ce même bureau et qu'il a fait parcourir ses doigts sur le même bois. Un objet brillant sur le sol attire alors mon attention et je me baisse pour le ramasser. C'est une bague en or fin. Je fronçai les sourcils et relèvai la tête vers Lily, qui était en train de regarder la bibliothèque.
- Godric Gryffondor était marié ?
- On n'en sait rien. A vrai dire, le monde magique n'a aucune trace de ce qu'a pu être la vie des fondateurs. Si ce n'est que Rowena a eu une fille et que Salazar est parti car n'était pas d'accord sur le fait que les élèves nés-moldus viennent dans cette école.
- Dommage, l'école doit regorger de secret sur leur vie.
- Peut être. Mais on n'est pas venues pour ça. Tu as trouvé l'épée ?
- Pas encore.
- Je ne vois pas pourquoi tu crois cette vieille folle comme ça.
- Tu as bien vu, Lily. Cette femme possédait la vue et elle nous a fait une prophétie.
- Je ne crois pas au destin.
- Tu devrais. Regarde où nous sommes actuellement.
Elle haussa les épaules et continua de fouiller.
- Tu crois qu'on pourrait prendre des trucs ? demandai je.
- Je ne pense pas. Laissons les choses où elles sont, on ira les chercher si on en a besoin. Aah!
Je me retournai vers Lily en sursautant et sourit en voyant que celle ci venait juste de trouver un autre passage secret dans le mur.
- Lily, tu es parfaite, dis je en jubilant et en l'aidant à se relever.
- Il fallait s'en douter, grogne Lily. Godric n'aurait jamais laissé son épée à la porte de tout le monde comme ça. Lumos.Bottom of Form 1
Bon sang, encore ces foutues araignées. Tiens, ce n'est pas ça là bas ?
Je suivis des yeux la direction que m'indiquait Lily et souris en voyant une pierre rouge étinceler. Je me faufilai entre les toiles d'araignées et tendis la main pour attraper l'épée.
- La vache, c'est lourd !
- Une épée, c'est toujours lourd.
Nous entendîmes subitement un bruit dans le couloir et arretâmes automatiquement de bouger. Nous nous regardâmes, prises de panique. J'attrapai Lily par le bras et nous nous cachâmes dans la petite pièce. Je serrais ma baguette, prête à attaquer.
- Il vaut mieux les prendre par surprise, chuchotai-je à Lily. Prends l'épée, je vais faire diversion. Toi, tu t'en vas vite pendant ce temps.
- Pas question !, me répondit-elle tout aussi bas.
- Arrête, on n'a pas le temps de jouer les sentimentales ! C'est soit ça, soit tu-sais-qui s'empare de l'épée et on court tous à notre perte ! Chut, les voilà qui arrive.
- Dépêchons-nous, intima la voix à une autre personne. Le seigneur des ténèbres risquerait d'être furieux.
- Il est toujours furieux, rogna la deuxième voix. Pourquoi est-ce que c'est à nous de nous taper le sale boulot ?
- Tais toi, imbécile, siffla la première voix. On dirait que quelqu'un est déjà passé par ici.
- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est impossible vo...
- Stupéfix !, hurlai-je en sortant de notre cachette. Incarcerem !
- Merde !, jura la première voix en voyant son compagnon stupéfixé et emprisonné dans des cordes. Endoloris !
J'esquivitai de justesse le sort et jurai mentalement. Lily passa à côté de moi de moi en courant et se dirigea vers le couloir.
- Pas si vite !, s'exclama le Mangemort en pointant sa baguette sur elle.
- Experlliarmus !, lançai je.
Mais le mangemort était plus rapide que moi et parra le sort.
- C'est moi ton adversaire !, grognai je.
- Plus tard, gamine !
Tandis qu'il se dirigeait vers la porte pour rattraper Lily, je pointai ma baguette vers celle ci.
- Colllaporta !
Un bruit de succions se fit entendre tandis que la porte fermait et le mangemort se retourna vers moi, une lueur de folie dans les yeux. Je déglutis péniblement.
- Confusion !, dit il en pointant sa baguette sur moi.
- Protego ! Désillusion ! Expulsion !, j'enchaînai.
Le lit de Godric Gryffondor alla s'éclater sur le mangemort, qui poussa un juron. J'en profitai pour courrir dans le couloir, mais des cordes m'attrapèrent le pied. Je poussai un hurlement de terreur et tentai de m'aggriper au sol, mais en vain. Je me sentis alors suspendue dans les airs et le mangemort arriva, l'air un mauvais.
- Tu vas voir quel sort je réserve aux petites pestes dans ton genre, grogna-t-il en se tenant le bras.
- Finite incantatem !
Les cordes me libérèrent et je tombai tête la première sur le sol dur. Je me relèvai le plus vite possible, un peu secouée, et fit face à mon adversaire. Je me retrouvai soudain propulsée dans les airs et m'écrasai contre le mur en poussant un hurlement de douleur.
- Locomotor mortis !, je lancai en le voyant s'approcher.
Il tenta de bouger et hurla de rage en voyant qu'il n'y arrivait pas.
- On est quittes au moins, je grognai en tentant moi aussi de bouger, sans succès. Au bout de quelques instants, je vis Dumbledore arriver dans la pièce, à ma plus grande surprise. Je tentai une nouvelle fois de me relever, en vain. Une douleur assourdissante s'empara de mon corps, tandis que ma vision devient de plus en plus floue. Puis, je sentis mon corps tomber dans les limbes.
