Note: Ceci est la réécriture de mon début d'histoire "Oublier ce monde". En espérant que celle-ci plaise plus car plus détaillée et plus réfléchie. Selon les avis je posterai le prochain chapitre plus ou moins rapidement.

Bonne lecture.


La guerre, la peur, le désespoir. Ces pensées étaient les seules qui passaient par la tête d'Hermione depuis que la Bataille entre le Bien et le Mal s'était terminée. Cela avait été des plus difficile, et chaque côté avaient perdu bon nombre de soldats. Des enfants avaient péri, des innocents torturés, des vies décimées. Hermione, elle, ça lui faisait penser au génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Et ça la rendait malade.

Les gens la félicitaient, les femmes la congratulaient sur son couple avec Ronald, les hommes voulaient la conquérir, et les enfants voulaient être elle à tout prix. Elle n'avait été qu'une erreur, une jeune fille qui voulait que la haine envers les gens comme elle s'arrête, qui voulait protéger son meilleur ami, qui ne voulait pas mourir de façon absolument sadique réservée aux personnes aillant la même race qu'elle.

Voldemort et ses hommes s'étaient battus contre les nés-moldus, seulement parce qu'ils ne comprenaient pas les raisons de leur existence. Il n'y avait aucune explication pourquoi certaines personnes naissaient avec des capacités que leurs ancêtres n'avaient pas. Et ce phénomène effrayait plus que tout les mangemorts. Car la magie d'un né-moldu n'était ni plus faible ni plus forte que celle des sang-purs. Hermione en était la preuve vivante, elle, la sorcière la plus brillante de sa génération, comme l'avait surnommé son défunt Professeur de Défense contre les Forces du Mal, Remus Lupin. Il était mort, se battant pour une cause à laquelle il croyait; un de plus mort pour combattre un monstre sans conscience ni morale.

Ron, Harry et elle ne pouvaient plus sortir sans être suivis. Ils se sentaient complètement oppressés, ce qui les gênait. Tous trois croyaient enfin pouvoir goûter à la paix pour laquelle ils s'étaient battus. Cet espoir reflétait bien l'illusion qui s'associait à leur âge.

Harry voulait passer plus de temps avec Ginny, sa compagne. Ron devait s'occuper de sa famille en deuil depuis la mort de Fred et Hermione voulait juste pour une fois penser à elle. Malheureusement, ils avaient un autre problème à régler: Teddy Lupin.

Nymphadora Tonks-Lupin ainsi que son mari, Remus Lupin, avaient été tué pendant la Bataille de Poudlard par la sanguinaire Bellatrix Lestrange. Ils sont morts en se battant, ensemble. Mais avaient laissé le petit Teddy orphelin. Andromeda, la grand-mère de l'enfant, avait voulu le prendre chez elle, mais n'avait pu supporter le chagrin qui l'avait envahie d'abord à la mort de son mari, ensuite à la mort de sa fille unique et de son genre. Son chagrin l'avait littéralement rendu souffrante; elle n'était donc pas en état de s'occuper d'un bambin d'à peine six mois.

Harry était le parrain de l'enfant, et Hermione sa marraine. Le jeune homme était très attaché à l'enfant, et ne voulait décevoir le défunt ami de son père ainsi que l'aurore pétillante en laissant leur fils sans foyer, mais comment, à seulement dix-huit ans, pouvait-il s'occuper d'un enfant, lui n'aillant aucun souvenir de ses parents? Il ne savait que faire, et était très perturbé par ce choix qu'il devrait bientôt faire, le bambin ne pouvant passer de chez les Weasley au 12, Square Grimmauld à chez Andromeda tout le temps. Molly s'en occupait souvent la journée, disant qu'elle avait besoin de distraction après la mort de son fils, Fred.

Hermione, elle, ne savait quoi penser. Elle adorait Harry et Ron, mais savait qu'aucun des deux hommes n'avaient la maturité nécessaire pour s'occuper d'un enfant. Son histoire avec Ron allait mal, et elle savait qu'elle n'était pas plus amoureuse de lui qu'il ne l'était d'elle. Il voulait profiter de sa jeunesse, et elle voulait enfin un peu de silence et de paix. Elle n'était pas prétentieuse, mais sans elle, les garçons n'auraient pas survécu leur première année à Poudlard; et cela, tout le monde le savait.

Elle décida qu'elle prendrait l'enfant. Mais pour vivre où? Sûrement pas dans un monde sorcier britannique où le jeune Teddy n'aurait aucune chance d'avoir une vie normale, sans journalistes, sans vautours voulant posséder une photo, et plus tard, une déclaration de l'enfant de deux membres héroïques de l'Ordre du Phénix. Mais Harry et Androméda laisseraient-ils partir la jeune femme avec Teddy? Elle avait peur qu'ils refusent, qu'ils ne comprennent pas pourquoi elle voulait le faire.

Elle avait tout mis entre parenthèse pour cette guerre, elle avait mis sa famille en danger, ses parents en étaient morts. Mais personne ne s'en était soucié, aucun membre de l'Ordre du Phénix n'avait proposé de l'aide pour cacher ses parents, alors qu'elle était l'Indésirable n°2, seulement pour être devancée par Harry. L'horrible famille du jeune homme, des personnes qui l'ont traité comme un animal pendant toute son enfance avaient été mis à l'abri, mais pas ses parents à elle.

Elle aimait ses amis, mais aucun d'eux n'avaient posé de question sur ses parents. Ils ne s'en inquiétaient pas, ils ne s'en souciaient pas. Et pour cela, même si Hermione avait du mal à se l'avouer, elle leur en voulait. Elle désirait plus que tout partir, peut être mettre un peu de distance entre eux, pour pouvoir se retrouver en tant que femme, si possible avec Teddy.

L'enfant avait une importance très symbolique pour elle. D'abord, elle était orpheline, donc terriblement seule, et avoir de la compagnie, même venue d'un bébé, lui ferait le plus grand bien. Après, elle savait qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfants à elle.

Après la Bataille de Poudlard, tous avaient eu droit à un check-up complet pour connaître leur état de santé. C'est à ce moment que l'infertilité d'Hermione avait été découverte. Les heures qu'elle avait passé à être torturée par Bellatrix Lestrange ne lui avait pas seulement laissé des cicatrices sur plusieurs parties du corps, mais aussi à l'intérieur. Elle pouvait tomber enceinte, mais elle ferait une fausse couche automatiquement, son utérus étant en trop mauvais état pour accueillir un fœtus. Depuis, sa dépression s'était empirée, et Hermione se sentait terriblement seule.

Teddy l'aiderait à sortir de sa dépression, car il était une responsabilité, et s'occuper des autres, c'était tout ce que savait faire Hermione, en mettant ses exploits académiques de côté.

Elle vivait encore à Square Grimmauld, offre très généreuse de son meilleur ami. Sa maison aillant été brûlée quand ses parents avaient été assassinés, elle n'avait nul part où aller, donc Harry lui offrit une chambre chez lui. Elle descendît les escaliers pour se rendre à la cuisine, où elle avait rendez-vous avec Harry et Androméda au sujet de Teddy.

Elle fût choqué de voir dans quel état était Androméda. La femme qui, auparavant, tout le monde aurait pu décrire de belle femme avec ses cheveux d'ébène, sa silhouette fine et élancée, et son visage aux traits aristocratiques hérité des Black, n'était plus que le fantôme de qui elle avait été. Ses traits étaient tirés, sa peau d'une pâleur maladive et elle était extrêmement fine. Elle était souffrante, et tout le monde pouvait voir qu'il ne lui restait que quelques mois à vivre, tout au plus.

-Bonjour Hermione, saluèrent Androméda et Harry d'une même voix. Quand Teddy, assis sur les genoux de son parrain, entendît le prénom de la jeune femme, il tendît les bras, et Hermione le prît immédiatement.

Ils parlèrent de tout et de rien pendant qu'Hermione prenait son petit déjeuner. Elle fît même goûter un peu de pâte à tartiner à Teddy, qui en redemanda aussitôt, au plus grand amusement des deux autres adultes présents. Il était un très bel enfant, cela était indéniable. Il avait hérité du don de métamorphage de sa mère, mais pas des caractères lupins de son père. Il avait décidé, depuis quelques jours, de changer la couleur de ses cheveux en un jaune éblouissant, peut-être trop.

Ils parlèrent tous les trois, de tout et de rien et s'esclaffèrent devant les exploits culinaires du bambin quand Andromeda aborda le sujet sensible.

-Je vais mourir, dans peu de temps, elle fît une pause pour que les deux jeunes gens en face d'elle puisse absorber ce qu'elle venait de leur dire, je ne peux m'occuper de Teddy plus longtemps et je l'aime assez pour ne pas vouloir qu'il me voit m'éteindre.

Hermione et Harry étaient légèrement choqués, ils savaient tous les deux qu'Andromeda n'aillait pas bien mais pas qu'elle allait mourir si rapidement.

-Harry, je sais que tu aimes Teddy mais je sais aussi que tu n'es en aucun cas capable de t'occuper de lui.

A cela, Harry acquiesça doucement. Il en était conscient. Il était trop jeune pour cela, et malgré son expérience de la guerre, il n'avait aucune expérience de la vie réelle. Au fond de lui, il savait que cela était un peu égoïste, mais il voulait profiter de la vie et il savait qu'il ne pouvait le faire avec un enfant en bas âge qui contrôlait encore mal sa magie. En plus de cela, il était tout sauf intéressé en la paternité, adoptive ou non.

-Hermione, prends le s'il te plait, tu es la seule qui serait capable de l'éduquer et de l'aimer comme s'il était ton propre fils. J'ai déjà signé les papiers d'adoption, il suffit juste que tu les signes pour accepter la garde de Teddy et qu'Harry les signe à son tour pour la refuser.

Hermione, les larmes aux yeux, accepta en hochant la tête de haut en bas puis prît les papiers et les signa à l'aide de sa baguette, adoptant de ce fait le petit garçon. Elle se leva et enlaça Andromeda pendant que son meilleur ami signait à son tour les papiers, cédant tous les droits sur l'enfant à la jeune sorcière.

Hermione ne comprenait pas ses sentiments. Elle était à la fois heureuse, heureuse de ne plus être seule, de pouvoir s'occuper de quelqu'un quand tout le monde manquait de le faire pour elle, mais elle était aussi à la fois triste, car adopter l'enfant voulait dire qu'Andromeda n'en n'avait pour plus beaucoup de temps; et elle appréciait vraiment la femme qui semblait tout comprendre sans même connaître tous les faits, elle était au final presque omnisciente, comme Dumbledore l'avait été avant de mourir. Était-ce bien de se réjouir d'un fait qui découlait de la mort de quelqu'un en ne se réjouissant pas de la mort de cette personne?

Mes pensées sont si compliquées que même moi ai du mal à les comprendre, se dît Hermione, se moquant d'elle-même par la même occasion.

Andromeda, décidant qu'elle était trop fatiguée, se décida à rentrer chez elle en laissant l'enfant à Hermione. Elle avait d'ailleurs dit à la jeune femme qu'elle déposerait les affaires de Teddy le lendemain dans la journée. Elle enlaça les jeunes gens et câlina son petit fils avant de se placer dans la cheminée de la cuisine et rentrer chez elle.

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Ce soir là, Hermione était allongée seule dans son lit et pleurait silencieusement, pour ne pas réveiller Teddy. Ron avait été affreux avec elle, et Harry n'avait rien arrangé et s'était rangé du côté de son meilleur ami. Ron avait reproché à sa compagne de ne pas l'avoir consulté avant d'adopter Teddy et lui demandait donc de refuser de prendre en charge le jeune garçon. Elle avait été indignée et lui avait clairement indiqué qu'ils étaient sur le point de se séparer. Mais ce qui arriva après avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase; Harry lui avait demandé de partir rapidement.

Harry avait toujours privilégié Ron, même quand ce dernier le trahissait ou l'abandonnait. Déjà pendant le Tournois des Trois Sorcier, quand Ron n'avait pas cru Harry et l'avait insulté de nombreuses fois. Cela s'était encore passé pendant l'année de chasse aux Horcruxes où cette fois-ci Ron les avait tout deux laissé pendant qu'ils effectuaient une mission capitale, car encore une fois, il n'avait eu aucune fois en Harry ou ses capacités.

Et cette fois-ci, quand Ron avait dit qu'il ne voulait plus jamais la revoir ainsi que l'enfant qui avait "détruit" leur couple, Harry avait demandé à Hermione de partir avec Teddy dès qu'elle aurait trouvé une solution. Harry ne voulait perdre son meilleur ami, donc le privilégiait pour tout et n'importe quoi. Ron avait un endroit où il vivait, même s'il dormait souvent au Square Grimmauld, mais Hermione n'avait plus rien.

Certes elle possédait de l'argent, beaucoup d'argent. Ses parents avaient été les dentistes les plus réputés de Londres et donc ils lui avaient laissé de quoi vivre pour une vie entière et plus encore. Étonnement, Severus Snape lui avait tout légué. Il n'avait laissé aucune explication dans son testament, excepté la phrase: "Il m'a utilisé; ils vous utilisent constamment. Partez si vous ne voulez pas mourir en tant qu'esclave de leurs caprices." . Bizarrement, pour un homme mystérieux ses dernières volontés étaient plutôt explicites. Ils se ressemblaient, en avait conclu Hermione, et il lui avait tout laissé. À ses héritages, avait été ajouté la récompense venant avec son Ordre de Merlin Première Classe.

L'argent n'était donc pas un problème pour la jeune femme, mais elle ne voulait affronter le quotidien et les cauchemars seule. Certes, maintenant elle avait Teddy, mais il n'était qu'un bébé, et ne pouvait donc pas vraiment lui tenir compagnie. Au final, elle ne savait quoi faire. Une bonne nuit de sommeil l'aiderait à décider d'un plan d'action.

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Ce sont les cris de Teddy qui la réveillèrent le lendemain matin. L'enfant, pourtant sage et silencieux, demeurait un nourrisson et donc désirait manger très tôt. Elle réchauffa donc un biberon de lait, préparé la veille pour ne pas avoir à croiser ses anciens amis. Pendant qu'elle nourrissait le petit garçon, elle réfléchissait pour essayer de trouver une solution à son problème. Elle pourrait acheter un appartement, ou une maison ici ou ailleurs et s'y installer avec Teddy; elle pourrait aussi tout simplement partir et ne jamais revenir.

Elle y pensait depuis longtemps, à partir. Quitter l'Angleterre sombre et le monde sorcier ravagé et s'installer dans un endroit plus calme, où elle ne serait pas célèbre, ni même une sorcière. Donc toutes les villes sorcières étaient hors de question. Mais le plus grand problème était qu'elle ne voulait vivre seule.

Ses parents étaient morts, partis à jamais. En dehors du monde sorcier, il ne lui restait pas grand monde et seulement des personnes avec qui elle avait perdu contact au fil des ans. Mais elle était pratiquement sûre qu'elle pourrait appeler au moins une personne: Charles Swan.

Le père d'Hermione, William Granger, était né aux États-Unis et avait fait ses études en chirurgie dentaire à Seattle, où il avait rencontré Charlie, travaillant pour entrer dans la police. Ils étaient resté très proche, même après que William soit parti pour l'Angleterre. Charlie avait été nommé parrain d'Hermione quand celle-ci fût née.

Charlie Swan était un homme bien et juste dont la fille l'ignorait depuis plusieurs années pour rester avec une mère plus qu'instable. Il était seul et l'avait accepté avec le temps. Donc quand Hermione l'appela pour lui demander si il pouvait les accueillir, elle et Teddy, il accepta sans hésiter. Hermione, heureuse de se dénouement chercha sur son ordinateur un vol pour Seattle pour le lendemain.

Ses parents étant décédés, elle avait le droit d'informer sa famille la plus proche qu'elle était une sorcière et était donc soulagée de pouvoir informer Charlie de son statut.

Elle commença donc à empaqueter ses affaires et se décida à aller elle-même chercher celles de Teddy chez Andromeda. Grâce à la magie et parce qu'elle n'avait que de maigres possessions, elle réduisit toutes ses affaires et les mît dans une valise. Elle ne garda avec elle qu'un sac où elle mît son argent moldu et sorcier, ses papiers d'identité et les choses dont Teddy aurait besoin dans les vingt-quatre heures à suivre.

Elle se dirigea directement à la cuisine où elle s'engouffra dans la cheminée avec son sac en bandoulière, Teddy au creux de son bras gauche et sa valise dans sa main droite. Elle regarda un instant la cuisine où elle avait passé ces derniers mois, et décidant que ça ne lui manquerait absolument pas, elle dît de manière distincte l'adresse d'Andromeda et disparu dans les flammes vertes.

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Andromeda adorait Hermione. La jeune femme lui ressemblait dans ses jeunes jours; elle qui avait été studieuse, compatissante, passionnée mais aussi une vraie rebelle quand elle devait clamer ses droits. En épousant Ted, elle avait défié tous les codes de sang-pur et s'était faite déshéritée. Son mari, un né-moldu, ne l'avait que plus adoré pour ses actes de bravoures qui lui avait permis de l'épouser. Et Hermione était tout à fait comme cela.

Ses amis, chaleureux au devant mais malicieux à l'arrière ne la méritaient pas. Elle avait tout sacrifié pour eux et jamais ils ne l'avaient remercié. C'est pour cette raison qu'elle avait confié Teddy à Hermione au lieu de Harry. Il avait eu une vie difficile, mais en jouait beaucoup. Harry était pour Hermione une des personne les plus importante de sa vie, mais la jeune femme n'avait pas ce genre de place dans le cœur de Celui-Qui-A-Survécu.

C'est donc sans surprise qu'elle accueillit Hermione accompagnée de Teddy et de sa valise chez elle.

-Je suis désolée d'arriver à l'improviste, commença la jeune femme légèrement à bout de souffle, Harry m'a viré de chez lui.

Il semblerait qu'elle ne l'avait pas encore réalisé, car elle donna Teddy à Andromeda et s'effondra sur un fauteuil du salon de cette dernière, le visage entre les mains, en pleure. Andromeda, sachant ce qu'une amitié trahie pouvait faire, laissa la jeune femme pleurer à chaudes larmes en berçant le bambin qu'elle avait dans les bras.

Andromeda avait été trahi plus jeune, par sa jeune sœur, Narcissa. La plus jeune des deux était jalouse de son ainée. A l'âge de six ans, comme toutes jeunes filles de sang-pur, Andromeda avait été promise en mariage au fils Malfoy, Lucius. Narcissa, de deux ans la cadette d'Andromeda, désirait être au bras de Lucius plus que tout quand elle devint une adolescente, alors que l'idée seule suffisait à répugner Andromeda. C'était Narcissa qui avait rapporté le fait que sa grande sœur fréquentait un né-moldu, et c'est à cause de cela que la jeune femme dû quitter Poudlard avec Ted avant qu'ils n'aient pu obtenir leurs A.S.P.I.C.

Andromeda, après qu'Hermione se soit calmé, écouta patiemment la jeune femme. Elle fût peu surprise certes, mais étonnement révulsée par ce que ces garçons avaient fait à la jeune fille ainsi qu'à Teddy. Harry, parrain du bébé, aurait dû le protéger, mais au lieu de cela il l'avait mis à la porte sans aucune hésitation.

-Oh Andy, j'ai tout fait pour Harry, pour Ron aussi. Pourquoi ils me détestent autant?

Andromeda, ne sachant quoi dire, prît la jeune femme dans ses bras, de la même manière qu'elle l'avait fait auparavant pour Nymphadora, sa fille unique. Elle était pressée de la revoir, sa petite Dora et attendait la mort comme une vieille amie plutôt que comme un ennemi à fuir. Elle consola Hermione du mieux qu'elle pût, ravalant ses propres larmes à l'idée seule de son enfant, de sa fille morte trop jeune.

Hermione lui expliqua donc son désire de partir en Amérique, auprès de son parrain qui s'occuperait bien d'elle et de Teddy. Andromeda acquiesça rapidement, trouvant l'idée comme très bonne. L'enfance de Teddy serait bien plus belle dans une petite ville où lui et Hermione seraient des inconnus plutôt que dans un monde sorcier britannique où tous deux ne pourraient se promener sans être obligés de se cacher.

-Ron est peut-être un imbécile, mais je pense qu'il serait bon que tu dises au revoir au reste des Weasley, ils ne seraient pas heureux que tu partes sans dire un mot.

-Crois-tu qu'ils m'accepteront, ne serait-ce que pour dire au revoir? dît la jeune femme, effrayée même à l'idée que les Weasley la déteste.

-Ils ne te haïssent pas, tu devrais manger, te reposer un peu puis y aller. Tu peux revenir dormir ici si tu veux.

-Merci Andy, répondît Hermione avant de se lever avec la femme plus âgées pour préparer le repas.

Elles mangèrent toutes les deux après avoir couché l'enfant. Elle parlèrent tranquillement sans se rendre compte du temps qui passa. L'après-midi était déjà bien entamé quand Andromeda pressa Hermione de se rendre chez les Weasley avant qu'il ne soit trop tard. La jeune femme décida de laisser l'enfant avec sa grand-mère, juste au cas où ça tournerait mal. C'est pour la deuxième fois dans la journée qu'elle prît la cheminer mais pour cette fois-ci se rendre au Terrier.

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Arrivée au Terrier, Hermione se fît tout de suite enlacer par Molly Weasley.

-Oh ma chérie, tu es si fine, viens je vais te faire un sandwich, finît-elle en s'en allant vers la cuisine, trainant la jeune femme derrière elle.

-Alors tout se passe bien avec les garçons? Tu m'as l'air un peu pâle.

-En réalité, non pas vraiment, je venais justement vous dire au revoir.

Hermione raconta tout ce qu'il s'était passé la veille au Square Grimmauld. Elle lui dît qu'elle avait adopté Teddy, que Ron avait été furieux et qu'Harry lui avait demandé de partir avec l'enfant. Molly était furieuse. Elle avait élevé ses enfants de manière convenable, et pour elle, Harry faisait parti de ses enfants, et jamais elle n'avait pensé qu'ils auraient pu être aussi odieux avec la jeune femme qui avait tout donné, incluant sa famille et son propre sang, pour qu'ils puissent vivre une vie heureuse.

Molly savait que les parents de la jeune femme s'étaient fait tuer, et avait été choquée de savoir que l'Ordre n'avait rien fait pour protéger les parents d'Hermione, qui étaient deux moldus incapables de se défendre contre plusieurs sorciers très puissants. Molly avait donc réconforté la jeune femme pendant plusieurs heures, accompagnée de Ginny qui elle, jamais ne laisserait sa meilleure amie en détresse. Cette dernière d'ailleurs descendait les escaliers quand elle aperçut son amie dans les bras de sa mère, pleurant à chaudes larmes.

-Salut Hermione, qu'est-ce qu'il se passe? demanda Ginny, s'approchant de la jeune femme.

Le reste des Weasley, donc Arthur, Georges, et Percy; Bill étant chez lui avec Fleur et Charlie en Roumanie, descendirent juste après Ginny. Hermione expliqua alors à toute la famille se qu'il s'était passé. Arthur était choqué et profondément déçu de l'attitude de ses deux garçons, Percy ne comprenait pas pourquoi ils avaient réagi comme cela, il avait toujours trouvé qu'Hermione était une jeune femme très correcte. Cette annonce fît sortir George de sa stupeur et sans dire un mot, il se leva et se dirigea vers la cheminée, où il cria l'adresse des garçons. Ginny enlaça son amie, et lui dît à son tour qu'elle n'était pas si heureuse que ça avec Harry et qu'elle envisageait sérieusement de le quitter.

-Ma chérie, sans vouloir t'offusquer, nous savions tous que ça n'allait jamais marché avec Ron, à cela toute la famille acquiesça, il est juste trop jeune et il n'aime pas les choses que toi tu aimes.

-Je le savais aussi Molly, répondît Hermione, mais je ne pensais pas que ça se passerait aussi mal.

Ils parlèrent tous ensemble devant des sandwichs et du thé que Molly venait de préparer, et étaient tous tristes qu'Hermione s'en aille, mais comprenaient le fait qu'elle veuille offrir une meilleure vie à Teddy.

Molly était extrêmement fière de la jeune femme qui agissait déjà comme une mère pour le petit orphelin. Elle savait, depuis déjà longtemps, qu'Hermione était spéciale et qu'elle faisait toujours passer les autres avant elle-même. Elle admirait la jeune sorcière pour ces qualités, les qualités les plus importantes pour être une bonne mère et une bonne amie.

C'est seulement quand Hermione se décida à repartir chez Andromeda pour dormir avant de s'envoler pour Seattle le lendemain matin que George réapparut. Ses vêtements étaient déchirés par endroits et son nez semblait être cassé.

Molly, horrifiée, força le jeune homme à s'assoir sur une chaise dans le salon pendant qu'elle le soigna grâce à sa baguette. C'est seulement quand elle finît qu'il s'adressa à Hermione.

-Laisse moi venir avec toi, s'il te plait. Je-je ne pas peux rester là, tu comprends? dît-il, sa voix pratiquement éteinte à la fin de sa phrase.

Tout le monde savait que depuis la mort de son frère jumeaux, sa moitié comme ils s'appelaient, George n'était plus qu'une coquille vide, l'ombre de qui il avait été. Il ne pouvait, ne voulait plus vivre dans un monde où sa personne préféré n'était plus. Il avait essayé d'être fort sans son frère, mais tout lui rappelait Fred. Il ne voulait plus vivre, mais s'il le devait, il préférerait le faire dans un endroit qui ne lui rappelait pas constamment son frère aillant périt pendant la guerre.

-Je devrais appeler mon parrain, mais si tu veux vraiment partir, tu peux venir. Nous partons demain matin en avion.

-Pourquoi prendre l'abion? demanda George, étonné qu'ils ne prennent pas un portoloin.

-C'est l'avion, George, rît Hermione doucement, et premièrement, les voyages en portoloins sont déconseillés pour les enfants de moins de trois ans, ensuite Charlie, mon parrain, ne connait pas l'existence de la magie. Je ne lui dirai qu'en arrivant chez lui.

Pour laisser la famille discuter un peu de l'éventuel départ de George en sa compagnie, Hermione en profita pour aller marcher quelques minutes dans le jardin.

Elle possédait tant de bons souvenirs au Terrier. Elle y avait passé plusieurs de ses étés, et avait toujours trouvé cet endroit magique. Elle se rappelait des journées entières passées en compagnie de Ginny au bord du lac ou des soirées pendant lesquelles les garçons pouvaient jouer au Quidditch jusque tard dans la nuit. Rien que de penser à eux, à Harry et à Ron, la rendait malade. Elle ne se rendait compte que maintenant à quel point ils avaient pu être odieux envers elle. Ils seraient morts sans elle et jamais, non jamais ils ne l'avaient ne serait-ce que remercier d'avoir été là.

En laissant derrière elle ces souvenirs heureux et ses pensées amères, elle se décida à rappeler son oncle, lui demandant la permission d'emmener George avec elle.

-Chef Swan à l'appareil.

-Bonjour Charlie, c'est Hermione. Il y a eu du nouveau. Je prendrai l'avion demain matin avec Teddy mais je voulais te demander si je pouvais emmener un ami.

-Un ami? Comme petit-ami? Demanda Charlie, suspicieux.

-Non non, juste un bon ami qui se sent un peu nostalgique. Il a perdu son frère jumeaux il y a quelques mois et a vraiment besoin de changer d'air pour quelques temps.

-Et bien oui pas de problème, j'ai une deuxième chambre d'ami. Un de vous devra dormir avec le bébé, répondit Charlie, démontrant de manière implicite qu'il ne voulait pas être témoin de gestes illicites chez lui.

-Merci Charlie. Je dois te laisser, je dois finir de tout préparer. Bye.

-A demain Hermione.

Hermione était heureuse que son parrain accepte d'accueillir George. Derrière ses extérieurs bruts et strictes, il était un homme très compatissant et qui ne laissait jamais quelqu'un dans le besoin s'il pouvait l'éviter. Hermione se dît qu'ils seraient heureux, tous les trois, en tout cas aussi heureux que l'on pouvait l'être quand l'on venait de perdre les personnes les plus importantes de nos vies.

Elle retourna rapidement vers le Terrier, voyant que le ciel commençait à s'obscurcir. Quand elle entra à l'intérieur, elle vît que la valise de George était déjà près de la cheminée et qu'il embrassait chaque membre de sa famille; Bill et Fleur étant venus pour le départ de leur frère et de leur amie.

-Oh 'Ermione, je suis enchantée de te revoir! annonça Fleur, s'élançant vers la jeune femme à qui elle dît une bise sur chaque joue, Molly vient de nous dire que tu partais.

-Oui, nous partons demain avec Teddy, et George d'après ce que je vois. Elle se tourna doucement vers le jeune homme, je viens d'appeler mon parrain, il est d'accord pour que tu viennes avec nous.

-Remercie le de ma part 'Mione, dît-il, essayant de sourire.

Après s'être embrassés et dît au revoir plusieurs fois, Hermione et George partirent enfin dormir chez Andromeda.

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Andromeda, bien sûr, accepta que George dorme chez elle. Elle se sentait mal pour le jeune homme. Il, tout comme elle, avait perdu la personne la plus importante dans sa vie. Perdre Nymphadora, la chaire de sa chaire, avait été comme se faire arracher le cœur et se le faire piétiner par des dizaines de centaures enragés; c'était réellement abominable. Mais perdre son jumeaux, surtout pour un sorcier, c'était perdre la moitié de son âme.

La magie de vrais jumeaux était très spéciale car liée. Il était dit dans de vieilles légendes que les jumeaux ne possédaient qu'une âme pour deux. L'âme étant liée à la magie, ils la partageaient. Ça ne les rendait pas moins puissant que tout autre sorcier, mais ils pouvaient être plus forts ensembles.

Elle n'avait pas vu le jeune homme utiliser la magie, mais elle savait que tant qu'il n'aurait pas accepté la mort de Fred, celle-ci resterait instable.

C'est sur ces pensées qu'Andromeda s'endormit.

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Teddy avait été couché dans sa chambre habituelle chez sa grand-mère; Hermione et George décidèrent de partager la chambre d'amis, ne voulant déranger Andromeda. Ils étaient tous les deux couchés l'un à côté de l'autre, quand Hermione commença à parler.

-Est-ce que tu dors bien? demanda-t-elle d'une voix douce qu'elle voulait apaisante.

-Je ne sais pas. Je crois que oui, mais parfois je crois que non. Tout paraît gris sans Fred, rien ne semble réel, répondît le jeune homme d'une voix plate, sans intonation.

-Qu'as-tu fait aux garçon tout à l'heure George? Je t'ai rarement vu si en colère.

-Je-je me suis laissé un peu emporté à la manière moldu, il fît une pause et regarda la jeune femme qui visiblement attendait une réponse plus précise. Bon d'accord, je leur ai mis une bonne raclée.

-Mais pourquoi? Fît-elle, étonnée du geste du jeune homme.

-Parce que tu devrais être la personne la plus importante de leur vie, tu aurais dû être mieux traité après tout ce que tu as fait pour eux. Ils auraient pu, et en toute logique, auraient dû mourir depuis des années, mais tu leur as toujours sauvé la peau. Et comment te remercient-ils? En te jetant dehors en compagnie d'un nourrisson.

Hermione, ne sachant que dire, se blôtti contre la poitrine du jeune homme, reconnaissante pour ses paroles. Tous deux ne parlèrent plus, appréciaient le silence mais réfléchissaient au lieu de se reposer.

George était fatigué. Il ne voulait ni parler, ni manger, ni dormir; il ne voulait même plus vivre. Il n'avait pas ouvert le magasin à nouveau après la guerre. Les Farces pour Sorciers Facétieux, le magasin de farces et attrapes qu'ils avaient battit ensemble n'avait plus de sens sans Fred. George avait décidé qu'il n'en voulait plus. Il écrirait un hiboux dès qu'il le pourrait pour donner leur œuvre à Lee Jordan, leur meilleur ami. Tout était lié à Fred, il ne voulait plus penser à son frère.

Hermione non plus ne dormait pas; elle était stressée comme toujours avant un changement radical. A ce stresse s'ajoutait celui de prendre l'avion, elle qui était effrayée dès que ses pieds décollaient du sol. Elle allait être obligée de donner une Potion de Sommeil Sans Rêves à Teddy, pour éviter qu'il change de couleur d'yeux ou de cheveux devant des dizaines de moldus; lui qui ne contrôlait pas encore bien ses pouvoirs de métamorphage.

Qu'est ce qu'un vol en avion par rapport à un sur le dos d'un dragon, se dît Hermione avant d'enfin sombrer dans le sommeil, enlacée dans l'étreinte amicale de George.