Chapitre 1

Un rayon de soleil filtrant à travers les rideaux me réveilla, et je mis quelques secondes avant me souvenir où je me trouvais.

J'étais au Terrier, couchée à même le sol dans la chambre de Ginny. La Bataille était finie. Voldemort n'était plus.

Mais Tonks et Lupin étaient morts. Rogue était mort. Fred était mort.

Fred… je fermai étroitement les yeux pour empêcher les larmes de couler une fois de plus sur mes joues.

J'avais entendu Ginny pleurer durant la nuit. Elle qui ne versait des larmes que très rarement avait sangloté dans son oreiller, croyant que j'étais endormie. Je la comprenais : son grand frère était mort. Pour nous sauver. Un sentiment de culpabilité grandissant enfla dans ma poitrine.

Rien ne serait jamais plus pareil sans Fred. Toute la famille Weasley était revenue au Terrier, juste après la Bataille. L'enterrement de leur fils, de leur frère devait se dérouler le lendemain. Les Weasley étaient désormais une famille en deuil.

Je ne savais pas comment le monde pouvait continuer à tourner. George avait perdu son jumeau. Ron et Ginny avaient perdu leur frère. Mrs et Mr Weasley avaient perdu leur fils.

Je n'avais pas de frère et sœur, mais j'arrivais aisément à imaginer leur peine. Fred était mon ami, et un sentiment de vide affreux semblait avoir pris place dans chaque parcelle de mon corps.

Harry était devenu un héros. Il avait tué Voldemort. Il était, lui aussi, en train de dormir dans la chambre de Ron en ce moment même.

Je ne savais pas ce que j'allais faire. Je ne savais plus. Je ne savais même plus qui j'étais au fond de moi.

Je ne pouvais pas rester chez les Weasley, je le savais. Il allait falloir partir. Mais je n'avais nulle part où aller. Mes parents étaient en Australie, ne savaient pas qu'ils avaient une fille. Je devais aller les chercher, mais je ne savais pas exactement où ils se trouvaient.

Je ne voulais pas déranger. Je ne voulais pas m'immiscer, alors qu'en ce moment même, ils avaient simplement besoin d'être seuls, ensemble.

Pour Harry, ce n'était pas pareil. Il pouvait rester au Terrier, y vivre même, s'il le voulait. Il avait toujours fait partie de la famille, Mrs Weasley l'avait toujours considéré comme son propre fils. Moi, j'étais juste l'amie de Ron et de Ginny.

Soudainement, je pris une décision. Je resterai jusqu'à l'enterrement de Fred, pour soutenir moralement la famille Weasley, même si je me sentirai sûrement de trop. Et puis je partirai. Où ? Je ne le savais pas encore. Sûrement en Australie pour aller chercher mes parents. Puis je reviendrai avec eux, et j'irai de nouveau vivre dans ma maison d'enfance. Mais je savais bien au fond de moi que ce plan était presque infaisable. Toute seule, je n'avais aucune chance de retrouver mes parents. Seule, avec le souvenir des morts qui planait au-dessus de ma tête, je n'allais pas y arriver, je le savais bien. Et puis il y avait Ron…

Nous nous étions embrassés dans l'urgence. Mais je ne savais pas si nous étions de simples amis ou plus. Oui, je l'aimais, depuis des années maintenant. Mais qu'en était-il de lui ? Me voyait-il comme une simple amie d'enfance ? M'avait-il embrassé simplement parce que nous étions persuadés que nous allions mourir ? Je ne l'avais plus vu seul à seul depuis la fin de la Bataille, je n'avais pas pu lui poser la question. Même si nous nous étions retrouvés en tête à tête, je n'aurais pas eu le courage de le lui demander, il était inutile de me mentir.

Je ne savais pas ce qui allait se passer, à présent. Comment il allait agir avec moi, lorsque je descendrai pour prendre mon petit déjeuner. Allait-il m'embrasser ? Allait-il simplement me dire bonjour ? Allait-il faire comme s'il ne s'était rien passé entre nous ? Je savais que je me briserai s'il m'ignorait, s'il faisait comme si de rien n'était. Comme si j'étais seulement son amie, une simple amie.

Je jetai un coup d'œil à Ginny, roulée en boule sous ses couvertures, qui dormait ou faisait semblant de dormir pour que je lui fiche la paix. Je comprenais parfaitement à quel point ça devait être dur pour elle de devoir partager sa chambre avec moi alors que tout ce qu'elle voulait, c'était être seule pour pouvoir pleurer tout son soûl.

Je pris donc mon courage à deux mains, et me relevai en position assise, étirant mes membres endoloris. Puis, prenant mon sac avec moi, j'ouvris doucement la porte pour ne pas déranger Ginny et me faufilai à l'extérieur de la pièce. D'un pas léger pour éviter de faire grincer le parquet sous mes pieds, je me rendis jusqu'à la salle de bain en baillant. Alors que je posais ma main droite sur la poignée, j'entendis des pas derrière mon dos, et me retournai en sursautant avec une certaine appréhension. S'il s'agissait de Ron, je n'avais aucune idée de la façon dont il allait réagir en me voyant.

Mais j'aperçu le visage cerné d'Harry et poussai un soupir de soulagement.

- Ah salut, Harry, dis-je en parlant tout bas pour ne pas réveiller ceux qui dormaient encore. Tu m'as fait peur !

- A qui croyais-tu avoir à faire ? me demanda-t-il en parvenant à esquisser un sourire triste.

J'avais l'impression que je n'arriverai plus jamais à sourire, à ressentir de la joie. Même si Voldemort avait disparu, ce qui était quelque chose de fabuleux depuis tout ce temps, le vide qu'avaient laissé les morts ne s'effacerait plus jamais.

- A personne, mentis-je.

Mais je vis qu'il n'était pas dupe et il me regarda avec un air que je ne parvins pas à déchiffrer.

- Comment tu te sens ? demandai-je, autant pour changer de sujet que parce que je m'inquiétais vraiment pour lui.

- Comme on peut, répondit-il avec un haussement d'épaule. Je suis content qu'il soit mort, bien sûr, mais…

- Je comprends, répondis-je alors que, de nouveau, les larmes me montaient aux yeux.

Il me regarda avec une expression désolée, et je changeai précipitamment de sujet :

- Tu voulais aller dans la salle de bain ?

- Non, je… commença-t-il.

- Tu cherches Ginny ? devinai-je.

Il hocha la tête en signe d'approbation.

- Elle est dans sa chambre. Je pense… qu'elle a besoin de toi en ce moment, dis-je avec un air entendu.

- D'accord, Heu… le petit déjeuner est prêt. Et Ron est au rez-de-chaussée. Si tu…

Je hochai la tête pour montrer que j'avais compris, et, avec de nouveau un sourire triste, il se dirigea vers la chambre que je venais de quitter.

J'entrai en soupirant dans la salle de bain et m'enfermai pour être sûre que personne ne rentre. Harry m'avait dit que Ron était en bas. Peut-être m'attendait-il ? Ou alors, il voulait simplement me dire que ce qu'il s'était passé durant la Bataille n'était rien pour lui ? Qu'il me voyait juste comme une amie ?

Mon cœur se serra à cette pensée et j'agrippai si fort les bords du lavabo que les jointures de mes mains devinrent blanches. Reprenant mes esprits, je me brossai en vitesse les dents et attachai mes cheveux en une tresse qui tombait dans mon dos. J'examinai mon visage dans le miroir qui me faisait face.

Pâle, le visage maigrit, les joues creuses et les yeux cernés, je semblais avoir vieillit de quelques années en l'espace de deux jours. Mes yeux brillaient toujours de larmes que je refusais de laisser couler. J'avais beaucoup trop pleuré ces derniers temps. Il fallait que ça cesse.

Je pris une grande inspiration et sorti de la salle de bain en essayant, presque inconsciemment, de faire le moins de bruit possible. Je ne voulais pas me faire remarquer. Je ne voulais pas déranger. Je me sentais déjà de trop alors que la journée n'avait pas encore commencé.

Je descendis les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée en silence. Je m'avançai discrètement vers la salle à manger, mais la trouvait vide. Seules plusieurs assiettes de petits pains et autres pâtisseries étaient disposées sur la table. Je devinai que tout le monde n'était pas encore levé.

Je ne me sentais pas à ma place dans cette cuisine vide, et décidai de partir en direction du jardin pour prendre l'air, le temps que les autres se lèvent.

Alors que je m'apprêtai à passer la porte d'entrée pour me retrouver seule à l'extérieur, une main s'abattit sur mon épaule, et je sursautai, apeurée. Les réflexes que j'avais développé lors de nos mois de fuite restaient encrés en moi, et je doutais qu'ils s'effacent un jour complètement.

Je me retournai et me retrouvai face aux cheveux roux de Ron. lL me sourit, un sourire triste cependant, le même qu'avait affiché Harry quelques minutes auparavant, et avant que j'aie pu me poser la question de ce qu'il fallait dire ou faire, il se pencha vers moi et m'embrassa.

Je restai quelques secondes interdite puis finit par lui rendre son baiser, soulagée. Il m'aimait vraiment, alors. Il n'avait pas fait ça parce qu'on était en danger. J'avais du mal à me rendre compte que mes sentiments étaient réciproques.

Il se détacha de moi après un long instant et me regarda droit dans les yeux. Je finis par émettre un petit éclat de rire.

- Quoi ? me demanda-t-il en se reculant pour mieux me voir.

- Rien. J'ai cru que… J'ai cru, bredouillai-je.

- Tu as cru quoi, Mione ? me demanda-t-il avec un air interrogateur.

- J'ai cru que peut-être… Tu avais changé d'avis… dis-je précautionneusement

Il leva les yeux au ciel d'un air atterré. Je me renfrognai en croisant les bras, me demandant pourquoi il faisait une tête pareille.

- Mione, ça fait des années que je te tourne autour. Comment as-tu pu penser rien qu'un instant que je ne ressentais rien pour toi ?

Je lui lançai un regard en coin et changeai de sujet, décroisant les bras et remettant une mèche de cheveux qui s'était échappée de ma tresse derrière mon oreille.

- Tu vas bien ? m'inquiétai-je.

Il haussa les épaules.

- Comme on peut lorsqu'on a perdu un frère.

Je grimaçai en entendant ces paroles crues. Il se protégeait derrière des barrières de sarcasmes, c'était évident.

- C'est surtout pour George que je m'inquiète. Je ne l'ai plus revu depuis qu'on est arrivé ici. Je me demande s'il va descendre ou s'il va rester dans sa chambre toute la journée.

Je lui lançai un regard triste, mais il me sourit en retour. Cependant, son sourire semblait faux et je ressentais dans cette tentative pour me rassurer toute la douleur qu'il éprouvait au fond de lui.

- Tu as faim ? me demanda-t-il en se dirigeant vers la cuisine en me faisant signe de le suivre.

Je haussai à mon tour les épaules. Je n'avais pas réellement faim, la tristesse pesait trop sur mon estomac, mais j'avais envie de passer du temps avec lui.

- On ne devrait pas plutôt attendre les autres ? demandai-je en m'asseyant en face de lui à la table alors qu'il prenait un petit pain. Où es ta mère, d'ailleurs ?

Une ombre passa sur son visage, et je devinai instantanément que j'avais dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Je me mordis violemment la lèvre et continuai pour effacer mes paroles.

- Je suis désolée.

- Désolée pour quoi ? demanda-t-il d'un ton un peu brusque.

- Tu avais l'air… enfin j'ai dit… Laisse tomber, répliquai-je, trop fatiguée pour tenter de m'expliquer.

- Elle est dans le jardin. Elle pleure, ajouta-t-il d'un air sombre.

À ce moment précis, la silhouette de Mrs Weasley pénétra dans la cuisine, et je baissai les yeux, me doutant bien que si je la voyais pleurer, je n'arriverais pas à retenir mes larmes.

Elle s'approcha de moi et je levai la tête, croisant ses yeux mouillés par les larmes qui coulaient toujours sur son visage. Elle les essuya avec sa manche et, comme je l'avais prévu, je sentis bientôt les larmes me monter aux yeux et tentai en vain de les retenir.

Je me levai de ma chaise pour la saluer, et elle me serra dans ses bras dans une étreinte à m'étouffer.

Alors qu'elle me relâchait, essayant en vain de sourire pour me rassurer, j'étouffai un sanglot en plaquant une main sur ma bouche. Je ne voulais pas pleurer maintenant. Mrs Weasley et Ron avaient besoin que je sois forte. Mais je n'arrivais pas à empêcher les larmes de couler. Je ressentais presque une douleur physique en imaginant le chagrin de Mrs Weasley. Elle avait perdu un fils, et c'était la pire chose qu'il puisse arriver.

Avant que je ne m'en rende compte, Ron s'était approché de moi et m'avait prise dans ses bras. Je sanglotai contre son épaule alors qu'il me caressait les cheveux.

- C'est ridicule, murmurai-je dans mes larmes. C'est moi qui devrais être en train de te consoler.

- Ne t'inquiète pas pour ça, Mione. Si ça te fais du bien de pleurer, pleure.

Je finis par me calmer et essuyai mes larmes d'un revers de la main.

- Pardon, dis-je alors qu'une larme solitaire se frayait un chemin jusqu'à mes lèvres.

- Fred n'aurait pas voulu qu'on pleure, tu sais, me dit doucement Ron. Il aurait voulu qu'on continue à rire, en se souvenant de toutes les bonnes blagues qu'il nous a faites.

- Par contre, il serait très content que vous soyez enfin ensemble, répliqua la voix décidée de Ginny dans notre dos.

Je me retournai pour la regarder. Harry avait passé un bras autour de ses épaules, mais aucune trace de larme n'était visible sur son visage qui exprimait une détermination féroce.

- Il n'arrêtait pas de nous répéter que c'était aberrant la façon de vous vous tourniez autour tous les deux. Il serait heureux de voir que, enfin, vous vous êtes décidé à franchir le pas. Ce n'est pas trop tôt.

Elle parvint à esquisser un semblant de sourire, et je me demandai où elle avait réussi à s'endurcir de la sorte.

- Mange quelque chose, m'ordonna Ron d'un air presque sévère.

Je n'eus pas la force de refuser et me rassis sur une chaise sans cependant me servir à manger alors qu'il prenait place à côté de moi, se saisissant d'un deuxième petit pain.

- George n'est pas descendu ? demanda Harry d'un air inquiet.

Ron secoua la tête, la bouche pleine.

- J'y vais, décida Ginny.

Et avant que quiconque ait pu esquisser le moindre mouvement dans sa direction, elle avait disparu.

Je jetai un coup d'œil vers la mère de Ron qui s'était assise sur une chaise au bout de la table, le menton posé sur sa main, des larmes silencieuses coulant toujours le long de son visage.

- Mrs Weasley, il faut que vous avaliez quelque chose, tentai-je doucement.

- Ça va aller, Hermione, ma chérie. Ne t'inquiète pas pour moi.

- Avant de donner des leçons aux autres, tu ferais mieux d'écouter lorsqu'on te dit quelque chose ! grommela Ron en me mettant de force un petit pain dans la main.

- Tu sais que ce n'est pas comme ça que tu vas m'obliger à manger répliquai-je, la voix un peu étranglée par les sanglots qui s'étaient accumulés dans ma gorge.

- Tu sais que je peux utiliser la force, si je veux.

- D'accord, d'accord, capitulai-je en mordant une petite bouchée de pain puis en le posant sur la table

Ginny revint à cet instant, accompagné de George qui, comme elle, ne portait pas de vestiges de larmes sur le visage. Cependant, la petite étincelle malicieuse qui brillait sans cesse dans ses yeux était morte en même temps que son frère.

Il nous dit sobrement bonjour et s'installa à la table avec nous, puis son regard devint vague et la pièce plongea dans un silence pensif. Au bout d'un moment, je me levai en silence sans que personne ne me remarque et me dirigeai vers le jardin, où je m'installai à l'ombre d'un grand arbre.

Le soleil était déjà chaud, en ce début du mois de mai. Le ciel était redevenu bleu depuis que Voldemort avait disparu.

M'adossant au tronc de l'arbre, je regardai d'un œil morose les gnomes qui trottinaient entre les plantes du jardin.

Je savais que rien ne serait plus jamais pareil sans Fred. Je savais que Ron, Ginny et tous les autres avaient changé, même s'ils essayaient de le cacher. Je le savais, et ça me faisait mal, horriblement, de penser que cette famille si joyeuse était à présent plongée dans un malheur absolu.

Je savais qu'en cet instant même, dans les rues, ne se souciant guerre de ce que les Moldus pouvaient penser, des sorciers fêtaient la disparition du Mage Noir. Ils s'amusaient en célébrant Harry Potter, le garçon qui avait survécu et fait disparaître Voldemort deux fois. Je me demandai comment des gens pouvaient encore être heureux alors que Fred était mort. Je me demandais comment cela pouvait être possible.

Je restai de longue minutes sans bouger, et, alors que le soleil s'élevait petit à petit dans le ciel, je vis une silhouette s'approcher, mais je n'arrivais pas à distinguer de qui il s'agissait à cause de la clarté d'un rayon de soleil qui m'atteignait en plein dans l'œil.

Puis je reconnu Ron qui vint s'asseoir à côté de moi dans l'herbe. Nous restâmes quelques minutes en silence puis il me jeta un coup d'œil en biais en me disant :

- Tu n'as toujours rien avalé.

- Tu me connais depuis assez longtemps pour savoir à quel point je suis têtue.

- Malheureusement, oui.

- Ça veut dire quoi, ça ? demandai-je, toujours sans le regarder, mais avec un semblant d'amusement.

Il me jeta un autre coup d'œil et continua sans répondre à ma question, qui n'en était pas vraiment une :

- Pourquoi tu es partie ?

- C'est une question piège ?

- Non, me répondit-il d'un air sérieux.

- Je ne voulais pas déranger, répondis-je simplement.

- Déranger, mais… commença-t-il. Pourquoi tu nous dérangerais ?

- Je voulais vous laisser en famille. Vous en aviez besoin.

- Mais enfin Mione… Harry aussi était là, et ce n'est pas comme si tu étais un intrus.

Je m'apprêtai à lui avouer, vraiment, je m'apprêtai à prendre une grand inspiration pour tout lui dire et lui expliquer que j'allais m'en aller après l'enterrement, que j'allais partir retrouver mes parents et les laisser tranquilles, en famille. Je savais qu'ils seraient soulagés, que tout le monde serait content, vu que je me sentais comme un poids pour eux.

Mais Harry débarqua à ce moment précis, se plaçant entre nous et nous jetant un regard tracassé.

- Je ne vous dérange pas ?

- Non, bien sûr que non, mentis-je. Tout va bien ?

- Mrs Weasley demande que vous rentriez… elle a besoin de vous pour… Heu, pour…

- L'aider à préparer l'enterrement, devina Ron d'une voix plus grave qu'à l'accoutumée. J'y vais.

Je me levai pour le suivre, mais il ne m'attendit pas et, le temps que je me remette sur mes pieds, il avait déjà disparu par la porte d'entrée.

- Il ne va pas bien, n'est-ce pas ? demandai-je à Harry d'une petite voix.

- Je crois qu'il veut pouvoir pleurer seul, pour ne pas te montrer qu'au fond de lui il n'est pas aussi blasé qu'il veut bien te le faire croire, répondit simplement mon ami.

- Mais c'est ridicule ! m'indignai-je. Depuis tout le temps qu'on se connaît, avec toutes les épreuves qu'on a traversées, il ne me fait pas encore assez confiance pour me montrer ses faiblesses ?

- Je ne pense pas que ce soit une question de confiance, répondit calmement Harry, plutôt une question de fierté.

Je hochai la tête pour lui montrer que je comprenais.

- Il faut juste lui laisser le temps, Mione.

Puis il ajouta d'une voix douce :

- Allez viens, on nous attend, ils ont besoin de nous, je crois.

Je lui jetai un coup d'œil en biais et le suivis à l'intérieur de la maison. Je ne trouvai Ron nulle part. Je me demandais où il pouvait bien être lorsque Mrs Weasley débarqua derrière moi pour nous demander, à Harry et à moi, de l'aider à déployer et positionner les chaises (par des moyens magiques, bien entendu) pour la cérémonie, qui se déroulerait dans le jardin des Weasley, avant que le corps de Fred ne soit emmené pour être enterré dans le cimetière du village voisin. Je n'eus pas le cœur de refuser une chose pareille sous prétexte que je n'arrivais pas à savoir où se trouvait Ron. Il devait bien être quelque part, je ne devais pas m'inquiéter.


Voila le premier chapitre de cette fiction, j'espère que vous avez aimé! n'hésitez pas à laisser une petite review :p