De retour pour une nouvelle fic. Toujours avec mon couple fétiche Harry/Severus

Je précise donc que c'est une fic avec relations homosexuelles (et si c'est classé M, c'est pas pour rien) alors pour ceux qui n'aiment pas, ne continuez pas à lire !

Les personnages ne m'appartiennent pas (ce qui est bien dommage parce que sinon Severus serait… Enfin bref…) mais à J.K Rowling bien sur.

Dernière info : toute cette fic est déjà écrite (il y a 11 chapitres) en tout. Donc je posterais de manière régulière (mais pas trop, histoire de faire durer le suspens ^^. Je pense un chapitre tous les quinze jours). Mais au moins je suis sûre qu'elle sera finie (et pas mise en pause comme l'autre).

Merci beaucoup et bonne lecture.

Chapitre 1 :

En sortant du dortoir ce matin, Harry savait que ce serait une mauvaise journée. Ça arrivait quelques fois, des jours où en se réveillant, on se disait que la couette était bien trop chaude et le matelas trop moelleux pour réussir à les quitter, que le rêve était bien trop merveilleux et donc à poursuivre à tout prix. Puis il y avait ce pressentiment qui partait du cœur et envahissait le corps. Même parfois un début de mauvaise humeur ou un mal de tête qui persistait. En bref, une journée où rien ne va jamais comme on veut et où tout part dans le mauvais sens. Harry hésita même à aller directement à l'infirmerie pour se faire porter pâle. Ce serait peut-être moins risqué.

Déjà, avant même d'entrer dans la Grande Salle, le trio de Gryffondors croisa Draco Malfoy, toujours accompagné de ses deux brutes sans cervelle. Alors si au moment de la chute de Lord Voldemort, ancien mage noir et terreur absolue du monde sorcier, le blond s'était montré plus conciliant envers tout le monde, le naturel était revenu au triple galop, voir encore plus vite. Certes ce n'était plus la même haine aveugle qu'au début. Draco avait quand même appris quelque chose de ses erreurs passées et ne se considérait plus comme le meilleur des sorciers ni comme privilégié à cause de son sang pur ou de la fortune familiale. En revanche il se croyait tout de même la huitième merveille du monde et ne supportait toujours pas qu'on lui manque de respect. On ne pouvait pas tout avoir. Il venait tout de même d'une famille respectable, avait souffert comme les autres durant la guerre et surtout il était particulièrement beau.

- Dégage la fouine, c'est pas le jour !

- Oooh. Le petit Potter a mal dormi. Il faudrait quelqu'un pour te border peut-être, te raconter une histoire et te donner ton ourson en peluche comme à gamin de cinq ans.

- Va voir ailleurs si j'y suis Malfoy, répliqua Harry.

- Quelle répartie digne des plus grands. Tu es en pleine inspiration dis donc.

Ensuite il partit, la tête haute et alla s'asseoir tranquillement à sa table. Harry marmonna quelques vagues insultes, se demandant s'il avait encore le temps de faire demi-tour. Hermione lui posa une main sur l'épaule :

- Laisse tomber, il n'en vaut pas la peine. Il est comme ça, c'est tout.

- Oui allons manger, ajouta Ron. C'est plus important.

- Ton sens de la compassion m'étonnera toujours.

- Merci

- C'était pas un compliment.

Harry ne put s'empêcher de sourire devant les éternelles chamailleries du couple. Il se passa une main dans les cheveux, les ébouriffant encore plus au passage et s'assit à son tour sur le banc. Il remarqua alors Seamus qui semblait prêt à s'endormir dans son bol. Il se souvenait l'avoir entendu se retourner un bon moment la veille au soir avant de sombrer. Apparemment son ami n'avait pas eu le même privilège. Dean lui donnait de temps en temps un coup de coude pour tenter de le faire réagir et qu'il ne s'étouffe pas avec son repas.

- Tu sais, proposa Hermione, il y a quelques petits sorts qui te permettront de tenir un minimum éveillé. Et aussi des potions mais je ne crois pas que Madame Pomfresh en ait en stock.

- Si tu as, je veux bien, répondit Dean, parce là il ne va pas tenir.

Il avait vraiment l'air inquiet pour Seamus. Pendant que la jeune sorcière pointait sa baguette sur son ami, Harry se retourna vers Neville :

- Tu sais pourquoi il est comme ça ?

- Aucune idée.

- Il ne veut pas le dire même à moi, intervint Dean alors qu'il tendait le bras vers le pichet de jus de citrouille. Pourtant ça fait plusieurs jours qu'il est maussade.

- Pas envie, maugréa Seamus un peu plus alerte.

- Tu sais, dit Hermione, nous sommes tes amis. Si tu ne veux pas en parler tu as tout à fait le droit. Mais nous pouvons aussi t'aider.

- Pouvez pas.

Cette phrase signifia la fin brutale de la conversation. L'Irlandais ne semblait vraiment pas de bonne humeur. Seul Ron continua de manger comme si de rien n'était, c'était même à se demander s'il avait entendu. Harry et Hermione échangèrent un regard quelque peu amusé. Il en faudrait beaucoup pour que leur ami perde son appétit. Et là le monde ne tournerait plus dans le même sens. Souvent ils s'amusaient le soir à deviner les quantités que pouvaient ingurgiter toute la famille Weasley durant les repas et surtout le budget dépensé. Assurément le salaire du chef de famille y passait en entier.

Pour le moment Harry préféra poursuivre la conversation avec Neville qui venait de découvrir de nouvelles propriétés à la plante qu'il avait ramenée de son dernier voyage en Turquie et tenait absolument à partager sa trouvaille. L'avantage c'est qu'il faisait la conversation tout seul ce qui arrangeait grandement le brun pour ce matin.

Le premier cours fut d'ailleurs celui de Botanique. Autant Harry adorait ce cours en temps normal, Mme Chourave étant une personne compétente et qui rendait vraiment les cours vivants puis c'était intéressant, autant aujourd'hui il était sous une mauvaise étoile. Il ne remarqua pas la petite liane qui s'insinua entre ses jambes, s'enroula autour de sa cheville alors qu'il écoutait les instructions. Il se retrouva par terre sans comprendre comment. L'arrière de son crâne lui faisait mal maintenant. Ensuite la plante dont il avait à s'occuper le mordit au bras. Rien de bien grave mais il était bon pour garder des traces de dents pendant plusieurs jours. Ça le gênait aussi un peu quand il devait écrire, ça tirait. Et alors qu'il ne restait plus que dix minutes de cours, Harry se retourna vivement pour aller prendre de la terre, bousculant un pot au passage. Son occupant le prit mal et tenta d'étouffer le malotru qui lui manquait de respect. Hermione et Ron parvinrent à le libérer alors que le survivant virait à la couleur bleue très peu seyante.

- Fais attention un peu !

- Ah ah très drôle, j'y aurais pas pensé ! Merci Mione ! … Désolé, j'aurais pas du être agressif.

Mme Chourave n'avait rien vu, heureusement. Harry se sentait fatigué alors qu'ils rentraient au château. Et ce n'était que le début de la journée. Avec déjà des devoirs, à savoir quatre parchemins à faire pour la fin de semaine.

Ensuite ce fut le tour du cours d'Histoire de la Magie. Harry enchanta sa plume pour qu'elle écrive à sa place sur sa feuille, et se posa confortablement sur sa table les bras repliés sous sa tête, prêt à poursuivre sa nuit. Les yeux entrouverts, il remarqua que Seamus jetait de fréquents regards sur la gauche tout en traçant quelque chose sur son parchemin. Il n'écrivait pas le cours, c'était plus qu'évident. Tout en se demandant ce que l'Irlandais pouvait bien faire, le brun se mit à somnoler tranquillement. Quand il se redressa, deux heures plus tard, il se rendit compte que sur son parchemin il y avait toute la conversation entre Lavande et Parvati qui étaient assises juste derrière lui aucune trace du cours soporifique. Il froissa la feuille au fond de son sac et se redressa. Il était bon pour demander ses notes à Hermione et subir un savon au passage.

Harry se laissa carrément tomber sur le banc au déjeuner. Il n'avait qu'une envie : retourner se coucher. Aller sous sa couette et ne plus en bouger avant un long moment. Pourtant il se doutait qu'Hermione ne le laisserait pas faire. Elle était encore plus inflexible, leur rappelant sans cesse que les ASPICs approchaient et qu'ils devaient être prêt. Lui dire qu'ils étaient encore en début d'année n'entamait rien à son empressement.

D'ailleurs la jeune sorcière semblait être passée par la bibliothèque avant de venir et avait posé un gros livre ouvert contre le pichet pour pouvoir lire tout en mangeant. Elle avait aussi un parchemin à côté de la main et notait de temps en temps quelque chose qui devait avoir de l'importance, du moins pour elle. Harry se sentait fatigué rien qu'à la regarder. Ron lui fit discrètement signe que ça ne servait à rien. Lui-même avait essayé de lui parler mais s'était vite fait rembarré. Il la laissait donc faire. Les deux amis finirent le repas en parlant de Quidditch. Enfin, Harry parlait et Ron acquiesçait, la bouche toujours pleine. Il fallut presque le tirer de force de la table pour aller aux cours de l'après-midi.

Et là encore Harry se demanda si quelqu'un ne lui avait pas jeté un sort de malchance pendant le petit-déjeuner. A tous les coups ce devait être Malfoy ou un autre Serpentard. Il faudrait qu'il vérifie ça au plus vite. Pour le moment il était occupé avec une souris qui ne voulait absolument pas rester à sa place, à savoir le bureau. Le jeune sorcier avait beau multiplier les sorts d'immobilisation, la bestiole était rapide et esquivait. C'est encore Hermione qui vint à sa rescousse. Mais même avec la souris en train d'attendre tranquillement, les yeux affolés, Harry avait du mal à la faire disparaître. Il restait toujours quelque chose que ce soit la queue ou même la tête complète. McGonagall avait pourtant insisté sur l'importance de ce sort durant les ASPICs. Bien entendu Hermione avait déjà fait disparaître l'animal et cela même à plusieurs reprises. Enervé, le brun se mit à agiter sa baguette dans tous les sens.

- Non pas comme ça Harry, intervint son amie en lui retenant le bras. Tu dois avoir le poignet plus souple. Et prononce distinctement la formule.

A la fin de l'heure Harry se sentit satisfait, enfin jusqu'à ce que McGonagall arrive juste derrière lui.

- Bien Mr Potter. Vous y arrivez presque.

Harry allait répliquer qu'il avait parfaitement réussi puisqu'il ne restait rien de visible sur la table. Mais son professeur n'en avait pas fini :

- Mais je constate néanmoins que les moustaches sont encore visibles. Ainsi que quelques poils du dos. Je ne peux donc approuver totalement. Je vous conseille de vous entrainer encore.

Harry soupira. Il pensait pourtant y être arrivé cette fois. Il se laissa tomber la tête dans la main. Même s'il s'en sortait mieux que Ron dont la souris n'était disparue qu'à moitié. Avant. Et l'arrière continuait de courir en rond sur la table. Pareil pour Neville. Il avait beau avoir progressé, surtout durant la dernière bataille, il avait encore du mal quand il était en cours. Il était stressé et perdait tout ses moyens.

A la sortie du cours ils avaient quatre parchemins de plus à remplir pour la semaine prochaine. Le week-end promettait d'être chargé. Hermione parlait déjà du planning qu'elle comptait faire et des livres qu'il fallait absolument lire. Ron avait trouvé la parade et faisait semblant de ne rien entendre, en continuant de marcher tranquillement à ses côtés.

Ils enchainèrent avec Potions, après une trop courte pause, en commun avec les Serpentard. D'ailleurs Harry s'était toujours demandé pourquoi ils étaient toujours avec eux. Quoiqu'à bien y réfléchir s'ils étaient avec les Poufsouffles il y avait un risque de créer des dépressions sans précédent et des élèves plus que traumatisés, voire une désertion totale des bancs. Et avec Serdaigle ce ne serait pas une bonne idée, ils étaient bien trop sages et donc totalement inintéressants. Le jeune Gryffondor se demanda si ce n'était pas une idée de Snape pour que ses élèves puissent se défouler sans problème et que lui-même ait l'immense plaisir de s'énerver contre les rouges et or. Idée à creuser.

Et ça ne loupa pas. Au bout d'une demi-heure seulement plus de trente points avaient été enlevés. Et la potion venait à peine d'être commencée par tous. Harry suait à grosses gouttes à cause du feu. Il le baissa d'un coup de baguette et tenta de se concentrer sur la suite des opérations. Il entendit Snape se rapprocher derrière lui et se mordit la lèvre, un peu angoissé. Sa potion tirait bien trop sur le vert alors qu'elle aurait du être d'un bleu profond ce qui n'était pas bon signe. Le jeune sorcier se tourna pour commencer à couper les racines de gingembre qu'il devait incorporer d'ici moins de cinq minutes. Alors qu'il ne regardait pas il entendit un petit « plouf » assez discret. Il n'eut pas le temps de se retourner que son chaudron se mit à bouillonner violement avant de carrément exploser. Harry eut le temps de se protéger d'un sort pour éviter les giclures importunes. Quand il ouvrit les yeux il vit Snape juste devant lui, un air satisfait sur le visage.

- Mr Potter, dites-moi où vous avez vu qu'il fallait ajouter une corne de bicorne ? Je ne le vois marqué nulle part dans les instructions. Pourtant je pensais que les lunettes sur votre nez vous servaient à mieux voir.

L'élève ouvrit la bouche pour protester mais se ravisa, se disant que ce devait être un coup des serpents et donc qu'il ne servirait à rien de dire quelque chose, à part rajouter à sa punition.

- Bien, ce sera donc un zéro pour vous Mr Potter, dit le professeur en faisant disparaître les traces du sinistre d'un simple coup de baguette. Et je crois qu'une retenue vendredi soir vous serait bénéfique, pour vous apprendre à perturber le cours et dégrader le matériel. 20h dans mon bureau. Et dix points en moins pour Gryffondor, histoire que vous reteniez bien la leçon.

Harry se renfrogna en regardant son enseignant s'éloigner vers Hermione dont la potion était parfaite, comme à son habitude. Ron lança un petit regard de soutien à son ami avant de revenir à sa propre préparation. Harry n'eut d'autre choix que de se poser sur un banc en attendant la fin du cours, essayant d'occulter les rires des Serpentards juste à côté. Il sortit à peine la cloche sonnée, son sac sur l'épaule. Et ils avaient cinq parchemins à remplir en plus. Ils allaient devoir passer le week-end enfermé et rien qu'à cette pensée, ils étaient tous plus ou moins déprimés.

- Il fallait s'y attendre, annonça Hermione sur le chemin de la Grande Salle. C'est notre dernière année, il faut donc travailler bien plus qu'avant. Les professeurs font ça pour nous préparer aux ASPICs.

- Mione, on le sait tout ça, intervint Harry.

Neville, qui n'avait plus cours de Potions, les rejoignit dans le hall. Il eut un petit sourire en entendant le discours bien huilé d'Hermione et en voyant la tête blasée de tous ses amis. Pas besoin d'être un génie pour deviner que le cours de Potions ne s'était pas très bien passé et qu'Hermione commençait déjà à les haranguer de conseils. Ils avaient tous la même pensée en tête : dans quel état serait la jeune sorcière à la fin de l'année et eux y survivraient-ils ?

Ron ne réussit à faire taire sa petite amie qu'en lui mettant de force un morceau de pain dans sa bouche ouverte.

- Bon, on a au moins cinq minutes de répit.

L'air furieux qu'affichait la jeune femme fit éclater de rire toute la table. Néanmoins elle consentit à se calmer et à leur laisser un moment de répit. Au cours du repas Harry se retourna vers Seamus pour lui demander son avis sur un sujet mais vit que son ami avait encore son visage fermé et ne semblait pas plus joyeux que le matin. Il fit signe à Neville d'attendre quelques minutes avant de se tourner entièrement vers l'Irlandais.

- Bon tu expliques ?

- Non.

- T'es buté ! Si au moins tu ne veux rien dire de ton problème, fais un effort et participe, ou ais une tête agréable, au minimum.

- Harry, intervint Dean, tu devrais le laisser tranquille. J'ai déjà essayé mais il se renferme encore plus à chaque fois.

Seamus répondit par un simple grognement avant de remettre le nez dans son assiette. Harry se força à respirer lentement pour se calmer les nerfs. Voilà qu'il se vengeait encore de sa mauvaise humeur sur ses amis. Et même si l'ami en question ne faisait rien pour qu'on l'aide, il n'allait pas s'embêter pour lui. Il avait d'autres problèmes en tête. Comme par exemple récupérer son sac que Peeves venait de dérober en passant à travers le sol et qu'il comptait déverser dans la Grande Salle du plus haut possible.

- Je serais vous je l'arrêterais de suite mon cher ami.

- Merci Sir Nicholas, je m'en serais douté tout seul vous savez.

- C'était juste histoire d'aider.

Et sans attendre le fantôme de Gryffondor s'envola en direction de la table des professeurs. Harry lança un sort d'attraction sur son sac. L'esprit frappeur tenta bien de retenir l'objet mais celui-ci retourna directement dans la main de son propriétaire qui prit bien soin de le coincer sous le banc. Pour se venger Peeves entreprit de déranger les premières années de toutes les manières possibles. Harry s'en désintéressa vite et retourna à son repas. Il sentait le regard de Ginny sur lui mais faisait semblant de ne rien voir. Ce n'était pas une solution pourtant il n'avait pas envie de se prendre encore plus la tête avec des explications qui ne seraient pas agréables de toute manière.

Le brun finit par se lever et mit son sac sur l'épaule.

- Où vas-tu Harry ? demanda Hermione en levant la tête de son livre.

- Dans la salle commune. Je vais commencer les devoirs.

- Très bonne idée.

- Et j'ai besoin d'un peu de calme, poursuivit Harry. La journée a été assez chargée comme ça.

Alors qu'il allait passer les portes de la Grande Salle il vit que Dean aussi s'était levé, bientôt rejoint par Seamus. Ron était bien sur resté à table et Hermione avait arrêté de manger mais continuait de lire, son verre à la main. Et Neville avait l'air totalement perdu dans ses pensées.

Deux heures plus tard Harry était au bord de l'explosion. Il ratura une énième phrase sur son parchemin. Hermione se pencha par dessus son épaule.

- Harry non ! Tu as marqué que l'armoise était utilisée dans la potion de la Goutte du Mort-Vivant.

- Et alors c'est pas le cas ? demanda le Survivant, fatigué.

- Bien sur que si mais…

- Alors c'est quoi le problème ?

- C'est ton devoir de Métamorphose là ! Et pas celui de Potions. Ça n'a aucun rapport avec le sujet.

Harry ouvrit la bouche avant de se rendre compte que son amie avait raison. Las, il regarda son devoir qui ne ressemblait plus à rien, couvert comme il était de tâches d'encre et de ratures dans tous les sens. D'un sort il effaça tout le parchemin qui redevint vierge et se remit à écrire. De son côté Hermione surveillait le devoir de Ron en lui faisant remarquer ses erreurs. N'y tenant plus, Harry se leva d'un coup :

- Je vais me coucher.

- Mais Harry, tes devoirs…

- Ne vont pas s'envoler, coupa le brun. Et fatigué comme je suis je n'avancerai à rien ! Je n'ai pas cours demain en début d'aprèm, je les finirais à ce moment là.

Il partit sans attendre de réponse en direction des escaliers. Une fois dans le dortoir il se déshabilla, laissant tous ses vêtements en boule au pied du lit avant de se diriger vers la douche. Le jet d'eau brûlant lui fit du bien. Il resta un bon moment là, appréciant de se détendre les muscles, incapable de s'en aller et de retourner dans le froid. Son esprit se mit à dériver, sans forcément s'attarder sur quelque chose de précis.

Alors qu'il se disait qu'au moins la journée se finissait bien, l'eau devint soudainement glacée. Harry poussa un cri fort peu masculin et coupa l'eau avant de sortir rapidement de la douche, claquant des dents. Juste devant lui Ron était plié en deux de rire, la baguette encore en main.

- Ronald Billius Weasley… Sale enfoiré !

Il avait le droit de tuer ses amis n'est-ce pas ? Bien sûr qu'il avait le droit ! Et il comptait bien s'en occuper de suite ! Une mort lente et douloureuse. Pour le moment il déversait autant d'insulte qu'un Gobelin à qui on avait essayé de voler son or. Ça se paierait ! Il avança doucement, comme un félin prêt à sauter sur sa proie, les yeux fixes, vers un jeune sorcier toujours hilare. Neville et Dean, attirés par le bruit, entrèrent juste au moment où Harry faisait littéralement manger du savon à son meilleur ami. Le brun était accroupi par-dessus le roux allongé au sol et qui battait inutilement des bras. Les deux Gryffondors regardèrent le spectacle sans oser bouger ou s'interposer mais en se retenant de rire, une main devant la bouche. Pas question que la colère de Harry se retourne contre eux. Au bout de quelques minutes le jeune homme se redressa enfin, prit une serviette et tenta de se réchauffer un peu. Même si sa petite correction lui avait permis de ne plus trembler de froid. De son côté Ron, la bouche encore pleine de mousse comme s'il avait la rage, continuait de rire en faisant s'échapper des bulles de temps à autre, dont une violette. D'un sort Dean le débarrassa de tout ce savon, permettant au roux de parler de nouveau. Ron sécha ses vêtements avant de se redresser totalement.

- Bah quoi t'as pas aimé ? demanda t-il

- Ron, si tu tiens à la vie, ne m'adresse plus la parole pour la soirée, prévint Harry avec un sourire. Voire plus.

- T'es pas marrant.

- Je serais toi, je la fermerai, dit Dean. Il a encore le savon à portée de main.

Laissant ses amis derrière lui, Harry sortit de la salle de bain, les cheveux encore mouillés. Même à la fin de la journée il ne pouvait pas être peinard et se détendre un minimum. Sale journée vraiment ! Harry se glissa sous ses draps, tirant les rideaux du lit à baldaquin autour de lui d'un sort et y imposa un sort de fermeture, juste pour être sûr de ne plus être dérangé, peu importe la raison. Puis il se posa sur le dos, les bras en croix. Là enfin il se sentit bien. A bien y réfléchir, cette journée devait figurer dans le top dix dans pires journées de sa vie. Il n'aurait plus manqué que Voldemort revienne et il aurait tout gagné. Le brun entendit ses amis aller se coucher les uns après les autres.

Les heures s'égrenaient lentement et Harry ne faisait que se retourner sans parvenir à s'endormir. Il détestait ça. N'y tenant plus, il se redressa et s'habilla distraitement. Le silence du dortoir était simplement perturbé par les ronflements de ses camarades. Harry s'éclipsa discrètement. Dans la salle commune le feu continuait de se consumer tranquillement, quelques cendres encore rouges dans l'âtre. Il y avait encore son parchemin et ses plumes sur une des tables, un peu à l'écart des autres. Il s'en occuperait plus tard.

Il sortit dans le couloir, occultant les récriminations de la Grosse Dame qui n'appréciait pas d'être réveillée au beau milieu de la nuit si ce n'était pas une urgence.

Harry se mit à marcher dans les couloirs déserts d'un pas régulier. Il aimait particulièrement déambuler durant les heures sombres où tout prenait un autre aspect. Non pas qu'il recherche délibérément l'insomnie mais lorsqu'elle était là il ne la combattait pas et en profitait. Harry ne prenait plus sa cape d'invisibilité à présent car elle la gênait trop dans ses déplacements. Il préférait nettement pouvoir observer le ciel étoilé, les pierres assombries, la forêt éclairée par la lune, sans avoir un morceau de tissu devant les yeux. Au besoin il avait sa carte des Maraudeurs dans la poche même s'il ne la sortait plus aussi souvent qu'avant. Avec la guerre il avait appris à être sur ses gardes et se faisait moins surprendre par les professeurs ou les fantômes, à quelques exceptions près.

Le jeune sorcier se laissa dériver au gré de ses envies et des escaliers capricieux. Il entendait parfois quelques occupants de tableau marmonner sur son passage mais ne s'en préoccupait pas. Sa main passait en une caresse sur les pierres rugueuses, entamées par le temps, sans qu'il n'y fasse vraiment attention. A force il aurait presque pu se déplacer les yeux fermés. En fonction des odeurs, des sensations sur sa peau, des fourmillements de la magie sur lui, il savait tout à fait où il se trouvait et où aller en tout précision. Aucun risque de se prendre un mur même dans les endroits les plus sombres. Harry était persuadé qu'aucun élève ne connaissait le château autant que lui.

Le Gryffondor se posa sur une des grandes fenêtres sur sixième étage. Il aimait particulièrement la vue qu'il avait de ce point là. Bien que ce soit le début de l'automne il faisait encore chaud et la fraicheur nocturne n'était pas suffisante pour que retombe la température. Harry n'était vêtu que d'un jean et d'un tee-shirt blanc classique et pourtant il sentait une goutte de sueur couler le long de son dos. Son regard dériva sur la Forêt Interdite qui semblait vraiment mal porter son nom à cet instant. Il y avait comme une impression de calme sous la pleine lune. Une nuée d'oiseaux s'envola, bientôt suivie par un Sombral qui s'éleva un peu avant de replonger sous le couvert des arbres. Un arbre bougea plusieurs mètres sur la gauche comme animé par une brise unique et puissante. Sur la droite, de la fumée s'élevait encore de la cheminée d'Hagrid et une des fenêtres était allumée. Celui-ci devait sûrement être en train de se faire un autre de ses thés aromatisés, à l'alcool de préférence, avant d'aller se coucher. D'ailleurs il faudrait qu'il pense à aller lui rendre visite avant la fin de la semaine, pas question que le demi-géant pense qu'il ne voulait plus le voir.

Harry se détacha de la vue et se rendit dans le parc. Là il commença à faire le tour du lac, les yeux fixés sur la surface lisse de l'eau. La lune se reflétait parfaitement au centre. Etrangement rien ne venait troubler l'étendue sombre. Chaque étoile se voyait parfaitement sur le miroir liquide. Harry se dit en rigolant qu'en fait il ne servait à rien de se tordre le cou durant les cours d'astronomie et qu'il suffisait de baisser les yeux vers le lac. Surtout si le temps était aussi dégagé que cette nuit.

Pris d'une impulsion subite Harry se mit en caleçon. Il jeta un coup d'œil au château mais aucune fenêtre ne semblait allumer, et piqua une tête dans le lac. L'eau était froide, sans être glacée. Le jeune homme eut un frisson qui lui remonta le long du corps. Pour se réchauffer il entreprit de faire quelques brasses. Il savait pourtant très bien toutes les bestioles qui se cachaient sous la surface mais espérait que celles-ci dormaient ou du moins le laisseraient tranquille. Il finit en se mettant sur le dos, les yeux fixes sur la nuit noire et ne pensant pus à rien. Il se sentait tellement bien à cet instant, totalement isolé du reste du monde et en parfaite harmonie avec la nature. Il hésita même quelques secondes avant de se diriger vers la rive. Une fois sorti il se jeta distraitement un sort de séchage histoire de ne pas tomber malade, bien que certaines mèches de cheveux encore mouillées gouttent sur son tee-shirt.

De là où il était le château de Poudlard apparaissait comme une imposante masse sombre. Les tours se détachaient très nettement sur le ciel étoilé, s'étirant vers la lune. C'était étrange comme sentiment pour le jeune gryffon de savoir que cet endroit avait été sa maison pendant tant d'années et que celle-ci était la dernière.

Harry prit son temps pour remonter. Sa petite plongée l'avait assez fatigué pour qu'il soit sur de s'endormir une fois couché. Quelque part la journée n'était pas si terrible ou du moins elle finissait très bien. Le jeune sorcier ne se sentait plus tendu ni stressé. Il pensait déjà ce qu'il allait faire le lendemain. A savoir questionner encore Seamus, plus gentiment cette fois, et lui prouver son soutien, finir ses parchemins et pourquoi pas un petit vol au dessus du terrain de Quidditch en compagnie de Ron. Penser à ce super programme mit du baume au cœur d'Harry. Ça rattrapait complètement cette journée pourrie qu'il venait de vivre.

Cet état de bonheur simple prit brutalement fin alors que le brun était au troisième étage. Il sentit un courant d'air dans son dos mais alors qu'il allait se retourner une voix le coupa d'un ton sec :

- Mr Potter. J'espère que vous avez une bonne explication quant à votre présence en ces lieux à cette heure fort avancée de la nuit.

- Professeur Snape !

C'était malheureusement une des seules personnes encore capable de surprendre Harry. Son passé d'espion lui avait laissé certaines habitudes et une capacité à se déplacer sans faire le moindre bruit. Une aptitude qu'il mettait à profit pour terroriser ses élèves. Le Gryffondor se mordit la lèvre. Il aurait du regarder la carte avant de remonter les couloirs, histoire de se faire un parcours sûr. Et maintenant il ne pouvait que regretter sans rien dire. Il pouvait bien tenter de riposter mais face à Snape c'était totalement inutile. Il avait là une occasion en or d'ôter des points à la maison adverse et de se passer les nerfs sur son élève honni alors rien ne pouvait l'arrêter.

- Puisque je vois que vous n'avez rien à répondre, poursuivit-il, je vais donc ôter vingt points à la maison Gryffondor. Et je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre au plus vite à votre dortoir. J'espère que votre cervelle de gryffon saura au moins retrouver son chemin sans se perdre

- Je ne vous… Bien professeur.

Après tout, à quoi bon se battre, à part se voir encore ôter des points et se prendre une réprimande de la part d'Hermione le lendemain matin. Il n'aurait jamais le dernier mot avec son professeur de potions. A la place il tourna les talons, faisant voler quelques rares gouttes de ses cheveux et courut presque le long du couloir. Il emprunta un passage secret afin de revenir plus vite dans son dortoir et être sur de ne plus avoir d'ennuis. Il du quand même batailler un bon moment avec le tableau pour pouvoir entrer car elle refusait d'ouvrir à l'opportun même s'il avait le bon mot de passe. Il fallut que le brun la menace de la lacérer à coups de couteaux la prochaine fois si elle n'ouvrait pas vite.

Harry se précipita sous la chaleur rassurante de ses draps. Hallucinant comme seul Snape pouvait lui faire baisser le moral. Cette sale chauve-souris des cachots était vraiment un fléau dans l'école. Il aurait dû prendre sa retraite après avoir réussi à survivre à la guerre. Après tout il avait déjà donné. Et bien que le jeune sorcier reconnaisse que sans son ainé il y avait peu de chance qu'il soit encore en vie, il aurait quand même espéré un peu de changement à la rentrée. A la place de ça, c'était presque pire. Non pas qu'il veuille des louanges éternelles, des remerciements sans fin ou autres conneries du genre qu'il ne supportait absolument pas, un semblant de paix ce serait pas mal. Juste être considéré comme les autres élèves ce serait largement suffisant.

Au final Harry avait passé une mauvaise journée, si on faisait le calcul. Il s'endormit sur la pensée que demain ne pourrait pas être pire.

Le premier chapitre sert juste à poser le décor bien entendu !

Alors ?