Avertissement : les personnages ne m'appartiennent toujours pas.

Autre avertissement: Rated M. Il y a du lemon, donc si vous n'aimez pas ça ou que vous n'avez pas l'âge...

Pour finir: le titre. Je n'ai jamais trouvé de titre pour cette fic mais j'aimais beaucoup écouter une chanson des Red Hot Chili Peppers qui s'appelle Porcelain quand j'écrivais. Cherchez pas, c'est nul. Le reste de la fic vous plaira quand même j'espère.

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Porcelaine

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Chapitre 1

Le bruit lointain de la circulation de fin d'après-midi montait, comme un faible écho, les huit étages de l'immeuble. Un vent léger venait atténuer la chaleur des rayons insistants du soleil déclinant.

Les jambes de la jeune fille pendaient dans le vide. Elle scrutait l'horizon, le regard lointain, comme si elle essayait d'en cerner les détails. Le tulle et la soie de sa robe s'envolaient par intermittence autour d'elle.

Elle sentit son frère qui se posait discrètement derrière elle, sur le toit de l'immeuble. Elle demeura immobile, concentrée sur le panorama.

Il hésita, attendit un instant.

- Bra ? finit-il par appeler.

Elle ignora sa présence. Il attendit encore un peu et soupira. Finalement, il s'approcha. Il prit la peine de ramasser ses escarpins, éparpillés négligemment sur son chemin. Il les posa sur le rebord du toit et s'assit à côté d'elle.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda t-il tout bas en posant sa main sur son bras, pour capter son attention.

Elle ne répondit toujours pas mais s'inclina doucement contre son épaule. Il la serra légèrement contre lui et prit le parti, à nouveau, d'attendre silencieusement.

Les boucles sophistiquées de la coiffure de sa sœur voletèrent vers son visage et il les chassa d'un geste.

- C'est pas si grave, ajouta t-il au bout d'un moment. Tu veux que Pan vienne ?

Elle secoua négativement la tête. Il commençait à s'impatienter. Toute la journée avait été une succession de drames d'ampleurs très variables. Sa mère était relativement nerveuse et insupportable depuis un mois, et les crises de nerfs féminines commençaient à le lasser sérieusement.

Sa sœur n'avait pas l'air triste. Même pas rongée par la culpabilité. Juste un peu perdue. Il voulait rentrer et oublier tout ça. D'autant qu'il considérait malgré tout, secrètement, que tout était finalement pour le mieux. Une position que son père partageait, quant à lui publiquement.

- On campe ici jusqu'à la fin de nos jours, alors ? reprit Trunks avec insistance.

Bra tourna enfin les yeux vers son frère. Il y lut une sorte d'amusement qu'il ne s'attendait pas y trouver.

- T'as pas une cigarette ? demanda t-elle.

- Non ! Pourquoi j'aurai une cigarette ? Et toi ? Tu fumes pas, répliqua t-il, pris de court par la question.

Elle acquiesça en souriant.

- Y a encore du monde à la maison ? enchaîna Bra.

- Plus trop. J'en sais rien.

- Hmm. Tu pense que j'ai été une très mauvaise fille ?

Trunks sourit à son tour. Vu la décontraction de sa sœur, il pouvait se permettre d'être franc.

- Je pense que t'as été une vraie salope de petite fille gâtée-pourrie et égoïste.

- Quel compliment dans ta bouche ! On dirait que ça te fait plaisir, répondit-elle sans se décontenancer.

- Oh, si tu me demandes vraiment mon avis, j'ai jamais pu encaisser ton fiancé.

- Trop intello pour toi et pour papa, compléta Bra en haussant les épaules. Moi, je l'aimais bien.

Trunks repoussa gentiment sa sœur et se leva. Il épousseta son costume de cérémonie dont il avait quand même tombé le nœud papillon.

- Pourquoi t'as fait ça alors ? T'es vraiment compliquée comme nana. Toutes les nanas sont compliquées, maugréa-t-il.

Il lui tendit la main pour la relever.

- C'est vrai que dans ta petite tête, c'est pas trop compliqué, répliqua-t-elle, mais franchement ? Tu me voyais passer ma vie avec lui ?

Il pencha la tête et la regarda remettre les plis de sa robe qui lui tombait juste au-dessus des genoux. Une robe de tulle et de soie, cousue de minuscule diamants, qui avait nécessité des mois d'élaboration et des milliers de zénis. Une robe de fée pure et innocente, tout le contraire de sa sœur. Pourtant à cet instant, Bra était à la hauteur de son vêtement qui scintillait dans le soleil couchant, lumineuse.

- Bra, tu pouvais pas t'en apercevoir avant ? T'es chiante, c'est tout.

L'expression de la jeune femme changea et il crut y lire une sorte de tristesse. Il regretta ses paroles en comprenant qu'elle n'était pas si insensible qu'il l'avait cru au naufrage de cette journée. Il savait aussi qu'elle allait devoir affronter leur mère et la réprobation d'une bonne partie de son entourage.

Elle se dépêcha d'arranger précautionneusement sa coiffure pour dissimuler son expression de malaise. Il soupira encore.

- Allez, viens. Je suis sûr qu'ils sont tous partis maintenant, lui dit-il doucement en la prenant par la taille avant de s'envoler.

Ils se posèrent sur la terrasse arrière de la Capsule. Ce n'est qu'à ce moment que Bra remarqua qu'elle avait oublié ses chaussures. Elle haussa les épaules et releva la tête avant de pénétrer dans la salle de vie de la maison.

Bulma était débout appuyée à la table colossale, qui avait été installée pour l'occasion. Chichi était assise à côté d'elle. Videl aussi était attablée et tripotait distraitement ses doigts. Gohan était debout derrière sa femme. Ils interrompirent leur conversation quand elle se présenta. Elle se sentait un peu nerveuse, debout, face à eux dans sa robe de mariée froissée, pieds nus. Incertaine de l'accueil qu'on lui réservait, elle avait l'impression de comparaître devant un Tribunal.

Pour autant, fidèle à son caractère, elle s'efforça de ne rien laisser paraître. Elle balaya l'assemblée du regard et avisa même Goten, qu'elle n'avait pas vu tout de suite, adossé les bras croisés à un mur de la pièce. Elle tressaillit un peu et se tourna vers sa mère.

Bulma tenait un verre de vin et regardait sa fille avec une colère contenue. Bra ne trouvait rien à dire, et elle savait qu'elle n'était pas en position d'attaquer. Trunks arriva derrière elle et resta en retrait, laissant sa sœur seule face à leur mère.

- Je ne pourrais jamais te reprocher de ne pas épouser un homme que tu n'aimes pas suffisamment ma fille, commença Bulma avec retenue.

Elle se tut et but une gorgée de vin, comme pour le plaisir de laisser Bra dans l'angoisse de la suite de son discours.

- Mais tes caprices infantiles me fatiguent ! finit-elle en hurlant.

Bra soutint son regard avec un faible cillement.

- Quel bazar tu as mis dans cette maison ! Quelle organisation pour ce mariage insensé ! Et quelle humiliation pour ce garçon ! Peux-tu une fois dans ta vie, réfléchir à ce que tu fais ? Tu as vingt ans ! Ne t'ai-je pas demandé un million de fois s'il n'était pas plus sage d'attendre pour se marier ? NE TE L'AI-JE PAS DEMANDE ? reprit Bulma, sur un ton accusateur.

- Tu me l'as demandé, admit Bra d'une voix blanche.

Bulma leva la main pour l'interrompre et lui signifier qu'elle ne voulait rien entendre. Sa fille crut qu'elle allait poursuivre sa diatribe mais elle se contenta de reprendre une gorgée de vin.

- Bulma, elle est si jeune. Ce sont des erreurs… parfois à vingt ans… risqua alors Chichi.

Gohan et Videl avaient baissé les yeux, visiblement mal à l'aise d'être à cet endroit-là, à ce moment-là.

- Chichi, je connais ma fille, expliqua Bulma, je la connais, et ce n'est pas une erreur, c'est un caprice ! La belle robe, le beau fiancé, les belles fleurs. Et à la dernière minute ! Oups ? Il s'agit de « genre » passer ma vie avec celui-là ? Au secours ! Elle est à peu près aussi inconséquente que son père quand elle veut quelque chose !

Bra se raidit quand elle entendit ce discours. Sa fierté se rebella. Tout cela lui parut faux. Elle avait vraiment aimé sa relation avec Damon. Elle avait été sincère quand elle avait accepté sa demande en mariage. Et puis… Les évènements s'étaient précipités mais elle avait su ce matin au réveil que c'était une connerie. Le calcul que sa mère lui prêtait la révoltait.

- Je ne suis pas comme ça ! C'est l'idée que tu te fais de ta fille ? C'est vraiment ça ? J'aurais dû… J'aurais dû dire oui, pour que tout le monde soit content et que la journée ne soit pas perdue ? C'est ça ? s'insurgea Bra avec violence, sortant subitement de stoïcisme.

- Tu aurais dû REFLECHIR pour que personne ne souffre. Tu as pensé à ce garçon ? Bra, quand as-tu pensé à ce garçon ? A quel moment as-tu pensé à lui comme à un compagnon pour ta vie entière ? Ce matin entre six et sept, c'est ça ?

Bulma reposa vivement son verre sur la table et quitta la pièce. Bra se retrouva seule, embarrassée face à la famille Son. Chichi affichait un air compatissant qui peinait à la réchauffer. Gohan et Videl n'osaient toujours pas la regarder. Goten était trop loin pour qu'elle capte réellement son expression.

A cet instant Pan entra timidement avec un plateau de cafés et de thés qu'elle ramenait de la cuisine. Trunks, qui était derrière sa sœur, posa sa main sur son épaule « Ca lui passera » chuchota t-il à son oreille. Bra acquiesça et sortit à son tour.

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