Résumé : Rêve et réalité sont-ils si opposés ? Ne peuvent-ils pas se rejoindre à un moment ou un autre ?
Draco Malfoy rêve. Il rêve de soleil, de vitesse, de Quidditch et de magie. Et c'est pour cela qu'on l'a interné dans l'asile de Westfield. Ses deux amis, Tate et Violet, l'écoutent jour après jour leur raconter ses histoires surnaturels sur une école nommée Poudlard.
Mais si on tentait de guérir Draco à propos de quelque chose de réel ? Et si Draco, Violet et Tate fuyaient et cherchaient à rejoindre cet univers magique. Et si tout cela les conduisait à faire de grandes découvertes.
Disclaimer : l'univers d'Harry Potter appartient à la talentueuse et formidable J.K Rowling. Les personnages de Tate et Violet m'appartiennent ( j'ai juste reprit leurs prénoms de American Horror Story)
Playlist
01. The Quidditch Match – John Williams. 02. Flickers – Son Lux. 03. Black Lullabies -Black Lullabies. 04. Dominique – Sœur Sourire. 05. Moon On My Mind - Frankie Rose
L'Ennemi de l'Intérieur
Chapitre 1
Bienvenue à Westfield
Le souffle chaud qui met du baume au cœur. Les drapeaux colorés qui bougent au gré du vent. Les exclamations encourageantes de la foule. Cet apaisement quand on voit tout le monde sourire ou rigoler autour de soi mais aussi de sentir que tu es dans le même état d'hébétude. Quoi de plus magnifique ? C'était agréable, c'était paisible.
Sentir le vent s'infiltrer partout et tirer les traits alors que l'on prend de la vitesse et que l'on s'élève vers le ciel. Un ciel bleu. Laisser chaque rayon de soleil imprégner chaque pore de sa peau.
Être finalement bousculé par un membre de l'équipe adverse et revenir au jeu. Sentir le balai volant entre ses cuisses, pas la chose la plus agréable au monde.
Draco leva les yeux et vit Potter faisant des allés et retour, cherchant le vif d'or, les yeux plissés à cause du soleil. Le blond fit un tour du terrain, examinant chaque parcelle. Le moment agréable était passé, c'était le tour de la compétition à présent. Fini de se laisser bercer, il devait agir.
Un scintillement le fit réagir au quart de tour et il fonça vers sa nouvelle cible. Potter aussi l'avait remarqué. Ils étaient face à face, le vif d'or se trouvant entre eux deux. Draco sentait son cœur battre la chamade dans la poitrine. Il revivait grâce à l'adrénaline. Il tendit le bras, accéléra encore.
Le vif d'or bougea alors et prit un peu plus son envol. Ni Draco ni Potter n'eurent le temps de réagir et de changer de trajectoire. Ils foncèrent l'un dans l'autre et commencèrent à chuter.
Draco essayait d'agiter les bras et de se rattacher à son balai mais la seule chose qui était a porté de mains était la poitrine de Potter. La sensation de chute n'était pas agréable. Il avait cette impression que chacun de ses organes faisaient du yo-yo dans son corps.
La chute dura longtemps. Trop longtemps. L'atterrissage ne venait pas. Draco, qui ne se souvenait pas avoir fermé les yeux les rouvrit et constata qu'il n'était pas en train de tomber et qu'il se trouvait encore moins sur un terrain de Quidditch.
Les battements de son cœur étaient toujours trop rapides. Il se sentait poisseux et sale. La pièce dans laquelle il se trouvait était assez petite. Il n'y avait qu'un lit dans lequel il était allongé. Les quatre murs qui l'entouraient était tellement crasseux qu' il n'osait pas s'en approcher.
Draco écarta la couverture marron et en laine qui le recouvrait et posa ses pieds au sol. Il se gratta le bras un instant puis bailla à s'en faire détacher la mâchoire. Il entendit un craquement et la porte s'ouvrit, laissant entrer un grand homme en uniforme d'infirmier. Il s'approcha du jeune homme pour l'examiner.
Le blond ne faisait même plus attention aux différents infirmiers qui venaient le voir chaque jour. C'était tous les mêmes pour lui. Ils étaient juste là pour l'attacher, le surveiller et veiller à ce qu'il prenne ses médicaments.
- T'as encore pissé dans ton slip Malfoy, grogna t-il. Lève-toi.
Draco obéit. Il n'aimait pas qu'on le voit dans cet était mais il n'avait pas vraiment le choix. Son Marcel crasseux lui retombait sur les cuisses mais on pouvait voir son slip, qui était blanc au début, tout poisseux de sa propre urine. Son matelas était d'ailleurs dans le même état. Il se demanda comment il avait fait pour ne pas le remarquer.
L'infirmier le tira vers l'extérieur de la chambre. Le sol du couloir était glacé sous les pieds nus de Draco. Le grésillement des néons était devenu une habitude pour tous les patients de l'asile de Westfield. Ils ne s'en formalisaient même plus et n'y faisaient plus attention. L'homme lia les mains de Draco et lui fit traverser le long couloir sans fenêtre qui reliait de nombreuses cellules entre elles.
Draco regarda l'homme détacher les clés de sa ceinture et ouvrir la porte blindée. De l'autre coté se trouvait la salle de bain commune. L'infirmier détacha le jeune homme blond puis se décala vers un recoin de la pièce tandis que Draco enlevé lentement son Marcel et son slip sale, les mains tremblantes. Ici, il ne fallait surtout pas être pudique. Son corps était squelettique et extrêmement pale. Il n'avait pas vu le soleil depuis une éternité et ne mangeait jamais à sa faim.
Il s'avança vers le cabinet de douche. Pas de porte bien sûr, ils étaient tout le temps surveillés. Il actionna la douche et un fin filet d'eau froide dégoulina du tuyau. Draco sentit son corps se rétracter et ses poils se dresser. Il lui fallait toujours un temps d'adaptation avant d'apprécier de prendre une douche. Il prit en main le savon qui se trouvait au sol et commença à le passer sur tout son corps. Il frotta fort, jusqu'à ce que sa peau devienne rouge pour enlever toute la crasse qui le maculait.
Draco sortit de la cabine, nu comme un vers, et attendit que l'infirmier lui passe une serviette. Il s'approcha ensuite du lavabo, ses cheveux blonds presque blancs encore dégoulinants d'eau. Le miroir face à lui le déstabilisait. Il n'avait plus rien du garçon arrogant et snob qui était arrivé dans l'asile il y a un an. Il avait dépéri, jour après jour. Ses yeux gris étaient vides à présent, entourés par de grosses cernes violettes, ses pommettes étaient creuses, et son teint livide. Il ressemblait à un cadavre ambulant. Il n'y avait plus aucune vie dans ses mouvements. Rien que le fait de mettre du dentifrice sur sa brosse à dent était devenu douloureux pour lui. La vie l'avait quitté. Enfin, elle l'avait quitté pendant la journée. La nuit, tout était différent. Il se sentait vivant et libre, dynamique et fort.
- Bouge ton cul Malfoy, on n'a pas toute la journée, grommela l'infirmier.
A une époque, Draco aurait répliqué, trouvé un sarcasme ou lui aurait répondu par une pic acide et bien dosée. Mais maintenant il n'en avait plus la force. Il recracha le dentifrice et prit une gorgée d'eau. L'infirmier lui lança des vêtements blancs et il s'habilla rapidement. L'homme l'attacha de nouveau et le guida jusque dans la salle commune où d'autres patients étaient déjà installés. Une musique d'ambiance ridicule et lassante tournait en boucle et rendait dingues ceux qui ne l'étaient pas déjà.
Draco se tourna vers l'infirmier qui le détacha et lui tendit un gobelet remplit de plusieurs pilules de couleurs différentes. Le blond les avala d'une traite puis ouvrit la bouche pour que l'infirmier vérifie qu'il avait bien tout avalé. Il hocha la tête et le laissa s'éloigner.
Ses deux amis l'attendaient de l'autre coté de la salle commune, jouant aux échecs. Le garçon se nommait Tate. Ici pas de nom de famille, tout le monde s'en foutait. Il était blond, rien à avoir avec les cheveux presque blancs de Draco, et avait tout le temps les cheveux en bataille. Tate était l'un des rares à ne pas avoir perdu de poids depuis qu'il était arrivé dans l'asile de Westfield, c'est-à-dire deux ans plus tôt. Il avait à peu près vingt-deux ans, comme Draco. Il avait été le premier à l'accueillir dès son arrivé et lui avait montré tout ce qu'il ne fallait surtout pas faire pour se mettre les gardes et les autres pensionnaires à dos. Par exemple, recracher les cachets ou éteindre cet incessant fond sonore horrible qu'était Dominique de Sœur Sourire.
La jeune fille qui se trouvait face à lui, et qui cherchait certainement à déplacer un pion de sa partie d'échec par la force mentale, était Violet. Elle avait le même âge que les deux garçons mais faisait beaucoup moins. On aurait plutôt dit une lycéenne. Elle avait de longs cheveux châtains qui dégradait vers le brun et qui lui tombait au milieu du dos. Violet avec de grands yeux chocolat cernés eux aussi de cernes sombres. Elle était assez fine et petite. Quand elle parlait, Draco avait toujours l'impression qu'elle était sous acide. Violet était néanmoins sa plus proche amie et il ne l'expliquait pas vraiment.
Draco s'installa auprès d'eux et les regarda terminer leur partie plus que particulière étant donné que Violet refusait absolument de déplacer ses pions avec ses mains et que Tate déplaçait les pions blancs et noirs. Ce n'était donc pas vraiment une partie d'échec mais plutôt un passe-temps qui leur permettait d'oublier que dans quelques heures, ils seraient de nouveau seuls dans leurs cellules. Draco avait toujours le sourire aux lèvres quand il les regardait jouer.
- J'ai rêvé d'échec une nuit. Mais les pièces se déplaçaient seul sur le plateau selon ce que le joueur demandait. Et elles frappaient et détruisaient leurs adversaires, annonça Draco.
- Cavalier en E3, s'exclama Violet, les yeux plissés.
Voyant que ça ne fonctionnait pas, elle commença à crier ses ordres et attira l'attention d'un infirmier qui l'emmena vers une cellule d'isolement pour qu'elle se calme. Les crises étaient habituelles chez Violet mais il était difficile de s'y faire. Le seul qui ne le remarquait pas vraiment était Tate. Le jeune homme était souvent plongé dans son monde depuis quelques temps. Il était indifférent à tout et restait concentré sur une seule chose pendant l'après-midi. Pour preuve, cet après-midi là, il continua à jouer seul aux échecs, faisant des pauses quand ce n'était pas à lui de jouer et même s'il n'avait plus d'adversaire. Et Draco le regardait et replongeait dans ses rêveries.
Il se voyait, marchant dans un couloir éclairé par des torches accrochés le longs des murs. Il y avait de grands et de petits tableaux un peu partout et leurs propriétaires bougeaient et parlaient entre eux. Le plus étonnant était que cela ne le choquait pas. C'était habituel, banal. Il tourna à droite et se retrouva dans les toilettes des filles. Ses mains tremblaient et il sentait sa poitrine tressautait alors qu'il était prit de sanglot. Les larmes coulaient le long de ses joues, il pouvait le voir dans le miroir qui se trouvait face à lui. Il était en train de craquer. Une forme fantomatique se posa près de lui et tenta de le rassurer à l'aide de parole douce mais Draco était paniqué. Il ne savait plus quoi faire pour accomplir sa mission. Il était perdu et avait besoin d'aide.
La jeune fantôme au cheveux bruns et aux grandes lunettes nommée Mimi Geignarde s'éloigna et fonça vers le toilette où elle était morte en éclaboussant tout autour d'elle quand elle entendit des bruits de pas. Draco s'aspergea le visage d'eau pour cacher ses larmes et attendit que la personne qui se trouvait dans le couloir parte. Mais ce ne fut pas le cas. Quand Draco releva la tête, il ne vit pas que son reflet dans le miroir. Il y avait aussi celui de Potter. La panique survint et son premier réflexe fut de sortir sa baguette et de lancer un sort. Potter renchérit et bientôt des morceaux de bois, de tuyaux, de robinets et de cuvettes explosèrent dans tous les sens. Draco enchaîna Bouclier sur Bouclier pour se protéger des débris mais ne vit pas la lumière violette lui arriver en pleine poitrine. La douleur inonda tout son corps et il se sentit vaciller.
- Malfoy, tu as de la visite, s'exclama un infirmier depuis l'autre bout de la salle.
Draco revint alors au présent et constata que rien de tout cela ne s'était déroulé. Il était toujours dans la salle commune de l'asile et Tate jouait toujours aux échecs tout seul. Son cœur battait toujours la chamade. Ce rêve lui avait tellement semblé réel. Il avait toujours énormément de mal à en sortir et à revenir à la réalité.
- Malfoy ! cria l'infirmier avec impatience.
Le blond se leva et se dirigea vers l'infirmier qui lui remit les chaînes autour de ses poignets.
- Qui est-ce ? demanda Draco, étonné de recevoir de la visite.
Ses parents étaient morts dans un accident de voiture et il n'avait aucun ami. Personne ne lui avait jamais rendu visite auparavant.
- Une certaine Hermione Granger, répondit l'infirmier en regardant son calepin.
