Aujourd'hui, 20 ans après la guerre qui a définitivement secoué le monde des sorciers, Poudlard est toujours debout. Malheureusement, le vieux château, refuge de tant de gens et foyer de tant d'autres, n'est pas indemne.

La guerre l'a secoué, plus que tout, la guerre a détruit son âme, son cœur.

Qui, fissuré, pleure la perte de tant d'élèves, précieux, peu importe leur rang ou leur puissance.

Mais, plus que tout, la perte de cette petite fille.

Dieu merci, de tous ces étudiants morts durant l'horrible guerre, elle est la seule à avoir subi un destin aussi horrible.

Dans une petite salle où tout le monde peut se rendre, et où les noms des sorciers tombés au court des combats ou par hasard sont gravés dans le marbre afin de ne pas sombrer dans l'oubli, se trouve un grand portrait, un portrait Moldu, d'une toute jeune fille, au sourire immobile et radieux. C'est par choix que ce tableau ne bouge pas.

Devant, se trouve une colonne sur laquelle est posé une Pensine. Les souvenirs qui se meuvent dedans sont si noirs…

Il n'y a qu'à partir de la septième année que l'on peut y accéder, et les potions de vieillissement sont inutiles pour franchir la démarcation magique lancée là.

Elle est là, pour nous rappeler l'horreur qu'a provoquée Voldemort. Pour ne pas sortir de l'école en pensant que le monde est rose. Pour ne pas oublier que des monstres peuvent à tout moment décider de forcer les autres à partager leurs convictions. Pour ne pas oublier de les reconnaître comme tels à temps, avant que d'autres ne subissent le même sort.

Ce n'est qu'une victime de guerre, presque comme les autres.

Et son sourire immortel, si lumineux, mais aussi immobile que la mort, amène ceux qui s'en souviennent à pleurer son souvenir.

Ce n'était qu'une élève. Ni plus ni moins importante qu'une autre.

Mais pour certains, elle était tout, tout un monde, toute une vie, une déesse, une fée bienveillante qui leur a été enlevée.

Jamais rien ne pourra gommer l'atrocité de ce qu'ils en ont fait.