La nuit avait peu à peu obscurcit la forêt de VertBois le Grand. Seule la lumière de la pleine lune éclairait les chemins broussailleux. Solitaire, dans sa chambre, un verre de vin rouge à la main, le roi de cette forêt semblait plongé dans ses pensées. Cela faisait bientôt milles années que la merveilleuse femme de Thranduil avait rejoint les cavernes de Mandos en mettant au monde leur unique fils, et héritier, Legolas. Elle avait tout juste eut le temps de le prendre dans ses bras, d'embrasser une dernière fois son mari, et elle rendit l'âme en un sourire apaisant. Thranduil eut beaucoup de mal a s'en remettre. Il avait pleuré de tout son saoul, pour finalement regarder le petit garçon qu'il n'avait qu'entre-aperçut dans les bras de sa mère. Ce fut ce qui remit le roi sur pieds. Son fils ressemblait trait pour trait à sa mère. Même nez aquilin, même cheveux d'or, même grands yeux bleus… Il est devenu la fierté de son père. Sa petite feuille d'or…
Mais ce soir-la, Thranduil se sentait désespérément seul. Son fils dormait depuis longtemps dans une chambre non loin de la sienne. Il sursauta presque en entendant le bruit d'une goutte d'eau, et fut surpris en remarquant que c'était une de ses larmes silencieuses qui était tombée dans son verre de vin. Il porta la main à sa joue. Fermant les yeux, il soupira. La solitude ne s'était jamais autant ressentie… Thranduil avait besoin de sa moitié, maintenant. Il avait besoin de la serrer dans ses bras, d'enfouir son nez dans sa si douce chevelure et d'entende sa douce voix. Seulement, à part sa propre mort, rien ne pourrait les réunir. Cependant, une évidence vint le frapper. Il n'avait peut-être pas son épouse auprès de lui, mais il avait son fils, sa petite feuille, si précieuse à ses yeux. Lentement, il se leva, et traversa le couloir pour entrer ans bruit dans la chambre de Legolas.
Ce dernier était roulé en boule, tel un chaton, dans son grand lit, les couvertures ne le recouvrant qu'a moitié. Thranduil s'assit doucement à côté de lui, souriant tendrement, nostalgique. Comme s'il avait senti son père, Legolas se retourna vers lui, sans se réveiller. Le roi senti à nouveau des larmes dégringoler sur ses joues pâles. Le prince se réveilla alors, et regarda son pauvre père pleurer en silence. Ce dernier, les yeux fermes, tentait de reprendre contenance. Il fut surpris de sentir deux petits bras lui entourer la nuque. Legolas, a qui on donnerait dix ans en âge humain, avait évidemment compris que son père n'allait pas bien.
- Pourquoi êtes-vous si triste, ada ? demanda-t-il doucement.
Thranduil le considéra un instant.
- Est-ce de ma faute ? s'inquiéta l'enfant en regardant son père dans les yeux.
- Non, bien sur que non, ion-nin... Tu n'y es pour rien… Je pense seulement a…
Il s'interrompit, pensant que son petit n'avait pas à endurer son deuil en plus du sien. Cependant…
- A Nana… termina l'enfant.
Son père lui sourit tendrement.
- Oui, a Nana… Mais quand tu es avec moi, ça va beaucoup mieux…
Legolas sourit aussi à son père, heureux de lui apporter un quelconque réconfort. Il se rendormit la, dans les bras de son père apaisé, comme pour tous les prochains chagrins de Thranduil, roi de VertBois le Grand.
Voici donc ma toute première fiction ! J'espère qu'elle vous a plut !
