Cette histoire ainsi que d'autres courtes histoires pas encore publiées fait partie d'une série de flashbacks racontant comment je vois l'enfance des personnages. Les évènements marquants qui en ont fait ce qu'ils sont. Ils ont l'avantage d'être communs à toutes mes histoires bien qu'ils puissent se lire indépendamment.
Disclaimer : Rien ne m'appartient, je joue simplement avec les personnages et le merveilleux univers de J.K. Rowling
Tu es ma seule faiblesse !
Drago Malefoy était dans le réfectoire en train de prendre son petit déjeuner. Assis à côté de lui, il y avait ceux qu'il disait être ses amis. Blaise, une grande gueule et un séducteur, toujours prêt à l'épauler. Théodore, qui aurait certainement eu sa place chez les Serdaigles s'il ne préférait pas utiliser ses dons de fin psychologue à des fins calomnieuses et à des tours de son invention. Enfin, il y avait Pansy, toujours accroché à son bras, à lui donner des surnoms ridicules. Pansy, que tout le monde prenait pour une idiote, mais à qui tout le monde foutait la paix ! Personne n'attendait rien d'elle et sous couvert de sa bêtise elle faisait ou disait tout ce qu'elle voulait.
En face de lui, il y avait la table des Gryffondor. Et, attablés à celle-ci, ses ennemis « le trio d'or » comme certains se plaisaient à les appeler. Il les détestait ! Toujours là les uns pour les autres ! Dégoulinants de mièvrerie et de bons sentiments ! Ce matin-là, le plus insoutenable était les regards en coin que lançait cette sang-de-bourbe à cet imbécile de Weasmoche. Elle était vraiment pitoyable ! Et si elle se croyait discrète, elle avait tout faux ! À part le rouquin, personne dans l'école ne devait ignorer qu'elle était amoureuse de lui. Ce qu'elle pouvait être pathétique ! Le balafré l'était tout autant ! ça faisait des mois maintenant qu'il sortait avec la sœur de l'autre et qu'ils semblaient filer le parfait amour, se tenant la main dans les couloirs. C'en était écœurant.
S'il arrivait à Drago d'embrasser ou de coucher avec une fille, il ne tomberait jamais pour autant dans les filets d'une fille, quelle qu'elle soit. L'« amour », il savait ce que c'était ! Trahison, souffrance, et faiblesse !
Pour son anniversaire, Narcissa avait offert à Drago un magnifique chaton noir qu'il avait nommé Noiro. Ce n'était pas très original, mais il n'avait que 8 ans et il trouvait que ça lui allait bien. Noiro, était de tous ces jeux ! Il adorait le câliner et contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il ne passait pas son temps à le torturer même s'il n'était pas toujours extrêmement doux avec lui. Cependant, il aimait son chat et celui-ci le lui rendait bien. Drago, n'avait que très peu d'occasions de côtoyer d'autres enfants de son âge aussi, Noiro était son seul vrai ami.
Quelques mois plus tard, Narcissa vint le voir alors qu'il jouait dans sa chambre. Ce jour-là, elle portait une magnifique robe en soie verte qui bruissait à chacun de ses pas. Elle s'assit avec élégance dans un des fauteuils près de la fenêtre et les regarda jouer un moment.
- Drago, mon cher enfant, vient près de moi.
Drago obéit sans rechigner. Il était heureux qu'elle vienne le voir, car sa présence auprès de lui se faisait de plus en plus rare. Il commençait à savoir lire. Elle n'avait donc plus à lui lire de contes, il pouvait très bien se débrouiller tout seul. Il était grand maintenant !
Il s'assit à ces pieds profitant de son doux parfum boisé et la regarda plein de tendresse. Elle caressa doucement ces cheveux dorés.
- Drago, sais-tu ce que c'est que l'amour ?
Drago, déconcerté par cette question ne sut trop quoi répondre. Hésitant, il tenta tout de même de répondre à sa mère.
- L'amour c'est quand on tient très fort à une personne. C'est ce que ressentent les mères pour leur fils ou leur mari. C'est ce que recentrent les enfants pour leurs parents.
Elle ne semblait pas satisfaite de sa réponse et l'encouragea à continuer.
- Que récent tu quand tu penses à moi Drago ? Explique-moi !
- Je vous aime mère !
Une fois de plus, elle était déçue par la réponse.
- Et que ressens-tu pour Noiro ?
- Je l'aime lui aussi, mais ce n'est pas la même chose. C'est mon ami. J'ai confiance en lui. Il est toujours là quand j'ai envie de jouer ou de lui faire des câlins. Et quand je suis triste, il me console.
Le regard de Narcissa se durcit et il s'en voulut d'avoir répondu sans réfléchir. Il avait peut-être vexé sa mère en sachant plus facilement expliquer pourquoi il aimait Noiro.
- Maintenant Drago, sais-tu ce que c'est d'être un Malefoy?
La question lui parut plus simple. Il lui suffisait de répéter ce que son père lui avait inlassablement appris.
- Les Malefoy sont des sangs purs. Ils sont de grands sorciers qui sont eux même fils ou filles d'autres grands sorciers. Il faut être fier de notre nom, car c'est un nom redouté et respecté.
- Bien Drago ! Alors penses-tu que les Malefoy aient le droit de se montrer faibles ?
- Non, Mère ! Un Malefoy doit toujours être fort et n'avoir aucune faiblesse, car s'il en avait ses ennemis s'en serviraient contre lui.
Un sourire apparu sur son visage. Il connaissait bien sa leçon et ne risquait pas par ses réponses de décevoir sa mère.
- Alors dit moi Drago qu'est-ce que l'amour ?
Son sourire s'évanouit. Encore cette question à nouveau. Il ne savait plus quoi répondre. Il avait peur de la décevoir. Sa lèvre inférieure se mit à trembler légèrement.
- Mon cher ange, moi je vais te dire ce que c'est l'amour ! l'amour n'est que trahison, souffrance et faiblesse !
Elle se leva alors, prit sa baguette et jeta un dernier regard vers son innocence.
- Avada Cadavra !
Dans un ultime cri de souffrance, la vie de Noiro s'éteignit brusquement en même temps que le cœur de Drago.
Comment avait-elle pu lui faire ça ? Il l'aimait ! Comment pouvait-elle le faire souffrir de la sorte ?!
Il s'était précipité vers le corps sans vie de son meilleur ami et le pressait aussi fort qu'il pouvait contre son cœur. On avait eu beau lui répéter maintes et maintes fois qu'un Malefoy ne pleurait pas, il avait beau fermer très fort ses yeux, il ne parvenait pas pour autant à retenir les larmes silencieuses qui coulaient lentement sur ses joues.
Au bout d'un moment, sentant que sa mère le regardait, il ouvrit enfin les yeux.
Un elfe de maison vint lui prendre Noiro des bras.
Elle eut un dernier regard pour lui plein de compassion.
- Je t'aime mon fils ! C'est pour toi que j'ai fait ça ! Pour te protéger ! Tu es ma seule faiblesse.
Puis elle se retourna et s'éloigna lentement d'une démarche altière et il n'entendit bientôt plus que le bruissement de sa robe qui s'éloignait, le laissant seul et inconsolable. Noiro n'était plus là pour étouffer le bruit de ses pleurs dans sa fourrure soyeuse.
Il avait compris ce que c'était de s'attacher et de perdre ce qui était le plus cher à son cœur. Il avait fait l'amère expérience de l'amour et se promit de ne plus jamais s'y laisser prendre. Jamais plus il n'accorderait sa confiance ! Jamais plus il n'aimerait ! Jamais plus il ne souffrirait ! Jamais plus il ne se montrerait faible !
