Salut tout le monde! Un petit OS qui m'est un jour venu à l'esprit et que je trouve intéressant puisqu'il parle du personnage de Pétunia! Bonne lecture! :)
« Pardonne-moi petite sœur»
Une femme blonde, les traits tirés, quelques rides autour des yeux, avançait d'une démarche nerveuse et incertaine le long de la rue principale d'un petit village. Ses yeux étaient en perpétuel mouvement alors qu'elle regardait, autour d'elle, les maisons et les passants qui lui étaient inconnus. Elle se tourna vers la femme qui l'accompagnait et l'interrogea du regard pour avoir la confirmation qu'elle avançait dans la bonne direction. La sorcière brune répondit d'un hochement de tête. Quand elle arriva sur la place du village, la femme s'arrêta brusquement, les yeux fixés sur le monument qui y trônait. Après être passé rapidement sur les statues de l'homme et de l'enfant, ses yeux s'arrêtèrent sur celle de la femme et se remplirent de larmes à la vue de ce visage familier éclairé par de magnifiques yeux qu'elle savait de couleur émeraude. Dans le visage et la posture, elle reconnu un peu de sa mère et un peu d'elle-même. Mais le fait de revoir soudain ces traits lui serrait le cœur car elle savait que c'était de sa faute si elle ne les avait pas revus depuis aussi longtemps et elle s'en blâmait entièrement, elle avouait sa responsabilité dans la rupture avec sa sœur.
Jamais elle n'avait avoué à cette sœur qu'elle chérissait tant, étant enfant la raison derrière leur séparation. C'était dans ce but qu'elle était venue dans ce village en ce jour. Pour se libérer enfin de ce poids qui pesait sur son cœur, depuis ce qu'il lui semblait être une éternité. Lorsque ses yeux eurent regardé en détails la statue de sa sœur, ils se portèrent sur le clocher de l'église qu'elle voyait non loin de là. C'était là sa destination, ou plutôt, le cimetière l'était. Sans jamais détourner ses yeux de sa destination, par peur de perdre son bref élan de courage, ses pieds se mirent en mouvement. Elle étendait derrière elle les discrets bruits faits par la sorcière qui l'accompagnait mais elle ne se retourna pas. Elle savait ce qu'elle avait à faire.
Le petit portillon grinça lorsqu'elle le poussa pour accéder au cimetière qui se trouvait derrière l'église. C'est à ce moment qu'elle entendit les pas derrière elle s'arrêter et elle se sentit reconnaissante pour l'intimité qu'elle lui laissait.
Un peu nerveuse, elle avança lentement entre les tombes lisant les noms.
Enfin, dix minutes plus tard, une tombe de marbre blanc attira son regard. « Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort » disait l'inscription dorée. Lorsqu'elle releva le regard, ses yeux s'embuèrent à la vue du nom de sa sœur :
Lily Potter
30 janvier 1960-31 octobre 1981
-Salut Lily, croassa-t-elle, la gorge serrée. Tu dois te demander ce que je fais là…Je crois que je me pose moi-même un peu la question. On s'est à peine parlé depuis que tu es partie dans ton école…si tu savais combien j'en suis désolée !
Une larme solitaire coula le long de sa joue.
-Je t'en voulais de partir là-bas chaque année, de m'abandonner seule à la maison avec maman pendant que toi, tu apprenais des tas de choses. J'avais peur que tu t'éloignes de nous parce que tu appartenais à un autre monde. Et finalement, tu ne t'es pas éloignée, c'est moi qui t'es repoussée parce que j'étais incapable de t'avouer combien j'étais profondément jalouse de toi et de tes pouvoirs magiques. Je l'ai caché derrière des paroles blessantes mais tu aurais pu le deviner suite à la lettre que j'avais envoyée à ton directeur pour le supplier de m'accepter avec toi.
Depuis toute petite, tu avais été ma meilleure amie, on, jouait ensembles, on se confiait tout jusqu'au jour où tu as rencontré ce Rogue qui t'a appris que tu étais une sorcière. J'étais jalouse de cette amitié qui ne m'incluait pas. J'étais jalouse de ces capacités qui te rendaient encore plus exceptionnelle que tu ne l'étais déjà. Je pensais que tu allais prendre tout l'amour de maman en plus de son admiration. J'avais peur d'être rejetée, de me retrouver seule…Comprends tu ?
J'étais perdue, complètement perdue dans ma jalousie qui commençait à se transformer en haine. Et puis…et puis j'ai rencontré Vernon et, à nouveau, j'ai eu l'attention entière et exclusive de quelqu'un. J'ai cru qu'il pourrait te remplacer et toute mon affection pour toi, j'allais pouvoir la reporter sur lui. Comme je me trompais…Je ne dis pas que je n'aime pas Vernon. Je l'ai aimé et je l'aime toujours. Mais un mari ne peut remplacer une sœur. J'aurais tellement rêvé pouvoir continuer à tout te raconter, comme autrefois, pouvoir te parler de mes premiers amours, de mon premier baiser, de mes inquiétudes et de mes peurs. Mais je me heurtais à cette barrière de haine que j'avais moi-même dressée et que j'étais incapable, dans ma jalousie, de briser.
Comme je te l'ai dit, j'ai tout reporté sur Vernon et quand je lui ai confié ton secret, j'ai été plus que ravie de découvrir qu'il soutenait l'avis que je m'étais forgé : tu étais un monstre avec qui il nous fallait avoir le moins de contacts possibles.
Si tu savais ce que j'ai honte parce que je me suis laissée influencer par ma jalousie et qu'ainsi je me suis privée de l'une des plus belles choses qu'on peut avoir sur cette terre : l'amour d'une sœur. Mais à cette époque, je ne voulais pas ma l'avouer, j'étais trop fière pour cela, bien trop fière. J'ai épousé Vernon et je ne t'ai presque plus revu, même pas lors de ton mariage où Vernon m'avait dissuadé d'aller à cause de tous ces « anormaux » que l'on aurait à y côtoyer.
Une fois de plus, je l'ai écouté sans protester, me coupant ainsi encore davantage du seul membre de ma famille de sang qu'il me restait sur cette terre.
Ce jour-là, celui de ton mariage, seule chez moi, je me suis remémorée nos rêves de petites filles, pleins de belles robes blanches, de fleurs, de rires et où j'étais ta demoiselle d'honneur et toi la mienne. Ces rêves ne se sont jamais réalisés et c'set uniquement de ma faute, je le sais. Tu n'as pas demandé à être une sorcière, c'était ce que tu étais et tu ne pouvais rien y faire. Je m'imaginais que là-bas, dans ton château, tu ne pensais jamais à moi mais Hestia m'a détrompée. Elle m'a racontée qu'elle t'avait consolée lors de ta deuxième année, alors que tu pleurais après avoir reçu une autre de mes lettres blessantes. Je ne pensais pas que j'aurais pu me sentir plus mal que le jour où elle m'a confié ça. J'étais dégoutée envers moi-même, honteuse d'avoir fait souffrir ma petite sœur alors que mon rôle était de la protéger. Je sais que c'est tard Lily mais je m'excuse pour toutes ces lettres, toutes ces insultes, toutes ces méchancetés que je t'ai fait endurer. Je m'excuse pour avoir laissé ma jalousie se dresser entre nous. Je regrette petite sœur, plus que tu ne peux imaginer. Je regrette tant d'avoir perdu ta complicité, ton amitié, ton amour…
Je suis aussi venue m'excuser ici aujourd'hui pour ce que j'ai fait à Harry. J'aurais pu l'aimer et le choyer comme la tante que je suis. Au lieu de cela, j'ai laissé une fois de plus mes sentiments décider pour moi…
C'était ton fils et à l'époque, je voulais toujours te détester. Mais je crois aussi, qu'au fond de moi, je lui en voulais parce qu'il était en vie, et toi non et surtout parce que tu avais sacrifié ta vie pour sauver la sienne ! Au lieu de donner à mon neveu une maison accueillante, je lui ai tout juste donné un toit sous lequel vivre. Je ne me suis jamais dressée pour le défendre, je l'ai laissé avoir une enfance malheureuse et j'espérais qu'il ne serait pas lui aussi un sorcier parce que cela n'aurait fait que raviver ma jalousie.
Mais je savais qu'il en serait un, James et toi en étiez, comment aurait-il pu être dépourvu de pouvoirs magiques ?
Il a donc reçu sa lettre et je l'ai vu partir, envieuse car il allait lui être donné de connaître ce même univers que tu avais découvert 10 ans auparavant.
Pendant sa scolarité, malgré les signes, j'ai refusé de voir les épreuves qu'il traversait, j'ai refusé de lui accorder la moindre compassion alors qu'intérieurement, je me sentais mollir. Si Vernon continuait à rejeter le monde de la magie sans faiblir, je ne pouvais en dire autant, surtout après avoir appris que le mage noir qui t'avais tué était de retour et cherchait à attenter à la vie de mon neveu, de ton unique enfant. Cette nuit-là, pour la première fois, j'ai défié l'autorité de mon mari pour garder Harry chez nous, pour le protéger comme il était de mon devoir. Mais ce petit acte ne peut excuser toutes mes autres fautes.
Puis, il nous a annoncé qu'il allait falloir nous cacher pour nous protéger, je ne lui ai même pas demandé s'il allait être protégé, s'il n'allait pas courir de risques…en bref, j'ai agit en égoïste et je ne me suis même pas préoccupée de la sécurité de mon neveu. Seul Dudley s'est inquiété pour lui.
Quand est venu le temps de lui dire au-revoir, je n'ai même pas su trouver les mots, je n'ai pas eu le courage de lui dire que malgré tout ce que je lui avais fait, je tenais à lui, que je l'aimais et que j'étais fière de lui… Au lieu de ça, j'ai fui comme la lâche que je suis.
Tout d'abord, la vie avec deux sorciers a été dure mais j'ai fini par m'habituer et j'ai commencé à leur poser des questions sur cette guerre et sur les épreuves qu'Harry avait et allait traverser. Ils étaient étonnés que je l'ignore et au fur et à mesure de leurs récits, je sentis l'horreur m'envahir et la honte monter en moi. L'horreur qu'un garçon si jeune ait traversé ces épreuves et la honte de ne pas l'avoir soutenu comme je l'aurais du.
C'est durant cette année que j'ai réfléchi et que je me suis aperçue pleinement de la stupidité de mes actions. J'ai décidé d'essayer de me racheter en commençant par venir ici pour m'excuser. J'en ferais aussi à Harry qui en mérite aussi beaucoup.
Alors voilà Lily, je suis désolée. Désolée d'avoir été une sœur indigne de ton amour, d'avoir laissé la jalousie détruire notre complicité, de ne pas avoir aimé ton fils comme je l'aurais du et de ne pas l'avoir soutenu.
Tu me manques petite sœur, tu me manques tellement. J'ai gâché nos dernières années ensembles, sans me douter que tu allais me quitter si vite. Je suis d'autant plus désolée quand je pense à la honte que j'ai du causer à maman à cause de cette réaction puérile.
Ton sourire me manque Lilou, ta gentillesse, ton rire, tes yeux, ton visage, tout. Je n'aurais jamais du me séparer de toi. Aujourd'hui, je suis venue pour m'excuser et pour te demander de m'accepter à nouveau comme la sœur que je n'aurais jamais du cesser d'être…comme ta sœur Pétunia.
J'espère que vous avez aimé!
Je tiens à dire que je sais que normalement Pétunia, étant Moldue, ne devrait pas pouvoir voir la statue de sa soeur. Je trouvais intéressant qu'elle puisse la voir, donc on va dire qu'Hestia a lancé un sort pour lui permettre de la voir.
N'hésitez surtout pas à me donner votre avis! Franchement, ça me fait toujours plaisir! Gros bisouuus! :)
