Un arrière goût de ramen
Madame Tegoshi collectionnait les timbres, donnait mille yens au même sans domicile fixe tous les jours et insistait pour que sa famille aille manger des ramens chaque Jeudi soir.
Cela n'aurait pas dû poser de problème à son fils Yuya qui adorait les nouilles japonaises – qui n'aimait pas ça de toute manière ? – si seulement sa mère n'avait pas choisi le seul restaurant où travaillait le garçon dont il était fou amoureux.
Ainsi, tous les jeudi à dix-neuf heures trente précises, ce pauvre Yuya pénétrait dans le restaurant, se faisait accueillir par l'énorme sourire à couper le souffle d'un certain Koyama Keiichiro, se faisait servir par celui-ci et devait faire semblant de ne pas le fixer à chaque fois qu'il passait près de sa table pour aller s'occuper d'un client et le frôlait au passage.
Cette semaine-là pourtant, alors que ses parents entamaient une longue discussion avec madame Koyama après leur dîner, Yuya se fit entraîner vers les cuisines par Keiichiro après que celui-ci lui ait fait un clin d'oeil et, sans comprendre comment les choses se déroulèrent, le plus jeune se retrouva à l'embrasser entre un réfrigérateur industriel et une marmite dont le contenu était en train de bouillir.
C'était loin de la manière dont Yuya avait imaginé son premier baiser et malgré le goût des ramens qu'il venait de manger toujours présent sur son palais et la chaleur étouffante des cuisines, il ne put que trouver ça parfait.
