Hidden World

Résumé : Sakura Maeda (Haruno), jeune fille solitaire, n'ayant aucun ami, personne sur qui compter excepté ses parents adoptif, cache un secret : c'est un loup-garou. Lorsque ses parents lui apprennent qu'ils vont déménager dans une autre ville, Konoha, elle se dit que ce sera juste un changement d'environnement et rien de plus. Quelle n'est pas son erreur...

Chapitre 1

Sakura

Cela fait actuellement trois heures que mes parents et moi sommes sur la route. Nous sommes en plein mois d'octobre, le vent souffle fort et l'odeur de l'automne est partout, envahissant mes narines. Cette odeur n'est pas désagréable, bien au contraire, elle est relaxante et purificatrice. Et le vent qui vient caresser ma peau, la lavant de tout les désagréments qui existent sur cette planète. Mes parents sont à l'avant de la voiture, souriant, content de commencer une nouvelle vie. Une nouvelle vie, hein ? Je trouvais cette pensée ridicule. Je ne voyais pas en quoi changer de ville, de maison, de travail et d'école pouvait changer une vie. Ce serait exactement pareil qu'avant, sauf que ça se passera dans un autre endroit. Mais bon, je laissais mes parents pensée cela. Ils ne méritaient pas que je leur impose ma morale. Ils ont été si bon avec moi alors que je n'étais même pas leur enfant biologique. Ils m'ont donné tout l'amour qui leur étaient possible de donner. Comment pourrai-je les engueuler pour vouloir me donner le meilleur ? Je savais qu'ils faisaient ça pour mon bien et je leur en étais reconnaissante. Mais malgré tout l'amour que je leur portais et la confiance que j'avais en eux, je leur cachais pourtant des choses. La plus grosse chose était que je n'étais pas totalement humaine, mais que j'étais un loup-garou. Je me suis transformé pour la première fois le jour de mon douzième anniversaires. Je me souviens encore de la douleur insupportable de mes os se cassant, étant broyés et de l'impression d'être sur le point d'exploser. Comment oublier une douleur aussi terrible ? Surtout quand elle a duré pendant des heures. Les transformations sont toujours douloureuses mais elles sont plus rapide, donc on peut dire que c'est une douleur soutenable. Je supposais que c'était un cadeau d'adieu de mes géniteurs avant de m'abandonner. La deuxième chose que je cachais à mes parents était que je sortais en douce en plein milieu de la nuit pour aller courir en pleine nature et laisser la bête qui était en moi se défouler un peu. Aussi, ne vous méprenez pas, je suis loin d'apprécier ma véritable nature, je la hais. Mais hélas, je n'ai pas d'autres choix que de vivre avec. La seule chose qui me rassurait, c'est que je n'étais pas la seule dans ce cas. Au cours de mes ballades nocturnes j'ai pu avoir le privilège de rencontrer d'autres loup-garous solitaires, tout comme moi, n'appartenant à aucune meute et n'ayant de lien avec personne. Je m'étais plutôt bien entendu avec eux, surtout dans la mesure où nous ne savions rien de ce qu'être un loup-garou impliquait. Nous n'avions aucunes règles. Nous étions des Oméga, des rejetés, des loup devant compter que sur eux-même. La troisième chose que je cachais à mes parents étaient que c'était moi qui allais voler de la nourriture dans la nuit à cause de mon estomac pas assez rassasié. Un autre inconvénient au fait d'être un loup-garou, hélas. Heureusement pour moi, mes parents étaient venus à la conclusion qu'il s'agissait d'un animal sauvage qui avait pu parvenir à se frayer un chemin jusqu'à la maison et qui venait se servir lorsqu'il avait faim.

Mes parents étaient vraiment des gens géniales, et un peu foufou sur les bords, mais ça m'était égal. Ils n'ont jamais essayés de me cacher le fait que j'avais été adopté, et je les remerciais pour ça. J'avais un profond mépris pour mes géniteurs. Ce que j'avais pu découvrir sur les circonstances de mon abandon était qu'une none m'avait trouvé sur les marches d'une église, en pleurs, enroulée dans une couverture, et il y avait dans cette dernière un mot disant que je m'appelais Sakura. C'est tout. La none avait dû m'amener à l'hôpital en urgence car j'avais une énorme fièvre à cause du froid et de la pluie. J'avais failli y passer mais les docteurs ont réussi à me sauver. Deux semaine plus tard, les Maeda m'adoptaient. A cet époque, Akane, ma mère adoptive, et Dosan, mon père adoptif, avait perdu leur enfant dans une fausse couche et Akane n'arrivait plus à tomber enceinte. De ce qu'ils m'ont dit, ils sont tombés en amour pour moi dès le premier regard. Je suis contente d'avoir été adoptée par eux. Je leur suis tellement reconnaissante pour tellement de choses, ils n'ont même pas idée. Alors le jour où je me suis transformée en loup-garou gigantesque, je me suis sentie si...il n'y a pas de mot pour décrire ce que j'ai ressenti ce soir-là. Je sais juste que la colère et le mépris que j'avais envers mes parents avaient doublé voir triplé. Toute mes émotions et mes sens avaient été multipliés. Aussi, lorsque je suis sous ma forme lupine, je suis une louve qui fait la taille d'un cheval, avec un pelage beige et des yeux marron/noir. La question que je me pose souvent est : comment réagiraient mes parents s'ils me voyaient sous cette apparence ? Question à laquelle j'espérais n'avoir jamais de réponses.

_ Ouais ! Enfin arrivés ! Ouf, il était temps ! J'ai cru que j'allai mourir à force de rester assise pendant des heures. s'exclama ma mère, joyeuse.

_ Comme tu dis ! Alors ma puce, heureuse d'être arrivé ? me demanda mon père, me regardant par le rétroviseur.

_ Ouais ouais...

Je regardai par la fenêtre et humai fortement. Je devais reconnaître que l'air de cette ville était d'une pureté que je n'avais encore jamais connu, et qu'elle était très belle. Mais il y avait tout de même dans l'air une odeur, ou plutôt, des odeurs qui m'intriguaient beaucoup. Je ne saurais les décrire tellement elles étaient nombreuses, différentes et pourtant semblables. Après cinq bonnes minutes passées à avoir reniflé l'air, je rentrai la tête dans la voiture et fermai la vitre.

Dix minutes plus tard, nous arrivâmes devant notre nouvelle maison. Elle n'était pas grande, mais pas petite non plus. Disons qu'on pouvait plus gros et grand. Mais elle était néanmoins jolie et avait son charme. Elle respirait la tranquillité et la zénitude. Je souris et sorti de la voiture sans plus attendre. Ma mère était déjà à l'extérieur et sautillait de partout, tel un enfant qu'on aurait amené à un parc d'attraction. Mon père sortit peu de temps après moi, et tout en regardant la maison, il sourit fièrement. Ahlala... Mes parents étaient vraiment quelque chose. Je soupirai et rentrai dans la maison. L'intérieur était très lumineux et plus spacieux que je ne l'avais imaginé. Après un bref coup d'œil, je décidai de monter à l'étage afin de voir à quoi ressemblait ma nouvelle chambre. Je pris les escalier qui me menèrent à un couloir où l'on pouvait distinguer plusieurs porte qui, je supposais, menaient à la salle de bain, et aux chambres. Après deux minutes, je finis par trouver ma chambre, et commençai déjà à défaire les cartons.

Alors que j'avais fini de déballer déjà trois cartons, j'entendis des pas se diriger vers ma chambre. Soudain, la porte s'ouvrit et laissa place à ma mère, sautillante de joie. Elle était tellement joyeuse et excitée qu'on pourrait facilement se demander si elle n'avait pas pris de drogues ou quelque chose dans le genre.

_ Ah non ! Ne me dis pas que tu commences déjà avec les cartons !

_ Plus vite ils seront déballés, plus vite je serais en paix. répliquai-je en haussant les épaules.

_ Sakura Maeda ! Je t'ordonne d'abandonner ces cartons et de descendre avec moi au salon !

Je soupirai et roulai des yeux et allai la rejoindre. On redescendit jusqu'au salon où mon père était, détaillant la maison.

_ Ah, vous voilà ! s'exclama-t-il.

_ J'ai pas eu tellement le choix. Maman m'a forcé. dis-je sur un ton taquin.

_ Elle était déjà en train de déballer ses cartons ! s'expliqua-t-elle.

_ Je vous rappelle que je commence les cours demain, et que je veux en avoir fini avec ces saletés avant d'être trop fatiguée pour le faire et de toujours le repousser.

_ Peu importe. Nous voulions te parler de l'école justement. déclara mon père.

_ Quoi l'école ?

_ Eh bien...comment dire... commença mon père, se grattant l'arrière de la tête.

_ Nous voudrions que tu te fasses au moins un ami. termina ma mère, plus franche.

_ Je vous demande pardon ?

_ De tout le temps que tu as fréquenté l'école, que ce soit la maternelle, la primaire, le collège ou le lycée, tu ne t'es jamais fait ne serait-ce qu'un ami. Nous voudrions que ça change. Nous voulons que tu te socialise un peu et que tu sortes un peu avec des gens, au lieu de rester à la maison à travailler ou à ne rien faire. me déclara ma mère, un air concerné sur le visage.

_ Ça ne me dérange pas de rester à la maison.

_ Sakura...pas de ça avec nous. On s'inquiète pour toi. La sociabilité est quelque chose de très important dans la vie. Créer des liens avec les gens est important.

_ Je n'en ressens pas le besoin. Et puis, de toute manière, les gens ne veulent pas devenir ami avec moi. Qu'est-ce que je peux y faire ? Je n'attire pas la sympathie des autres, c'est tout.

_ Sakura, tu exagères.

_ Bon, si c'est pour me dire ça, je vais monter dans ma chambre et continuer ce que j'avais déjà commencé. A plus.

_ Chérie...

Ma mère n'eut pas le temps de rajouter quoi que se soit, j'étais déjà en train de remonter les escalier. Une fois à l'étage, j'allai directement dans ma chambre. Chaque année c'était la même rengaine. Me faire des amis ? Comme si j'en avais besoin. Je n'avais besoin de personne, seulement de moi-même. En plus, j'avais des amis. Enfin, c'était tout comme. Les autres loups Oméga. Des loups comme moi, n'ayant aucune attache. Ils étaient les seuls avec qui je parlais en dehors de mes parents. Eux et moi, on se comprenait. On avait vécu la même chose. L'abandon. Si je devais vraiment avoir des amis, ce serait eux. Mais ça, je ne pourrais jamais le dire à mes parents à cause de mon secret qui m'empoisonnait vraiment la vie. Je détestais ce que j'étais, mais je ne pouvais hélas aller en travers. Des fois, j'aurais voulu ne pas exister. Je me suis souvent demandée à quoi servait d'avoir un enfant quand on sait qu'on va l'abandonner. C'était comme cuisiner le plat qu'on détestait le plus. Ça n'avait pas de sens. Je ne comprenait pas.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, je ne vis pas l'objet coupant dans le carton et me coupa. Je sursautai à cause de la surprise, puis, inspectai ma main. Une vilaine petite coupure résidait au creux de celle-ci. Je regardai la coupure se refermait presque immédiatement. La régénération était le seul point que je trouvais positif à la lycanthropie. Voyant que j'étais un peu trop énervée pour continuer le déballage, je pris mon portable, mes écouteurs et mis une vielle chanson que j'affectionnais beaucoup afin de me calmer. Je m'allonger sur mon lit, fermai les yeux et fis le vide dans ma tête. Sans m'en rendre compte, je m'endormis calmement et paisiblement.