Disclaimer : Ben malheureusement pour moi je ne peux toucher aucun argent sur cette histoire, car les personnages et ne sont pas ma création...
Résumé : UA. Lorsqu'un jeune adolescent, Harry Potter arrive contre son gré, dans l'un des lycées les plus prestigieux de Londres, il n'a plus qu'une envie rendre la vie de ses professeurs impossible et surtout celle de son Professeur de littérature. Slash. RL/HP.
Note : Coucou tout le monde, alors pour ceux qui ont déjà lu certains de mes textes, je ne les abandonne pas mais cette histoire trotte dans ma petite tête depuis des mois et je n'ai pas pu me résoudre à attendre d'avoir fini mes autres fics...
J'espère que cette fic vous plaira en tout cas même si c'est un RL/HP dans un univers alternatif.
Bonne lecture et bientôt.
Chapitre 1 : Un nouvel élève
Harry avait reposé sa main sur le réveil qui venait pour la troisième fois de s'enclencher. S'il pouvait, il balancerait dans la rue cet objet maudit mais malheureusement pour lui, il n'en eut pas le temps, Sirius pénétrait déjà dans sa chambre, ouvrant en grand les volets :
« Harry, debout, cela fait déjà vingt minutes que je t'attends en bas. Dans une heure, tu dois être dans ton nouveau lycée et tu n'es même pas levé.
- Je m'en fiche, laisse-moi. dit l'adolescent, se recouvrant la tête de ses couvertures.
- Harry, je ne reviendrais pas sur ma décision, nous en avons parlé à plusieurs reprises. Si tes autres familles d'accueil t'ont laissé faire ce que tu voulais, ce ne sera pas mon cas, tu es sous ma responsabilité et tu dois retourner au lycée. Tu devrais être content, tu vas intégrer l'une des meilleures écoles du pays.
- Je cache ma joie.
- Voyons, Harry, ne sois pas sarcastique. Remercie-moi plutôt, heureusement que je connais personnellement Albus Dumbledore, et qu'il t'a accepté au sein de son école, après plus d'un mois de cours. Tous les autres directeurs à qui j'ai parlé m'ont ri au nez et ne souffle pas ! »
Le jeune adolescent s'étirait à présent dans son lit, un air de défi peint sur le visage.
« Cela ne sert à rien, j'ai été renvoyé déjà de quatre lycées et cela se passera de la même façon cette fois-ci, je n'ai aucune envie de retourner dans un de ces endroits.
- Harry, essaie au moins… »
L'homme d'une quarantaine d'années soupira à son tour et s'assit sur le lit aux côtés du brun. Il savait qu'il allait devoir faire une nouvelle fois la leçon à son filleul.
« Ecoute, je sais que tu penses que retourner au lycée est une pure perte de temps mais tu en as besoin et quand tu auras décroché ton diplôme de fin d'année, tu me remercieras, tu verras. Après tu pourras faire tout ce que tu veux mais pour l'instant…
- Je sais, je sais, tu me l'as dit mille fois en un mois, JE SUIS SOUS TA RESPONSABILITE et je dois obéir.
- Prépare-toi, je t'attends en bas dans dix minutes et n'oublie pas tes affaires. »
Vingt minutes plus tard, tandis que l'adulte marchait en tout sens dans la cuisine comme un lion en cage, Harry entra comme si de rien n'était, dans la pièce. A la vue de l'adolescent, la colère de Sirius, déjà passablement énervé en ce début de matinée, ne fit que s'amplifier. Le lycéen avait, pour marquer le coup, décidé de porter en plus de son piercing au sourcil droit, son jean le plus usé et un sweat dans un état guère meilleur au lieu de l'uniforme réglementaire.
« Pourquoi tu ne portes pas l'uniforme du lycée ?
- Je n'avais pas envie et en plus il est trop grand !
- Ne dis pas de sottises, je l'ai fait faire sur mesure par Mme Guipire elle-même.
- Ce n'est pas de ma faute, si elle ne sait pas prendre des mesures correctes. »
Sirius Black préféra ne pas s'opposer frontalement au jeune homme et à la place passa sa main dans ses cheveux, en signe d'impuissance.
« La journée risque d'être longue, tu veux manger un peu avant de partir ?
- Non, tu sais bien que je ne mange pas le matin.
- Et tu as tort, le petit-déjeuner est essentiel.
- Sirius, épargne-moi le laïus du petit-déjeuner, repas le plus important de la journée, je n'y suis pour rien si durant des années on ne me donnait rien à manger le matin et que cette habitude m'est restée.
- Très bien, tu as gagné. De toute manière, il est largement l'heure d'y aller si tu ne veux pas être en retard. Albus Dumbledore m'a dit qu'il fallait arriver à neuf heures. Où est ton sac ?
- Dans ma chambre…
- Pourrais-je savoir pourquoi tu ne l'as pas pris avec toi ? »
Pour toute réponse, Harry lui fit son plus beau sourire.
« Eh bien, retournes-y et va le chercher, profites-en pour mettre ton uniforme. Je vais t'attendre dans la voiture. »
Harry remonta tout en marmonnant et ruminant sa rage. Il aurait voulu n'en faire qu'à sa tête, se recoucher aussitôt et ne pas retourner à l'école mais Sirius n'avait jamais fléchi depuis qu'il lui avait appris la nouvelle et il y avait peu de chance que cela se produise à présent et il ne voyait vraiment pas comment y réchapper. Il se décida donc et après maintes hésitations finit par mettre ce foutu uniforme.
Sirius attendait depuis cinq bonnes minutes le jeune brun dans son aston martin rouge garée en face de l'immense demeure familiale, située au 12, Square Grimmaurd au plein cœur de Londres. Il tentait de se calmer mais, en vain, il était trahi par ses doigts qui pianotaient mécaniquement contre le cuir du volant. Si Harry continuait ainsi, pour son premier jour, il risquait d'arriver en retard au lycée, certes l'homme connaissait assez bien Albus Dumbledore pour savoir que le vieux directeur comprendrait la situation mais il trouvait l'attitude du jeune homme assez inexcusable. Albus avait tout de suite accepté de prendre Harry dans son école particulière alors que cela faisait près de deux semaines que Sirius faisait le tour des autres lycées sans succès et Monsieur faisait tout pour arriver en retard et se faire renvoyer dès le premier jour. Quand Harry daigna enfin monter dans la voiture, Sirius fut toutefois soulagé de constater que pour une fois et après plus d'un mois ici, le brun lui avait finalement obéi et avait accepté de se changer, il portait l'uniforme noir, réglementaire certes d'une façon, un peu trop débraillée et puis il avait gardé son foutu piercing. Sa colère était cependant aussitôt retombée et même Sirius n'avait pu retenir un sourire d'éclairer son visage à cette vue, quelque chose lui disait que son filleul risquait de dénoter dans ce prestigieux établissement et puis peut-être qu'à présent Harry allait enfin accepter une quelconque autorité et ne plus s'emporter à tout instant. Malheureusement, lorsque l'adulte vit le regard de défi, plein de rage du jeune homme, il comprit que ce n'était encore qu'un doux rêve et ne put alors empêcher un profond soupir de découragement, l'apprivoisement d'Harry risquait de durer encore plusieurs mois.
Au fond de lui, le dernier des Black ne pouvait s'empêcher de se sentir responsable de cette situation. C'était lui, le parrain du petit qui était parti pendant des années aux Etats-Unis pour s'éloigner de sa famille et de ses problèmes personnels, il n'avait que très peu repris contact avec les Potter après son départ pour New-York et encore moins avec les Dursley, la seule famille d'Harry encore vivante après la disparition des parents du garçon. Quelle ne fut pas sa surprise à son retour en Angleterre d'apprendre la vérité, que les Dursley avait effectivement élevé Harry jusqu'à ses onze ans et qu'après, pour des raisons qui les concernaient, ils l'avaient laissé à l'orphelinat le plus proche, il avait alors été trimballé de famille d'accueil en famille d'accueil, ne trouvant jamais sa place, devenant de plus en plus incontrôlable avec le temps.
Suite à leur première rencontre, à l'orphelinat, Sirius s'était rendu compte qu'Harry était plein de rancœur contre le monde des adultes et il avait alors décidé de faire oublier ses erreurs passées et contre toute attente de s'occuper de l'enfant. La procédure pour que Sirius ait le titre de famille d'accueil et qu'il ait surtout la garde temporaire d'Harry avait été longue et difficile. Il n'avait après tout, pas un passé des plus clairs et n'avait pu prouver ce qu'il avait fait aux Etats-Unis, toutes ces dernières années, mais surtout, à près de quarante ans, le brun n'avait aucune attache familiale, aucun antécédent dans l'éducation d'un enfant. Madame le juge Abbott avait cependant au final statué en sa faveur et lui avait laissé la garde, préférant voir Harry dans n'importe où plutôt qu'à l'orphelinat.
Toutefois, depuis rien ne s'était passé comme il aurait souhaité, le brun aux yeux verts s'était montré revêche, refusant toute forme d'autorité, à fleur de peau. Il avait passé presque le mois entier dans sa chambre, ruminant sa mauvaise humeur et sans guère prêter plus d'attention à son parrain. Sirius avait alors obéi et l'avait laissé. De toute manière, il refusait de se faire trop de souci, pour l'instant, cela ne faisait que très peu de temps qu'il avait pu récupérer la garde d'Harry et il savait qu'un jour ou l'autre tout finirait par s'arranger, que les liens entre eux se renforceraient et que toutes les plaies laissées par ces années d'errements se cicatriseraient.
Quand Harry s'assit sur le siège en cuir, il n'avait pas ouvert la bouche, à la place, il tourna la tête vers la vitre du côté passager et préféra allumer silencieusement une cigarette, sachant pertinemment que Sirius détestait cela. Une nouvelle fois, l'adulte se racla la gorge, il tenta pour la énième fois d'entamer une conversation, malheureusement sans grand succès.
« Tu vas voir, Albus Dumbledore est un homme adorable. A l'époque où j'étais élève avec James et Lily, il nous a sortis d'affaire à de nombreuses reprises, il faut reconnaître que nous étions assez turbulents, ton père et moi, je me souviens d'une fois où nous avions enfermé un camarade, Peter Pettigrow… »
Il s'arrêta naturellement quand il entendit Harry souffler, il aurait pourtant tant aimé lui parler de ses parents mais systématiquement, quand le sujet venait naturellement dans la conversation, Harry se renfermait davantage. C'était sans doute ce qu'il avait le plus de mal à comprendre, il lui paraîtrait tellement plus naturel que l'adolescent ne cesse de l'interroger sur le passé de ses parents comme lui-même aurait fait. Il préféra abandonner et le reste du trajet se déroula donc comme le souhaitait le plus jeune dans un silence lourd et pesant, avec pour seule compagnie le ronflement du moteur de la voiture.
Dans son plan parfaitement pensé pour arriver à l'heure, Sirius avait toutefois omis un détail d'une très grande importance, la traversée d'une ville comme Londres. Ainsi, après avoir perdu de longues minutes dans des embouteillages, à présent, il peinait à trouver une place libre pour garer sa voiture, il jetait de fréquents, petits coups d'œil à sa montre, le temps semblait s'accélérer, il ne restait plus qu'une poignée de minutes avant l'heure du rendez-vous avec Albus et Harry ne serait jamais à neuf heures sonnantes dans le bureau du directeur. Il n'aurait pas dû être aussi laxiste, il aurait dû monter de suite dans la chambre de son filleul et ne pas lui faire confiance, cela lui servira de leçon pour la prochaine fois. Toutefois, il avait beau se morigéner, cela ne changeait rien à la situation, dans cinq minutes, ils seraient officiellement en retard. En désespoir de cause et ne trouvant aucun autre choix, Sirius finit par déposer Harry devant le lycée et le conseilla :
« Va dans le bureau du directeur directement, il est situé au troisième étage, au fond d'un long couloir, à droite, je te rejoins le plus vite possible. »
Et une nouvelle fois, Sirius eut droit pour toute réponse à une portière qui claque, sans aucune autre forme de procès, c'est à peine s'il eut le temps de baisser la vitre.
« Harry, je n'en ai pas pour longtemps. »
Harry continua simplement son chemin, il avait fait comme s'il n'avait pas entendu les dernières paroles de son tuteur. Il voyait bien que Sirius faisait un effort pour ne pas le brusquer mais il ne voulait pas donner trop d'importance à son parrain, il ne voulait pas s'attacher à lui, il savait ce qui se passait à chaque fois, les gens sont contents de vous accueillir chez eux au début et puis ils se rendent compte que vous n'êtes pas ce qu'ils attendent, pas assez bon dans les études, au sport, parfois ils s'avèrent violents et peu à peu ils se détachent de vous et finalement vous retournez à l'orphelinat. Et puis, Sirius l'avait déjà abandonné une fois, son parrain n'avait jamais essayé de prendre contact avec lui avant son retour en Angleterre, Harry était sûr qu'un jour ou l'autre Sirius recommencerait et partirait à nouveau, loin de l'Angleterre sans guère se soucier de lui.
Le jeune adolescent reconnut quand il passa les grilles de l'établissement qu'au moins Sirius ne lui avait pas menti au sujet de Poudlard, il n'avait jamais vu d'établissement aussi grand, aussi magnifique, le nom du lycée était écrit en lettres d'or sur les grilles de l'établissement, Harry se sentait étrangement très intimidé, beaucoup plus que les autres fois. Il n'y avait quasiment plus personne dans la cour, la sonnerie du début des cours allait retentir dans quelques minutes et quant à lui, Harry n'avait pas spécialement envie de rejoindre tout de suite le bureau directorial, il préféra donc s'allumer une nouvelle cigarette dans la cour et profitait de ses derniers instants de répit, d'autant plus qu'il ne voyait que des élèves aussi retardataires que lui se précipiter pour entrer dans l'établissement avant la sonnerie, aucun signe d'un adulte à l'horizon. Malheureusement pour lui, il avait à peine inspiré sa première bouffée qu'il entendit une voix derrière lui :
« Il est interdit aux élèves de fumer dans l'enceinte de l'établissement. »
Harry se tourna et vit un grand homme mince, de trente-cinq ans environ, l'adolescent avait l'impression qu'il lui souriait.
« Je ne suis pas élève ici.
- Tiens donc et pourrais-je savoir pourquoi jeune homme, vous êtes dans l'enceinte de l'établissement, habillé de l'uniforme, alors ?
- Rien qui ne vous concerne, Monsieur ! »
- Eh bien, Monsieur 'pas élève', je vous conseillerais juste d'éteindre votre cigarette avant que notre concierge ne s'en aperçoive sinon vous risquez de finir très rapidement dans le bureau du directeur. »
Harry fulminait. Pour qui se prenait cet homme ? Il avait le droit de fumer en attendant d'aller voir Dumbledore, il ne dérangeait personne après tout et puis il avait parfaitement raison, il n'était pas encore élève ici et n'avait donc pas à respecter le règlement. Le petit brun décida de réagir et de ne pas se laisser faire, il inspira alors une nouvelle bouffée puis se rapprocha de l'homme à dessein. Ils étaient à présent séparés d'une trentaine de centimètres tout au plus, Harry souffla alors consciencieusement la fumée au visage de l'autre personne puis il prit sa cigarette entre ses doigts pâles et la jeta très près des chaussures de l'homme. Finalement, il allait peut-être battre son dernier record et être renvoyé de l'école avant même d'y avoir reçu un quelconque enseignement, il se sentit rempli de fierté et de rage, attendant une quelconque réaction de l'autre homme. Mais, contrairement à ce qu'il croyait, l'homme ne se mit pas en colère, et continua à lui sourire. Il ajouta simplement, juste au moment où la sonnerie de l'établissement retentissait au loin :
« Vous devriez rejoindre votre cours à présent jeune homme, vous savez ce que vous risquez en cas de retard en classe. »
Puis sans un autre regard vers Harry, cet homme s'en alla comme il était arrivé, tel une apparition. Le brun avait du mal à croire ce qu'il venait d'entendre et resta les bras ballants, au milieu de la cour balayée par un vent fort qui soulevait les feuilles mortes. Il ne réagit finalement que bien des minutes plus tard lorsqu'il entendit une voix connue :
« Harry ! Qu'est-ce que tu fiches encore ici ? Tu devrais être depuis longtemps dans le bureau d'Albus Dumbledore, il doit t'attendre. Je ne peux vraiment pas te faire confiance. »
Sirius était furieux contre Harry, pour une fois qu'il lui demandait quelque chose, il n'était même pas foutu d'obéir.
« Oui, bon, ce n'est pas grave, si nous arrivons avec quelques minutes de retard. Il ne risque pas de changer d'avis ton cher directeur, non ?
- Harry…
- Eh bien allons-y, cela a l'air tellement important pour toi. »
Et tout comme l'autre homme l'avait laissé au milieu de la cour, Harry laissa Sirius loin derrière lui. Le parrain du brun fut même obligé de courir pour le rattraper.
« Harry…
- Nous n'avons pas le temps de parler le directeur nous attend, tu te rappelles j'espère, c'est ce que tu ne cesses de me répéter depuis ce matin. »
Tout comme le trajet en voiture, ils traversèrent rapidement la cour puis tout l'établissement dans un silence glacial. Finalement, c'était avec plus de dix minutes de retard que Sirius frappa à la porte de celui qui donnait une chance à Harry et pour la centième fois depuis le début de la matinée, le dernier des Black se blâmait encore d'avoir trop fait confiance à Harry. Il ne se passa pas une seconde qu'une voix bienveillante lui dit d'ouvrir, Sirius s'exécuta mais laissa entrer en premier son filleul qui semblait porté le poids du monde sur ses épaules. Le directeur de Poudlard était attablé derrière son immense bureau en chêne massif. Tout dans ce personnage paraissait extravagant, hors norme, sa longue barbe blanche, ses tenues assez étranges loin des costumes stricts attendus. Le vieil homme se leva aussitôt et vint à la rencontre de Sirius.
« Bonjour, Sirius.
- Bonjour.
- Harry, je suppose… Enchanté. »
Comme la réponse tardait à venir, Albus tendait une poignée de main franche vers Harry, Sirius eut grand mal à garder son calme, il réussit cependant et se contenta d'un regard long et fixé, posé sur le petit brun qui daigna enfin réagir.
« Bonjour, professeur. »
Le vieil homme avait les yeux fixés sur le jeune homme, ce qui m'était très mal à l'aise Harry. Le directeur de Poudlard semblait lire en Harry comme dans un livre ouvert ce qui énervait passablement l'adolescent qui ne doutait pas un seul instant que Sirius avait dû tout lui dire sur son passé difficile.
« Prenez place, je ne te retiendrais pas longtemps Harry, je me doute que tu as hâte de rejoindre ta nouvelle classe. »
Harry toussa légèrement pour cacher un début de fou rire, ce qui fit froncer des sourcils encore plus Sirius qui n'attendait qu'une seule chose que cet entretien si bien engagé s'achève au plus vite. Tous les trois prirent ainsi place dans les fauteuils en cuir mis à leur disposition. Harry se tenait bien droit, les bras croisés, dans une attitude tout sauf amicale.
« Comme tu sais peut-être Harry, l'enseignement prodigué à Poudlard est de tout premier ordre et j'ai fait quelques aménagements par rapport aux autres lycées. Sirius t'en as déjà parlé ?
- Vaguement. »
Sirius retint le fait que le 'vaguement' en question signifiait en vérité 'je n'en ai aucune idée, dès que Sirius essaie de me parler de Poudlard, je me ferme et n'en fais qu'à ma tête.'
« Laisse-moi t'expliquer. Nous voulons donner le meilleur enseignement aux élèves mais aussi leur apporter le plus de connaissance possible à leur sortie de Poudlard. C'est pour cette raison qu'au lieu de n'étudier que trois matières de spécialisation comme vous le devriez pour valider vos A level, chaque élève de cet établissement suit d'autres cours plus généralistes, comme sur le modèle français. Tu auras ainsi en dehors de tes cours de dessin, de musique option violon et de français que tu as choisis et qui au vu de tes notes obtenues lors de tes GSCE(1), ne te demanderont pas beaucoup d'effort, d'autres cours et tu devras y assister obligatoirement. Ce sont les cours de mathématiques et chimie appliquée, enseignés par le professeur Snape et ceux de littérature anglaise et étrangère du professeur Lupin. Tu verras, ce sont les meilleurs professeurs du lycée. »
Harry se tourna furieux en direction de Sirius jamais il ne lui avait parlé de cours optionnel aussi lourd, enfin du moins il n'en gardait aucun souvenir. Lui qui avait choisi ces trois domaines de spécialité pour avoir le plus de temps libre et être sûr d'avoir une année tranquille, il avait vraiment envie d'étrangler sur le champ son Parrain et surtout le vieux directeur qui semblait très amusé par la situation, ses yeux pétillaient de malice. En cet instant, le brun maudissait sa vie, son parrain qui voulait qu'il continue l'école, Dumbledore, en bref il maudissait tout et tout le monde. Sirius secouait la tête, il avait la preuve au visage déconfit de son filleul que ce dernier n'avait rien écouté de ce qu'il lui avait dit sur le fonctionnement de l'école.
Dumbledore observait son ancien et son nouvel élèves et même si Sirius ne lui avait pas raconté le passé assez difficile d'Harry, les tensions qui existaient entre eux deux étaient plus que palpables, intérieurement le vieux monsieur espérait bien que leur relation s'améliorerait et il était tout prêt à aider pour parvenir à ce but.
« Très bien, je vais donc à présent te donner ton emploi de temps, pour les cours optionnels mathématiques et littérature vous serez trois classes de trente élèves. Tu seras donc dans la classe numéro 3. »
Quand Harry prit des mains de Dumbledore la feuille de papier blanc qui lui tendait et qu'il ouvrit lentement, il n'en revenait, il avait cours tous les jours, huit heures par jour. Il était maudit.
« Il faut enfin que vous sachiez tous les deux, que d'accepter Mr Potter est une vraie faveur que je te fais, cela ne s'est jamais produit avant aujourd'hui, j'ai donc dû faire des concessions pour convaincre l'ensemble du corps professoral, surtout après qu'ils aient eu vent de ton dossier scolaire, Harry. C'est pourquoi tous les soirs, tu auras deux heures de cours particulier pour rattraper le retard accumulé et ce jusqu'à ce que les professeurs décident de stopper les heures de rattrapage.
- Mais…
- Harry, il faut que tu mesures la chance que tu as, tu vas suivre le meilleur enseignement du pays. Tu pourras postuler dans n'importe quelle faculté d'Angleterre. Bon je crois que nous avons fini notre entretien, Harry. »
Le directeur de Poudlard prit alors le combiné de téléphone, le coup de fil fut plus expéditif, il demanda juste à son interlocuteur de venir tout de suite dans son bureau. C'est ainsi que quelqu'un frappa un coup sec sur la lourde porte quelques instants plus tard.
« Entrez mon ami. »
Un homme qui selon Harry tenait plus de la chauve-souris que de l'être humain entra.
« Severus, voici le jeune Harry Potter, notre nouvel élève ainsi que son tuteur légal, Mr Sirius Black.
- Mr Potter, Mr Black. »
Le ton de l'adulte était froid, sec, presque cinglant.
« Mon cher Severus, je vous ai demandé car il est grand temps qu'Harry rejoigne sa classe et comme j'ai encore besoin de parler à Mr Black, pourriez-vous l'accompagner jusqu'à la salle 145, s'il vous plaît ?
- Comme vous voudrez. Mr Potter, suivez-moi. »
Le jeune brun obéit sans dire un mot, il lançait surtout des regards furibonds à Sirius, il voulait lui faire comprendre qu'il ne devait rien dire d'autre à Dumbledore ou sinon il ne devrait en répondre devant lui. Lorsque le brun quitta la pièce en compagnie de son futur professeur de mathématiques et chimie, il ne prit même pas la peine de répondre à Sirius qui lui souhaitait une bonne journée.
Si Harry détestait déjà ce professeur tout de noir vêtu, aux cheveux gras, il avait l'étrange impression que ce sentiment était réciproque, l'homme qui avait à quelque chose près le même âge que Sirius n'avait pas desserré une seule seconde la mâchoire durant leur trajet le long des couloirs sinueux de Poudlard. Après plusieurs minutes, Severus Snape s'arrêta devant une petite porte à travers laquelle le professeur et son élève pouvait entendre de forts éclats de voix.
« Nous y sommes. »
Il frappa un léger coup et quelqu'un prononça un simple 'Entrez.'. Severus laissa entrer en premier Harry, le professeur de chimie dit sur le même ton aimable.
« Professeur Lupin, voici notre nouvel élève, Mr Harry Potter. Je retourne dans mon bureau à présent.
- Merci, Professeur Snape. »
Alors que Snape s'en retournait aussitôt, donnant l'impression que tout ceci n'était qu'une pure perte de temps, Harry n'avait pas quitté du regard son nouveau professeur de littérature, c'était l'homme qu'il avait croisé dans la cour, celui qui lui avait demandé d'éteindre sa cigarette.
« Prenez place, désolé pour vous mais vous devrez vous mettre devant, Mr Potter ou plutôt devrais-je dire Mr 'je ne suis pas élève ici mais je porte l'uniforme'. »
Harry s'installa alors à la place désignée par son nouveau Professeur, encore plus furieux. Il fit grincer sa chaise sur le sol, dérangeant toute la classe et s'assit sans ouvrir son sac, restant les bras croisés. Remus le regardait amusé.
« Vous avez terminé, Mr Potter, nous pouvons finir dans le calme le cours à présent. »
Harry le fusilla du regard et se fit la promesse de rendre à ce cher Professeur Lupin sa vie impossible.
A suivre...
Si vous avez le temps, laissez une tite review pour ce premier chapitre... Merci d'avance
(1) GSCE : examen sanctionnant le secondaire en Angleterre, les élèves le passent vers 15-16 ans.
