« We all change. When you think about it. We're all different people, all troughout ours life. But that's okay, that's good you gotta keep moving so long as you remember, all the people, that you use to be ! »

Il se souvenait de ses paroles. Ses paroles soufflées par un visage différent, qui restait tout de même une de ses nombreuses identités. Nous changeons tous. Nous avions tous au fond de nous, le désir d'être une personne différente de ce que nous sommes réellement. Un rêve, un cauchemar. Un espoir, son contraire. Et tant que nous nous en rappelons. Alors tout va bien. On avance. On change. Mais pour lui, cette logique prend une toute autre tournure. Revenu dans son éternel TARDIS, si affectueusement nommé « Sexy ». Clara partie, il restait seul lors de ses dernières secondes. Ses derniers instants comme étant ce docteur taciturne, froid, mais néanmoins plus humain que jamais. Il actionne les commandes de son vaisseau. Il part, il ignore ou. La ou Sexy voudra bien le mener. La ou on aura peut-être besoin de lui. Tout comme ce jour ou Amélia lui était apparu pour la première fois. Si jeune, si forte. Et si seule. Tout comme il l'était. Et comme il se sera éternellement.
Ses jambes tremblent, il se tient à la rembarde pour ne pas s'effondrer. Déjà, le bout de ses doigts s'illumine de cette lueur si particulière, si unique, apparenté à sa régénération proche. Il s'accroche à son image, une larme unique roule sur sa joue parcheminée.

« We all change »

Il regarde une dernière fois autour de lui. Son monde, son univers. A travers le temps et l'espace. Il le cède maintenant à ce nouveau lui. Il soupir, et dans un souffle dit adieu à tout ce qu'il était, et bonjour à tout ce qu'il ne sera jamais. L'explosion se fait. La lumière jaillit dans un bang explosif. Ses yeux d'un bleu pâle se ferme une dernière fois. Le TARDIS se secoue, fait des embardées indescriptible. Et c'est dans un léger cri aigu que sa régénération prend fin. Et qu'un regard à la fois étonné et mortifié, étrangé et si familié, se porte sur son nouveau corps..


Elle s'en voulait à mourir. Elle avait été submergée par ses émotions. Les débuts difficiles de ce nouveau docteur auquel elle avait eu à faire, avait laissé la place à une complicité semée de petites disputes plus ou moins sans intérêt. Et elle l'avait laissé. Elle ne pensait pas pouvoir supporter une nouvelle régénération, un nouveau visage. Une nouvelle personnalité. Celle-ci avait déjà été assez difficile à supporter, à cerner. Elle ne pensait pas pouvoir en supporter d'avantage.

Mais elle se figea dans ses pas. Le TARDIS à quelques mètres derrière elle. Elle culpabilise. Elle hésite. Son cœur bat si fort qu'il bourdonne à ses oreilles. Non, elle n'avait pas le droit de le laisser. Pas après tout ce qu'il avait fait pour elle, pas après tout ce qu'elle avait fait pour lui. Elle se retourne vivement. Elle doit y retourner, le soutenir dans sa nouvelle vie, dans ce changement. Alors elle court, elle se précipite vers la porte du TARDIS. Clara entre en trombe, manque de tomber sur les marches qui mènent au tableau de commande. C'est à ce moment qu'une lumière aveuglante jaillit de tous les côtés, alors que le TARDIS vient de décoller, sans information sur sa destination. Il tremble, il fait des tonneaux. Clara se retrouve projeté de droite à gauche, d'avant en arrière. Elle se tient à tout ce qui lui tombe sous la main. Cela dure une bonne minute. Minute qui lui apporte un formidable bleu sur le front et sur les fesses.
Le TARDIS se stabilise. Il a atterrit. Ou, aucune idée. Clara se relève lentement, les doigts fermement agrippé à la rambarde de fer. Elle apréhende, elle s'inquiète de ce qu'elle va découvrir. Elle ne voit encore que les pieds du docteur qui bouge, semble se relever dans un grognement pour le moins.. étrange. Clara fronce les sourcils dans un signe suspicieux. Deux mains s'agrippent alors au tableau de commande, hissent le poids d'un corps sur ses articulations. Clara avance encore, prudemment.

« Docteur.. ? »

L'interpellé se lève alors de toute sa hauteur, et les yeux de Clara forment alors deux soucoupes parfaitement rondes sur un air parfaitement stupéfait. Un sourire fend le nouveau visage qui lui fait face. Deux yeux d'un beau vert bleuté l'interroge de manière amusée. Une longue chevelure d'un blond blanc s'étale dans le dos de ce nouveau Seigneur du Temps. Et une voix douce, un brin moqueuse, s'adresse alors sur une note.. féminine-

« On dirait que vous avez vu un fantôme ! »