Tout est dans le titre, je crois... alors, vous savez ce qu'il vous reste à faire ^^

Bonne lecture et bien sûr,des reviews ! ;-)


Une importante révélation.

Ma vie ressemble à toutes les vies : banale… Je travaille, j'ai des amis, je n'ai pas trop à me plaindre sur le plan financier. Mais… Il me manque quelque chose pour que cette vie soit plus agréable à vivre. Cette chose que je cherche depuis longtemps, maintenant. Je pensais l'avoir trouvé, je l'ai certainement déjà trouvé, mais je l'ai laissé s'en aller. Peut-on réellement vivre sans l'amour d'un autre ?

Ray est parti. C'était le mieux à faire, il me rappelle trop ce passé que je veux oublier… Oui bien sûr, lui je ne veux pas l'oublier… Il a été le premier à m'aimer, c'est le premier à qui j'ai dit « je t'aime ». Nous avons des liens très forts lui et moi, et ça, personne ne peut le comprendre. Tous ceux qui ont suivi, et il n'y en a pas eu des tas… ont eu peur de ça… Ils m'ont accusé à juste titre, je pense de ne pas aller de l'avant. Pourtant, je le veux ! Je veux ouvrir mon cœur, je veux que celui avec qui je partage ma vie lise dedans, je veux qu'il ne prenne pas peur lorsqu'il voit que je ne suis qu'un petit oiseau blessé qui attend du réconfort.

Pourquoi est-ce si difficile à (re)trouver ? Pourquoi est-ce que tout le monde me fuit ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que personne ne veuille rester près de moi ? Des aventures sans lendemain… C'est ce que mon co-équipier me disait, à propos de nous. Notre métier et la vie à deux ne sont pas des choses compatibles… Et le plus souvent, on sacrifie la vie sentimentale, au détriment de notre travail… Mais voilà, je m'en suis contentée un moment… Mais maintenant, je ne veux plus ressentir cette solitude.

Je me lève, plus envie de dormir… Je regarde celui qui se tient encore à côté de moi. Il est attirant, mais je sais très bien qu'il n'est que de passage. Son côté froid et distant m'a attiré, il ne devait pas être insensible non plus à mon charme. Et là… Je ressens une drôle d'impression. Je fais une chose que jamais je ne me serais crue capable de faire. Je griffonne deux mots sur une feuille de papier, et abandonne mon Roméo… A peine rentrée chez moi, j'en ressors, habillée en tenue de joggeur. Il me faut évacuer ce que je ressens… Un échec ! Oui, ma vie est un fiasco. Incapable de me fixer sentimentalement… Pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque.

C'est le printemps à Philadelphie, le soleil joue à cache-cache avec les nuages, mais le ciel est bleu, néanmoins. Je cours en faisant le vide dans ma tête. Je n'ai même pas pris mon portable… Pas envie d'être dérangée. Pas envie qu'il ne m'appelle aussitôt le mot lu. Envie de me retrouver seule, à profiter de ce début de matinée. Au bout de trente minutes, je ne pense plus à rien, juste à la sensation d'étirement qui commence à me gagner dans les mollets. Une demi heure de course sans pause, normal, je pense. Je m'arrête lentement et reprend mon souffle. Je distingue alors un jeune couple flânant dans le parc. Mon cœur bat un peu plus fort, ce côté fleur bleue ne me ressemble pas pourtant. Mais je les envie. Il est tôt : 9h30. J'ai une soudaine idée, et me dirige sans réfléchir vers un Starbucks. Je rentre et en sors dix minutes plus tard avec cafés et viennoiseries.

Je ne suis qu'à quelques pas de chez lui. Ce n'est qu'une fois devant l'entrée de l'immeuble et après avoir sonné à l'interphone, que je réalise où je me trouve, et ce que je fais. Trop tard, sa voix me dit d'entrer. J'ai une envie de m'enfuir, mais je ne le fais pas. Ce serait bête, surtout maintenant qu'il sait que je suis là.

- Même un dimanche, tu es matinale, Lilly, me dit Scotty en guise de bonjour.

- Au moins, j'ai profité des premiers rayons de soleil de la journée, répondis-je de la même façon.

- Cafés, petit déjeuner ! On bosse sur une affaire, et je ne suis pas prévenu ?

- Si tu me laissais entrer, déjà, pour commencer…

C'est moi qui viens de dire ça ? En gros, je m'invite chez mon collègue, sans lui laisser le choix. J'essaie aussi de faire abstraction sur l'horaire, et donc la tenue de mon co-équipier. Un sweat et un jean enfilé à la va-vite, le teint encore marqué par le sommeil… Son regard et son allure me troublent soudainement, comme si je l'espionnais dans un moment privilégié…

- C'est parce que tu ne viens pas les mains vides que je te laisse entrer, me fait-il sur un air taquin.

- Tu crois que c'est pour toi ?

- Alors dans ce cas, tu t'es trompée d'adresse…

On se sourit, et je ressens une impression étrange de bien être. A ce moment précis, lui chez lui, moi sur le pas de la porte, le petit déjeuner dans les mains, je me sens bien. Il me prend les cafés des mains, et me dit qu'il espère que tout est encore chaud. Je le suis alors qu'il se dirige dans le salon.

- Sais-tu que de courir le ventre vide est mauvais, Rush ?

- De quoi te plains-tu ? Grâce à moi, tu as le droit à un p'tit déj' gratuit !

On partage alors ce repas ensemble, et je me sens incroyablement bien. Il a débarrassé la table basse, et c'est assis à même le sol que nous mangeons. Je suis adossée contre le canapé, il est sur ma gauche. Le silence ne nous dérange pas, au contraire, il nous rassure en quelque sorte.

- Maintenant, je crois que c'est moi qui vais devoir éliminer tout cela !

- Depuis quand tu te soucies de ta ligne Valens ? Demandé-je en riant.

Il ne répond pas, mais me dévisage. Il s'approche lentement de moi, j'ai une envie de fuir. Je ne suis pas une pro, mais une idée se matérialise dans ma tête… Et si c'est ce que je crois, il me faut trouver une parade. Le temps que je passe à chercher une explication, est perdu. Il me dépose déjà un baiser sur la joue et me remercie, en me fixant dans les yeux. Un silence gêné fait alors son apparition : lui pour avoir agi pas si innocemment, et moi évitant de soutenir son regard. On comprend tous les deux ce que ce simple geste engendre. Il recule en premier, et entreprend de débarrasser les deux gobelets vides. Moi, je suis toujours assise sur le sol, incapable de bouger, luttant contre les battements de mon cœur. Il revient et je suis toujours immobile, fixant un point invisible et jouant nerveusement avec un fil de mon sweatshirt aux couleurs de la police de Philadelphie.

- Lilly, je…

- Je crois que je ferais mieux de rentrer. Le temps est changeant en ce moment, et si je ne veux pas être trempée, il vaut mieux que je profite du soleil.

Je me lève et me dirige à grands pas, vers la sortie. Il ne l'entend pas de cette oreille, vu qu'il m'attrape le bras et me force à me retourner. On se retrouve face à face, bien obligés de se regarder. Et là, sans que je ne puisse le retenir, il m'embrasse alors. J'essaie de lutter, mais c'est l'effet inverse qui se produit. Plus j'essaie de me dégager, plus son baiser s'intensifie. Je me laisse donc porter par la douce sensation qui m'envahie, et réponds avec la même intensité à ce baiser. Je mentirais, si je disais que l'idée ne m'a jamais effleurée… A un moment, j'ai dû oui, éprouver un rapide coup de cœur pour lui. L'espace d'une journée ou une soirée, j'ai certainement dû imaginer qu'il puisse se passer quelque chose entre nous. Mais j'ai gommé cette pensée inconsciemment… Après tout, c'est ni plus ni moins, l'ex de ma sœur, qui, ceci dit, je n'ai pas revu depuis un sacré moment… Voilà, c'est donc ça… Je le repousse.

- Je ne crois pas que… Enfin… Commencé-je.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris Lil'. Désolé.

- Bon dimanche Scotty, dis-je en me dirigeant précipitamment vers la sortie. Une fois dans l'ascenseur, je m'adosse contre la paroi et soupire tout en passant ma main sur mes lèvres. Il y a moins de cinq minutes avant, j'embrassais mon collègue, et j'ai, je dois l'avouer, apprécié ce moment.