Huis clos

Point d'entrée : Réécriture de l'épisode 2x15 (« Revelations », diffusé aux USA en février 2007), où Reid se fait kidnapper, frapper et droguer par Tobias Hankel (brillamment jouer par le très surprenant James Van Der Beek). Rappelez-vous de la manière dont Reid, filmé et regardé sur écran par l'équipe du FBI, parvient à faire passer un message codé à Hotch. Et si Tobias Hankel n'avait pas utilisé de caméra vidéo ? Si Reid n'avait donc pas pu être sauvé…? Que se serait-il passé s'il était resté entre les mains de son bourreau aux multiples personnalités ?

Thème : Huis clos sombre, pervers et violent, où s'installe peu à peu, entre Tobias et Reid, une intimité dérangeante et ambiguë.

Date de création : 2009

Warning & note de l'auteur : L'histoire est dans la veine du 2x15. Et comme dans l'épisode, il sera question de violences physiques et morales, mais aussi de consommation de stupéfiants. Toutefois, ce « Huis clos » ira beaucoup plus loin que les scénaristes… Forcément. Il s'agit de briser Spencer Reid… le briser avec lenteur et délectation. Sa déchéance sera donc longue et douloureuse et ce « Huis clos » contiendra par conséquent d'assez nombreux chapitres… Attention ! Fic très sombre… J'insiste. L'histoire pourrait en déranger certains… Vous voilà dûment prévenus…

P.S. à propos du « Dilaudid » que Tobias Hankel utilise réellement dans l'épisode 2x15 (du moins dans la version originale en version française, je n'ai pas vérifié) : l'hydromorphone est un puissant analgésique commercialisé sous le nom de « Dilaudid » (y compris en France). Ce narcotique chimique agit sur le cerveau pour augmenter la tolérance à la douleur. Il est parfois utilisé par les drogués comme remplacement de l'héroïne ou de l'opium. Mais il conduit à une très forte dépendance, tant physique que psychologique.

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Chapitre 1 : Prologue

La première fois…

La première fois que Tobias lui avait injecté du Dilaudid, Reid l'avait supplié : « Non, non… s'il te plait… Je n'en ai pas besoin ! ». Il ne voulait pas de drogue, surtout pas de drogue ! …même si elle était censée le soulager.

« Fais-moi confiance… » avait murmuré Tobias.

La voix suave de son geôlier l'avait presque rassuré. Alors Reid s'était laissé faire. Il avait cessé de se tortiller, de s'agiter et de lutter.

Assis sur une chaise au milieu de cette sombre cabane en bois, les mains menottées, Reid avait laissé son ravisseur lui imposer le garrot, puis lui faire subir la piqûre. Et il s'était senti planer. Il avait alors momentanément oublié la douleur des coups que Tobias lui avait donnés, lorsque la personnalité de son père, Charles, prenait possession de lui.

Reid ne savait jamais, lorsque Tobias passait la porte de ce réduit sombre et crasseux, s'il allait être lui-même, ou bien prendre la personnalité de son bourreau de père, ou encore celle de l'énigmatique Raphaël, celui à travers lequel Tobias tuait.

Lorsque Tobias devenait Charles, le père violent et illuminé, c'est au nom de Dieu que les coups pleuvaient et Reid avait l'impression que la douleur allait le tuer.

La deuxième fois…

La deuxième fois que Tobias était venu avec la seringue, Reid n'avait rien dit. Le souffle court, haletant, il avait à la fois redouté et attendu la piqûre. Tobias lui avait en quelque sorte demandé la permission de lui injecter une nouvelle dose.

« Dis-moi que ça ne te fait pas du bien… ? »

Spencer n'avait pas nié, non. Il ne pouvait pas nier. Il ne pouvait pas résister. Le liquide, dans cette seringue, le soulageait tellement…

Reid s'était donc tû.

Et ce silence valait toutes les autorisations du monde. Tobias, avec ce regard compréhensif, avait planté l'aiguille dans la veine bleue et offerte de Reid.

Le shoot était instantané. Reid 'partait'. Loin de cette souffrance. Loin de cette cabane terrifiante dans laquelle il était enfermé.

La troisième fois…

La troisième fois, après avoir été battu comme plâtre par Tobias, emporté par la personnalité de Charles, Reid avait attendu que son geôlier redevienne lui-même et qu'il lui apporte l'instrument qui le soulagerait, ce Dilaudid qui lui permettrait à nouveau de s'évader dans des mondes parallèles…

Tobias avait lu dans les yeux de Reid le désir de l'aiguille, le besoin de la drogue. L'addiction commençait à le prendre et à le ravager. La drogue le possédait incroyablement vite.

Tobias savait ce qu'il ressentait. Il était lui-même passé par là. Combien de fois, plus jeune, s'était-il shooté à mort ? Pendant combien d'années ? Tout cela pour échapper à son père, fuir cette désespérante réalité.

Bien sûr, il y avait eu les cures de désintoxication. Et il s'était sevré au prix d'atroces douleurs, tellement sa dépendance avait été forte. Mais maintenant, il savait se passer de l'héroïne, du Percodan, du Dilaudid, comme de n'importe quel opiacé. Il était devenu plus fort, plus résistant, plus puissant.

Tobias n'était plus une victime.

Il était devenu un dominant.

Assis par terre, sur le sol poussiéreux de la cabane, Tobias regarda Reid, si maigre, si frêle, si longiligne. Ce jeune homme, ligoté à sa chaise, lui paraissait tellement fragile… Il avait besoin de ces injections. La drogue le ferait tenir elle lui permettrait d'endurer à son tour la douleur et les coups que lui infligeait Charles. Tobias savait combien, dans ce cas, le Dilaudid pouvait être bon.

Si son père frappait encore Spencer Reid jusqu'au sang, il le soignerait, il s'occuperait de lui. Il fallait que quelqu'un l'aide. Tobias, lui, personne ne l'avait jamais aidé. Rien ni personne…

Rien, sauf les drogues.

A suivre…