Disclaimers : Doctor Who appartient à la BBC.
NDA : Hello !
Cette fanfic était initialement un OS, donc elle sera assez courte. Il s'agit d'une réécriture (qui a donc déjà traîné quelque part, mais pas forcément ici).
Sur un terrain désertique et poussiéreux s'élevait la Tour. Modelée dans la suie noire, elle s'élançait bien au delà du firmament. Son air était suffisamment sombre et menaçant pour dissuader quiconque de franchir ses portes, si toutefois cela avait été possible. Car, en dehors de la Tour, rien n'existait.
Il le savait.
De sa position, il ne pouvait voir cette abomination. Mais il la ressentait. Il apercevait, à l'intérieur de son crâne, la monstruosité dont était dotée cette chose. À travers les grandes fenêtres, on ne distinguait qu'un immense terrain vague, s'étendant à l'infini. Il était impossible de le traverser. Et où irait-il ? Il n'y avait rien, au dehors.
Il n'était jamais sorti de la Tour, et personne n'y était jamais entré. Souvent, une infinité de questions envahissaient son esprit ; qui était-il ? Où était-il ? Que faisait-il ici ? Ses pensées tourbillonnaient, se perdaient, remontaient à la surface, mais jamais aucune réponse ne s'était présentée à lui.
Il tenta d'emprisonner ses interrogations fondamentales dans un coin de sa tête. Il était sur le point d'y parvenir, quand une alarme stridente retenti.
– La bibliothèque d'Alexandrie ! s'exclama le Docteur, enthousiaste, en ouvrant à volé la porte de son Tardis. Il fit trois pas à l'extérieur, et repris :
– Fondée en 288 avant JC. La plus célèbre bibliothèque de l'Antiquité, avec pour ambition de rassembler tout les manuscrits du monde, réunissant les plus grands savants de l'époque...
Rose, qui était sortie du Tardis quelques secondes après le Docteur, l'écoutais d'une oreille distraite.
Le vaisseau spatial s'était posé au milieu d'un hall spacieux. Le sol de la pièce formait un vaste cercle. Telle une pieuvre, il étendait ses bras dans toutes les directions. De chaque côté de ses longues tentacules, se dressait des rayonnages démesurés, gorgés d'ouvrages anciens et poussiéreux.
D'ailleurs, cet endroit tout entier sens le vieux, pensa Rose.
À part la voix du Docteur, qui lui semblait de plus en plus lointaine – elle avait cessé d'écouter au bout de deux minutes – la bibliothèque était parfaitement silencieuse.
Lorsque Rose leva les yeux, elle aperçu l'intérieur d'un dôme qui trônait sûrement au sommet de la bibliothèque. Il était richement décoré. Comme le reste du hall, nota-t-elle. Quelque chose dérangeait la jeune femme dans cette salle, sans qu'elle ne parvienne à identifier précisément quoi. Quelque secondes passèrent, avant qu'elle ne comprenne soudain le détail qui l'avait interpellé. Elle fit volte face et regarda en direction des étagères.
– Euh... Docteur ? interrompis Rose. Je ne suis pas une experte, mais on utilisait des rouleaux de Papyrus, à l'époque, non ?
– Hum ? Fit le Seigneur du Temps.
Il effectua un magnifique tour sur lui même, ce qui eu pour effet de faire voler son long manteau. Il fit courir rapidement son regard sur les pourtours du grand hall. Le Docteur fronça les sourcils, observant les alentours comme s'il venait juste de les découvrir – ce qui était probablement le cas, puisqu'il était absorbé par sa belle tirade, seulement quelques minutes auparavant. En tout cas, Rose avait raison, ce n'était pas Alexandrie, et encore moins l'Égypte antique. Si on lui avait posé la question, le voyageur du temps aurait parié sur le XVIIIème siècle.
Il allait reprendre la parole, quand une alarme stridente résonna dans le silence oppressant de la bibliothèque. Le Docteur se retourna d'un bloc, tandis que Rose sursautait.
– Qu'est ce que c'est ? Demanda cette dernière.
– Je crois...
Le Seigneur du Temps fut de nouveau interrompu, par l'irruption de quatre personnes dans le hall. Pour être arrivés aussi rapidement sur les lieux, ils devaient au moins être derrière la porte.
Le premier, petit et chauve, avait une démarche assurée. La deuxième suivait son mari dans un mouvement gracieux, mais hésitant. Elle était très grande, avait de long cheveux noir, et le teint pâle. Les deux derniers, un garçon et une fille, étaient le portait craché des deux premiers. Ils se tenaient légèrement en retrait de leurs parents. Tous avaient des yeux noirs d'encre. Le père et le fils portaient tout deux un costume trois pièces, découpé dans un tissu ébène. La mère et la fille s'étaient vêtues d'une longue robe sombre et élégante, de couleur identique à celle des hommes. L'ensemble était légèrement... dérangeant.
– Plus un geste ! fit le petit homme, en brandissant vivement un fusil au canon élancé. Il s'arrêta à quelques pas de ses visiteurs indésirés et les observa longuement.
L'homme était plus grand d'une vingtaine de centimètre que sa compagne. Il portait un costume marron et un grand manteau de la même couleur, présentant cependant une teinte plus sombre. La femme avait les cheveux blonds et était habillée d'une manière qu'il aurait qualifié de normale, même s'il ignorait pourquoi.
– Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous entrés ? Repris t-il, sur un ton plus ou moins agressif.
– Je suis le Docteur et voici Rose, expliqua le Docteur sur un ton courtois, en désignant son amie. Il n'avait pas jugé bon de s'inquiéter de l'arme pointée sur lui. Étant donné la façon dont l'homme qui leur faisait face tenait son arme, il n'avait guère l'habitude de s'en servir.
– Quant à la façon dont nous sommes entrés, reprit le Docteur, c'est grâce à mon vaisseau spatial. Il désigna le Tardis d'un geste de la main.
L'homme chauve jeta un œil à la petite boite bleu, posée sagement au centre de la pièce. Il la fixa un moment, interdit. Il se retourna vers le Docteur, l'air de se demander si celui-ci ne lui faisait pas une mauvaise blague. Ça, un vaisseau spatial ?
Il abaissa légèrement son arme. Ces intrus ne semblaient pas dangereux. Il ne portaient pas d'armes, ni aucun uniforme, ou autre signe distinctif, qui aurait pu marquer leur appartenance à une organisation militaire ou criminelle. De plus, ils n'affichaient aucune intention hostile. Mais ça n'expliquait pas comment ils étaient entrés. Pour ce qu'il en savait, c'était impossible, vaisseau spatial ou pas.
Le petit homme fini tout de même par se relâcher totalement, et baissa son fusil. La voix de la diplomatie est parfois plus efficace que la voix du canon.
– Je m'appelle Vince Vince. Voici ma femme, May, et mes enfant Stan et Emily, dit-il en faisant un geste englobant sa famille, qui était restée en retrait derrière lui.
Le Docteur allait reprendre la parole, quand il fut interrompu une troisième fois par une seconde alarme, plus stridente que la première. Mais qui a réglé cette stupide alarme, pensa-t-il agacé.
– C'est l'Arbre ! Paniqua Vince, en lançant des regards inquiets de droite à gauche. Il avait soudain oublié ses visiteurs indésirables. L'angoisse lui fit lâcher son arme. Celle-ci atterrit sur le sol carrelé de la bibliothèque dans un bruit assourdissant.
– L'Arbre ? Fit le Docteur, surpris.
– Vite, tout le monde à la cave ! Parvint-il enfin à articuler.
Lui et sa famille, qui avait semblé comme paralysé quelques instants plus tôt, s'était soudain mis en mouvement dans un ensemble parfais. Devant la panique de leurs hôtes, le Docteur avait jugé sage de s'élancer sur leur passage – sait-on jamais – en entraînant Rose à sa suite.
Le petit groupe ainsi formé s'était précipité vers les escaliers. Le Docteur faillit ralentir en voyant la pièce dans laquelle ils avaient accouru. Elle était vaste et circulaire. Les hauts murs qui encerclaient l'endroit s'élevaient aussi loin que portait le regard. Une rangée d'escalier serrée, s'enroulait en spirale le long des murs. Vince s'élança à l'assaut des escaliers, sa famille et leurs visiteurs importuns sur les talons.
– Vous n'aviez pas parler d'une cave ? Demanda le Docteur, déconcerté.
– Si.
– Alors pourquoi est-ce qu'on monte ?!
– Taisez-vous et courez ! Fit Vince, sur un ton qui n'admettait pas la réplique.
Les escaliers défilaient trop vite pour Rose. Fermant la marche, elle peinait à suivre le rythme de leurs hôtes. Le Docteur devant elle, n'en menait pas large. En revanche, Vince et sa famille, ne semblait pas le moins du monde incommodés par leur course effrénée. Ne voyant pas la fin des escaliers, le Docteur risqua un œil en arrière.
C'était spectaculaire.
Les marches, sur lesquelles il avait posé le pied quelques secondes plus tôt, avaient été complètement avalée par la nuit. L'intérieur de la Tour était pourvu de fenêtres étirées, semblables à celles que l'on pouvait trouver dans une église terrienne. Les rayons du soleil, qui filtraient par les fenêtres, était la seule et unique source lumineuse. Mais cette luminosité disparaissait. La lumière elle-même semblait se faire dévorer par l'obscurité.
Le Docteur essaya de se figurer l'Arbre, s'accrochant de toutes ses forces à la Tour. Il imagina ses longues branches crochues, se lançant à l'assaut de la Tour. Elles rampaient insidieusement en spirale serrées, recouvrant chaque centimètre de la tour. Et lorsque que ses monstrueuses lianes recouvraient les fenêtre, l'ombre se rependait.
L'obscurité qui les poursuivaient n'avait rien de naturel. Elle semblait incroyablement dense et menaçante. Comme une inondation agile, prompte à vous submerger. Comme une bête féroce vous poursuivant, dissimulée par la nuit, et qui ne rêve que de l'instant ou elle plantera ses crocs dans votre chaire.
De son côte, Rose semblait trop occupée à ne pas déraper sur les marches étroites et glissantes pour se préoccuper de ce qu'il se passait dans son dos. C'est une bonne chose, pensa le Docteur. Il décida alors qu'il était plus prudent de se concentrer sur sa course, plutôt que sur la chose qui semblait galoper derrière lui.
Sans que le Seigneur du Temps ne s'en rende compte, ils avaient atteint le haut des escaliers. Vince s'empara alors d'un énorme verrou d'un geste vif. Il le fit sauter, et ouvris une lourde trappe, qui grinça sur ces gonds. Il s'engagea dans les escaliers qu'elle ne dévoilait qu'à moitié, et repris sa course.
– Pourquoi est-ce qu'on descend, maintenant ?! Cria presque le Docteur, en se demandant ce qu'il pouvait bien ce passer ici.
– Vous n'arrêtez jamais, répondit Vince, légèrement agacé.
La volée de marches qu'ils dévalèrent était encore plus interminable que la première. Le temps semblait s'étirer, tandis qu'ils enchaînaient les marches étroites et fissurées de part et d'autre. L'escalier, rudimentaire, n'était éclairé que par quelque rares bougies, qui ont probablement été placées le long de la rampe dans une autre vie, s'il on en jugeait par les nombreuses toiles d'araignées qui se développaient sur les chandeliers.
Après un temps, qui sembla infini au Docteur, le groupe arriva enfin dans ce que Vince appelait " la cave ".
La salle était encore plus vaste que la bibliothèque dans laquelle le Tardis avait atterri. D'immenses tables, pourvues de quatre rangées de chaises, se tenait au centre de la pièce. À l'autre bout de la pièce, un petit feu brûlait tranquillement dans une cheminée dantesque. Devant elle, se trouvait des canapés à l'air confortable, bien qu'ils soient antiques. Sans même se consulter, le Docteur, Rose et la famille Vince, y prirent place, s'installant confortablement.
Vince et sa famille semblaient essoufflés mais infiniment soulagés. Rose s'était littéralement avachie dans son fauteuil, tandis que le Docteur s'était assis en avant du siège, les coudes posés sur les genoux, et les mains jointes. Il avait tout un tas de questions à poser.
– Où sommes nous exactement ?, demanda-t-il, de but en blanc.
– Dans la Tour, répondit Vince d'une voix enrouée, sûrement dû à cet exercice intense qu'était échapper à un arbre. Ou peut-importe la chose qui les avaient poursuivis.
– Mais où, insista-t-il.
– Nous l'ignorons.
Le Seigneur du Temps laissa passer quelques secondes.
– Combien vivent ici ? Repris-t-il.
– Seulement nous.
Le Docteur se tut. Il considéra son interlocuteur, cherchant n'importe quel signe qui aurait pu trahir un quelconque mensonge. Vince demeura immobile, le regard fixe. Après avoir laissé passer une poignée de secondes supplémentaires, il finit par conclure que son hôte était sincère.
– Qu'est-ce que vous savez exactement ? Murmura-t-il, pensif.
– Nous sommes dans la Tour. L'Arbre croît, s'enroulant en spiral, de part et d'autre de la Tour. Ses horribles branches, comme des doigts squelettiques, recouvrent les fenêtres. Elles apportent l'obscurité. L'obscurité est une abomination. Elle veut votre mort. Il suffit d'un contact. Un contact et vous êtes mort.
Vince n'en dit pas plus, laissant ses interlocuteurs digérer l'information. Rose reprit la parole pour questionner les Vince sur leur mode de vie à l'intérieur de la Tour. Le Docteur écoutait distraitement, pendant que ses pensées filaient à toute allure. Les idées s'enchaînaient les une après les autres, avant d'être éliminées, et rendues au néant. Une planète non viable était l'hypothèse la plus probable. Le Seigneur du temps avait eu le temps d'apercevoir l'extérieur au moment où ils montaient le premier escalier. Il semblait flotter, au dehors, une espèce de brouillard orange. Il n'avait rien vu d'autre pas de villes, pas de bâtiments... pas âmes qui vivent...
Un bruit étouffé mais suffisamment audible résonna soudain sous leurs pieds.
– Vous êtes les seuls ici, n'est-ce pas ? Interrogea le Docteur, rompant le silence pesant qui s'était installé.
– Oui, articula lentement Vince.
– Alors qu'est-ce qu'on vient d'entendre ?
...
