Notes : Bon, je sais que je devrais me concentrer sur mes autres fics, mais celle-ci m'est venue cette été, à un moment où j'étais particulièrement inspirée. Et le chapitre 2 du châtiment est à moitié écrit.

Donc, cette fic sera un peu difficile à lire, parce que j'ai voulu rédiger une chronique de l'ascension et des règnes d'Eärnil et Eärnur, les derniers rois du Gondor. Donc, plein de noms anciens, de personnages oubliés et de headcanons. L'intérêt de cette période, c'est qu'elle voit se succéder parallèlement une dynastie d'Intendant au services de ces deux rois, et de l'ancien roi Ondoher : Pelendur, Vorondil (le père du cor) et Mardil. En plus, c'est aussi l'histoire du retour des Nazguls, du mariage de la princesse Firiel avec le dernier roi d'Arthedain, Arvedui, et de la chute de la lignée du Nord. C'est un peu l'histoire de la chute des rois du Nord et du Sud et de l'envol des intendants.

Mais, pour compliquer encore le tout, je n'ai pas écrit l'histoire de façon chronologique. En gros, elle se déroule en une longue nuit et quelques jours faisant suite à la disparition du dernier roi Eärnur. Mais, à l'aide de flash-back, et même de prosopopées, je vais évoquer environ l'histoire des deux familles. En gros, c'est aussi un exercice d'écriture.

Bon, bah, si vous réussissez à lire ce... truc ? hybride ? monstruosité ? bravo, et merci beaucoup.

J'ai mis une liste des personnages apparaissant à la fin du chapitre.


I – La nuit la plus longue

Froid. L'arbre blanc est froid au toucher. Et les étoiles décharnées sont des plaies béantes ouvertes dans le ciel. Ce n'est pas comme ça que commencent les histoires, c'est comme ça qu'elles viennent s'échouer quand les bonheurs avortés se rétractent et se réduisent pour mettre le conte à genoux. Le tragique rôdait, le vaudeville s'achève. Herion ne le sait pas encore, mais il marche sur des ruines.

L'écorce crisse sous sa main. Epiant la nuit, il n'ose pas s'avancer davantage. Les gardes aux casques ailés l'observent du coin de l'œil. Par-delà l'éperon de pierre, des horizons en rut. Les ombres sont en chasse ce soir, et c'est un gibier royal ! Les nerfs se tendent à l'approche du dénouement. Les sentinelles surveillent avec attention le gamin près de l'arbre, épiant la silhouette debout au bout de l'esplanade qui malgré ses efforts ne peut voir les étoiles. Herion y arrive lui, mais il appartient au nouveau monde qui se forme, alors que son grand-père est resté coincé à la jonction des deux temps.

Il est bien seul d'ailleurs son grand-père, et Herion voudrait courir vers lui et serrer son vieux corps entre ses bras malingres. Ses jambes tremblent sous lui, et sa gorge se noue. Il quitte un instant la silhouette des yeux pour frotter ses mains l'une contre l'autre, et celle-ci se dissout dans le noir. Il rebrousse chemin vers la citadelle.

La couronne est morte ce soir. Pour le roi, il reste encore du temps. Des éternités peut-être de souffrance. A moins que ça ne soient des secondes qui se changent en années sous la pulsion du mal… Les frontières sont toutes rompues ; ce sera la nuit la plus longue.

Pourtant, la surprise est manquante à cette catastrophe. Une remarque, un murmure ondule doucement la pierre, comme si les vivants et les morts se touchaient, réunis par un flot de mémoire affleurant. Un souvenir partagé. En fait, ce n'était pas la première fois que nous perdions un roi.

oOoOoOo

« Mon grand-père n'étais pas encore tout à fait un homme quand le roi Ondoher s'en alla chevaucher vers son destin ; le désastre du Morannon et la ruine de sa lignée. Mais il se souvenait encore de la douceur de vivre sous l'ancienne royauté. » La voix d'Eradan s'achève en un filet, et il regarde au loin. Herion regarde son père avec tendresse. Pas plus que lui, il n'a vu pu voir ces glorieux temps, et sans doute ne les verra-t-il jamais, mais il restera toute sa vie empreint d'un regret profond.

Un feu brûle dans l'âtre, sa chaleur remonte dans les os glacés d'Herion. Il boit une autre gorgée de lait chaud, mais se concentre et ouvre grand les yeux. Pas question de s'assoupir alors qu'on le traite enfin comme un grand ! Jamais encore, il n'avait été autorisé à rester debout si tard, alors que Mère et ses sœurs sont couchées. Cette nuit cependant, le père et le fils ne sont pas les seuls à veiller. La ville toute entière ne dort que sur une oreille, insomniaque d'angoisse. Le feu et les souvenirs sont autant de ruses pour tromper l'attente. Herion rêve de cet arrière-grand-père qu'il n'a lui-même jamais connu, mais qui a façonné le cor géant que porte son père les jours de grande cérémonie, et ceux où il s'éloigne de la cité.

« Il était à la Bataille du Camp, n'est-ce pas ?

- Oui, celle du Camp, et puis il fut également de ceux qui combattirent en Angmar, et sous les murs de Fornost, jusqu'à la baie de Forochel qui vit périr Arvedui, le dernier souverain du Nord.

- Est-ce qu'il t'en parlait parfois ?

- Il me parla très peu de la campagne du Nord, le souvenir lui en était douloureux je pense. Mais il me décrit par cent fois la Bataille du Camp, et le courage du roi Eärnil, simple capitaine alors.

- Quel âge avait-il à ce moment-là ?

- Peut-être vingt-trois, vingt-quatre ans… Il n'avait pas encore atteint la majorité.

- Et on le laissa quand même combattre ?

- Son propre père Pelendur était né sous le règne du roi Calimehtar. Il fut l'Intendant de ce roi, puis de son fils Ondoher après sa mort. Son sens du devoir jugeait que plus que quiconque, il ne devait ménager ses forces, ni ses enfants quand il s'agissait de servir le Gondor. De plus, la situation à ce moment était tellement désespérée que nombreux furent les vieillards et enfants enrôlés dans l'armée. Le fils d'Eärnil, notre roi Eärnur, servit quant à lui d'aide de camp de son père, bien qu'il ne fût alors qu'âgé de seize ans.

- Et la suite ?

- La suite, tu la connais bien. Vorondil fut de ceux qui suivirent Eärnil, aux gués du Poros, à la Bataille du Camp. Il y acquit ainsi un grand renom malgré son jeune âge, et le royaume tout entier fêta Eärnil, son sauveur. Mais malgré la victoire, à l'issue de l'invasion, la lignée des rois fut brisé une première fois, et le royaume en grand péril… »

Mais Herion ne l'écoute plus. Ses yeux grand ouverts voient défiler d'autres époques, d'autres rois, d'autres héros, jusqu'à l'étourdissement. Eradan sourit avec douceur. Herion n'est qu'un enfant. Il voit plus la gloire des armées, le courage d'Eärnil, la splendeur des fêtes de la victoire, que la chute du roi, la désobéissance de ses fils, la mort et la défaite qui constituent le revers de cette grandeur.

Le silence tombe graduellement, comme Eradan regarde son fils s'assoupir malgré tous ses efforts. La tête brune retombe finalement contre le dossier de son fauteuil. Le père n'a pas le courage d'aller réveiller l'enfant pour le mettre au lit. Et puis, même s'il ne se l'avoue pas, contempler ainsi son garçon endormi demeure une bonne façon de se convaincre que tout va bien, que rien n'a changé. Car Eradan est un adulte qui sait, et comme tous les autres adultes qui savent, lui ne peut pas dormir, trop dévoré d'angoisse.

Quelle heure peut-il bien être ? Combien se sont écoulées depuis la tombée de la nuit ? Et depuis le départ du roi pour là d'où l'on ne revient pas, la ville corrompue, celle dont le nouveau nom ne se prononce qu'à mi-voix, et avec dégoût ; Minas Morgul, la cité des sorciers.

En regardant Herion, Eradan se demande où est passé son propre père. Sans savoir trop pourquoi, un vague sentiment de colère le traverse comme il pense à lui. Ne pouvait-il donc rien faire ? N'aurait-il pas pu retenir le roi, lui démontrer que ce duel n'était qu'une absurdité. Mais non, il a préféré le laisser partir. Un roi cependant peut-il être commandé, retenu de force ? Plus que la passivité de son père, ce qu'Eradan regrette, c'est un temps où celui-ci était tout-puissant, gigantesque, un temps où lui-même était aussi innocent et inconscient que le petit Herion, endormi au coin du feu.

Un frisson glacé parcourt son échine. Eradan a froid malgré la chaleur du feu. Sans doute est-ce parce que, pour la première fois depuis l'aube, il ose se poser la question fatidique : et si, malgré tout, et si Eärnur était mort ? Et si le roi ne revenait jamais ?

Le père d'Eradan lui, connait la réponse à cette question, ou du moins, la moitié de cette réponse. C'est sans doute pour cela qu'il ne peut venir se mêler aux vivants cette nuit. Les morts occupent toute la place dans son esprit. Reste à savoir si Eärnur est déjà descendu auprès d'eux, ou s'il valsera encore quelque temps auprès des ombres.

Il a quitté l'éperon de pierre depuis bien longtemps déjà. L'arbre blanc solitaire est battu par les vents, harcelé par la bise. Il hésite : rejoindre son fils et son petit-fils, ou retourner se fondre dans la nuit ?

Il a finalement opté pour la seconde option. Parce que l'obscurité et le silence conviennent mieux à son immense chagrin. Il redescend au sixième cercle de la cité et erre sans escorte dans les rues désertes. Il regarde vers Rath Dinen, mais il ne s'y rend pas. A quoi bon visiter les morts quand on a déjà une tombe dans la tête ! Et puis il n'aime pas la façon qu'ont les défunts de murmurer son nom avec insistance quand il passe auprès d'eux ; Mardil, Mardil ! Peut-être imagine-t-il ces voix, pour combler le vide laissé par celles des vivants qu'il n'entend pas toujours.

Mardil se sent très vieux ce soir. Plus que d'habitude ; et c'est beaucoup dire, parce qu'il lui a toujours semblé être né déjà âgé. Encore enfant, sa famille, il s'en rappelle, l'appelait petit-père, ou petit-grand-père même, quand il singeait Pelendur. C'était il y a fort longtemps, et les odeurs étaient encore vives, les couleurs claires, et les sons profonds résonnaient dans toute leur intensité. Mais depuis la guerre, le deuil, la perte, son audition aussi lui a fait défaut, et pour comprendre les voix douces et les chuchotements, il est obligé de lire sur les lèvres. Quelque part, le monde est cassé. Il est émoussé, altéré, rodé, comme les vieilles pierres sales de cette cité qu'il a connue sous un autre nom. Minas Tirith n'appartient pas du tout au monde de son enfance, et Minas Anor, très peu.

Ses premiers souvenirs ne portent pas en eux la cité blanche. Son monde se réduisait alors aux collines boisées de l'Emyn Arnen, au centre de l'Ithilien. Grande en pouvoir et en influence, mais petite en termes de richesse et de territoires, la maison des Intendants avait pour unique fief une infime portion de cette région, appartenant à la couronne. Nobles numénoréens, les ancêtres de Mardil étaient venus en terre du Milieu à la suite d'Elendil et de ses fils, dans les bateaux des Fidèles. Ils s'étaient alors établis en Emyn Arnen, et avaient bâti le château des collines.

Non, pas de souvenirs de pierres blanches et de trompettes solennelles pour marquer l'enfance de Mardil ! Juste le murmure de la rivière coulant sous les arches de la grande salle, et le sifflement des pins dans les hauteurs. Le gris ardoise délicat mêlé au bleu des sources et aux sylves vertes des arbres.

Sa mère avait une grande volière, qui abritait des oiseaux chanteurs, et d'énormes volatiles colorés et criards ramené par son père de ses lointains voyages. Elle passait des heures entières dans cette pièce aux grandes fenêtres et aux panneaux de bois peint, à s'enivrer de leur chant, en regardant au loin, par-delà les collines, si le vent qui lui avait ravi son bien-aimé n'était pas de retour. Mardil savait que sa mère aimait son père, malgré son absence. Elle avait dû se résoudre il y a bien longtemps à admettre qu'aucune cage au monde ne serait jamais assez grande pour retenir son époux inconstant et nomade.

Elle était née à Anfalas, au bord de la mer. Fleur des rivages, fille de marin, sœur de marin, elle connaissait le goût aigre-amer de l'attente, et la félicité de l'instant trop court. Elle paraissait si frêle, bien que si forte à l'intérieur, et si seule parfois, que l'enfant se demandait comment elle était parvenue à résister, à ne pas être venue se briser entre les bras puissants de son mari.

Car quand Mardil était petit, son père était un géant. Il le voyait peu, ses visites au vieux château des collines étaient rares. Il lui arrivait pourtant parfois de s'en revenir vers son foyer et ses enfants légitimes. Son passage prenait alors la forme d'un ouragan, d'un vent puissant qui soufflait sur son passage serviteurs et oriflammes, et déchainait un ballet de destriers et d'armures. Son père était un géant ! Des cors et des trompettes annonçaient sa venue. Ses atours étaient écarlates, ivoire et or. Son rire immense résonnait dans la cour battue aux quatre vents. Le monde se tordait et se contorsionnait pour mieux l'accueillir, les meubles volaient, les couleurs s'avivaient, de nouveaux visages se pressaient aux croisées de pierre. Son père alors descendait de cheval, embrassait son épouse et jetait à ses pieds en trophée une peau de bête rare, moirée de reflets d'or, et si grande qu'elle en recouvrait l'escalier d'honneur.

Ces soirs là, Mardil et son frère recevaient le droit d'aller se coucher plus tard que d'ordinaire. On les habillait de neuf, et ils pouvaient rester longtemps dans la grande salle en présence des grands, à écouter les rires des guerriers, et à caresser la fourrure ivoire ou argent de la bête tuée.

Son père demeurait toujours quelques semaines chez lui, guère plus. Il repartait ensuite guerroyer au loin, chasser à l'Est ou au Sud, dans les terres sauvages, et jusqu'à des contrées lointaines, ou encore rejoindre le grand-père de Mardil, l'Intendant Pelendur à Minas Tirith. Sa mère demeurait seule avec ses fils. Elle n'aimait pas beaucoup Minas Anor, et ne fréquentait guère la cour du roi Eärnil que pour les grandes cérémonies officielle. En revanche, elle se rendait fréquemment à Minas Ithil, sa sœur jumelle, et la capitale administrative de l'Ithilien.

Ses premiers souvenirs de la capitale étaient intimement liés à la figure de son grand-père, une mince silhouette, haute, vêtue de noir, et terriblement imposante. Pelendur portait le deuil depuis la mort du roi Ondoher et de ses fils, de l'ancienne royauté, et son visage était pâle et sévère. Petit, il impressionnait Mardil encore plus que son père. Quand ce dernier était parti trois ans durant guerroyer dans le Nord, sa mère les emmenait souvent son frère et lui à Minas Anor, auprès de l'Intendant. Mardil avait treize ans, l'âge d'Herion, et Pelendur lui fit découvrit les archives ainsi que la vie de cour, et la politique. Il avait appris à se rapprocher de ce grand-père si froid, mais dans un sens, si semblable à lui.

Mardil secoue la tête. D'autres souvenirs et visages surgissent dans sa mémoire, et résonnent en vagues échos. Celui de son frère notamment, Amdîr, de ses tantes ou de sa grand-mère, et bien d'autres encore… Amdîr surtout hantait ses pensées. Les courses dans le jardin, les interminables entrainements à l'épée, les fous rires, les bêtises et les punitions partagées. Et par la suite, la guerre, le devoir, et la terrible Minas Ithil qui avait dévoré son frère. Et voilà maintenant Mardil debout, à la place de Pelendur, portant le deuil du nouveau royaume. Après… Après quoi ? Qu'est-ce qu'on met après l'ancien royaume, et le nouveau royaume ? Mardil s'est arrêté net. C'est vrai ça, qu'est-ce qu'on met après ? Le royaume sans roi ? Il y a des prétendants pourtant. Mais obscurs, contestés et bien trop nombreux !

Il déambule songeur. La solution au problème le passionnerait peut-être plus si cela n'était pas à lui de la trouver. Mais il est à la place de son grand-père, il doit choisir, comme l'avait fait Pelendur. Un ancêtre du prince de Dol Amroth avait pris pour épouse la sœur du père d'Eärnil. Il y a la lignée du Nord également. Si tant est qu'elle existe encore… Il refoule ces réflexions avec fatigue. Il ne veut pas y penser pour l'instant. La cité attend encore le retour d'Eärnur, il sait juste avant les autres. Il a une longueur d'avance sur la suite des évènements. Vraiment ? fait une petite voix en lui. Ils ne savent pas ? Il est plus probable que si, ils s'en doutent forcément. Mais ils refusent d'admettre, ils refuseront longtemps, ils préfèrent te laisser te charger de tout le sale boulot !

Quelle heure peut-il bien être ? Il fait encore plus noir. Ses pieds ont décrit une large boucle et l'ont ramené à son point de départ. Il hausse les épaules. Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal cette nuit-là que de rester veiller en famille.

Il monte les marches menant aux appartements consacrés à l'Intendant. Dans un grand fauteuil auprès du feu, le petit Herion dort comme un bienheureux. En le voyant entrer, son fils fait mine de vouloir lui parler, mais Mardil appose un long index osseux sur ses lèvres fines en désignant l'enfant endormi. Eradan se lève en silence, saisit un plaid en en couvre le petit garçon avant de suivre son père hors de la pièce.

Ils marchent dans les couloirs, puis s'installent dans un salon vide. Mardil allume quelques bougies et se retourne vers son fils. Eradan arque un sourcil interrogateur. Mardil secoue la tête d'un air las. Eradan baisse la sienne. Les mots sont inutiles. Eradan sait ce qui va suivre. Il n'en doute pas, car bien que son père ne soit plus le magicien omnipotent de son enfance, Eradan ne l'a toujours pas vu se tromper. Echouer, peut-être, avoir tort jamais.

Mardil regarde son fils d'un air songeur. Eradan possède des cheveux noirs coupés courts sur la nuque, et a perdu il y a bien longtemps déjà ses joues rondes et ses boucles enfantines. Il est né un an après la mort de Pelendur. L'année suivante, Mardil avait rejoint l'armée du prince Eärnur, pour lever le siège de Minas Ithil. Un an encore, et Minas Ithil n'était plus Minas Ithil, mais Minas Morgul.

« Alors c'est ainsi ? Tout ça pour rien… De simples mortels gouvernent le Gondor, alors que le roi est parti.

- Il ne l'est pas encore tout à fait, achève l'Intendant dans un murmure.

- Père, vous le savez, Eärnur ne reviendra pas. Jamais. Et il vous faudra alors prendre une décision pour nous sortir du gouffre. Tous vont réclamer la couronne. Dol Amroth, Lossarnach, les héritiers du Nord… Mais aucun d'entre eux n'a de réels droits sur elle. »

Mardil ne répond rien. Il ne sait pas. Il a jusqu'à l'aube pour pleurer, après il faudra décider.


Mardil : Fils de Vorondil, brièvement Intendant du roi Eärnil, puis du roi Eärnur, premier Intendant régnant,

Eradan : Fils de Mardil

Herion : Fils d'Eradan

Vorondil : Fils de Pelendur, Intendant du roi Eärnil

Pelendur : Intendant des rois Ondoher puis Eärnil

Amdîr : Petit frère de Mardil

Eärnur : Fils d'Eärnil, dernier roi du Gondor

Eärnil : Descendant du roi Tarmacil, choisi roi du Gondor par l'Intendant Pelendur

Ondoher : Ancien roi du Gondor, mort avec ses fils au désastre de Moranon