Bonjour à tous et à toutes. Cette fanfiction est ma première dans ce fandom, et j'espère qu'elle vous plaira :) sachez cependant que je ne publierai pas les chapitres rapidement. Je suis en terminale, j'ai le bac à la fin de l'année, et une vie sociale peuplée de gens fous et bizarres x) donc je vais faire ce que je peux. Comme en plus j'essaie de faire des chapitres longs et conséquents ben... n'espérez pas en avoir toutes les semaines. Si j'en sors un tous les mois, c'est carrément un miracle. xD J'ai écrit le chapitre un complètement et j'attaque le chapitre deux (j'ai commencé au zéro).
Cette fiction me demande beaucoup de boulots, parce que ce n'est pas mon style de prédilection. Alors si vous appréciez, je veux bien un commentaire pour m'encourager. Sinon, j'arrêterai de publier ma fiction.
Pour les commentaires : les kikoolols peuvent aller voir ailleurs si j'y suis ! Je m'embête à écrire dans un français correct, alors faîtes de même s'il vous plait.
Je vous prie de m'excuser si j'ai paru chiante, mais c'est juste que j'ai été assommée de kikoolols franchement haineux sur une one-shot que j'avais écrit (et supprimé du coup), et je ne veux pas que ça recommence.
Merci beaucoup d'avoir lu jusqu'au bout, en espérant que ça vous plaise ! :D
LADY MOON
Chapitre Zéro : L'enfant bâtarde
Mes souvenirs commencent un jour pluvieux. J'avais six ans ce jour précis, sur un chemin boueux. Un homme me tenait la main fermement, et marchait à grands pas, si bien que j'étais obligée de courir pour le suivre. Le capuchon de sa cape en tissu brun grossier tâchée de boue était rabattu sur son visage, m'empêchant de me rappeler de son visage. Il était de toute façon bien trop grand pour qu'une gamine qui ne faisait pas plus d'un mètre et vingt centimètres voie son visage. Ses lourdes bottes m'éclaboussaient au fur et à mesure qu'il marchait, et ma robe brunâtre était tâchée de boue et trempée bien avant notre arrivée au château. C'était un bâtiment immense, fait en pierre grises, froid et délavé par le déluge qui s'abattait sur la région. Les feuilles des lierres qui grimpaient le long des vieilles façades étaient écrasées par les gouttes, et les plantes survivaient tant bien que mal. L'homme qui me tenait s'arrêta devant la lourde porte en bois haute d'au moins cinq mètres. Un garde qui s'abritait comme il le pouvait mais n'en était pas moins trempé s'approcha de nous et se posta devant l'homme qui m'avait emmené ici. Le garde tenta d'avoir l'air imposant, mais il faisait deux têtes de moins que le géant qui me tenait.
_ Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda finalement le garde.
_ Je viens refiler la gosse à son père. C'est une bâtarde, grommela l'homme d'une voix bourrue.
_ La bâtarde de qui ?
Le garde me jeta un coup d'œil et je me mis instinctivement derrière celui qui me tenait. Le soldat arqua un sourcil, puis haussa les épaules et reporta son attention sur l'autre homme, à mon grand soulagement.
_ Alors ? Insista-t-il.
_ Hiashi Hyuga, répondit l'autre.
_ Ah ! C'est vrai que ces yeux, c'est ceux du Seigneur Hiashi.
_ Ouais. Et le reste aussi. Alors maintenant, je lui rends. Déjà que ma femme n'est pas commode, je ne peux même plus marier ma fille, avec la mioche sur ses talons ! Donc, fini ! J'arrête de la nourrir et je vous la refile. Que celui qu'a engrossé ma fille se coltine la gosse, conclut-il.
Le soldat sembla considérer la chose un instant, puis hocha la tête, et tendit la main pour que je le suive. L'autre me poussa vers le garde, et je faillis tomber. Le garde m'empoigna la main et me traîna derrière lui à la manière de mon grand-père maternel, et m'emmena dans le château sans un mot. Comme je manquai de tomber à chaque pas, il finit par me placer sur son épaule comme un sac de pommes de terre, et reprit sa route plus rapidement. Les couloirs étaient interminables aux yeux d'une enfant comme moi, et très sombres. Seules quelques torches, disposées tous les trois mètres, apportaient de la lumière dans le lieu froid et inhospitalier. Finalement, le soldat s'arrêta devant une porte en bois, encadrée de deux torches. C'était l'endroit le plus lumineux du couloir, et je battis quelque fois des paupières pour m'habituer à la lumière. Le soldat me pausa à terre et épousseta l'épaule sur laquelle il me transporta, puis s'agenouilla devant moi et remis mes cheveux trempées à peu près en état, et réajusta ma robe du mieux qu'il put. Puis il se releva et, toujours sans m'adresser un mot, toqua à la porte. Il l'ouvrit sans attendre l'autorisation d'entrer et me traîna derrière lui, sa grosse main cagneuse entourant la mienne. Nous entrâmes dans une salle chauffée par une grosse cheminée, dont même le sol habituellement glacé était chaud. Je sentis la chaleur circuler du sol chaud à mes pieds nus et froids, et le sang recommença à circuler dans mes pieds. Face à nous, un homme était assis à une table et lisait des papiers qu'il imprimait parfois de son cachet. Ce devait être le seigneur de ce château. Il possédait de long cheveux noirs, et ses yeux étaient, à mon grand étonnement, semblables aux miens. Je ne me souviens pas de ma vie avant ce jour, mais ses yeux étant exclusif au clan Hyuga, il est fort probable – et même sûr – que je n'avais jamais vu d'yeux semblables aux miens avant ma rencontre avec cet homme. L'intéressé finit par lever les yeux vers le soldat.
_ Eh bien, Takeshi ? Pourquoi me déranges-tu ?
_ C'est la petite, mon Seigneur. Un vieux fermier l'a amenée tout à l'heure. I'dit que c'est la fille de vot' frère, mon Seigneur.
_ Et tu le crois ? Rétorqua ledit seigneur, l'air agacé.
_ Ben… Regardez ses yeux, mon Seigneur.
L'homme tourna la tête vers moi et je lui jetai un coup d'œil craintif. Il eût un hoquet d'étonnement, puis soupira et se pinça l'arrête du nez en secouant la tête.
_ C'est effectivement indéniable qu'elle est la fille d'Hiashi. Comment t'appelles-tu, petite ? Me demanda-t-il ensuite.
Je sursautai et répondis timidement « Hinata ». Il hocha la tête, et s'adressa à Takeshi, sans m'accorder le moindre regard.
_ Tu vas l'amener à la cuisine pour la nourrir, et la confier ensuite aux cuisinières. Elles devront l'habiller et la nourrir, mais qu'elle ne travaille pas. Je réfléchis encore à son sort. Est-ce clair ?
_ Oui mon Seigneur. Allez, viens petite.
Il m'entraîna à nouveau dans les couloirs et me reprit sur son épaule, étant donné que j'avais toujours du mal à marcher. Il se déplaçait à grandes enjambées, et regardait droit devant lui. Son dos était droit et il ne trahit aucun signe de fatigue, bien qu'il me portât durant une dizaine de minutes, le temps d'atteindre les cuisines du château. Celles-ci étaient grandes, et des dizaines d'hommes étaient attablés, mangeant bruyamment du pain, de la viande sanguinolente et du fromage en buvant de la bière nauséabonde. Ils levèrent les yeux à notre passage, et me regardèrent comme si j'étais une créature inconnue. Un des soldats finit par héler Takeshi, et lui demanda qui j'étais. Takeshi répondit que j'étais la bâtarde du Seigneur Hiashi, et en profita pour me confier aux cuisinières. Ce fût une jeune femme aux longs cheveux noirs, qui me récupéra de l'épaule de Takeshi. Elle me déposa sur la table sans me dire un mot et partit me chercher du pain et du fromage. Lorsqu'elle revint avec la précieuse nourriture, elle s'assit à côté de moi et me tendit les aliments avec un sourire chaleureux.
_ Tu es la bâtarde de qui ? Me demanda-t-elle.
C'était une simple question, comme quelqu'un qui cherche des informations, et non pas un question pour me rabaisser au simple rang d'erreur d'un grand seigneur féodal. Je répondis timidement que si j'avais correctement compris, j'étais la fille du seigneur Hiashi. Elle écarquilla les yeux avant d'éclater de rire.
_ Hiashi le Droit ? Oh, voilà de quoi salir sa réputation d'homme irréprochable ! Comment tu t'appelles, jolie petite fille ?
Je me présentai après avoir avalé goulûment un morceau de pain, et elle tourna la tête vers la table en face de nous. Des soldats me dévisageaient et discutaient entre eux. Probablement de moi, étant donné que j'étais la curiosité du jour. La cuisinière fronça les sourcils, et les héla.
_ Eh, bande d'abrutis ! Laissez la gosse tranquille, et mêlez-vous de vos assiettes ! C'est pas une bête de foire, au nom d'Erin !
_ Toi la cuisinière, retourne à tes fourneaux les hommes à leurs affaires !
_ Quelle belle brochette d'imbéciles, grommela la cuisinière en secouant la tête. Tu veux un conseil petite ? Fais très attention aux hommes, surtout à ceux qui qui désirent le pouvoir. Ce sont les pires, me chuchota-t-elle en regardant que personne ne l'écoutait.
Je hochai la tête, dubitative. Je ne comprenais pas vraiment en quoi une petite chose comme moi, sans château ou armée, pouvait représenter un ennemi pour un seigneur féodal. Mais je l'écoutai quand même, me disant que, de toutes manières, ce n'était pas inutile de savoir cela. Une fois son conseil donné, elle changea de sujet, et m'expliqua où j'étais. Le château où je me trouvais était une avant garde, près de la frontière avec le royaume des Tourbillons, et se nommait Flammes de Pluie en raison du nom de notre pays – le royaume du Feu – et la météo pluvieuse de cette région, adjacente avec le royaume des Tourbillons, une terre pluvieuse et froide. Mais, d'ici quelques semaines, lorsque Hizashi aurait signé le traité de paix avec le royaume des Tourbillons au nom de la couronne, le château serait presqu'entièrement déserté, et seuls quelques soldats, un capitaine et quelques serviteurs resteraient ici, les autres rentreraient à Konoha, la capitale.
_ Allez-vous rentrer à Konoha aussi ? Demandai-je.
Je désirai ardemment rester avec la cuisinière. Elle s'était montrée gentille et douce avec moi, et je m'étais pris d'affection pour elle. Elle acquiesça, et j'en fus ravie. Elle m'indiqua aussi que j'irais très certainement avec eux, pour que l'on me présente à mon père et que l'on décide de mon sort. Au mieux, me dit-elle, je serais adoptée par ce dernier, mais il ne fallait pas trop y compter. Au pire, on disposerait de moi, mais c'était très improbable. Je serais très probablement confiée un membre mineur du clan, probablement un petit baron, qui pourrait très facilement me faire passer pour sa fille. Mon destin me parut tout de suite moins dangereux. La cuisinière me sourit et m'ébouriffa les cheveux. Elle promit de s'occuper de moi jusqu'à ce que l'on décide de mon sort. Elle me tendit la main, et se présenta sous le nom de Kurenai, meilleure cuisinière de tout le royaume. Cela me fit pouffer, et elle rit également.
Je passai donc ma journée sur ses talons, à la regarder superviser la cuisine pour tout un château. Elle planifiait tous les repas, et cuisinai elle-même les repas du Seigneur Hizashi. Elle m'apprit quelques astuces de cuisines, déclarant que cela pouvait toujours servir. Le soir, elle m'amena chez une couturière, qui réparait tant bien que mal une chemise de soldat réduite en lambeau par une chute. Elle accueillit Kurenai avec le sourire, et accepta de me préparer de nouveaux vêtements, ainsi qu'une paire de chaussures, puisque j'étais toujours pieds-nus.
_ Hiashi ne la tuera jamais, commenta-t-elle à l'intention de Kurenai. Pourquoi lui as-tu dit une bêtise pareille ? Tu as vu cette gueule d'ange ? Seul un monstre ferait du mal à une petite chose aussi mignonne.
_ Hiashi n'est pas un tendre, rétorqua Kurenai. Mais espérons que tu as raison. S'ils ne savent pas quoi en faire, ils n'ont qu'à me la confier. Je m'en occuperai.
_ C'est impossible. Regarde ses yeux. Soit ils la cachent, soit l'un des Hyuga l'adopte. Ils n'ont pas trop le choix.
Kurenai haussa les épaules et nous partîmes. J'avais à présent une robe en coton toute neuve, de la couleur de mes yeux, et une petite cape noire, pour me tenir chaud, et des bottines en vieux cuir rembourré, mais au moins, elles étaient chaudes et confortables. Mes orteils pouvaient enfin bouger normalement, et je pouvais marcher normalement. La cuisinière me guida jusqu'aux dortoirs des autres cuisinières, et décida que je passerai la nuit avec elle. Les collègues de Kurenai s'enquirent rapidement de mon identité, et passèrent le reste de la soirée à me traiter comme une poupée de porcelaine car j'étais, selon elles « une adorable petite chose ». J'avais l'impression d'être un chaton que l'on vient d'offrir à un enfant surexcitée. Mais je n'eus pas à écouter leurs compliments très longtemps car je m'endormis très rapidement dans le lit de Kurenai.
Les semaines précédents le départ pour Konoha s'enchaînèrent très rapidement. Je restai auprès de Kurenai et de ses cuisinières toute la journée, et je les aidais comme je le pouvais, bien que cela me soit normalement interdit. J'avais le droit de goûter tous les plats qui m'intéressaient, et je mangeais avec elle. Elles me défendaient contre les soldats, qui m'observaient comme une bête de foire. C'était très amusant de voir les jeunes gardes chassés à coups de louches par Kurenai quand il venait essayer de me voir ou de piquer un peu de nourriture réservée à Hizashi – c'était le nom du seigneur que j'avais rencontré le jour de mon arrivée et le frère de Hiashi, donc mon oncle. Ils fuyaient toujours faces aux yeux inquisiteurs écarlates de Kurenai, et repartaient bien vite s'asseoir à leur place, sous les rires moqueurs de leurs collègues et des cuisinières. Je n'osais pas rire, mais je souriais et pouffais légèrement quand cela arriver.
Le jour du départ, je fus réveillée bien avant l'aube par Kurenai. Les affaires avaient été rangées la veille, mais il nous fallait aider les autres serviteurs à charger les bagages dans les chariots. Chaque classe avaient deux chariots couverts. Un pour charger les affaires, l'autre pour voyager. Ils étaient tirés par des cheveux de traits puissants, les plus beaux étant ceux du Seigneur Hizashi. Il voyageait avec son fils Neiji, sa femme étant morte en couche. Je n'avais qu'entraperçu mon cousin. C'était un garçon d'environ un à deux ans de plus que moi, au regard chaleureux. Il était brun, et ses longs cheveux tombaient au milieu de son dos. Ses yeux, identiques aux mien, semblait intéressé par tout ce qu'il passait autour de lui. Je devais, quant à moi, voyager avec Kurenai et les cuisinières. En réalité, c'est ce que nous supposions. Car s'il avait été annoncé que je vais aller à Konoha, personne n'avait daigné préciser avec qui il me fallait voyager. C'est ainsi que, alors que j'étais installée à l'avant du chariot en attendant le départ avec Kurenai, un garde arriva près de nous et héla la cuisinière.
_ Kurenai ! Le Seigneur Hizashi a demandé à ce que la petite voyage avec lui. Je dois la lui amener avec ses bagages.
_ Ah ! Il n'aurait pas pu nous faire signe avant ? Grommela-t-elle. Enfin…
Elle me passa ma sacoche contenant une poupée qu'elle m'avait fabriquée et d'une robe de rechange, offerte par la couturière. Le soldat me souleva et m'assit sur son épaule. Mon traitement avait considérablement évolué au fil des jours. De curiosité qui ne mérite pas de véritable considération, j'étais devenue la petite mascotte des serviteurs, qui semblaient m'apprécier grandement. Le soldat me déposa devant le carrosse princier, et toqua à la porte. Le Seigneur Hizashi ouvrit, et remercia le soldat de m'avoir amenée. Il me fit rentrer, et c'est ainsi que j'eus ma première discussion avec mon cousin et mon oncle. Neiji m'accueillit avec un immense sourire, et me demanda de s'asseoir à ses côtés.
_ Tu es Hinata? Père m'a parlé de toi. Je suis très content d'avoir une nouvelle cousine ! Tu es jolie, encore plus qu'Hanabi !
_ Merci Seigneur Neiji. Mais qui est Dame Hanabi ?
_ Ne m'appelle pas Seigneur, je n'aime pas ça. Père est un seigneur, moi non. Je sais ! Tu n'as qu'à m'appeler grand frère ! Et Hanabi et l'autre fille d'oncle Hiashi. Elle a deux ans.
_ Merci, S- grand frère, balbutiai-je en rosissant.
J'étais extrêmement gênée par tant d'affection venant d'un prince, qu'il soit ou non mon cousin. Neiji passa le trajet à me poser des questions et à me parler de la vie au palais. Son père était amusé par l'excitation du garçon, et le laissait faire. Il me parlait des jeux avec lesquels on s'occupait, les instruments que les femmes se devait de connaître, et d'autres choses dont je ne me souviens malheureusement pas. Nous arrivâmes à Konoha bien après le coucher du soleil. Neiji était endormi à mes côtés, mais mon oncle et moi étions toujours réveillés. Il m'expliqua que je devais rester au près de lui, et qu'il me mènerait à mon père et à l'Hokage, qui décideraient ensuite de mon sort. Je m'étais contentée de hocher la tête, satisfaite de ce plan. Je désirai être rapidement fixée sur mon destin, et que la boule qui enserrait mon estomac disparût. Lorsque le carrosse s'arrêta, un valet vint nous ouvrir la porte, et baissa la tête devant ses deux seigneurs, et me jeta un coup d'étonné. Je m'inclinai rapidement devant lui mais Neiji attrapa ma main et me tira sur ses pas.
_ Viens Hinata, il faut se dépêcher. L'Hokage et oncle Hiashi nous attendent, m'indiqua-t-il en souriant.
Je le suivis silencieusement. Nous talonnions son père sans mot dire dans des couloirs bien plus chaleureux que ceux de Flammes de Pluie. Je jetai un coup d'œil derrière, cherchant désespérément Kurenai du regard. Je la vis de loin. Alors que j'allais l'appeler, son regard écarlate croisa le mien. Elle me sourit, de même que Miku, une autre cuisinière, qui passait par là et qui me vit également. Je souris également et hochai la tête avant de courir à la poursuite de Neiji. Je les rattrapai rapidement et me mis derrière eux, silencieuse. Konoha était réputée pour son climat chaud et doux. L'hiver était court, et l'été long. On était en robe légère presque toute l'année, mais en cette nuit d'hiver, j'étais soulagée de porter la cape offerte par Cho, la couturière de Flammes de Pluie, restée là-bas.
Nous finîmes par atteindre une double porte en bois, gardé par deux soldats armés de hallebardes mesurant trois fois ma hauteur, décorée de gravures en tout genre. Les soldats saluèrent mon oncle, et l'un d'entre eux ouvrit la porte sans toquer. Il s'avança devant nous et annonça notre arrivée d'une voix forte. Une voix, celle d'un homme âgé, lui répondit de disposer d'un ton monocorde. Le soldat sortit rapidement, et ferma derrière nous. Je jetai un coup d'œil inquiet à la porte derrière nous, espérant en ressortir vivante. Maintenant que j'étais confrontée aux hommes qui allaient décider de mon sort, j'étais beaucoup plus inquiète. Neiji me fit un sourire encourageant quand le vieil homme demanda à me voir. Mon oncle et mon cousin s'écartèrent, et je m'avançai, la tête baissée.
_ Relève la tête, mon enfant. Laisse-moi voir tes yeux.
Je relevai lentement les yeux et, pour la première fois de ma vie, j'aperçus mon père et l'Hokage. Mon père était en tout point identique à mon oncle, mais je m'y attendais. Neiji m'avait expliqué qu'ils étaient jumeaux mais que, comme Hizashi était né en second, Hiashi était l'héritier légitime. Bien qu'ils soient semblables, mon père avait l'air plus dur que mon oncle, et je déglutis. L'Hokage, quant à lui, était un vieil homme aux cheveux et à la barbe blanche. Il avait des yeux noirs et vifs, et une aura de force se dégageait de lui. Je me souviens encore du frisson qui me parcourut l'échine quand il croisa mon regard, et je baissai automatiquement la tête en hoquetant. Je restai ainsi en attendant qu'un des hommes ne parlent, mais rien ne vint. Alors, timidement, j'osai lentement relever mes yeux, pour trouver un sourire amusé sur le visage de l'Hokage, et le visage toujours aussi neutre de mon père.
_ C'est bien ta fille, Hiashi. Aucun doute.
_ En effet, je dois le reconnaître. Me voilà bien embarrassé. Je ne puis l'élever comme ma fille. Mon clan serait disgracié pour toutes les générations à venir.
_ C'est un fait. Mais nous ne pouvons occire cet enfant pour l'honneur d'un clan, Hiashi. Je m'y oppose fermement, sache-le.
_ Je n'oserai pas lever la main sur un enfant, mon seigneur.
Une vague de soulagement me submergea à ces paroles. J'allais vivre ! Quelque soit mon destin, je quitterais cette pièce en vie ! Je ne pus retenir un sourire, et Neiji me pressa l'épaule en me faisant un clin d'œil et en souriant. Nous reportâmes ensuite notre attention sur l'Hokage et Hiashi. Les deux conversaient toujours de mon sort. Il fût question de faire de moi une servante, ou de me confier à quelque baron Hyuga pour que je sois élevée en tant que membre du clan à part entière. J'étais parfaitement satisfaite de cette situation mais le problème était de trouver un baron qui voudrait de moi et me traiterait correctement. Les Hyuga n'étaient absolument pas friands des bâtards, et risquaient d'avoir une attitude dégradante envers moi, et j'étais, vu mon âge, incapable de me défendre. Le débat tournait en rond quand mon oncle intervint de sa voix forte et claire.
_ Pourquoi ne pas la confier à Jiraiya ? Elle serait cachée de tous et protégée.
_ Jiraiya ? Répéta l'Hokage. Ma foi, pourquoi pas. Seulement, ce sera à lui de décider, je ne peux le forcer à prendre la jeune Hinata comme apprentie. Il doit la rencontrer.
J'ignorai encore qui était Jiraiya à cette époque, et je ne pouvais que me demander qui il était, et quel genre d'apprentie je serais si l'on me confiait à lui. J'étais anxieuse, et mon regard était fixé sur la porte durant tout le temps où un garde, envoyé par l'Hokage, devait revenir accompagné dudit Jiraiya. Environ une vingtaine de minutes plus tard, la porte s'ouvrit, et le soldat entra, annonçant le « maître Jiraiya ». Un homme aux cheveux blancs apparut. Il était vêtu d'une tenue sombre, et portait également une grande cape bleu marine, qui touchait presque le sol. Il scanna rapidement la pièce d'un regard inquisiteur, et son regard s'arrêta sur moi. Il sourit en coin et s'adressa ensuite à l'Hokage.
_ Vous m'avez fait demandé, mon seigneur ?
_ Cette enfant, répondit l'Hokage en me désignant. Pourrait-elle être ton apprentie ? Elle est la bâtarde d'Hiashi, et il nous faut la cacher.
Jiraiya hocha la tête et s'approcha de moi. Il s'agenouilla devant moi, et m'examina. Il s'attarda sur mes yeux, et testa mes réflexes et la puissance de mes muscles. Bien que je fus maigrichonne, grandir à la ferme m'avait procuré des muscles plutôt robuste, et j'étais souple. Il se releva ensuite et interrogea mon oncle quant à mon intelligence.
_ Elle a été éduquée à la ferme, donc elle ne doit savoir ni lire ni écrire. Cependant, elle comprend vite, et, d'après ceux l'ayant fréquentée durant son séjour à Flammes de Pluie, elle est futée et débrouillarde.
Jiraiya se tourna vers moi et me dit les mots qui marquèrent le plus ma mémoire. Forgées au fer rouge dans mon crâne, j'entends toujours sa voix quand je me remémore ses mots.
_ Mon nom est Jiraiya, petite. Je suis l'assassin du roi. Celui qui traque et exécute les ennemis politiques ou les rebelles à la Couronne. Si tu deviens mon apprentie, tu apprendras l'art du meurtre, celui de préparer des poisons. Je t'enseignerai comment masquer ton apparence et comment passer pour une dame de la Cour. Lorsque tu tueras, tu n'auras pas droit à la pitié. Veux-tu toujours devenir mon apprentie ? Tonna-t-il.
Sa voix résonna dans la pièce comme aux tréfonds de mon cœur. Je me mis à trembler mais, allez savoir quoi, une force me permit de me redresser de toute ma petite taille et de le regarder dans les yeux pour lui répondre le mot qui changea ma vie du tout au tout, et fit de moi ce que je suis aujourd'hui :
Oui.
