Coucou à tous! Revoilà caly en mode "écriture"!
Après m'être adonnée aux OS "post épisodes", je m'essaie aujourd'hui à la mini-fic, en espérant procurer un petit peu de satisfaction littéraire à mes lecteurs...
J'avais envie depuis longtemps d'explorer un peu les craintes intimes de Lisbon mais j'ignorais comment les aborder.
Très légers SPOILER début SAISON 4 mais à vrai dire il s'agit d'une intrigue qui pourrait se situer n'importe où dans le show, tant qu'on y conçoit une Lisbon compliquée et un Jane aux multiples facettes (ce qui, reconnaissons-le, est le cas la plupart du temps ! )
Résumé: Un soir, après une enquête des plus éprouvantes à l'issue dramatique, Lisbon erre dans les rues de Sacramento, assaillie par de nombreux doutes. Les fantômes ressurgissent et pourraient bien conduire les pas de la jeune femme vers une route qu'elle tente pourtant d'éviter depuis longtemps. Au rythme de musiques irlandaises, Lisbon va découvrir qu'on n'est jamais vraiment débarrassé de son passé. Elle trouvera peut-être un étrange soutien chez des individus auxquels elle n'aurait pas songé de prime abord...à commencer par un certain "emmerdeur notoire" qui sait mieux que personne que l'on ne se libère jamais vraiment de ses tourments!
Personnages: Lisbon , Jane, et le patron d'un pub irlandais sorti tout droit de mon imagination
Disclaimer: les personnages ne sont pas à moi sauf le sympathique O'Brian que l'on rencontrera dans le chapitre 2.
Etes-vous tentés?
Si oui, rendez-vous ci-dessous pour une mini-fic composée de 6 chapitres, alternant comme toujours émotions et humour (sinon cela ne serait pas Mentalist hein?)
Chapitre 1: abandon.
Le regard un peu hagard, Térésa Lisbon marchait d'un pas lent et nonchalant dans l'avenue qui menait tout droit au Capitole. La nuit était tombée sur Sacramento, permettant à la ville de se parer de ses plus beaux atours grâce aux lumières et vitrines colorées qui invitaient les promeneurs à s'extasier devant les magasins illuminés. En dépit de l'heure tardive qu'il était, de nombreux passants allaient et venaient, profitant encore de la température clémente du ciel californien. Au milieu de ces inconnus et bien loin de cette ambiance chaleureuse, une jeune femme brune errait quant à elle avec un tout autre état d'esprit. Bien loin de l'innocente promenade que d'autres trouvaient si réconfortante, Lisbon éprouvait plutôt la sensation d'accomplir un douloureux chemin de croix.
En quittant quelques temps plus tôt le bâtiment fédéral du CBI, Lisbon n'avait guère eu l'envie de rentrer immédiatement chez elle. Le cœur lourd et l'âme pesante, elle avait laissé son SUV sur le parking et avait décidé de faire quelques pas pour se changer les idées. Puis elle avait perdu la notion du temps, marchant et déambulant sans but réel depuis plus d'une heure. La journée avait été très éprouvante et à bien des égards, la flic se sentait désorientée, voire totalement affaiblie. Elle ne pouvait nier que la dernière affaire avait été très épouvante, et son issue encore plus difficile à accepter. Pourtant, depuis le temps qu'elle était flic, elle avait vu toutes sortes de cas et devrait être immunisée contre cette douleur latente qu'elle éprouvait après chaque drame lié à une enquête. Mais parfois, la peine et le chagrin qu'elle côtoyait tous les jours parvenaient à se frayer un passage jusqu'au cœur meurtri de la jeune femme.
Celle-ci leva quelques instants la tête et prit une profonde inspiration pour tenter de s'apaiser : en vain ! Aujourd'hui, elle avait vu mourir une jeune fille de quinze ans accusée du meurtre de son père alcoolique et violent. Aujourd'hui, elle avait repris en pleine figure ce passé qu'elle s'efforçait d'enterrer jour après jour. Tout en humant la brise légère de la nuit, Lisbon resongea à l'affaire qui l'avait tant éprouvée : appelée trois jours plus tôt sur la scène d'un crime, l'équipe de l'agent senior avait dû mener une investigation sur la mort d'un homme d'affaire réputé. Au cours de l'enquête, Térésa avait évidemment rencontré les deux filles de la victime, âgées respectivement de dix et quinze ans. Très vite, l'agent fédéral s'était rapprochée de l'aînée, Maria, une adolescente blonde au fort caractère qui depuis la mort de sa mère s'était donné pour mission de protéger sa petite sœur Julia. Après un long travail de recherches et quelques entourloupes habituelles de Jane, l'équipe avait finalement découvert que le père, loin d'être l'homme modèle que tous dépeignaient, était en réalité un pervers violent qui n'hésitait pas à frapper ses filles et à abuser de la plus grande. Le jour où il avait voulu prostituer la cadette pour payer des dettes de jeu, Maria ne l'avait pas supporté et s'était interposée : colère, violence, accident…l'issue s'imposa d'elle-même, la jeune fille avait infligé à son bourreau un mortel coup à la tête.
En resongeant à l'issue dramatique de cette histoire, Lisbon ne put réprimer de terribles frissons et dut s'appuyer quelques instants sur un lampadaire de la rue pour retrouver contenance. Pourquoi les hommes étaient-ils si imparfaits ? Pourquoi Dieu laissait-il de telles horreurs se produire ? De toute évidence, Térésa ne trouverait pas les réponses ce soir, pas plus qu'elle ne les avait trouvées des années auparavant, alors qu'elle était elle-même l'enfant battue. Ses pensées dévièrent de nouveau vers la jeune Maria et le drame qui s'était joué quelques heures plus tôt.
Début Flash back
Lisbon, la main posée sur l'étui de son arme, pénétra dans la ferme familiale des Harper. Derrière elle se tenait Jane, le visage fermé.
« Maria ? Maria ? C'est l'agent Lisbon, cria la jeune femme tout en continuant d'avancer. Nous savons que tu es là. »
Comme aucune réponse ne leur parvint, Jane et son équipière montèrent à l'étage et arrivèrent devant la chambre des filles. Essayant de faire abstraction des horreurs qui avaient dû se produire dans cette pièce, Lisbon poussa doucement la porte et se figea quelques instants devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux : la jeune fille de quinze ans, assise sur son lit, tenait une arme contre sa tempe.
« Maria…ne fais pas cela, parvint à articuler difficilement Lisbon. Je t'en prie.
- N'avancez pas ! dit la pauvre adolescente d'un ton calme et posé qui contrastait avec la situation dramatique qui se jouait. N'avancez pas, je ne voudrais pas vous blesser. »
Lisbon écarquilla les yeux de stupeur devant la détermination dont faisait preuve la jeune fille. A ses côtés, Jane fixait Maria et comprit en quelques secondes que rien ne détournerait celle-ci de sa macabre décision.
« Vous savez tout, n'est-ce pas ? demanda timidement Maria.
- Oui, répondit Jane posément.
- Alors, vous comprenez pourquoi je n'ai pas eu d'autre choix que celui de le tuer. Je devais le faire, pour protéger ma petite sœur.
- Nous comprenons Maria, enchaina le consultant tandis qu'à ses côtés Lisbon demeurait silencieuse. Ton père était un monstre et ce qu'il vous a fait, à ta sœur et toi, est impardonnable.
- Mais aujourd'hui c'est moi le monstre, c'est moi qui finirai en prison et je ne peux pas l'accepter, s'insurgea Maria, dont les larmes commençaient à perler aux coins des yeux.
- Non, toi tu es une victime, poursuivit alors Lisbon, soudain réactive. En mettant fin à tes jours, tu laisses gagner ton bourreau. Tu lui donnes la satisfaction d'avoir gâché ton existence.
- C'est le cas, assura la jeune fille.
- Pas forcément, Maria, pas forcément. La vie vaut le coup d'être vécue, crois-moi ! » répondit doucement Lisbon.
En écoutant sa partenaire prononcer ces mots qui semblaient tellement sincères, Jane se tourna vers elle : Lisbon avait une vraie foi en la vie, il le savait fort bien.
« Et que deviendra Julia si tu meurs hein ? poursuivit la flic d'un ton doux. Elle n'a plus que toi.
- Je sais qu'elle souffrira mais c'est la seule chance qu'elle ait un jour une vie normale, délivrée de tout ce qui la relie à son passé, argumenta Maria. Je vais passer des années en prison pour le meurtre de notre père, nous serons séparées de toute façon. Alors autant qu'elle prenne un nouveau départ, sans lui, sans moi, sans toutes les horreurs qu'elle a connues.
- Tu n'as pas le droit de lui imposer une telle chose, contra Lisbon dont la voix tremblait quelque peu. Tu dois te battre pour elle, et pour toi aussi. Prenez votre revanche sur la vie, prouvez à tous que vous en ressortez plus fortes ! Fais-moi confiance et défie le destin !
- Comme vous l'avez fait vous-même ? lui demanda timidement la jeune fille en larmes.
- En effet, j'ai moi aussi connu l'enfer et pourtant je suis encore debout aujourd'hui, prête à en découdre avec la vie, acquiesça Lisbon, déterminée. Si j'y suis parvenue, tu le pourras aussi, je t'aiderai. »
Maria fixa longuement l'agent de ses yeux brillants et semblait vouloir trouver dans les iris émeraude de Térésa une raison de continuer à vivre. Maria se leva alors du lit où elle était assise et l'agent crut un instant avoir gagné la partie. Malheureusement, il n'en n'était rien : Maria hocha la tête, recula de deux pas afin de ne pas blesser ses amis et prononça ses derniers mots :
« Je suis désolée…
- NOOOOOOOOOOOOOOOON ! » hurla Lisbon tandis qu'un coup de feu résonna dans toute la maison.
Fin du flash back.
Au souvenir de cette terrible scène, Térésa trembla et une larme silencieuse déferla sur le beau visage de la jeune femme, toujours appuyée sur son lampadaire. Ce soir, pour la première fois depuis des années, elle eut envie de baisser à son tour les bras et de renoncer elle aussi à lutter. Alors qu'elle releva un peu la tête, Lisbon aperçut au coin de la rue les lumières chatoyantes d'un pub irlandais : elle connaissait bien cet endroit, pour l'avoir fréquenté dans son passé bien plus qu'elle ne l'aurait dû. Et alors même que sa raison lui criait de faire demi-tour et de rentrer chez elle, Lisbon ne put résister à l'appel d'un vieux démon, qui avait été trop longtemps le compagnon de route de la jeune femme meurtrie. Au diable le courage, ce soir la lâcheté l'emportait…
TBC...
