"Mistakes" by Ruth M King

Auteur : Ruth M. King

Traducteur : Aybarra

RATING : PG-13 Adult situations

Spoilers : 2010

Note de l'auteur : Cette histoire contient des spoilers pour l'épisode 2010. N'allez pas plus loin si vous ne voulez pas savoir

DISCLAIMERS: Stargate SG1 is the property of MGM, Showtime, Double Secret and Gekko etc. I'm just playing for a while !

Note du traducteur : il s'agit d'une histoire en trois parties (Mistakes – Rectification – Choices). Si vous avez aimé l'épisode 2010...

Un grand merci à Sam star et à Bibiche pour leur aide.

Je n'ai pas réussi à contacter Ruth. Je publie donc cette traduction sans son autorisation. J'espère qu'elle me pardonnera...

Bonne lecture !


Je crois que je viens de faire la plus grande erreur de ma vie... ou disons la seconde plus grande. Si je suis honnête avec moi-même, la plus grande devait être de l'avoir quitter pour commencer. Je n'ai jamais été capable de m'ôter le sentiment que j'aurais dû rester à ses côtés, croire en lui. J'étais son second, c'était mon devoir. Plus que cela... J'étais censée être sa meilleure amie.

Traversant la pièce silencieusement, je lui pique une de ses chemises, m'y glissant dedans. La chaude flanelle est douce et moelleuse contre ma peau. Je serre mes bras contre ma poitrine, tirant le tissu encore plus près. Ca ne le dérangera pas si je la lui emprunte. Après tout, il fait froid dehors. Je regarde par la fenêtre le monde encore blanc. La couche est immaculée, les empreintes de pieds ne défigurent pas encore la surface. Le ciel lourd et chargé promet un blizzard avant longtemps. C'est bien. Cela cachera mon départ. Peut-être que Jack se réveillera et pensera que ma présence ici n'était rien d'autre qu'un fantasme.

Je regarde les draps froissés, la façon dont ses mains serrent l'oreiller que nous avons partagé. Je ne suis qu'un rêve, Jack, c'est tout ce que je pourrais jamais être.

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Au début, il passe tout près de moi, ne souffrant pas de regarder dans ma direction. Et je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pour ça. J'aurais juste dû le laisser passer, mais je n'ai pas pu m'empêcher de l'appeler. Je crois que j'ai peut-être tendu ma main... je ne m'en rappelle pas réellement.

« Mon Colonel ? »

« Carter. »

Cela aurait dû se terminer là, mais je me sentis obligée de continuer la conversation.

« Comment avez-vous été ? » ai-je demandé.

« Bien. Vous ? Jim ? »

« Joe... Je vais bien, nous allons tous les deux bien. »

Je ne sais pas pourquoi il fallait que je lui rappelle le fait que j'étais mariée. C'était la dernière chose qu'il voulait entendre. Un autre silence gêné suit pendant que je le dévore des yeux. Il paraît plus vieux. Cela n'aurait pas dû me surprendre, mais pour une raison ou une autre, c'est le cas. Le monde, à mes yeux, apparaît très, très jeune. On dirait qu'il y a aussi moins d'enfants. Je suppose que maintenant que nous avons davantage de temps, nous ne ressentons pas la même soif biologique de nous reproduire...

« Eh bien, ça a été le pied comme toujours, Carter. A un de ces jours. »

« D'accord. »

J'ai envie de pleurer... ça doit être ces foutues hormones qu'ils ne cessent de m'injecter. Un peu de ce que je ressens a dû se sentir dans ma voix, parce que son expression s'adoucit un peu.

« Est-ce que ça va ? »

« Je viens d'avoir de mauvaises nouvelles. »

Il regarde autour de lui. Je sais qui il est en train de chercher, aussi je le mets à l'aise.

« Joe est hors planète. »

« Je m'en doute... Voulez-vous allez prendre un café ? »

« Oui. »

Il me paie un café et des donuts dans un petit endroit près de l'hôpital. Nous évitons prudemment de discuter de Joe, des Aschen... tout ce qui aurait pu être considéré comme controversé. J'avais oublié combien c'était agréable de simplement parler avec lui... combien il me faisait rire. Toute trace de l'homme en colère, inaccessible s'était évanouie. Il était redevenu l'homme dont j'étais tombée amoureuse.

Nous avons parlé un moment, puis il m'a emmenée marcher dans un parc tout près. J'ai eu un peu froid et il m'a prêté son manteau. C'était Jack, toujours le gentleman. Il n'y avait pas beaucoup de monde autour de nous. Personne capable d'identifier la femme de l'ambassadeur se promenant avec un autre homme. Je ne cessais de me dire que ceci ne devrait pas arriver... ne serait pas arrivé si la chance ne s'en était pas mêlée. De toutes les personnes que j'aurais pu rencontrer par hasard... Je ne savais même pas pourquoi il était à la clinique. Il a dit que cela avait quelque chose à voir avec la chirurgie réparatrice de ses genoux. Si c'était vrai, c'était super. Il était temps qu'il fasse quelque chose pour ça... Mais, je ne sais pas pourquoi, je ne l'ai pas cru. Il aurait préféré supporter la douleur que de passer sur le billard. Je connaissais cet homme. Il avait passé bien trop de sa vie dans les hôpitaux.

Comme il commençait à se faire tard, il m'a demandé de venir chez lui. Juste pour un dîner, il a dit, mais je savais que Jack ne savait pas cuisiner. Puis il a avoué que ce serait probablement une pizza livrée. Je ne pus me retenir d'éclater de rire. Il espérait me faire la cour avec une part de pizza au pepperoni et aux champignons.

Nous ne sommes jamais allés jusqu'à commander la pizza. Jack a tendu sa main et, que Dieu me vienne en aide, je suis allée dans ses bras. En cet instant, je le voulais, plus que je n'aie jamais voulu quoi que ce soit.

Jack semblait savoir les endroits où me toucher sans que j'aie à lui dire. Je crois que nous avons fait l'amour ensemble tant de fois, dans nos rêves, que nous savions... nous savions, tout simplement.

Quand nous nous sommes finalement calmés, allongés ensemble dans les draps enchevêtrés, nous nous sommes regardés dans les yeux. Je pouvais à peine croire ce qui s'était passé. Après toutes ces années... Je n'étais pas une de ces femmes au foyer, je ne détestais pas mon mari, mais quand Jack O'Neill a demandé, je n'ai pas pu me retenir de dire oui. J'avoue qu'une part en moi avait été curieuse, se demandant ce que ce serait d'être avec lui. Maintenant, je savais... et c'était merveilleux.

« Reste. »

« Quitter Joe ? »

« Oui. »

« Je ne peux pas. »

« Il ne t'aime pas, pas... »

« Pas quoi, Jack ? »

« Pas comme je t'aime. »

Il n'arrivait pas à me regarder.

« Ca ne marchera jamais. »

« Si, ça marchera. »

« Tu veux des enfants, Jack... et on dirait que je ne serais jamais capable d'en avoir un. »

« Nous adopterons... une douzaine s'il le faut. Merde, nous en achèterons. »

Je ne sais pas pourquoi cela me fit me sentir mieux, mais ce fut le cas. Joe n'avait jamais accepté l'idée de l'adoption, il voulait un enfant à lui. Il pense que ça aidera beaucoup. La triste vérité, c'est qu'il a raison. Nous avons besoin de quelque chose pour nous lier l'un à l'autre. Il est toujours hors planète, je suis coincée dans mon labo... Ce n'est pas que nous ne nous aimons pas... C'est juste que...

Un sourire étire les coins de ma bouche alors que je pense aux enfants du Colonel... du moins c'est ainsi que nous les appelions : Charlie, Skaara, Merran, Cassie, Ry'ac. Il les aimait tous tellement, se fichant de ne pas être leur père biologique.

Je l'ai embrassé, avidement, désespérément, le désirant avec tant de force...

« Hé, doucement, je suis un vieil homme, rappelle-toi. »

C'est alors que cela m'a frappé. Jack vieillit et pas moi. J'ai pris ce foutu truc que les Aschen m'ont donné et aucune chance qu'il le prenne. Je ne l'ai fait que comme un geste de bonne foi, pour s'assurer que c'était sans danger pour le reste de la race humaine.

« Quel est le problème ? Tu n'aimes pas ça ? »

Il me mord doucement le lobe de l'oreille comme pour me faire une démonstration. Au contraire, j'ai adoré ça, mais il me fallait lui donner une raison pour mon hésitation et j'ai secoué la tête. Je pouvais le voir mentalement mettre le fait de côté pour plus tard.

En ce terrible instant, je me suis rendue compte qu'il ne pourra jamais y avoir de futur pour nous. Je ne peux pas vieillir avec lui. Je ne peux pas le laisser me regarder rester éternellement jeune. Je ne lui ferai pas subir cela.

Mais j'ai gardé ça pour moi comme je le laissais me faire l'amour à nouveau. C'est le moins que je puisse faire pour lui. Une nuit n'est pas trop demander. Je voulais m'endormir dans ses bras. Je voulais me sentir en sécurité et être aimée sans réserve. Le sexe n'étant rien d'autre que pour montrer à Jack combien je tiens encore à lui.

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Je sais que je me sentais déprimée. Le traitement de fertilité in vitro avait encore échoué, Joe n'était pas en ville... mais ce n'est quand même pas une excuse. Cette fois, j'avais eu tant d'espoirs. J'étais certaine que ça allait marcher. Je veux tellement un bébé que c'est comme une douleur qui me ronge de l'intérieur. Comme si quelqu'un m'avait porté un coup de poignard à l'estomac et continuait de tourner le couteau. Pour une raison ou une autre, je sais qu'il me faut un enfant pour rendre mon mariage complet, et me persuader, enfin, que je peux être totalement heureuse avec Joe. Je veux faire taire ces voix qui ne cessent de me dire que j'ai choisi la mauvaise personne.

Pensant à Jack et à ce que nous venons de partager, un sourire ironique se dessine sur mes lèvres. Une part en moi espère que Jack pourra faire pour moi ce que mon mari ne pouvait pas. Après tout, il n'y a pas de raison que Joe le sache... à moins que je n'aie un garçon aux cheveux bruns avec un mignon petit sourire et un terrible sens de l'humour. Mais ce n'est pas la vraie raison de ma présence ici.

Un petit soupir parvient du lit, alors qu'il se tourne et se retourne dans son sommeil. Il murmure mon nom et je réponds comme je le faisais il y a tant d'années.

« Je suis là, Jack, tu peux dormir. »

Ma voix semble le calmer.

J'écarte les cheveux du front de Jack, ma douce caresse ne suffisant pas à le perturber. Il est beau quand il dort. Je prendrai cette image avec moi. Quand je penserai à Jack, je me rappellerai toujours cette image.

Vêtue de sa chemise et de mon jean, je me glisse hors de la maison. La neige tombe à nouveau et elle couvrira rapidement mes empreintes alors que je m'éloigne de sa porte. Je rentre à la maison, vers toi, Joe... et j'espère que tu ne réaliseras jamais combien cela me coûte.

The end