Petite Lune

Luna, petite lune, rêveuse. Toi qui règne au sommet de tout, sur les toits du château enchanteur, au dessus même des gens. Toi qui ne t'abaisses pas, qui ne me voit pas. Tu est si perdue, tes nuages là-haut sont-ils si agréable que tu es oublie que j'existe? Je me demande, parfois, si j'ai une place dans ta tête, dans ton cœur. Oui, sûrement. Peut-être même m'as tu fais une place dans ton monde, ton univers étoilé, au dessus des toits, dans ce ciel.

Luna, petite lune, alanguie dans la nuit. J'ai si peur que tu partes un jour, là-haut, dans ce grand ciel. Tu éclaires déjà bien assez la Terre de tes faisceaux, ne pars pas, ne va pas illuminer le reste du monde. C'est peut-être égoïste, mais qu'ils restent dans l'ombre, je te veux pour moi, petite lune. Je veux ton éclat pour soigner mon amour, pour le sublimer. Je veux ta lumière pour exister.

Luna...

« -Qu'est-ce que tu écris? »

Prestement je ferme le cahier dans lequel j'écrivais et le cache derrière mon dos. Je n'avais pas vu que du haut de son perchoir, Luna était descendue. Elle se tient devant moi, son petit sourire énigmatique plaqué sur le visage. Même lorsque je la regarde comme cela, je sais que sa peau est douce, que la courbe de son visage est très prononcé à un certain endroit et que si je la regarde dans les yeux, je m'apercevrai qu'ils sont plus gris que bleu.

« -Rien. Rien du tout.

-Menteur, souffle-t-elle en riant. »

Elle sourit et je fais de même. C'est toujours ainsi que cela se termine, moi j'écris, Luna rêve et nous rions comme des enfants. Nous n'en sommes plus, des enfants, il est passé la guerre, le sang. Nous ne sommes plus non-plus des adolescents, nous ne sommes pas adultes. Je ne sais pas comment nous qualifier, nous sommes sans être. Alors c'est ainsi que je me reconstruit, doucement, à l'ombre de Luna. Luna si calme, comme toujours. Luna qui rougira en lisant mon carnet lorsque nous rentrerons, tout à l'heure.

« -Eh Dean... »

Voix déconnectée, regard absent, Luna va dire quelque chose d'important. Je connais tout de cette fille, depuis le temps. Chaque regards, chaque mouvement a sa signification, et je les apprends lentement, méticuleusement. Je les apprends en la fréquentant, jour après jour, nuit après nuit sur les toits d'un Poudlard endormi.

« -Eh, Dean... »

J'aime tellement lorsqu'elle parle, lorsqu'elle s'intéresse, que pour quelques instants, si courts soient-ils, Luna revient parmi nous, avec moi.. J'aime savoir que j'existe encore dans un coin de son esprit, que je suis là pour elle. J'aime encore plus voir sa petite bouche rouge s'ouvrir et se refermer comme au contact de mes baiser.

« -Eh Dean, je t'aime. »

Depuis le temps, cela ne devrai plus m'étonner. N'empêche que lorsqu'elle me regarde sans me regarder, qu'elle me parle comme si elle parlait à quelqu'un d'autre, quand j'existe dans l'univers de Luna et pas dans celui-ci, et bien ça me fait quelque chose. Je me sens drôle. Je suis amoureux? Possible, je sais. Mais c'est plus que cela, en fait.

Je sais qu'un jour Luna s'envolera ainsi, sur les toits, comme elle a vécu. Je sais que ce jour là, moi je n'irai pas, je crois. Mais pour l'instant, Luna, c'est moi qui la tient dans mes bras, c'est moi qui la chérie.

Sur les toits de Poudlard, ainsi, comme cela, le soir, c'est ma Luna, petite lune.

Astre des rêves.