Titre: La Danse Des Âmes
Auteur: Valou-kun
Rating: Probablement M, mais T pour le moment
Genre: Romance & Adventure
Pairing: Harry X Secret
Disclaimer: Bon j'aurais bien aimé posséder quelques personnes de l'univers de Harry Potter, mais je suis pas sûr que J.K. Rowlings soit très d'accord. Donc on va dire que je ne fais que les emprunter et qu'ils lui appartiennent toujours. Par contre seul mon OC est à moi (Mais je vais pas donner son nom dans ce chapitre parce que sinon ça gâcherait tout).
Résumé: Alors que Harry se trouve encore obligé de jouer à l'elfe de maison, il croise un homme mystérieux qui va lui permettre de découvrir des choses qui auraient dû rester cachées. Mais cette rencontre va leur permettre à tous les deux d'obtenir l'amour et l'affection qu'ils ont toujours souhaité. Harry pourra enfin avoir une vraie éducation et le monde sorcier n'a qu'à bien se tenir.
Rythme de parution: N'ayant pas écrit le prochain chapitre je ne peux pas vraiment dire, mais ce qui est sûr c'est qu'il sera écrit donc pour ne pas donner de faux espoirs je vais dire toutes les deux semaines, mais si je vois que j'arrive à tenir le rythme je préviendrais que je publierai toutes les semaines le jeudi.
Note:
Mesdames, Messieurs bonjour,
Tout d'abord je souhaiterait m'excuser de mes deux autres fictions que j'ai fini par abandonner car je n'arrivais plus du tout à trouver de motivation, et entre temps, j'ai légèrement grandi et changé de registre de fanfiction... Aussi je vais laisser ces fictions à l'abandon pour commencer celle-ci qui, bien que pas encore écrite, possède déjà une trame de prête et qui devrait donc être publiée assez vite. Ensuite, je voudrais m'excuser d'avance pour les quelques fautes d'orthographe que vous pourriez trouver ici mais j'ai beau me relire, il y en a toujours qui parviennent à traverser les mailles du filet les vilaines.
Je voudrais également prévenir qu'il s'agit de ma première VRAIE fiction et que donc le style est évidemment un peu brouillon ou manque de clarté. C'est donc pour cela que je vous demande de me laisser un maximum de reviews constructives afin que je puisse modifier ce qui déplaît ou ce qui paraît incohérent (c'est surtout de ça dont j'ai peur: l'incohérence). Mais j'espère parvenir à m'améliorer dans le futur au fur et à mesure de cette fanfiction qui devrait être assez longue.
Je n'ai pas d'idée du nombre de chapitre mais de nouvelles idées me parviennent en continu et je note toutes celles qui me conviennent donc ça augmente beaucoup la taille de la fiction. Ce prologue est très court mais les chapitres suivants devraient être plus longs. c'est juste une mise en bouche en quelque sorte.
/!\ Présence de couples gays. De couples hétéro également évidement sinon ça ne serait pas réaliste, mais pour ceux que l'homosexualité rebute (et je ne parle pas de sexe, parce que je ne pense pas mettre de lemon, voire même de relation amoureuse avant de nombreux chapitres), vous pouvez éviter de lire cette fiction.
Prologue
Écosse, Haut Moyen-âge
En cette soirée d'hiver, profondément perdue dans la Forêt qui deviendrait un jour la Forêt Interdite se trouvait un charmant manoir. Il ne ressemblait pas aux représentations que l'on pourrait se faire d'un immense manoir lugubre avec de grandes tours ou de hauts étages. Il s'agissait d'un bâtiment plus modeste, malgré le fait qu'il semblait suffisamment grand pour loger une bonne dizaine de personnes. Par l'une des fenêtres illuminées du rez-de-chaussée, on pouvait apercevoir trois personnes, tranquillement assises sur de larges fauteuils ouvragés, prenant le thé et discutant de leurs entrainements. Parmi ces personnes, on pouvait remarquer deux femmes et un homme, plus âgé, mais tous étaient habillés d'une tenue de combat en cuir qui épousait leur corps fins et musclés et laissaient peu de place à l'imagination.
Ledit homme paraissait aller sur ses 30 ans, cependant ses yeux d'un bleu électrique intense peu commun brillaient d'expérience. Il avait les traits fins, un visage hâlé et de longs cheveux bruns noués en une tresse lâche qui laissait dépasser des oreilles légèrement pointues, signe d'un héritage d'une créature quelconque. Les deux autres femmes l'observaient, boudeuses et légèrement colériques. L'une d'entre elle avait de longs cheveux bouclés, d'un brun presque noir, aussi intense que ses yeux dont on ne pouvait même pas distinguer la pupille de l'iris. Son visage pâle était encadré par deux mèches plus claires et lisses qui contrastaient complétement avec le reste de ses cheveux. L'autre femme possédait des cheveux d'un blond éclatant, tellement clairs qu'ils en semblaient blancs, une peau toute aussi pâle que sa voisine et ses yeux étaient eux aussi d'un noir profond qui ne permettait aucune différenciation entre l'iris et la pupille. Tout comme l'autre, elle présentait deux mèches encadrant son visage mais elles étaient complètement noires. Tous trois étaient d'une grande beauté, bien que les visages des deux femmes était barré par la contrariété.
« Bon sang Merlin était tu vraiment obligé de nous faire travailler autant ? Je vais finir toute courbaturée demain… tu sais pertinemment que c'est ce qui arrive quand on sort de la salle mémorielle. » Gémit la blonde « Je sais bien qu'on doit apprendre à se battre au corps a corps aussi mais tu n'as pas besoin de nous pousser aussi loin. »
« Ohhhh pitié Viviane tu sais aussi bien que moi que s'il ne nous poussait pas tu n'apprendrais pas. Niveau flemmardise tu me bat sans aucun problème… Et puis maintenant au moins le corps a corps n'a presque plus de secret pour nous grâce à la salle mémorielle. » lui répondit sa voisine
« Certes si tu le dis mais il n'empêche qu'il n'était pas nécessaire d'accélérer notre entraînement à ce point. On a presque tout appris : magie noire, blanche, ancienne, magie du sang, magie astrale, de l'esprit etc. On a même réussi à maîtriser le maniement des armes et le corps a corps… et tout ça en seulement dix ans… Alors si tu pouvais éviter les courbatures ça me plairait bien. »
A ces mots, les deux autres personnes éclatèrent de rire sous les yeux stupéfaits de Viviane.
« Ma pauvre Viviane aurais-tu oublié que si nous, en tant que créatures magiques, nous sommes presque immortels, 10 ans représentent une quantité de temps plutôt conséquente pour les sorciers. Je ne serais pas surpris qu'il y ait eu pas mal de changements dehors pendant votre entrainement à tous les deux. » gloussa Merlin
Vexée des moqueries des deux autres, la jeune femme commença à rougir et ouvrait la bouche, prête à leur répondre lorsque son corps s'arqua soudainement et ses yeux normalement d'un noir profond se voilèrent et passèrent au blanc total. Un vent léger commença à s'élever, faisant virevolter ses longs cheveux, et lorsqu'elle ouvrit la bouche, ce fut pour laisser sortir une voix d'outre-tombe qui fit frissonner les deux spectateurs de la transe dont était victime la fameuse fée Viviane et qui annonça :
« Celui qui a le pouvoir de libérer les Ténèbres de l'obscurité approche
Il sera né lorsque mourra le septième mois
Et les Ténèbres le marqueront comme sa famille
Mais ils auront un pouvoir que l'obscurité ignore
Les Ténèbres vaincront lorsque l'obscurité disparaîtra
Et la paix reviendra durant des siècles
Car leurs liens ne leur permettent pas de mourir
Celui qui détient le pouvoir de libérer les Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois »
Puis le vent s'affaissa et lentement, le voile sur les yeux de la jeune femme disparut. Celle-ci cligna des yeux, un air un peu hébété sur le visage puis les referma en cherchant à remettre ses souvenirs en place et ses deux compagnons ne la pressèrent pas. Ils savaient tous deux qu'il fallait un peu de temps à Viviane pour se souvenir de ses prédictions.
Quelques minutes passèrent et lorsque les yeux noirs se rouvrirent ils se retrouvèrent face à deux regards curieux et pleins de questions. Finalement ce fut Merlin qui se lança en premier.
« Viviane ? C'est bon tout est en place ? »
« Évidemment sinon je n'aurais pas ouvert les yeux » soupira-t-elle en levant les yeux « tu devrais le savoir depuis le temps. Et pas la peine de râler Morgane vous me demandez toujours la même chose à chaque fois »
« Oui bon ça va. » râla ladite Morgane « Mais ne vient pas dire que les entraînements sont inutiles parce que c'est grâce à Merlin si tu maîtrises ton don je te rappelle. »
« BREF ! Viviane certains de tes mots m'interpellent et j'aimerais quelques éclaircissements s'il te plaît. » intervint Merlin.
« D'accord. Alors comme vous le savez tous les deux je suis une devineresse de niveau 8. On classe les devineresse selon différents niveaux, le maximum étant 10, mais je ne crois pas que quiconque ait dépassé le niveau 7 avant moi… » commença Viviane.
« Oui oui on a compris que tu es la plus forte, la meilleure etc. » railla Morgane d'une voix traînarde.
« Et si tu me laissais finir pour connaître la suite ? » grinça Viviane, avant de reprendre lorsqu'elle fut sûre que Morgane ne l'interromprait pas encore une fois. « Je disais donc qu'il y a plusieurs niveaux de puissance de divination. Les plus faibles sont les devins de niveau 1 à 4. Ceux- là peuvent à peine percevoir les Murmures du Monde des Ages et quand ils les perçoivent, les prophéties qu'ils émettent sont souvent mal perçues ou incomplètes, voir les deux si le devin est particulièrement faible. Ensuite il y a les devins moyens qui vont du niveau 5 à 7, qui sont déjà plus réceptifs aux Murmures et qui font des prophéties bien plus proches de la réalité. Et enfin du niveau 8 à 10, on trouve les devins supérieurs. Ceux-là, si j'ai bien compris sont très réceptifs aux Murmures et peuvent même se retrouver parfois dans le Monde des Ages afin d'obtenir plus d'informations sur les prophéties qu'ils réalisent. Ce sont également les seuls qui se souviennent à la perfection de ce qu'ils racontent lorsqu'ils sont en transe, bien que les devins moyens puissent parfois en avoir un vague souvenir un peu flou… »
« Et donc si j'en crois ton petit sourire tu as eu l'occasion de te rendre dans le Monde des Ages n'est-ce pas ? » s'amusa Merlin.
« Tout à fait ! Les Murmures sont plus facilement compréhensibles une fois dans ce Monde et j'ai donc presque réussi à déchiffrer cette prophétie. »
« Comment ça presque ? N'es-tu pas censée être la meilleure ? » sourit moqueusement Morgane.
« Si tu crois que c'est facile je t'en prie essaye donc de la déchiffrer toi-même » renifla Viviane. Puis, voyant que Morgane regardait courageusement ailleurs en sifflotant, elle reprit « Nos chers Murmures m'ont donc appris plusieurs choses. Tout d'abord la date des évènements : ils se passeront quelques années après 1980, mais les Murmures seront perçus en 1980 par une voyante de niveau 1. Ils seront donc très mal perçus et transformés par cette idiote… Il va donc falloir qu'on soit vigilants lorsqu'elle aura eu sa « vision ».
« D'accord et ensuite ? ta prophétie parle de ténèbres et d'obscurité. On doit faire la différence entre les deux ? » demanda Merlin.
« Effectivement mais les Murmures n'ont vraiment pas été clairs à ce sujet… Tout ce que j'ai compris c'est qu'il s'agit de Ténèbres avec un grand « T ». Mais si elles peuvent avoir une famille… Peut-être un nom propre du futur ? J'avoue que ce n'est pas très clair… Par contre le reste me paraît plus facile. Elle parle d'un enfant qui naîtra à la fin du mois de juillet, probablement en 1980 d'après les Murmures, et qui permettra donc aux Ténèbres de rétablir la paix pour de longs siècles. Et il semblerait qu'ils y veilleront personnellement durant tous ces siècles… peut-être des immortels comme nous ? »
« Attend… Tu as bien dit en 1980 ? Mais c'est dans presque 1000 ans ! » s'écria Morgane.
« Eh bien on attendra tout simplement » sourit Merlin « Et personnellement j'ai bien envie de voir comment sera le monde d'ici 1000 ans. J'espère que la forêt sera toujours là pour nous cacher par contre, parce que j'avoue ne pas vraiment avoir envie de déménager »
« Donc… On va attendre et… C'est tout ? Mais ça va être d'un ennui… » râla Morgane.
Merlin se leva alors et, marchant doucement pour se retrouver face à la bibliothèque de la pièce, observa un à un les livres se trouvant sur les étagères. Des livres qu'aucune des deux filles n'avaient réussi à lire, car écrits dans une langue que seule une espèce de créature magique pouvait traduire. Puis il en retira un et souriant, il fit face aux deux « fées ».
« Voila qui va nous occuper pendant quelques siècles : c'est un livre écrit par mon père qui traite des pouvoirs de mon espèce, mais également des pouvoirs de ses ennemis. Et il me semble que vous faites partie cette espèce ennemie non ? » sourit-il.
Un grand sourire fit son apparition sur le visage de Morgane et de Viviane, avant qu'une grimace ne fit son apparition sur cette dernière.
« Mais dis moi… Quelques siècles… Tu veux dire par là quelques siècles d'entraînement intensif ? » s'horrifia-t-elle.
« Ouuuuiiiii ! Trop bien depuis le temps que j'attends ça, on va enfin pouvoir s'amuser ! » s'écria Morgane.
« Eh bien nous pourrons commencer dès demain. On ne risque pas de sortir avant de nombreuses années » répondit Merlin en souriant devant le caractère de Morgane.
LDDA
Écosse, Tête de Sanglier, Pré au Lard, 1980
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche…
Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié,
il sera né lorsque mourra le septième mois…
Et le seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal
Mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…
Et l'un devra mourir de la main de l'autre
Car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit
Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois »
La voix rauque s'atténua et les yeux vitreux s'agitèrent en observant son interlocuteur. Celui-ci, avec sa longue barbe et ses robes colorées aurait pu passer pour un vieillard sénile, si sa puissance magique n'était pas aussi importante malgré le poids des années. Enfin, en temps normal. Toutefois, à l'heure actuelle, Albus Dumbledore paraissait bien moins impressionnant avec sa bouche légèrement ouverte et son air quelque peu ahuri. Après tout, il venait d'être témoin de la prophétie qui témoignait de la chute du Seigneur des Ténèbres une bien bonne nouvelle selon lui. Puis ils se reprit et son visage reprit un air affable et bienveillant en se rendant compte que la femme face à lui attendait une réponse.
« Ma chère » commença Dumbledore « il me semble évident que vous être tout à fait qualifiée pour enseigner la divination à Poudlard. Aussi je vous invite à faire votre valise au plus tôt afin d'emménager au plus vite dans vos appartements de professeur. Cela vous conviendrait-il ? »
Il ne pouvait décemment laisser filer une devineresse qu'il pensait -à tort- être suffisamment puissante pour énoncer une prophétie. Le moyen le plus simple de la protéger tout en la rapprochant de lui était de l'embaucher comme professeur et de la faire habiter Poudlard. Avec un peu de chance, elle pourrait prévoir d'autres évènements, ce qui serait tout à son avantage.
« Bien entendu Monsieur le Directeur, cela me convient parfaitement » s'enthousiasma Trelawney.
« Appelez-moi Albus très chère. Nous serons amenés a nous voir plus souvent dorénavant, un peu de familiarité pourrait être de rigueur. »
Et c'est ainsi que cette prophétie atterrit eux oreilles de Lord Voldemort grâce à son espion, qui bien entendu, se précipita vers son maître et permit ainsi aux évènements que tous connurent bientôt d'avoir lieu : la mort des Potter, celle de Lord Voldemort, l'arrestation de Sirius Black, la mort de Peter Petigrow, et la disparition de Harry Potter dans sa famille maternelle, caché aux yeux de tous.
Cependant, ce que personne ne savait, c'était l'existence de trois personnes. Trois personnes qui versaient quelques larmes à la sensation de la mort des parents Potter. Trois personnes qui décidèrent de garder un œil sur ce petit être. Trois personnes qui finirent par prendre la décision de protéger un nouvel orphelin. Trois personnes qui jurèrent de se venger. Lord Voldemort avait disparu, mais la patience est une vertu importante lorsqu'on est immortel. Ils attendraient.
LDDA
Angleterre, Privet Drive, 31 juillet 1984
Un petit garçon ouvrit les yeux. Deux yeux verts magnifiques, sur un visage de bambin, des joues pleines, un regard mutin qui lui donnait un petit air rebelle et des cheveux noirs et ébouriffés, tel un nid d'oiseaux qui ajoutaient un petit air sauvage. Mais cela n'empêchait pas l'enfant de paraître plus que mignon et donnait envie à tous de le croquer. Et aujourd'hui il avait 6 ans.
Ses yeux s'illuminèrent de joie en se rendant compte de ce fait. C'était son anniversaire ! Mais un bruit à la porte fit rapidement disparaître cette joie pour laisser la place à la résignation
« Garçon ! Dépêche-toi de te lever ! tu as le petit déjeuner à faire et aujourd'hui tu as le jardin à nettoyer, alors tu n'as pas le temps de rêvasser ! Bouge-toi feignant ! »
« J'arrive Tante Pétunia » répondit doucement l'enfant.
Harry Potter, car c'est bel et bien lui, sortit donc du placard dans lequel il avait dormi et qui lui servait de chambre depuis maintenant quelques années, et se rendit dans la cuisine afin de préparer le petit-déjeuner, comme on le lui avait ordonné. C'était son anniversaire, mais ici personne n'en avait rien à faire. Il avait appris à parler et à marcher tout seul et bien plus tôt que les autres mais personne ne s'en était occupé. Alors depuis qu'il avait pu comprendre cela, il n'attendait plus grand chose de cette famille. Il prit donc le tabouret et, tendant ses bras au maximum pour ne pas se brûler et éviter de faire tomber quoi que ce soit, il commença à faire cuire, œufs, bacon, lard, bref, tout ce qui ferait le parfait petit-déjeuner anglais selon son oncle et la baleine qui lui servait de cousin.
Une fois qu'il eut, tant bien que mal, tout transporté sur la table, tous se mirent à manger (s'empiffrer serait plus juste), et sa tante lui tendit sans un mot un verre de jus d'orange accompagné d'un yaourt. Étonné, le garçon l'observa avant de prendre ce qu'elle lui tendait, sans trop comprendre la raison d'une telle « générosité ». Après avoir avalé ce qu'il avait reçu et attendu que les autres avaient fini leur repas, il fut temps pour lui de partir dans le jardin pour commencer à le nettoyer, malgré l'heure matinale.
Ainsi, il commença par enlever les mauvaises herbes des différents parterres de fleurs, puis il continua en taillant avec soin les différents buissons, les arbustes et toutes les petites plantes qui nécessitent de ce genre de soins. Toutes ces activités lui prirent toute sa matinée, et une bonne part de son après-midi, ce qui lui permit de réfléchir plus intensément au comportement de sa « famille ». Après tout, il avait 6 ans à présent, il pouvait commencer à réfléchir non ? Il avait déjà pu constater que son cousin et lui n'étaient pas du tout traités de la même façon. Et d'après ce qu'il avait pu voir chez les voisins, c'était lui qui n'était pas traité correctement. Ça n'était pas juste mais qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Déjà qu'il lui arrivait de faire des choses bizarres quand il avait peur ou en colère, choses que les Durlsey punissaient férocement, il n'allait pas en plus se plaindre parce que sinon, il risquait de se retrouver sans manger pendant une journée de plus ou bien avec des tâches à faire en plus. Déjà est ce que c'est normal de trouver ce genre de punitions normales ?
Tout en continuant ses débats internes, il décida de garder le plus dur pour la fin : les hortensias que sa tante affectionnait particulièrement. Une fois le jardin presque terminé (heureusement qu'il n'est pas bien grand !), il décida de commencer à finalement s'atteler à cette tâche. Les hortensias se situaient juste face à la route et permettaient de cacher le jardin du regard des voisins situés de l'autre côté de la route, aussi devait-il faire en sorte de ne pas les couper sur la hauteur (pas qu'il soit assez grand pour l'atteindre de toute façon) afin que les voisins ne puissent pas les espionner.
Au bout d'une heure de travail, il releva la tête et tomba sur un homme qui semblait l'observer. Cependant, en regardant un peu plus, il se rendit compte que ses yeux ne bougeaient pas et semblaient morts. Il observa attentivement cet homme aux yeux si étranges. Des longs cheveux noirs et lisses descendaient dans son dos pour être et n'étaient attachés qu'en bas, laissant quelques mèches plus courtes tomber sur ses tempes.
« ça aurait été plus logique de les attacher plus haut » pensa Harry « Parce que là on dirait une fille prêtresse comme y'en avait dans les dessins animé de Dudley, et en plus ils doivent pas être pratiques s'ils lui tombent sur le visage. »
Cependant ses vêtements n'avaient rien à voir avec ce d'une prêtresse. Il portait une sorte de long manteau noir rempli de broderies et de dorures, avec en dessous une chemise à jabot et un pantalon noir, mais Harry resta fixer le manteau qu'il n'avait jamais vu auparavant, hypnotisé par les délicats entrelacs qu'il pouvait apercevoir sur les manches et le bas du manteau. Il se demanda un moment si c'était pareil dans son dos avant de se secouer et de fixer ensuite la magnifique canne à pommeau sur laquelle reposaient les deux mains de l'inconnu. Tout en cet homme transpirait la classe et la richesse.
Il hésita un moment avant de regarder par la fenêtre : sa famille ne l'observait pas. Il décida donc de se rendre face à l'homme et s'avança lentement. Il voyait bien que les yeux de l'homme le suivaient dans ses déplacements et qu'ils étaient complètement blancs.
« Ça va pas monsieur ? » demanda-t-il prudemment.
« Ah bonjour jeune homme. Tu es bien courageux pour venir parler à quelqu'un que tu rencontres dans la rue. Tes parents ne t'ont jamais appris qu'il ne fallait pas parler aux inconnus ? » sourit-l'homme.
« Mes parents sont morts monsieur » répondit simplement le garçon avant de reprendre avec timidité « Je peux savoir pourquoi vous avez les yeux tout blancs ? »
« Je vois, et pour mes yeux c'est simplement parce que je suis aveugle. »
« Aveugle? Ça veut dire quoi? »
« Ça veut dire que je n'arrive pas à voir autour de moi avec mes yeux. »
« Vous voyez rien de rien? Même pas moi alors que je suis juste là? » demanda le bambin, curieux et heureux d'apprendre de nouvelles choses.
« Rien de rien. » Confirma l'homme avec un sourire « Mais tu sais, il existe bien d'autre façons de voir, mes yeux ne me manquent pas, je peux voir beaucoup d'autres choses incroyables. »
« Mais vous avez menti alors ! Vous m'avez dit que vous voyez rien et ensuite vous me dites que vous voyez des choses ! » bouda le petit.
« Bien sur que non je n'ai pas menti. Je ne vois rien avec mes yeux mais il y a d'autres manière de voir ce qui nous entoure. Je pourrais essayer de t'apprendre si tu veux. Et si ce que je sens venant de toi est vrai, alors il y a de grandes chances pour que tu en soies capable également. »
« Vrai de vrai? » s'émerveilla Harry avant de crier de bonheur en voyant l'autre hocher de la tête.
« Et comment t'appelles-tu ? »repris l'homme.
« Harry monsieur. Harry Potter. »
A l'entente de sa réponse, Harry vit l'homme sursauter et fronça les sourcils, ne comprenant pas la réaction de celui-ci à l'entente de son nom. Puis le trouble disparut de son visage qui devint totalement lisse de toute émotion avant de se faire légèrement intéressé.
« Harry Potter tu dis ? Mais qu'est ce que tu fiches dans ce genre d'endroit ? »
« Ben j'habite chez ma tante. » répondis candidement Harry avant de se rembrunir « Mais je crois qu'elle ne m'aime pas beaucoup. »
« Comment ça elle ne t'aime pas beaucoup ? »
« Bah elle m'appelle jamais par mon prénom, et aujourd'hui c'était mon anniversaire et personne me l'a jamais souhaité. Elle fait toujours comme si j'existait pas sauf lorsque j'arrive pas à faire ce qu'elle me dit… Là je risque de me faire punir et… »
« GARÇON ! »
A l'entente du cri, Harry sursauta et regarda craintivement vers la maison des Dursley. Il vit Vernon sur le porche qui le regardait avec colère et un visage qui promettait que le retour serait dur pour lui. Mais une main se posa sur son épaule et Harry tourna le visage vers l'homme qui s'agenouilla pour se trouver à la même hauteur que lui.
« Je n'aurais jamais espéré te trouver par ici jeune homme. Mais maintenant, je ne vais certainement pas te laisser comme ça » commença l'homme puis il continua avec un clin d'œil « Viens avec moi je suis sûr que tu vas adorer la conversation qui va suivre. Finalement je n'aurais peut-être pas besoin de revenir ici pour t'apprendre ce que l'on avait convenu. »
Puis il commença à se diriger vers le 4 Privet Drive, n'ayant absolument pas l'air incommodé par les obstacles qu'il évitait avec aisance. Fronçant les sourcils et décidé à découvrir la raison de cette aisance, et la signification de ses derniers mots, Harry décida de le suivre. Après tout, il ne risquait plus grand-chose de plus.