Légitime Violence
« Ma vie entière a été déterminée par deux idées antagoniques : le sommet et le fond. »
Dixit Salvator Dali.
Il faut l'admettre. Depuis une décennie ma vie c'est une équation qui ne se résout pas et dont la variable majeure est un mal qui gangrène tout le monde sorcier, pas uniquement mon individuel, mais un monde global, la magie et ce côté bienveillant - universel !
Ça me rend malade. J'en ai la nausée, qui m'en réveille au beau milieu de la nuit. C'est peut-être la déception, le désespoir - ou une once d'espoir qui essaye en vain de se frayer un chemin dans mon corps endolori par autant de violence. Par la manifestation récurrente d'un mal infernal. Voldemort ! Quand on le pense éteint, il revient. Tel le Christ. Il ressuscite impliquant l'Apocalypse ! Quand on le pense réduit en cendre, il en renaît. Ou encore pire, son esprit revient - tel l'enfant du diable élu - bon à nous empoisonner l'existence. Nous sommes maudits. A croire qu'il n'est qu'un élément, perturbateur tel un ouragan mais essentiel à cet univers ? Je n'y comprends plus rien. Tu comprends ma haine, ma rancœur, mes peines - tellement de morts, tellement de sang pour au final un virus permanent. Latent. Omniprésent. Comment t'expliquer que les prophéties ne sont plus comme je les imaginais. Elles sont à l'image de leur auteur. Lâche. Parfois belles. Ou .. en mouvance perpétuelle.
J'ai actuellement plus de 25 ans, Poudlard gardera probablement le souvenir d'une jeune fille joyeuse et heureuse, assoiffée de savoir. Mais, je ne suis plus vraiment la même ... Hermione Granger .. la jeune étudiante, entourée de ces fidèles amis. Tu te souviens de cette image ? A présent, ça n'est plus qu'un mirage. 25 ans, auror, célibataire, violente et froide .. Que penses-tu de ces traits ? L'avenir c'est jamais comme on l'imagine. La vie nous façonne l'esprit, nous violente l'être .. nous sème de pas mal de séquelles !
Mon pire ennemi. Cette variable qui empoisonne ma vie, c'est probablement Malfoy. A lui seul il détermine l'état de mon humeur. L'aiguille qui évolue du haut vers le bas, du sommet vers le fond ... Je n'en fais pas une affaire personnelle, cependant, je le hais. C'est plus fort que moi. Je n'apprécie pas sa position perpétuellement incertaine et lâche entre les deux camps, et ça depuis toujours. Il en veut non seulement à ma vie, mais également à mon équilibre psychique. Je te raconterais - les divers moments magiques que nous avons passés ensemble récemment. Son témoignage d'affection est terrible. Par exemple, la semaine dernière. Ha oui. Est-ce utile de te dire que je suis rentrée de l'hôpital ce matin, après une détention de deux semaines chez les Mangemorts.
Flashback -
14 ème Jours de détention, au soir.
Le plus excitant. Le moins douloureux, ils ne m'ont envoyé que trois endoloris pour me faire parler ou du moins négocier certaines informations. Je n'ai rien daigner dire. Je suis entraînée à ce genre de pratique depuis bientôt trois ans.
Ils m'ont changé de cellule, je suis passée d'une chambre piteuse avec un matelas souillé de sang à une geôle au sous-sol. La peur, elle s'estompe au fur & à mesure qu'on se familiarise à la douleur. La faim, apparaît avec la disparition du mal précédent. On me roue de coups. Mes cotes cèdent, un coude également - tordu. Ma trachée ils n'en font qu'une bouchée, l'écrasant d'une semelle de rangers. Je perds connaissance. Au réveil. Je ne sais pas quand. Je suis assise sur une chaise ligotée, dans l'obscurité. La douleur. Je me souviens seulement de la douleur qui se heurte à mon épiderme, à mes parois qui ont terriblement froid. Lorsqu'un bruit sec retentit,- je sursaute. C'est une chaise qui s'abat devant moi, un homme s'installe, le visage balafré, les traits déglingués. Je vois immédiatement à quoi il sert. Après la violence psychologique, vient celle sexuelle. Ces doigts se fraient un chemin le long de ma cuisse qu'il agrippe violemment. Je me contente de l'observer, à quoi bon lui montrer qu'il gagnait de la place en moi avant même de s'être frayer un chemin ? Mon regard terne, le fixe. Il semble contrarié. Ces doigts déchirent mon chemisier, dévoilant un sein. Ce petit jeu a duré quelques minutes qui m'ont semblé une éternité avant que le porte s'ouvre lentement, laissant place à ... mon tendre ennemi. Il observait la scène, adossé au mur, une cigarette à la main. Lorsque son camarade s'est épris de mon épaule en la mordant violemment - j'ai senti le mégot rejoindre le sol humide. L'odeur me hante encore ... ça avait mit fin à ce calvaire .. D'un signe de la main il lui fit signe de s'en aller. Insatisfait, je le voyais à la tête que tirait l'homme qui n'avait pas fini sa tâche. Mais il ne tenu pas tête très longtemps à en voir la baguette que Malfoy agitait.
Il prit place devant moi, sans plus de cérémonie. Assis sur sa chaise, s'approchant significativement ! Ecartant les cuisses, calant mes jambes au milieu. Je sentais son souffle frais, j'étais loin d'être rassurée. J'avais raison. Le premier coup est parti au bout d'une dizaine de seconde. Une gifle, assez violente pour que la chaise et moi-même rejoignons le sol. D'une main, il redresse le tout, pointant sa baguette sur mon visage. Ma mâchoire est brisée je le sens - ça bloque et le sang coule en quantité le long de mon buste. Il répare. Et se lève, sa main prend un élan & il frappe à nouveau, encore plus fort. Ma conscience résista aux gifles un moment. Mais, pas aux poings américains ...
Quand je me suis réveillée. J'étais étendue au sol. Je n'arrivais plus à ouvrir les yeux. Je sentais juste les mains fébrile d'un elfe de maison, arrêter l'hémorragie qui giclait de ma cuisse. Je compris l'expression, « ne plus avoir de yeux pour pleurer. » A sa juste valeur. Ce moment d'accalmie je le savourais. Mais il ne dura pas longtemps. Nous étions deux emprisonnés depuis maintenant quelques jours. Visiblement à en voir leur acharnement, aucun de nous n'avait parlé. Ils avaient pourtant cogné, user de sortilèges en vain. Mais, l'enfer ne faisait que commencer. Ils nous ont traîné dans leur salle commune. Nous donnant en spectacle. Je reconnu Malfoy, à son attitude à sa carrure et surtout - il s'est proposé .. pour .. pour .. en tuer un si le jeu ne donnait pas satisfaction. Il était simple. Celui qui ne répondait pas au question, mettait en péril la vie de l'autre.
Je me rabâche la phrase suivante, ma vie ne vaut pas toutes les informations que nous protégions. Alors, je chuchotais constamment à Will de ne rien dire ! Tandis que lui, ce contentait d'injurier Malfoy !
« Tu étais des nôtres ! Tu travaillais au ministère ! Tu n'es qu'un félon ! »
Les rires des autres et de Voldemort en particulier résonnait de manière machiavélique. Les questions ce sont enchaînés en vain. Les endoloris également. Jusqu'à ce que Malfoy exécute Will de sans froid. Lassé, presque blasé, il semblait s'ennuyer, sous les félicitations du Maître. Il rajouta :
« Si vous me le permettez, j'aimerais m'occuper cette nuit, en exclusivité de cette gueuse dans mes quartiers ! Je lui accorderais la sanction la plus insupportable que puisse endurer une femme - pour le silence et la ténacité qu'elle nous inflige !
Quelle charmante initiative Draco, viendras-tu peut-être à bout de sa langue à force de coup de reins .. profites en bien, je la donnerais ensuite aux gangrénés qui ont faims ! »
Un frisson. Car je les ai vu à l'œuvre. La pièce ce vide peu à peu. Et il ne reste plus que moi et Malfoy. A ces pieds je n'éprouve plus la force de me lever. Ni de le regarder. Je sens mon corps qui ne répond plus de rien. Je le sens qui s'agenouille en éloignant mes cheveux, essuyant du sang, des larmes. J'ignore ce qu'il foutait, il observait. Il savourait peut-être l'état dans lequel j'étais. Faible. Épuisée. Réduite à néant. Il me chuchote des insanités à l'oreille, en me relevant, je l'agrippe machinalement en sentant mes jambes céder. Il esquisse un sourire, je le sens, sans le voir. Je déglutis sous la douleur. Il me traîne dans ses appartements, une fois la porte fermée - avec le peu de force dont je dispose je le plaque contre la porte, nez à nez je lui murmure :
« Le marcher ça n'était pas ça ! Nous en avions parlé avec le Ministre! C'était l'histoire de quelques heures .. ça fait des jours ..
- Si tu t'étais enfuis d'ici au bout de quelques heures ça n'aurait pas été crédible! Ca aurait éveillé leurs soupçons à notre sujet. Ils ont besoin de preuves concrètes..
- Tu m'as battu et maintenant tu vas me violer ! Il s'agit de ces preuves là ? L'illustration de ta loyauté à leur égard ?
- Ils n'ont aucun doute à présent! Estime toi heureuse que ça ne soit pas Loyd qui s'occupe de ton cul ! »
Je le lâche soudainement. Essoufflée. Usée. La confiance ne régnait pas avant cette mission, mais encore moins à présent. Je lui murmure de m'achever. Je le savais. Je ne tiendrais pas une seconde de plus. Mes lèvres se mettent à s'ouvrirent d'elle-même lui disant grossièrement qu'il était parvenu à tous nous manipuler, le ministère le premier - que plus rien ne semblait clair ! Il ne répond rien. Il se contente de s'asseoir sur le sofa, d'allumer une cigarette et d'observer mes plaies. Je ne peux que percevoir le plaisir dans son regard. Malgré le fait qu'il soit soi-disant de notre côté, nous nous haïssions, et il était indéniable .. il avait pris plaisir à me voir souffrir et à agir en conséquent. Nous le savions tout deux. Nous savions également qu'actuellement, même dans cette pièce nous nous donnions en spectacle. Mais Malfoy n'avait pas besoin de jouer. Il était lui-même. Lorsque je le sens ce lever, je recule machinalement contre la commode, que j'agrippe.
Il approche, pas vraiment menaçant. Juste présent. Nonchalant. Séduisant. Il déboutonne lentement sa chemise, laissant apparaître son buste, ses dorsaux développer, ses trapez saillants, ses muscles bandaient sous l'excitation qu'impliquait une telle situation. Il était différent de notre adolescence, plus grand, plus lourd, un Homme dur et froid. Un animal glacial. Féroce. Il défait le noeud de sa ceinture, je sens un frisson m'étreindre. J'aperçois des cicatrices, j'en connais certaines en particulier, pour preuve je les lui ai faites. Il se déleste de sa baguette, et la pointe sur certaine plaie dont le sang cesse de couler instantanément. Il s'approche toujours un peu plus. Je recule en vain. Ma main se posant sur son buste, l'incitant à s'arrêter. Je le sens qui s'approche, ses lèvres effleurant ma mâchoire, traçant un chemin jusqu'à mon oreille. Il murmure :
« Si tu cries, ça me fera une bonne réputation, histoire d'être quitte - étant donné que tu es censé fuir juste après .. »
Je le sens qui domine la situation. Je les sens qui observe, sans écouter. Je dois me laisser faire ? Me battre à quoi bon ? Pourquoi accepter ? Pourquoi ? Je laisse mes doigts courir sur son torse, agripper violemment la chair. Je réponds doucement :
« N'y compte pas .. »
Je le sens qui se tend un peu plus. La situation semble l'exciter. Ou peut-être que se revirement de situation le surprenait ? Je l'ignore. Je cherchais juste à sortir de là au plus vite. Ou à rendre la chose, moins anéantissante ! Tu me suis .. Et si c'était moi qui l'agressait ? A ma manière .. avec le peu d'atouts dont je disposais à l'instant : la surprise !
Je passe mes doigts le long de mon chemisier, je déboute chaque bouton lentement, je m'en déleste sans l'attendre, lascivement. Je croise son regard, dans lequel se noie des émotions que je ne lui connaissais pas. Surpris ? Apparemment. Ma jambe se frayent un chemin entre ses cuisses, où je ne tarde pas à sentir son impatience durcir. Il me plaque contre le mur en agrippant mes poignets, en chuchotant que la situation n'était pas mienne. J'esquisse un sourire .. En me cambrant lentement, collant mon bassin contre le sien, faisant mine de m'impatienter. Je lui chuchote suave qu'il se fait désirer. Il me balance brusquement sur le lit. Je ne peux pas vraiment retenir un cri de douleur en sentant mes côtes fêlés s'entre choquer. Mon souffle est court. Et je suffoque presque. Je le vois qui se débarrasse de ces autres vêtements. Mon regard s'attarde quelques secondes sur son anatomie. Avant de reprendre mes esprits et ma stratégie. Malgré la douleur, j'en fais de même, enlevant cette jupe. A mesure qu'il approche, je fais glisser une bretelle, puis la seconde. Mon coeur s'emballe. Je le sens qui reprend aussitôt les rennes en s'affalant sur moi, m'écartant les cuisses machinalement, prenant place. Je me tends. Mon corps s'offusque. Je lui chuchote en collant mon nez contre le sien :
« Je m'attendais à plus de douceur pour notre première fois Malfoy .. »
Je sens ses doigts agripper fermement mes cuisses. Mes mains quant à elles caressent lentement son dos, ses reins. Insoutenable. Ca me semblait presque contre nature et pourtant, mon corps agissait dans son sens. Perturbation. Voilà ce que je cherchais. Il se défend en agrippant mes cheveux, en tirant, je sens ma nuque claquer, mon corps se tendre et mes côtes hurler. Ma bouche s'ouvrent et les larmes coulent sous la douleur, sous l'étouffement. Peut-être qu'au final ça allait se dérouler ainsi. La nature reprend sa place, mes doigts se mettent à le repousser, à le griffer, à tenter de l'éloigner. Je ne contrôle plus rien. Impossible à canaliser. Tout ce brouillait. Ma vue, mes sens, l'odeur du sang. Celle du souffre. Finalement au bout de quelques minutes de luttes, mon corps capitule - étendu sur le matelas drapé de soie - je me contente d'attendre en le sentant essoufflé.
Il descend mon dernier sous-vêtement et je le sens trop près. Dur. Epais. Je le fixe. Je ne sais pas ce qu'il lit, mais je l'implore de cesser maintenant. Je sens juste son visage se coller contre mon cou, embrasser la chair. Je ne réagis pas immédiatement. Il descend progressivement plus bas, s'attardant sur un sein, mordant. Déchirant. Puis continuant le chemin. Son souffle tiède percute mes cuisses qui se referment lentement. C'est à cet instant que je sens sa baguette retombée sur les draps, j'en profite pour l'éjecter brusquement contre le mur adverse, baguette en main .. Dans un étau de fer invisible il semble contrarier, mais il s'en doutait .. ça devait arriver. Le destin. C'était écrit. Je ne perds pas un instant, je m'habille maladroitement, en à peine quelques secondes avant de quitter le lieu .. sous son regard ..
Paraît que nous sommes condamnés. Paraît que la survie de l'équilibre naturel dépendrait de notre union et de celles d'autrui doté d'un antagonisme équivalent. En attendant, nous nous battons. Nous nous faisions violences pour nous supporter. Tu ne comprends pas ? Moi aussi, au début j'ai eu du mal. Visiblement les sbires du Lord ont invoqué des forces qui dépassent la raison, qui n'aurait jamais du renaître. L'équilibre à été bouleversé. Tu imagines l'état de la ligne après la ressuscitation du diable ? Imagine l'état de notre univers. Troublé. Complexifié. Apocalypse. Des plantes médicinales, ont cessé de pousser. La magie des plus jeunes tend à diminuer, à s'éteindre. Des tempêtes balayent la terre. Paraît que les clés du retour à la normale sont plus d'une dizaine, révélées par des prophéties - dont certaines au main de Satan lui-même. Autant dire que les choses sont pires à présent. Je suis nostalgique des temps passés. De Harry. Ron. Ginny. La paix n'a duré que l'espace d'une année, après notre 7 ème année. Ensuite les problèmes sont revenus.
Peu importe. Je rentre chez moi ce soir et je pense à autre chose. Les plaies sont éteintes, le ministre m'a donné ma soirée. Je passe voir Ginny pour lui demander une ou deux pilules magiques qui m'aideront à trouver le sommeil après ces semaines passées en enfer.
