Bon, allez, je me lance!

A l'origine, ce n'aurait du être qu'un OS, mais les mots m'emportant, j'ai décidé d'en faire une petite fic. Il y aura en tout trois chapitres. Les deux autres chapitres sont déjà écrits, je les posterai à quelques jours d'intervalle.

Cette histoire est partie d'un rêve que j'ai eu, qui n'avait aucun rapport avec Castle, mais qui m'a énormément marquée. J'en ai discuté avec une amie, elle aussi fan de Castle et auteure de fanfictions, et nous avons lié ça à Castle, et elle m'a conseillée de me lancer. Donc me voilà!

PS: Je traduirai probablement cette histoire en anglais. Quelques passages sont rédigés en anglais; il m'est parfois plus facile de trouver mes mots en anglais plutôt qu'en français.


- C'est votre faute.

Elle se figea à cette accusation. Un violent frisson la parcourut, et une vague de nausée lui souleva le cœur. Etait-elle vraiment responsable ? 'Bien sûr que tu l'es' murmura la voix de sa conscience. Elle n'avait plus le courage de se battre, de se convaincre qu'elle aussi était une victime. Elle aurait dû savoir, elle aurait dû agir, elle aurait dû…Elle ferma ses yeux un instant, incapable de soutenir le regard de la personne qui lui faisait face, et murmura :

- Je suis désolée. Je suis tellement désolée.

Aucun mot n'aurait pu exprimer les remords qui la consumaient. Aucun mot n'aurait pu la rendre digne d'être pardonnée. Elle aurait simplement souhaité que tout ne soit qu'un cauchemar dont elle allait se réveiller. Elle ne sentait même plus les larmes couler le long de ses joues.

- Il m'a promis…Il m'avait promis de ne plus y retourner.

En entendant ces mots, elle redressa vivement la tête. Ses yeux croisèrent ceux envahis de larmes de la jeune fille qui lui faisait face. Elle ne comprenait pas. Son interlocutrice devina son incompréhension, et poursuivit, la voix étranglée :

- L'été dernier, après la fusillade…Après qu'il ait été viré du commissariat, et qu'il n'ait plus eu de vos nouvelles. Il m'avait promis qu'il en avait terminé. Qu'il ne vous suivrait plus, qu'il resterait ici. Et trois mois plus tard, vous êtes subitement réapparue. Il vous a pardonné. Il vous aurait pardonné n'importe quoi. Il a brisé sa promesse pour vous. Il…

L'adolescente se tut, incapable de poursuivre, et se détourna. Kate eu l'impression que son cœur volait en éclat. A nouveau. Qu'avait-elle fait à cette famille ?

- Alexis, je…

- Non ! Vous étiez censée le protéger ! Vous étiez censée le protéger, et vous avez échoué ! Il avait confiance en vous, et vous l'avez laissé tomber !

La jeune fille rousse avait fait volte-face, et la regardait furieusement. Une douleur indescriptible assombrissant son regard. Kate s'avança vers elle, mais s'interrompit face à son mouvement de recul.

- Ce n'est pas ce qui passé, chuchota-t-elle. Ça aurait dû être moi, Alexis. Il avait dit que...Il a menti. On avait décidé que c'était moi. Ça aurait dû être moi !

A ces mots-là, elle s'effondra au sol. Elle avait vu trop des gens qu'elle aimait mourir. Sa mère, Royce, Montgomery… Castle. A cette pensée, un cri rauque lui échappa, et de violents frissons la parcourent Elle sentit une main hésitante se poser sur son épaule, et elle devina à travers ses larmes la silhouette d'Alexis, agenouillée à ses côtés.

- Kate…J'ai besoin…Je dois savoir.

Elle ne voulait pas replonger dans le souvenir de cette journée-là. Elle ne pouvait pas. Elle avait failli ne pas en réchapper, et l'idée de revivre ces quelques heures la terrorisait. Elle craignait de ne pouvoir y survivre une seconde fois. Mais elle le devait. Pour Alexis. Et pour Castle.

Elle s'était réveillée dans une pièce obscure, désorientée. Sans le moindre souvenir de comment elle avait bien pu atterrir là. Une violente migraine lui battait alors aux tempes, et une désagréable nausée la traversait. Elle avait tenté de se remémorer les évènements des derniers jours. Après une enquête particulièrement éprouvante, impliquant le meurtre sanglant d'un enfant, les gars et elle avaient décidé de prendre leur weekend. Elle était rentré chez elle le vendredi soir, exténuée, s'était servi un verre de vin, délassée dans un bain chaud, et était allée se coucher sans même manger. Après cela, tout était noir.

Alors qu'elle avait cherché à creuser dans ses souvenirs, elle avait soudainement entendu un bruissement dans la cave. Elle s'était figée, tentant de percevoir la source du son. Elle avait vaguement perçu dans l'obscurité une silhouette bouger et tenter de s'assoir. Une silhouette qui lui était plus que familière.

- Castle ? avait-elle demandé d'un ton hésitant.

- Beckett ? Où sommes-nous ? Vous allez bien ?

- J'ai connu mieux. Et vous ?

L'écrivain lui avait juste souri en réponse. Leurs yeux s'habituant à la pénombre, ils s'étaient levés d'un même mouvement, sans se concerter. Ils avaient exploré la pièce, dont la taille ne devait pas excéder 40m². La seule issue avait été une lourde porte de fer, évidemment verrouillée.

- Au moins, cette fois, nous ne sommes pas menottés, avait lancé Castle avec un sourire coquin. Non pas que je…

- Castle ! l'avait menacé Beckett. L'heure n'est pas aux plaisanteries. Est-ce que vous vous souvenez de quoi que ce soit ?

Il avait secoué la tête avec frustration.

- Non, de rien. Je suis allé me coucher relativement tôt, j'étais fatigué, et ma mère et Alexis n'étaient pas là. Il s'interrompit un instant. Je suis soulagé qu'elles soient aux Hamptons. S'il leur était arrivé quoi que ce soit…

Kate lui avait souri faiblement, elle aussi rassurée que la famille de son partenaire soit à l'abri. Elle avait à nouveau exploré la cave, cherchant en vain une issue. N'en voyant toujours aucune, elle s'était tournée vers la porte et avait essayé de l'enfoncer, jusqu'à ce que Castle l'arrête.

- Je doute qu'on parvienne à ouvrir la porte de cette façon.

- Qu'est-ce que vous proposez alors ? Il faut bien que l'on fasse quelque chose ! Kate avait crié. Bien qu'elle ait refusé à se l'avouer, elle avait senti la panique l'envahir.

- Attendons. C'est tout ce que l'on peut faire pour l'instant.

Beckett s'était mise à faire les cent pas. Castle avait l'impression de voir une lionne en cage. Il n'avait même pas essayé de l'en empêcher, sachant pertinemment qu'elle avait besoin, d'une façon ou d'une autre, de s'occuper. Et il n'avait pas non plus été d'une humeur particulièrement bavarde en cet instant. Après un moment qu'il leur avait semblé être une éternité, le bruit caractéristique d'une porte que l'on déverrouille avait déchiré le silence. Kate s'était aussitôt immobilisée, et Rick s'était posté à ses côtés.

La première chose qu'ils avaient vue était la gueule béante du canon qui leur faisait face. Rick avait instinctivement esquissé un geste de protection, tentant de s'interposer entre sa muse et l'arme. Kate l'en avait empêché.

- Reculez jusqu'au mur. Tentez quoi que ce soit de stupide, et vous mourrez.

La voix avait retentie, froide, détachée. Kate avait hésité une seconde, et avait finalement obtempéré en sentant la main de Rick saisir la sienne pour l'amener à reculer. L'homme qui leur faisait face était petit et mince. A première vue, cet homme chétif n'avait rien eu d'impressionnant, et n'aurait pas paru dangereux à l'œil peu entraîné. Mais Kate avait été formée à percevoir le danger. L'aura qui entourait alors cet homme ne lui avait laissé aucun doute sur sa nature. Il était un prédateur. Sa frêle carrure ne faisait pas de lui un danger à proprement parler. Et pourtant, Kate s'en serait méfiée même sans l'arme qu'il tenait dans ses mains. Elle n'aurait su expliquer d'où lui venait la certitude qui lui avait étreint le cœur en cet instant. Mais elle avait instinctivement perçu qu'il était mauvais. Et probablement très intelligent. L'osmose des deux n'était jamais une bonne chose, elle le savait.

Elle l'avait dévisagé. Ses traits n'avaient rien de marquants. Ses cheveux bruns étaient coupés courts, et ses yeux gris acier avait brillés d'un éclat pervers. Elle avait la sensation de le connaître, mais avait été incapable de se souvenir dans quelles circonstances elle avait pu le rencontrer. Si elle l'avait jamais rencontré. Leur ravisseur avait lu les questions silencieuses traverser les yeux de la lieutenant.

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que vous voulez ? avait lancé Beckett.

- Vous ne vous souvenez vraiment pas de moi, Lieutenant ?

- Je devrais ? avait-elle demandé avec morgue, le regard fier.

Les yeux de l'homme s'étaient assombris. L'insolence de Beckett n'avait pas été de son goût.

- Vous devriez, en effet. J'aurais pensé que vous auriez gardé un souvenir de l'homme dont vous avez brisé la vie.

Kate avait froncé les sourcils, sans comprendre. Elle avait senti son partenaire s'agiter à ses côtés, et elle avait levé les yeux vers lui. Il avait semblé sur le point de dire quelque chose, mais s'était contenu. Leur ravisseur l'avait remarqué, et s'était à nouveau adressé à Beckett :

- Vous n'avez donc toujours pas réussi à vous débarrasser de votre ombre ? Je suppose que son arrogance d'écrivain de bas-étage vous amuse.

- Hey ! avait protesté l'écrivain.

- Monsieur Castle. Une pensée vous a traversé l'esprit il y a quelques instants. Partagez-la avec nous, voulez-vous ?

Rick avait hésité. Il avait jeté un coup d'œil vers Kate, qui avait silencieusement acquiescé. Il s'était léché nerveusement les lèvres avant de prendre la parole.

- Il y a deux ans, dans l'affaire Chelsea Forrester…Une jeune femme retrouvée violée et battue à mort chez elle. Le coupable…Liam Blake…Vous êtes son frère, n'est-ce pas ?

L'homme avait fait mine d'applaudir.

- Bravo, Monsieur Castle. Vous avez raison. Je suis Caleb Blake.

- Qu'est-ce que vous voulez de nous, Caleb ? avait répété Kate.

- Voyez-vous, lorsque vous avez envoyé mon frère en prison, vous avez détruit ma vie, avait-il poursuivi, ignorant l'interruption de la jeune femme.

- Il était coupable. Il était normal qu'il paye pour ce qu'il avait fait à Chelsea, avait grondé la lieutenant d'un ton menaçant.

- Il n'a jamais avoué !

- Les preuves étaient contre lui ! Nous avions son ADN, et des voisins avaient affirmé l'avoir reconnu. Sa confession était inutile. Il n'a eu que ce qu'il méritait !

Caleb avait fait un pas en avant à ces paroles, braquant l'arme sur Beckett. De la sueur perlait sur son front, et un frisson de colère l'agitait. Son index avait tremblé, et Castle avait cru pendant une seconde qu'il allait presser la détente. Mais il avait inspiré profondément, s'était reculé d'un pas, et un sourire mauvais avait traversé son visage :

- Oh, bien tenté, Lieutenant Beckett ! Mais non, ce serait trop facile. Vous tuer ainsi serait bien trop doux. Non, vous ne m'aurez pas. Je veux que vous souffriez. Tous les deux. Comme moi j'ai souffert. Saviez-vous que mon frère est mort en prison il y a une semaine ? Il m'a abandonné. Il m'a laissé seul. Les gardes disent qu'il ne s'agit que d'une altercation qui a mal tournée, mais ils mentent, j'en suis certain. Vous avez commandité tout cela, n'est-ce pas ? Vous l'avez tué !

Une étincelle démente avait illuminé son regard. Kate avait difficilement réprimé un pas en arrière. Elle avait mentalement corrigé ce qu'elle avait pensé auparavant. Il n'était pas tant dangereux parce qu'il était mauvais et intelligent. Il était dangereux en ce qu'il était dément et brillant à la fois. Elle avait pressenti que ni elle ni Castle n'allaient aimer ce qui était advenu par la suite. Un sourire mauvais avait alors étiré les lèvres de Caleb.

- Je vais vous proposer un jeu. Voyez-vous, ce jeu va beaucoup m'amuser. En revanche, vous ne serez certainement pas de mon avis. Mais tel est mon but. Vous m'avez pris la personne qui m'était la plus chère au monde. Il est donc normal que je vous prenne celle à laquelle vous tenez le plus, n'est-ce pas ? Vous connaissez la loi de l'univers, elle est simple. Une vie pour une vie.

- Espèce de fils de…avait commencé rageusement l'écrivain en faisait un pas en avant.

Blake avait pointé son arme sur lui, et avait claqué de la langue, comme on réprimande un enfant.

- Je détesterai devoir vous tirer une balle dans la jambe, et prendre le risque de vous voir mourir avant la fin du jeu, Monsieur Castle.

Cela n'avait pas semblé arrêter Castle, que Kate avait dû retenir.

- Brave fille. Vous devriez suivre son exemple, Monsieur Castle. Ne pas bouger et rester sage.

Kate avait pincé les lèvres, sa fierté réduite en miettes. Mais tenter quoi que ce soit aurait été inconscient, s'était-elle persuadée. Leurs chances de survies grandissaient s'ils évitaient de contrarier leur ravisseur, et s'ils évitaient toute blessure inutile. Castle était finalement retourné à sa place, tremblant de fureur.

- Bien. Nous pouvons donc enfin commencer.

Kate et Castle l'avaient regardé sans rien dire. Leurs doigts s'étaient inconsciemment cherchés, dans un ultime geste de réconfort. Comme pour s'ancrer au monde et ne pas perdre pied. Caleb avait laissé planer le suspense pendant plusieurs minutes, avant de se lécher les lèvres avec délectation et de poursuivre.

- Le jeu est simple. Seul l'un de vous deux quittera cette pièce en vie. Dans ma grandeur d'âme, je vous laisse choisir. Vous avez trois heures pour décider lequel d'entre vous ce sera. Passé ce délai, si vous n'avez toujours pas décidé, je tuerai l'un de vos proches tous les quarts d'heure, jusqu'à ce que vous ayez fait votre choix. Si vous décidez que vous souhaitez mourir tous les deux, je serai dans l'obligation de choisir lequel d'entre vous rentrera sain et sauf. Tentez quoi que ce soit de stupide, et vous le regretterez. Me suis-je bien fait comprendre, Kate ?

Kate avait serré les poings. Elle n'avait rien dit, se contentant de le fixer furieusement. Refusant de rentrer dans son jeu. Elle avait vu le regard de Blake s'assombrir. Un coup de feu avait déchiré le silence qui pesait.

- Wow ! avait crié Castle. La balle avait sifflé à ses oreilles.

- La prochaine balle ne manquera pas sa cible, Kate. Ce n'était qu'un avertissement. J'ajoute une règle au jeu. Toujours répondre à mes questions. Ne jamais prendre la parole à moins que je ne vous l'aie autorisé. Me suis-je bien fait comprendre ? avait-il répété.

Une vague de colère l'avait submergée. Elle avait fermé les yeux un instant, avait exhalé, et s'était forcée à reprendre le contrôle.

- Parfaitement, avait-elle répondu en retenant un frisson de colère.

- Bien. Vous avez trois heures, leur avait rappelé Blake en désignant un compteur digital au mur, un sourire mauvais flottant sur ses lèvres.


La suite d'ici quelques jours! En espérant que cela vous plaise!