NOTE DE L'AUTEUR :

Je n'ai pas pu résister... Des jours que cette histoire me trotte dans la tête!

Je sais que ce n'est pas raisonnable vu que je travaille déjà sur d'autres fic, mais bon je suis une obstinée alors...

J'espère en tout cas qu'elle vous plaira. Allez, roulement de tambour... Voici le 1er chapitre!

Anthracite


Elle courait.

Le son de ses talons frappant le bitume se répercutait le long de la route. Elle devait quitter les parages. Au plus vite. Ses chaussures la ralentissaient trop. Debout, au milieu de la route, elle prit un de ses pieds entre ses mains et en retira la chaussure, qu'elle jeta sur le bas côté de la route. En deux temps, trois mouvements la deuxième chaussure avait suivi le même chemin.

Fuis. Vite.

Elle courra le plus vite possible, s'enfonçant dans la forêt alentour. Aussi vite que le lui permettait sa respiration saccadée, ses muscles endoloris, et, surtout, ses pieds nus.

Elle ignora les branches qui la griffaient, ainsi que les brindilles et les cailloux qui s'enfonçaient dans la plante de ses pieds. Elle fonçait à travers-champ, dans la terre battue et la boue. Pendant que les ronces lui écorchaient la peau. Elle trébucha plusieurs fois, mais se releva - toujours.

Il fallait qu'elle quitte la forêt dans laquelle elle se trouvait.

Enfin, au bout d'un moment qui lui parut interminable, la végétation se fit moins dense et elle finit par apercevoir une route. Elle s'y précipita. Ce n'était pas des lampadaires qui éclairaient la route. Non c'était des phares allumés. Des gyrophares. Les lumières se croisaient entre elles, scintillantes, comme un feu d'artifice.

Elle courut se jeter dans un buisson longeant le bord de la route et se cacha dedans. Tentant de se fourrer au milieu des piques, des feuilles desséchées et des branches.

Elle tenta de calmer sa respiration hiératique et tendit l'oreille. Alors que les branches lui effleuraient la peau du visage, la jeune fille perçut quelques conversations à voix basses et une odeur de café. En les écoutant, elle comprit que c'était un barrage de police. Elle paniqua. Comment était-ce possible ?

Pars, s'ordonna-t-elle.

Elle s'accroupit et sortit le plus discrètement possible du buisson. Elle se faufila en direction de la pénombre de la forêt. Soudain, elle entendit des pas venir vers elle.

Elle se figea net.

La gorge sèche. Elle se concentra sur les sons des pas du policier, et essaya de ne pas perdre son calme, en calant ses pas sur les siens. Cours, cours, cours, se criait-elle à elle-même, mais elle garda fermement le contrôle. Soudain, elle entendit le policier déplacer des branches autour de lui, et elle sut qu'elle était entrée dans son champ de vision.

Merde, merde et merde.

Et elle s'aplatit. Par terre. Dans la boue gélifiée. Elle ne fit pas un bruit. Pas un mouvement. Elle ne respirait plus.

Elle entendit le policier s'approcher. Avant de s'arrêter.

La fille avait son cœur qui battait la chamade.

Elle l'entendit défaire sa braguette et le froissement du jean du policier.

La jeune fille fronça les sourcils, se sentant légèrement dépassée.

Puis, un bruit de jet d'eau. Il pissait.

La fille ferma les yeux, soulagée. Toutefois elle s'empêcha de soupirer ou de bouger. Elle retenait tout autant sa respiration priant le ciel que le mec n'ait pas bu trop de café et que ça ne dure pas trop longtemps. Enfin, le policier referma sa baguette. La fille grimaça en songeant qu'il ne s'était même pas essuyé. Le flic n'en avait apparemment toujours pas fini, il contemplait calmement les alentours.

Pestant intérieurement contre lui, la jeune fille commençait sérieusement à ressentir le manque d'oxygène. Elle se concentrait de toutes ses forces pour ne pas remuer. Enfin, elle entendit le flic commencer à s'éloigner en direction de la route, en traversant les buissons.

Elle relâcha son souffle. Elle n'en pouvait plus. Pantelante, elle s'accroupit pour se relever. Elle avait mal aux jambes.

Soudain, le fic fit demi-tour vers elle. Il l'aperçut.

Elle écarquilla les yeux d'étonnement, pétrifiée.

Le flic s'avança vers elle et sa voix retentit dans la nuit noire.

_ Qu'est-ce que vous faîtes ?

Accroupie au milieu des plantes, la jeune fille, dans un éclair de lucidité, saisit la première échappatoire qui lui venait.

_ Rien. Je refaisais juste mes lacets.

Après tout, ça pouvait marcher vu sa position. Et même si elle n'avait plus de chaussures, il faisait trop sombre pour le flic ne s'en aperçoive. A présent, il était à quelques mètres.

_ Mademoiselle ? Est-ce que ça va ?

Elle ne répondit pas. Elle se releva. Maintenant, il lui fallait courir. Le flic, lui, réalisa que la réponse à sa question ne pouvait être que négative.

La jeune fille qui se tenait devant lui avait ses vêtements déchirés, son corps était meurtri, couvert d'écorchures, et sali par le sang, la boue et la poussière. Ses longs cheveux bruns étaient également dans un état épouvantable, complètement emmêlés.

Le flic s'approcha prudemment de la jeune fille. Elle eut un mouvement un de recul et écarta les mains en signe de dénégation.

- Holà ! fit-il. Ecartez les mains bien évidence.

Et il braqua son arme sur elle. La jeune fille se fustigea intérieurement. Elle avait oublié le flingue qu'elle tenait dans sa main droite.

Le gars lui dit de poser son flingue à terre. Vaincue, elle le déposa puis recula de quelques pas, comme il le lui avait demandé quelques instants plus tard.

Le flic esquissa un nouveau mouvement et appela ses collègues. Ils se rameutèrent en masse et la fixèrent, abasourdis. On menotta la jeune inconnue, puis on lui apporta une couverture et on l'invita à rentrer dans un fourgon.

_ Mademoiselle, comment vous appelez-vous ?

La jeune fille leva les yeux vers le flic qui lui avait posé la question, et accessoirement celui qui l'avait débusqué. Autant dire qu'elle ne le portait pas franchement dans son cœur.

Finalement, le flic put voir ses grands yeux chocolat le regarder avec un certain intérêt, où de l'amusement perçait. Enfin, elle sourit mais finit par répondre d'une voix faible.

-Je… je ne sais pas comment je m'appelle… Je ne me souviens pas.