A/N: Bonsoir chers lecteurs.
Comme promis, voici la fic, suite directe de ma traduction A Sad Beautiful Tragic Love Affair de Nerwen Aldarion. Je sais que vous l'attendez depuis longtemps et je m'excuse de vous avoir fait patienter autant.
Avec l'autorisation de l'auteur, j'ai coupé chaque chapitre en deux. Cela est également plus facile pour ma Beta, Jane Doe51 que je remercie énormément du temps qu'elle passe a me corriger. Sans elle, vous auriez un texte plein de fautes.
J'espère, tout comme l'auteur, que vous aimerez cette suite autant que vous avez aimé l'autre.
Je posterais aussi souvent que possible, mais comme toujours, tout dépendra de ma connexion internet et de mon temps libre.
Bonne lecture,
Sweety
Un mois avant son mariage, Jane revient dans la vie de Lisbon et chamboule tout. Ils doivent tous les deux gérer leur vie d'après John Le Rouge et la vie que Jane a rejeté cinq ans plus tôt. Jisbon, bien entendu.
Chapitre 1, Partie I:
Nothing Goes As Planned, Everything Will Break
"Chasser les monstres vous change."
Jane avait dit ça une fois et je n'avais pu le réfuter, mais plus tard, j'ai réalisé que ça ne faisait pas que vous changer; ça vous prend des choses. Votre dignité, votre jugement, votre famille, votre cœur et votre âme. Je sais que j'ai perdu toutes ces choses à chasser John le Rouge, tout comme lui. Je pensais qu'il était possible d'en retrouver certaines. Même maintenant, je tente encore de retrouver ce qui était autrefois à moi... Sans savoir si je vais réussir.
De Tyger, Tyger par Teresa Lisbon.
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Lisbon se trouvait dans le patio à l'arrière de la maison, les tuiles sur le sol rejoignant le sable à seulement un mètre de ses pieds nus, le soleil ne les ayant pas encore chauffées, elle pouvait encore se tenir là sans se brûler. Les vagues s'écrasaient sur le rivage et elle vit plusieurs mouettes plonger dans l'eau, encore et encore. Il était encore tôt pour certaines personnes, mais elle à vit un joggeur trottiner un peu plus loin sur le sable mouillé.
Elle but une gorgée de café et laissa le calme de la matinée l'envelopper, l'emplir de quelque chose s'apparentant à la paix. C'était une des raisons pour laquelle elle avait voulut cet endroit, l'océan était censé être apaisant après tout, et elle en avait cruellement besoin. Par ailleurs, Dani aimait pouvoir courir à la plage quand elle voulait.
Annie dormait encore; si elle rentrait tard, elle avait du mal à se lever avant midi. Dani serait bientôt réveillée, une lève-tôt comme sa mère. Elle serait bientôt là à vouloir son petit déjeuner avant de l'épuiser à courir dans la maison, si elle surprenait sa mère à l'extérieur, elle ne pourrait la garder loin du sable toute la journée.
Elle soupira et vida les dernières gouttes de sa tasse, inspirant profondément l'air salé. Une partie d'elle voulait juste profiter de la solitude, ce serait bientôt fini. Chris la pressait pour qu'elle le laisse apporter certaines de ses affaires dans la maison, faisant allusion à la possibilité de trouver quelque chose de plus grand si elle le voulait. Mais elle était réticente à quitter son domicile, le lieu où Dani avait fait ses premiers pas. Elle avait appris à nager dans cet océan.
Plus que cela, elle avait acheté cet endroit comme une part de son nouveau départ, de sa nouvelle vie. Celle qu'elle avait construite à partir des morceaux de sa précédente, c'était son nouveau départ et elle adorait cet endroit. Elle adorait cet endroit car ici elle n'était pas tourmentée par les souvenirs partout où elle regardait, non, il n'y avait rien ici qu'il ait touché ou traversé, c'était l'un des rares endroits où elle pouvait regarder autour d'elle et savoir qu'elle était libre de lui.
Elle prit une autre bouffée d'air marin avant de rentrer à l'intérieur de la maison. Elle posa sa tasse désormais vide dans l'évier. Une idée lui traversa l'esprit et au lieu d'aller à l'étage pour se changer, elle se dirigea vers le salon. Elle y avait une longue lignée de livres sur l'étagère en bas et elle choisit celui qu'elle aimait et détestait le plus.
Il était relié de noir avec des lettres rouges et une seule image sur la couverture, un smiley rouge sang. Le titre correspondait au visage, de grosses lettres rouges indiquant Tyger, Tyger et en dessous en caractères plus petits: L'histoire vraie de l'enquête et la capture de John le Rouge.
Son nom était sous le smiley suivi de celui de Kate. Son livre, ses mots, son histoire, il était parfois difficile de croire qu'elle avait fait tout cela. Il lui semblait que c'était il y a cent ans. Une centaine d'années et un millier de larmes.
Lisbon feuilleta le livre jusqu'à la table des matières et la première partie. Cette partie était principalement l'œuvre de Kate, une enquête de fond sur la vie de John le Rouge, puis un compte-rendu détaillé de ses victimes avant qu'elle ne soit impliquée. Elle s'arrêta quand elle arriva au chapitre douze qui s'intitulait "Angela et Charlotte Jane". Elle l'avait lu à quelques reprises, mais avait demandé à Kate de l'écrire, ça ne lui semblait pas correct d'expliquer elle-même comment elles étaient mortes ... Comme si ce n'était pas sa place.
Elle continua à tourner les pages jusqu'à ce qu'elle arrive à la deuxième partie: son histoire. Le chapitre qu'elle préférait le moins était le premier où elle devait donner les détails de sa vie avant qu'elle intègre le CBI. Kate avait pratiquement dû la forcer à l'écrire, mais apparemment il l'humanisait ou quelque chose dans le genre. Le chapitre suivant était le premier à couler facilement et il était simple.
Le chapitre dix-sept ans: Patrick Jane.
Lisbon se recroquevilla sur le canapé et regarda par-dessus la page. Elle se souvenait lorsqu'elle était assise en face de son ordinateur portable à regarder une page blanche, se demandant comment expliquer le démarrage de l'enquête sur John Le Rouge. Elle avait finalement dû admettre qu'elle avait réellement commencée lorsque Jane était entré dans sa vie.
"Boss, un homme est là pour vous voir à propos de l'affaire Red John. Il dit s'appeler Patrick Jane."
Ce n'était pas la première fois que j'entendais parler de Patrick Jane, j'avais parcouru le dossier des douzaines de fois au cours des six mois depuis que mon équipe avait reçu l'affaire John Le Rouge. Mais c'était la première fois que j'avais vraiment la chance de rencontrer la plus infâme des personnes impliquées. Je ne savais certainement pas le chaos était sur le point d'entrer dans ma vie.
Quand je l'ai vu pour la première fois, je n'ais pas remarqué les choses que tout le monde voyait d'abord en lui. Il n'avait pas son sourire caractéristique sur le visage, il n'avait pas cette aura confiante et cette espièglerie à peine contrôlée. La première chose que j'ai pensé quand je l'ai rencontré, c'est qu'il était perdu. Il me rappelait un chiot abandonné dans la rue. Brisé est la meilleure façon de le décrire, complètement détruit.
Il était venu pour regarder les dossiers, il n'était pas rare que les membres des familles veuillent voir s'ils pouvaient donner un coup de main, mais il était le plus persistante d'entre eux. Malheureusement, nous avions juste eu un nouveau cas et il m'était impossible de lui donner des informations sur ce que nous avions, le peu que j'étais autorisé à partager avec lui. Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé qu'il savait déjà tout, il avait d'autres plans pour obtenir ce qu'il voulait.
Après que l'un des membres de mon équipe l'eut frappé, mon patron était désireux de lui donner ce qu'il voulait. C'est ainsi que Jane suivit mon équipe sur une scène de crime pour la première fois, et que je pus le voir en action pour la première fois que. Un regard sur le corps et il avait une douzaine de détails sur la victime qu'une semaine de porte-à-porte ne nous aurait pas donné. Il fit tout cela sans sourciller, mais il vomit presque. Ce fut la première fois que je reconnus qu'il avait un don que je ne comprendrais jamais, mais Jane ne l'appellerait jamais ainsi.Pour lui, c'était la malédiction qui avait contrôlé sa vie et conduit à la perte de sa famille.
Il est resté dans les parages les jours suivant en attendant les dossiers sur John Le Rouge et quand notre affaire s'est heurtée à un mur, j'ai pris la décision qui allait changer ma vie pour toujours. Je lui ai demandé de m'aider à identifier le tueur, insistant sur le fait qu'il pourrait utiliser son don pour quelque chose de bien. Je ne sais toujours pas ce que j'ai dit d'assez profond pour le convaincre, mais quelques minutes plus tard, je l'ai vu coincer le tueur en utilisant un jeu de tarot fait de ses mains.
Je ne pense pas qu'il ait jamais su que c'était moi qui était allée voir mon patron et lui avait mentionné qu'il serait un bon atout pour le bureau. Ça n'avait pas été sans une certaine hésitation, j'avais vu la façon dont il avait regardé ces fichiers, comme un toxicomane regardant un paquet d'héroïne. Mais j'espérais pouvoir tempérer cela et que peut-être nous pourrions attraper quelques méchants en chemin. J'avais tort et raison, mais je ne regrette pas ce choix.
La vérité est que Patrick Jane est la meilleure et la pire chose qui ne me soit jamais arrivée. Je ne pouvais pas savoir le chaos absolu qu'il causerait, pire que n'importe quelle catastrophe naturelle que ce monde puisse créer. J'ai découvert de première main le salaud absolu qu'il était, arrogant, têtu et obsessionnel. Il croyait que la fin justifiai les moyens et voyait les gens comme quelque chose qui pouvait être utilisés et jetés selon ses désirs propres, moi y compris. Il n'avait aucun égard pour les règles et les réglementations et utilisait souvent la tromperie ou des ruses pour résoudre les affaires. Durant notre temps ensemble, cela avait compris enterrer un homme vivant, simuler sa propre mort, provoquer une bagarre, feindre une alerte à la bombe, me faire croire que nous allions mourir d'une maladie infectieuse (je l'ai frappé pour ce coup-là), la liste est interminable. J'ai posé comme son épouse, son amie, sa marraine et sa sœur tant de fois que j'en ai perdu le compte.
Et pourtant, quelque part le long du chemin notre relation est devenue davantage que moi essayant de contrôler l'incontrôlable. Ça a commencé en étant des collègues légèrement ennuyeux puis s'est approfondi en une véritable amitié respectueuse... et puis quelque chose de bien plus encore. Il m'a montré des facettes de lui-même que je ne crois pas qu'il ait jamais révélées auparavant. Il connaissait toujours mes secrets, mais en réalité était prêt à partager les siens. Notre relation est devenue plus que simplement amicale, plus que simplement familiale, elle transcendait toute description. Aucun mot ne me vient à l'esprit pour expliquer ce que nous ressentions l'un pour l'autre. Du moins, aucun mot que je ne sois prête à partager.
Elle ferma alors le livre puis secoua la tête face à sa sensibilité. Elle en avait sans doute trop dit alors, mais elle n'avait pas su pas comment décrire autrement ce qui s'était passé entre elle et Jane. La vérité était que le livre était devenu plus un journal intime, un moyen d'enfin se prouver à elle-même que ces souvenirs étaient réels, qu'elle avait une preuve tangible que tout cela était arrivé et qu'elle y avait survécu. Qu'à la fin, alors qu'elle avait été laissée complètement détruite et que la famille qu'elle avait appris à aimer plus que sa propre vie avait été démantelée ... que tout cela avait été réel.
Le doux bruit d'une porte qui s'ouvre à l'étage, puis le trottinement de petits pieds tira Lisbon de ses pensées. Elle sourit doucement et reposa son livre sur l'étagère avant de se lever du canapé. C'est à ce moment là que sa petite fille arriva dans la pièce, ses boucles blondes flottant derrière elle.
-" Maman!" Hurla Dani, se jetant dans les bras de sa mère.
Lisbon caressa les cheveux de sa fille, le même sentiment de paix et de bonheur l'emplissant comme toujours quand elle était avec son enfant. C'était le seul moment où elle n'était pas tourmentée par la douleur et les questions, il ne pouvait pas y avoir de regret avec cette belle créature qu'elle avait créée.
-" Eh bien, ma chérie," dit doucement Lisbon. "Qu'allons-nous faire aujourd'hui?"
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Il fallut un peu de temps pour préparer sa fille pour le petit déjeuner et tandis que Dani se régalait de ses céréales et de lait, Lisbon monta et traîna sa nièce hors du lit. Annabeth Lisbon était passée d'une adolescente volontaire à une jeune adulte carrément indisciplinée. Elle avait côtoyé l'université, se présentant en classe quand elle en avait envie et avait été suspendue une demi-douzaine de fois. Sa moyenne n'avait jamais égalé son potentiel, mais Annie reprenait un peu de bon sens en emménageant avec sa tante jusqu'à ce qu'elle décide de ce qu'elle voudrait faire de sa vie. Lisbon était prête à lui laisser du temps, à condition qu'Annie lui donne un coup de main.
Cela signifiait conduire Dani à l'école maternelle sur le chemin jusqu'à à son travail de vendeuse afin que Lisbon ne soit pas elle-même en retard. Après le chaos que trouver et tuer John Le Rouge avait été puis la surprenante et émotionnellement dévastatrice nouvelle qui l'avait conduite à prendre du recul pour réévaluer sa propre vie.
En fait, elle avait quitté son emploi peu de temps après que Jane ait cessé de venir. Sa grossesse était ce qui l'avait forcé à réévaluer où elle pouvait aller et ce qu'elle voulait faire. C'est ainsi qu'elle avait commencé à s'entretenir avec le FBI pour voir s'ils étaient intéressés: ils l'étaient. C'est juste avant la naissance de Danielle que Kate était arrivée et tout à coup elle eut un nouvel objectif: le livre. Elle prit le temps de commencer son travail, déménagea à Los Angeles et appris à équilibrer son temps en essayant d'écrire et de prendre soin d'un nourrisson.
D'une manière ou d'une autre, elle avait réussi à enchaîner quelques phrases, puis avait survécu à la tournée promotionnelle comprenant des douzaines de villes, des apparitions dans les médias, dont deux participations à des talk show. Elle n'avait jamais voulu rencontrer Kelly Rippa mais cette interview avait excité sa belle-sœur. Et après le succès du livre, le très grand succès si la persistance de ses éditeurs pour l'écriture d'un autre livre était une indication, elle était tranquillement revenue à ce qu'elle était vraiment: un flic.
Mais avec sa fille si jeune et son goût déclinant pour chasser les tueurs sans une certaine menace blonde à ses côtés, elle se contenta d'un devoir plus administratif. Certains jours, elle se sentait étrangement comme Minelli, dictant quoi faire à ses agents et parlant à quelques gros bonnets réclamant toujours une faveur. Elle n'était pas une imbécile, elle savait que ce que ses patrons adoraient était le prestige de son nom et de son parcours. Dire au public que la femme qui avait aidé à attraper John Le Rouge était sur l'affaire contribuait beaucoup à apaiser les craintes, même si elle ne faisait que donner quelques idées et réclamait des mandats aux juges.
Non que ça ait été de tout repos. Son livre et la promotion avaient fait d'elle une cible facile et le livre lui avaient donné quelque chose qu'elle n'avait pas prévu, la transparence. Tous ceux qui avaient lu son livre connaissaient son enfance, son travail de flic puis d'agent d'Etat. Ils savaient jusqu'où elle était allée pour attraper John Le Rouge, ils savaient comment l'enquête l'avait mise dans son collimateur et s'ils l'avaient vraiment lue attentivement, alors ils savaient que le tueur en série l'avait choisie pour lui-même.
Cette partie lui donnait encore ses cauchemars, l'idée que le psychopathe qu'elle détestait avait cru qu'elle pourrait jamais être avec lui. Elle savait que ce n'était pas de l'amour, il n'en était pas capable. Non, il avait simplement convoité ce que Jane avait. Son obsession pour Jane avait atteint des sommets fous au point qu'il voulait presque prendre sa place, en prenant ce qui était à Jane et ça l'incluait, elle. Ce n'était pas facile d'être prise pour cible comme la Clarice Starling de John Le Rouge, mais au moins elle s'en était sortie avec sa santé mentale toujours intacte.
Une part d'elle s'était autrefois demandé si cela avait dérangé Jane, que le monstre qu'il avait chassé avait jeté son dévolu sur elle aussi, mais elle s'était rendu compte que Jane ne retiendrait jamais cela contre elle. C'est plutôt lui-même qu'il blâmait pour cela, ses actions la mettant dans le radar de John Le Rouge. C'était peut-être ce qui l'avait tenu à l'écart, ça avait certainement du sens pour lui de porter ce fardeau. Mais cela n'avait pas rendu la vie de Lisbon plus facile, cela n'avait aucunement rendu les choses moins douloureuses.
Alors qu'elle se rendait au travail, son téléphone sonna et le nom de Chris apparut. Elle répondit rapidement. "Hé, Chris. Je suis en chemin pour le travail. Quoi de neuf?"
-" Je sais, je ne voulais pas te déranger, mais j'ai reçu un appel du traiteur. Elle a besoin de savoir ce que tu veux pour les hors d'œuvre."
Lisbon grimaça, elle n'avait même pas jeté un regard à la liste des aliments, ou au menu du traiteur d'ailleurs. "Oh tu sais que je ne suis pas difficile, je suis sure que ce que tu voudras sera parfait."
-" Ma sœur pense que les mini gâteaux de crabe et les petites quesadillas seraient le mieux."
-" C'est tentant", déclara Lisbon, cédant une fois de plus la décisions à sa future belle- sœur.
Elle l'avait beaucoup fait en réalité, pour chaque décision concernant le mariage. Les fleurs étaient des roses et des lys ... ou était-ce des gardénias? Elle ne savait pas et ne s'en souciait pas vraiment. Elle aurait laissé la sœur de Chris choisir sa robe si cela avait été possible, mais Kate l'avait elle-même traînée dans trois boutiques de mariage différentes.
Chris avait souligné son attitude blasée par rapport au mariage par le passé et elle lui avait dit qu'elle ne se souciait pas vraiment de la cérémonie, elle avait juste hâte d'être mariée. C'était la vérité, elle voulait que le mariage soit derrière elle afin d'arrêter de penser à tout le reste.
Depuis le mariage de Cho, elle s'était jetée tête la première dans sa relation avec Chris. Elle n'avait jamais cessé de se demander pourquoi elle était soudainement devenue désespérée d'être engagée dans une réelle relation, pourquoi elle voulait vraiment être mariée. Annie pensait qu'elle voulait juste un père pour sa fille, mais Lisbon n'aimait pas cette explication, ça n'expliquait pas pourquoi elle avait pris ce virage étrange après le mariage de Cho. Eh bien, il y avait une explication, mais Lisbon n'aimait pas y penser.
Jane était hors de sa vie pour de bon, son mariage n'avait rien à voir avec lui. Rien.
Alors elle discuta avec son fiancé de leur prochain mariage et il suggéra de nouveau qu'ils commencent à chercher une nouvelle maison, quelque chose de plus grand que celle qu'elle possédait pour le moment. C'était quelque chose qu'elle essayait d'éviter, elle ne voulait pas trouver un nouvel endroit pour vivre, pas alors qu'elle avait travaillé si dur pour trouver une foyer où elle se sentait à nouveau entière.
Après cela, elle l'écouta vaguement parler, son accent du sud légèrement audible. Son accent était une partie de son charme, avec ses bonnes manières du Sud et son amour pour la nourriture de l'âme. Elle avait eut la chance de gouter à la cuisine de sa mère quelques mois plus tôt et elle devait admettre que c'était meilleur que n'importe lesquels des trucs qu'elle mélangeait à la maison et la plupart de ce qu'elle pouvait se permettre au restaurants. Elle aurait aimé avoir de nouveau un peu de ce poulet frit, même si cela devait finir par boucher ses artères.
Maintenant, si seulement elle pouvait apprendre à aimer son obsession pour le football du Tennessee.
Enfin, ils se dirent au revoir, prévoyant de se voir le soir même si possible. Il devait parler à ses éditeurs, ce qui pourrait signifier une session d'écriture nocturne pour lui. Elle raccrocha son téléphone et continua sa route jusqu'au travailler en silence.
Chris était un homme bon, doux et charmant, merveilleux avec Dani mais il ne la poussait pas non plus. Il reconnaissait qu'elle était la mère de Dani et, même s'il l'aimait, il n'était pas son père. Ils avaient pensé à l'adoption, mais cela s'était avéré impossible du propre fait de Lisbon. En fin de compte, la situation resterait telle qu'elle était, Dani comme sa fille à elle et Chris ayant une nouvelle belle-fille.
Elle se gara sur le parking de la succursale du FBI à Los Angeles et pénétra à l'intérieur, adressant un signe de tête et souriant aux gens qui passaient et la saluaient dans le couloir avant qu'elle n'atteigne son bureau. Le bureau était jonché de papiers et de photographies de sa fille, sauf une, un cliché de toute son équipe. Elle avait été prise huit ans auparavant, avant la plupart du chaos, avant une longue liste de noms, avant Las Vegas, avant qu'elle n'ait jamais entendu parler de Tyger Tyger brûlant brillant. Une époque plus simple où elle avait été tellement heureuse.
Lisbon parcourut son bureau du regard, son nom sur la porte et une demi-douzaine de photos de sa fille lui renvoyant un sourire. C'était sa vie maintenant, les meilleurs et les pires moments. Et elle retrouvait le bonheur à nouveau, morceau par morceau.
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Le déjeuner avec Kate était un rituel presque quotidien maintenant, quelque chose qu'elles aimaient toutes les deux faire ensemble maintenant qu'elles vivaient dans la même ville. Kate était sa seule amie vivant à proximité et la meilleure amie qu'elle aie eue depuis son adolescence. Habituellement, les conversations tournaient autour de la vie d'amoureuse de Kate et son mariage à venir. S'asseoir à la terrasse d'un restaurant et parler de potins autour d'une salade lui permettaient de se sentir comme un être humain à part entière.
-" Et avant que j'oublie, il y a quelque chose d'incroyable qu'il faut que je te dise."
-" Quoi?" Demanda Lisbon, se mordant la langue. La dernière chose incroyable que Kate lui avait dite, c'est que le gars de son salle de sport l'avait reluquée.
-" En fait, je dois d'abord te poser une question," lui dit Kate sournoisement. "Qui voudrais-tu voir jouer ton rôle dans un film?"
-" C'est une blague?"
-" J'imagine assez Sandra Bullock, mais tu sais que Kate Beckinsale serait également un bon choix."
Lisbon secoua la tête. " Mais de quoi est-ce que tu parles?"
Kate sourit. " Mon éditeur a appelé, il y a eut une très bonne offre pour adapter notre livre en film."
-" Tu te moques de moi."
-" Non, est-ce que ce n'est pas incroyable ?"
-" Plutôt horrible," précisa Lisbon: " Je ne veux pas que ma vie devienne une grande histoire Hollywoodienne."
-" Ils changeraient les noms."
-" Oui, bien sûr parce que personne ne se rendrait compte sur quoi est basé le film," se moqua Lisbon. " C'est vraiment de mauvais goût, de vraies personnes sont mortes à cause de John le Rouge. Cette histoire ne devrait pas être utilisée pour vendre des billets de cinéma avec du pop-corn hors de prix."
Kate roula des yeux mais elle savait qu'il n'y avait aucun moyen que Lisbon donne son accord. " Très bien, je leur ai déjà dit que tu ne serais jamais d'accord."
- "Alors pourquoi en parler?"
-"Principalement parce que je voulais voir ton visage quand je te le dirais."
Lisbon regarda son amie. " Parfois, tu agis comme une enfant." Mais elle était amusée ... cela lui rappelait une époque où la moquerie et la taquinerie n'était qu'une partie de son quotidien.
Kate se mit à rire. " Pour parler d'autre chose, ils espèrent toujours que tu écrives un autre livre avec moi."
Lisbon sourit et secoua la tête. "Aussi amusante que l'idée soit, sur quoi porterait-il exactement?"
- "McTier? Volker, la liste s'allonge encore et encore. Tes jours au CBI t'offrent une mine d'or de sujets, pourquoi ne pas en creuser certains?"
Elle haussa les épaules. " L'enjeu du livre n'a jamais été de m'enrichir ou de me donner une tape dans le dos pour un travail bien fait. C'était pour mettre de l'ordre dans tout ce qui s'était passé." Elle regarda ses mains, " Et me rappeler que tout cela était vrai, après que tout se soit effondré et que les membres de mon équipe aient pris des chemins différents ... J'avais besoin de m'accrocher à quelque chose pour prouver que tout cela était arrivé ... que j'ai eu ces expériences et cette famille avec mes coéquipiers. "
Kate était sérieuse maintenant, jetant à son amie un regard attentif " Tu sais que tu n'avais pas besoin d'un livre pour cela. Et ton équipe ... ils ne t'ont pas quittée. Ils sont juste allés de l'avant, tout comme toi."
-" Grace, Wayne et Kimball ne m'ont pas quittée," acquiesça Lisbon.
-" D'accord, trois sur quatre, et si tu veux vraiment parler de preuve sur ce qui est arrivé avec lui. Dani est la preuve dont tu as besoin. "
Lisbon prit une gorgée d'eau, ses joues rougissant au souvenir de sa fille et des circonstances de sa conception. " Il ne s'agissait pas de Dani. Mais ce n'est pas la question. Les cicatrices des cas McTier et Volker ne sont pas comme John le Rouge, ils ne me tiennent pas éveillée la nuit et je ne ressens pas le besoin de prouver à moi-même et à tout le monde pourquoi les choses se sont passées comme elles se sont passées."
Kate hocha la tête, elle comprenait son amie. " Alors est-ce que tu jetteras au moins un œil à mon prochain livre?"
Lisbon roula des yeux. " Je ne peux pas corriger ta grammaire, mais je peux te dire si c'est bon ou pas."
-" C'est tout ce dont j'ai besoin."
Elles rirent toutes les deux légèrement puis Kate éloigna la conversation de son travail, parlant à la place de sa sœur qui vivait à Phoenix et son mode de vie ultra conservateur. Elles trouvaient toutes les deux amusants les malheurs de la sœur de Kate comme la fois où elle l'avait appelée en larmes parce que son fils avait perdu une dent et qu'elle n'aurait pas repoussée avant les photos de Noël.
Oui, vraiment une chose qui méritait qu'on pleure dessus
Lisbon riait encore quand elle a vit Kate changer d'expression, comme si elle était choquée. " Qu'est-ce qu'il y a?" Demanda-t-elle, vraiment inquiète pour son amie.
-" Est-ce que tu sais où Jane est maintenant?"
-" Bien sûr que non. Pourquoi?"
-" Parce que c'est pas lui, là bas?"
-" Quoi?" Lisbon se retourna rapidement sur son siège et chercha un visage familier. Kate avait dû se tromper. Jane ne pouvait pas être à Los Angeles, il ne pouvait être nulle part part d'elle. De plus, Kate n'avait vu de Jane que des photos. Il n'y avait aucun moyen qu'elle soit en mesure de l'identifier. Ce devait être une erreur.
Sauf que deux secondes plus tard elle le vit aussi.
Il était debout dans la rue, à côté d'une voiture garée. Elle ne savait pas si c'était la sienne ou non, ce n'était certainement pas sa Citroën. Mais Jane la regardait, la fixant plus précisément..
-" Oh mon Dieu," murmura Lisbon, incapable de détourner le regard.
-" Qu'est-ce qu'il fait ici?" Demanda Kate.
-" Je ... je ne sais pas," répondit Lisbon, "je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis le mariage de Cho." Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Pourquoi était-il ici? Pourquoi maintenant? Un mois avant son mariage? Il était trop tard pour qu'il veuille la récupérer... Beaucoup, beaucoup trop tard.
Et soudainement, Jane se dirigeait vers elle.
-" Merde," dit Kate, en appuyant sur le mot.
Lisbon aurait pu être d'accord avec ce sentiment si elle n'était pas sur le point d'avoir une crise cardiaque. " Je dois y aller, maintenant*."
-" Tu ne veux pas…?"
-" Non," la coupa rapidement Lisbon. " Je ne veux pas. Je ne peux pas recommencer. Pas maintenant." Lisbon attrapa son sac et se précipita hors du restaurant, oubliant qu'elle n'avait même pas encore payé son repas. Eh bien, elle rembourserait Kate plus tard, pour le moment fuir était bien plus important.
Lisbon ne se retourna pas, ne pensa même pas à s'arrêter jusqu'à ce qu'elle soit dans sa voiture et sur la route pour l'antenne du FBI à Los Angeles. Une voiture klaxonna à côté d'elle et elle ne savait pas pourquoi jusqu'à ce qu'elle voie finalement qu'elle avait fait une embardée sur la route, ses mains tremblaient tellement.
Elle se gara le parking à demi vide d'une banque et mis sa tête dans ses mains, faisant tout son possible pour simplement rester calme et respirer. Mon Dieu. Pourquoi était-il ici? Qu'est-ce qui avait pu l'amener si près d'elle? Etait-il juste de passage? Ou ... ou était-il là pour la voir?
Lisbon essuya les larmes de ses joues et secoua la tête. Non, il était trop tard. Beaucoup trop tard pour toute sorte d'excuses. Il ne pouvait pas changer, c'est ce qu'il lui avait dit. Donc, ce devait être une coïncidence. Il ne devait pas être là pour elle.
Il ne pouvait pas.
-o-o-o-
Son téléphone sonna dès qu'elle pénétra dans son bureau et elle ne fut pas surprise de voir le nom de Kate. " Est-ce que tu vas bien?" Demanda Kate dès que Lisbon répondit, n'attendant même pas un «bonjour» poli.
-" Je vais bien", lui assura Lisbon: " Je suis à mon bureau maintenant, tout va bien."
-" Je ne t'avais jamais vue si paniquée."
-" J'étais juste surprise de le voir," répondit Lisbon. Elle était silencieuse pendant un moment avant de rassembler le courage de demander. "As-tu parlé avec lui?"
-" Non, dès que tu t'es enfuie il t'a juste regardée t'en aller puis il est parti. Je sais qu'il m'a vue mais de toute évidence il essayait de te parler ... est-ce que tu sais pourquoi?"
Lisbon poussa un lourd soupir et secoua la tête, même si son amie ne pouvait pas la voir. " Non, je ne sais pas de quoi il voudrait me parler. Il ne m'a jamais appelée après le mariage de Cho et pour autant que je sache, il n'a contacté personne d'autre."
-" Alors pourquoi est-il ici?"
-" Je ne sais pas," répéta-t-elle, puis pensa à un scénario probable. "Il est probablement juste de passage et il se trouve qu'il m'a vue."
Kate renifla. "Crois-tu vraiment à ce genre de coïncidence? Il *se trouve* justement à Los Angeles, il se trouvait descendant cette rue et il se trouve qu'il t'a vue? "
-" C'est possible."
-" Dans les films. "
Lisbon gémit. "Ecoute, je ne sais pas pourquoi il est là. Je ne sais pas de quoi il veut parler. Cela n'a pas vraiment d'importance. Je ne vais pas le voir."
-" Pourquoi pas?"
-" Parce que rien de ce qu'il pourrait dire ne changerait les choses."
-" Et s'il veut être avec toi?"
Cela fit hésiter Lisbon, elle ne pouvait nier la façon dont son cœur accélérait à cette idée, combien une part d'elle le voulait encore désespérément. S'il pouvait venir à elle et réellement être avec elle, réellement lui prouver qu'il resterait vraiment et l'aimerait pour toujours ... hé bien elle ne savait pas ce qu'elle ferait. Lisbon fixa la bague de fiançailles à sa main et elle sut ce que sa réponse devrait être.
Mais rien de tout cela n'importait vraiment.
-" Il a toujours voulu être avec moi," lui rappela Lisbon, " mais il ne veut pas se permettre cette possibilité."
-" C'est la chose la plus stupide que j'aie jamais entendue."
Lisbon ne put pas s'empêcher de rire un peu, surtout parce qu'elle ne voulait pas pleurer. " C'est Jane, rien n'est jamais simple avec lui. Je devrais le savoir, je suis tombée amoureuse de lui."
Kate rit un peu, mais son rire s'effaça et il ne resta que l'incertitude. Ce fut Kate qui demanda finalement. " Il est là ... Tu vas lui parler de Dani?"
-" Non," insista Lisbon fermement, "il n'y a pas de raison qu'il sache."
-" Tu es sure?"
-" Kate, il ne va pas rester. Il va juste lui faire du mal si jamais l'un des deux savait, il vaut mieux pour chacun d'eux qu'il reste dans l'ombre et qu'elle ignore qu'il est ici."
Elle soupira aussi maintenant. " C'est ta vie, ton enfant et ta vie amoureuse foirée, c'est ton choix."
Lisbon hocha la tête, soulagée. "Oui, ça l'est."
Kate fut silencieuse pendant un moment. "Tu vas toujours épouser Chris n'est-ce pas?"
-" Bien sûr," déclara Lisbon rapidement. "Pourquoi repérer Jane au détour d'une rue changerait cela?"
-" Aucune raison," répondit Kate, mais sa voix n'était pas aussi certaine.
-" Tout va bien," déclara Lisbon, " Dans un mois Chris et moi serons mariés et Jane aura disparu demain. Je doute de jamais le revoir."
Cette pensée la tuait, mais c'était très probablement la vérité.
-" D'accord," dit Kate, "alors je suppose que rien n'a changé."
" Non," admit-elle. " Rien n'a changé."
Peu importe combien elle voulait que les choses soient différentes.
-o-o-o-
Elle se plongea dans le travail après sa presque rencontre avec Jane pendant sa pause déjeuner, son téléphone lui brûlant cependant les doigts. Chaque fois qu'il sonnait, elle sursautait, s'attendant à moitié à entendre sa voix à l'autre bout. Mais tout ce qu'elle reçut fut un appel de son patron lui rappelant la réunion managériale qu'elle avait presque oubliée.
Après avoir enfin quitté la réunion, elle vit qu'elle avait un message sur sa boite vocale, son cœur martelant jusqu'à ce qu'elle entende la voix de Chris. Apparemment, leur rendez-vous nocturne était annulé sauf si elle voulait passer la soirée à le regarder écrire. C'était probablement pour le mieux, elle n'aurait pas réussi à se détendre assez pour en profiter.
Quand elle franchit la porte d'entrée, elle fut immédiatement accueillie par sa fille qui se jeta autour de ses jambes. Lisbon la prit avec joie dans ses bras et suivit le son de la télévision pour trouver Annie dans le salon, semblant prête à sortir en ville. " Hé, tu es rentrée," dit Annie.
-" Ouais," répondit-elle, " merci d'avoir récupéré Dani, j'espère qu'elle a été sage toute la journée."
-" DJ a été formidable," lui dit Annie.
-" Annie m'a emmenée manger une glace," s'exclama Dani, "elle a parlé à l'homme derrière le comptoir pendant un moment. Mais il m'a donné un cône arôme chocolat et guimauves."
Lisbon se retourna pour regarder sa nièce, lui donnant un regard contrarié. " L'homme derrière le comptoir?"
-" Quoi, il était mignon!"
Elle roula des yeux. " J'espère que tu ne vas pas à la rencontre d'inconnus au hasard des magasins de glaces."
-" Non, Jenna et moi allons à notre coin habituel."
Lisbon hocha la tête, c'était au moins ça. Annie était sauvage, mais elle n'était pas idiote, elle savait prendre soin d'elle-même et son amie pourrait s'occuper du reste si besoin est. "Restez simplement ensemble, et n'acceptez pas de boissons venant d'étrangers."
-" Je sais, je ne suis pas idiote."
-" Non, tu es ma nièce qui a donné à ma fille une tonne de sucre avant de me la ramener."
Annie sourit. "DJ sait qu'elle est ma petite cousine préférée."
Lisbon gémit, et pas seulement parce que c'était indéniablement vrai. Annie était tombée éperdument amoureuse de son enfant dès le moment où elle était née, sans doute parce qu'elle était assez âgée pour trouver les bébés plus intéressant que certains de ses plus jeunes cousins. Ça et Annie se sentait liée à elle, l'enfant extérieur à la famille.
Si seulement elle pouvait oublier ce surnom.
-" Fais attention," rappela Lisbon à sa nièce, " et appelles moi si tu as besoin d'aide."
-" Si j'ais besoin d'une caution, par exemple?"
Elle serra les dents. " Très drôle."
-" C'est quoi une caution, maman?" Demanda Dani avec curiosité.
-" Rien dont tu aies besoin de t'inquiéter", lui assura Lisbon, " et quelque chose dont ta cousine ferait mieux de ne pas avoir besoin si elle sait ce qui est bon pour elle."
Annie ricana et se leva. "Okay, DJ. Je sors, mais notre soirée cinéma de samedi soir tient toujours, hein ? T'as vérifié ton agenda?"
"Oui!" s'écria Dani, elle aimait être traitée comme une adulte, même si vérifier son agenda voulait dire s'assurer qu'il n'y avait pas de conflit avec l'heure du coucher. Lisbon sourit alors qu'Annie embrassait la petite fille sur le dessus de la tête avant de se diriger vers la porte, ses bottes lourdes claquant sur le sol au loin.
Lisbon sentit le poids familier de l'inquiétude après avoir entendu la voiture d'Annie sortir de l'allée, mais elle fit ce qu'elle put pour l'ignorer. Sa nièce était intelligente, elle n'avait jamais eut d'ennuis sérieux. Elle pouvait se consoler avec cela.
Elle se tourna vers sa petite fille, encore innocente et jeune. "D'accord, ma chérie. Qui veut des nuggets de poulet pour le dîner?"
"Moi! Moi! Moi!" Dit Dani en sautillant. Elle se fichait que les nuggets de poulet étaient l'une des rares choses que Lisbon puisse bien faire, car il était facile de simplement ouvrir le sac et les mettre au four. Elle aimait quand même ce petit plaisir, ça et elle était probablement encore excitée par toutes les glaces.
Mais sa mère était reconnaissante d'être occupée pour la nuit avec sa fille surexcitée, cela pourrait détourner son esprit du fait qu'elle avait vu l'homme qui lui avait sans le savoir légué cette belle chevelure blonde et ce sourire éblouissant.
Dîner, jeux, l'heure du bain et le coucher étaient finalement passés et Lisbon s'installa pour la nuit. Sa fille dormait dans son petit lit, cachée sous ses couvertures. Elle l'embrassa une dernière fois avant de chuchoter les mêmes mots. " Je t'aime, Dani. Mon cadeau, mon espoir, mon tout."
Lisbon remplit le silence de la maison avec les tâches ménagères et le faible bourdonnement de la télévision; les vagues s'écrasant sur la plage étaient apaisantes mais pas assez pour empêcher son esprit de tournoyer autour des événements de la journée. Ou plutôt du seul événement qui la rendait actuellement nerveuse. Elle se sentait mieux en sachant que Jane n'avait pas essayé de lui téléphoner ou de la contacter depuis qu'il était presque tombé sur elle. Kate lui avait dit qu'il était simplement parti après sa fuite, avec de la chance il avait compris le message qu'il était préférable de simplement rester loin d'elle désormais.
Dani était profondément endormie dans son lit à l'étage tandis qu'Annie était sortie, avec de la chance sans s'attirer d'ennui. Mais à vingt et un ans il n'y avait aucun moyen qu'elle puisse réellement la contrôler et elle était assez âgée pour entrer dans les bars si elle le voulait, et tandis que Tommy était toujours inquiet pour sa fille, Lisbon avait le sentiment qu'elle finirait par retomber sur ses pieds une fois qu'elle serait installée.
D'ici là, elle avait la chambre d'ami de Lisbon, tant que ça ne la dérangeait pas de faire du baby-sitting de temps en temps.
Mais pour l'instant Lisbon surveillait elle-même la maison et essayait de terminer une partie de la lessive, tout ce qui pourrait occuper son esprit avec autre chose que Patrick Jane. Il lui restait un mois avant son mariage avec Chris et cela faisait un an qu'elle avait vu Jane pour la dernière fois, la dernière chose dont elle avait besoin était de se retrouver coincée dans ce pétrin à nouveau. Elle avait finalement décidé de simplement mettre tout cela derrière elle. Elle n'était pas en colère, elle ne l'avait jamais été. Était-elle triste? Oui, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait pas nier, mais quelque part le long du chemin elle avait décidé qu'il était temps d'au moins essayer d'être heureuse et peut-être qu'un jour elle le serait enfin.
Elle portait le panier de linge à la machine à laver mais s'arrêta dans le couloir en voyant les photos sur l'étagère. Elle les avait placées là quand elle avait emménagé ici, et en avait ajouté quelques unes de Dani à mesure qu'elle avait grandi. Mais la plupart étaient exactement les mêmes. C'était son petit sanctuaire dédié à la vie qu'elle avait autrefois. Des photos de son équipe au CBI, une les représentant tous ensemble, d'autres avec seulement eux. Une du mariage de Grace et Rigsby, Cho et son épouse Annie avaient été ajoutés plus tard ... et une d'elle et Jane. Elle avait pensé à retirer celle-ci de nombreuses fois mais n'avait jamais été capable de le faire.
Lisbon laissa tomber le panier et saisit la photo encadrée à la place, les regardant tous les deux. Elle avait été prise six ans auparavant quand ils n'étaient rien de plus que des amis et des collègues ... même si elle avait déjà de vrais sentiments pour lui depuis un certain temps. Même alors elle avait secrètement su que les choses finiraient probablement mal, elle avait eu raison, mais tort de croire que le travail serait le problème. Jane avait suffisamment de problèmes, le travail n'avait rien à voir avec ça au final.
Elle reposa la photo et les regarda toutes ensemble. C'était sa famille. La famille qu'elle avait aimée et élevée pendant des années. Ça lui avait brisé le cœur de la voir éclater à la fin, même si c'était pour de bonnes raisons. Elle ne pouvait pas blâmer Rigsby et Van Pelt de vouloir commencer une nouvelle vie dans une nouvelle ville qui n''était pas remplie de souvenirs de leurs échecs et de leurs douleurs. Elle ne pouvait même pas être contrariée que Jane ait ressenti le même besoin, il ne lui avait jamais menti, il lui avait toujours dit que quand John Le Rouge aurait finalement disparu ... qu'il disparaîtrait aussi. Il voudrait être ailleurs, loin de la famille qu'il avait perdue et la douleur qu'il avait infligée. En fait, elle devrait réellement être en colère contre elle-même, son amour pour elle était ce qui l'avait obligé à revenir maintes et maintes fois. Elle avait été celle qui l'avait empêché de prendre un nouveau départ.
À cet égard, elle pouvait se blâmer pour la douleur, mais aurait-elle pu réellement éviter de tomber amoureuse? Non. Et le savoir ne rendait pas les choses plus faciles, cela la déchirait toujours de l'intérieur de savoir que tout le travail qu'elle avait accompli au fil des ans avait été déchiré en lambeaux quand le démon avait finalement été tué. Cela n'aidait pas à soulager la douleur d'avoir été un second choix et d'avoir perdu l'amour de sa vie à des fantômes.
Mais elle avait eut sa fille dans tout ça. C'était un remboursement plus que suffisant pour ses larmes.
Avec un soupir Lisbon ramassa de nouveau le panier à linge et le porta à la petite buanderie qui attenante à la cuisine. Elle déversa le linge sur le sol et était sur le point de commencer le tri quand un coup fort contre la porte perturba sa solitude mélancolique. Elle grogna et jeta au sol la chemise qu'elle tenait avant de se diriger vers le vestibule. Le verre dépoli l'empêchait de voir qui était son visiteur tardif probablement, Annie trop ivre pour trouver sa clé.
Lisbon ouvrit la porte, prête à traîner sa nièce à l'intérieur. Sauf que ce n'était pas Annie.
C'était Jane.
TBC…
A/N2: Voilà pour la première partie de ce chapitre. Je posterais la seconde aussi rapidement que possible. Mais ma Beta a également beaucoup de travail et peu de temps libre. Alors soyez patient. Je vous promets de ne pas vous oublier.
Je posterais aussi très vite le chapitre 9 de ma fic Vies Secrètes. Il avance bien et vous aurez certaines réponses que vous attendez, mais pas toutes.
Bonne soirée a tous,
Sweety 01/02/14
