Prologue. Sous la pluie de Shibuya.

Shibuya…Un quartier sombre… Tout d'abord par l'absence de passant (c'est vrai qu'à deux heures du matin, les gens ont d'autres choses à faire que de se balader dans la rue…). Je dois plutôt dire que d'un côté ça m'arrange. Ca m'évite les questions, les regards affolés que je susciterais sûrement sur mon passage. C'est vrai que, couvert de sang et trempé par la pluie comme je le suis, je ne dois pas être très beau à voir…
Si d'un côté ça m'arrange, cette absence de vie à Shibuya m'encombre aussi. Je suis dans une situation assez délicate pour tout dire et j'aurais plutôt besoin d'aide en ce moment. La curiosité est un vilain défaut dit-on : je suis d'ailleurs bien placé pour le savoir. Parce que j'étais trop curieux, je me suis retrouvé par le passé dans des situations très périlleuses malgré moi.
Ce qui m'arrive, c'est sûrement une punition : être trop curieux, se mêler de ce qui ne vous regarde pas, ça attire des ennuis…
Je remontais le Boulevard à présent. En haut, il y avait une boulangerie…Je me souviens y être souvent allé quand j'étais gamin. « gamin »…Ca sonne bizarre dans la bouche d'un gosse de six ans, non ?
J'avais de plus en plus mal au ventre à présent. Je commençais à ne plus rien distinguer : tout devenais flou…
Tournant à droite, je rentrai dans une impasse et, tentant de ne pas perdre connaissance à tout prix, je sortis un nœud papillon rouge de la poche de mon jean. A côté d'une molette ressemblant à une mini radio, il y avait un gros bouton rouge. Sans hésiter, j'appuyai dessus. De l'autre côté, personne ne répondait. Pourtant je pris la parole, ma voix s'enregistrera sur le répondeur de toutes façons :
« Pro…Professeur ? »
J'avais du mal à parler…
« J'ai eu un…problème…à Shibuya…
Je crois… Je crois qu'ils… »
Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase. Terrassé par la douleur, tout en me tenant le ventre, je m'effondrais par terre dans une flaque pourpre, inconscient.

Shibuya…Un quartier sombre… Sous la pluie battante, le ciel noir de jais, Conan s'est effondré…
Tout cela signerais-t-il la fin de Shinichi Kudo ?