17 ans.

Epuisé mais majeur et heureux de sa fête d'anniversaire, Harry Potter alla se coucher au Terrier où il restait pour la nuit. Remus et Sirius, qui l'avaient officiellement adopté un an auparavant dès que le nom des Black avait été lavé de toute accusation, devaient passer le chercher le lendemain dans la matinée pour partir en vacances en famille avant la rentrée scolaire et la dernière année à Poudlard pour le jeune homme.

Leurs premières vacances. Même si Harry avait détruit Voldemort quelques mois avant l'été, se déplacer restait dangereux. De nombreux Mangemorts étaient encore en liberté, menaçant la vie du garçon, de ses pères et de tous les membres de l'Ordre du Phénix. Bien évidemment rien n'aurait pu dissuader Sirius d'emmener son fils en voyage, danger ou non.

Pour l'instant, Harry profitait de cette période de détente, insouciant, dans le confort chaleureux de la maison des Weasley.

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La voix de Molly Weasley, un brin agressive pour de pauvres oreilles endormies, retentit dans toute la maison, conviant un rien brutalement le Survivant à prendre son petit déjeuner.

Harry émergea difficilement de sous les couvertures, ébouriffé et entortillé dans les draps.

Il s'étira longuement, fit le chat quelques minutes et finit par se lever. Après un bref saut dans la salle de bain pendant lequel il n'eut pas même l'idée de se regarder une demi seconde dans la glace, il descendit et tomba nez à nez avec ses pères qui sortaient de la cheminée, un peu en avance.

- Harry ??? s'exclamèrent les deux hommes parfaitement synchrones.

- Salut ! Heuhhh… Pourquoi vous me regardez comme ça ? … J'ai l'impression d'être le fils naturel d'Ombrage et de Fudge là…

Stupéfaits, les deux anciens Maraudeurs le prirent chacun par un bras pour le traîner devant un miroir.

Pendant la nuit, le jeune homme avait pris une bonne dizaine de centimètres, accompagnés de quelques kilos de muscles bien proportionnés et parfaitement répartis sur sa silhouette mince et élancée. Ses cheveux noirs étaient toujours aussi décoiffés mais tombaient dorénavant souplement sur ses épaules, faisant ressortir harmonieusement son teint frais et ses beaux yeux verts en amande.

- QU'EST-CE QUI M'ARRIVE ????????????? hurla vivement le jeune homme.

- Harry ? Qu'est ce qui te prends ? Tu … Ohhhhh… Mais… s'inquiéta Hermione, suivie par Molly et Ron.

A cet instant, les jumeaux arrivèrent, espérant bien voir Harry avant qu'il ne parte.

- Salut Harry ! Tu… Wow !!! T'es magnifique !! s'écria Fred, lui sautant littéralement dessus.

- Hey ! T'es pas tout seul !

Et George de suivre son frère, étouffant le pauvre Survivant sous leur poids combinés.

Les ex-Maraudeurs et Molly eurent vite fait de les déloger de leur proie et de les enfermer solidement, le temps de comprendre se qui se passait.

Alors qu'ils réfléchissaient tranquillement sur l'héritage magique du garçon, Ginny entra dans le salon pour parler à sa mère et réagit tout comme ses frères, se pendant au cou d'Harry et cherchant par tous les moyens à s'emparer des lèvres rebelles qui se dérobaient.

Une fois la furie rousse bloquée avec les jumeaux, Remus compris tout à coup.

- Les phéromones ! Voilà ce qui me dérange depuis tout à l'heure ! C'est ça qui les rend tous cinglés !

- Tu veux dire que…hésita Sirius.

- Sûrement… Il faut immédiatement ramener Harry et prévenir Dumbledore. Molly, on peut prendre ta cheminée ?

- Bien sûr ! Ils vont devenir durs à garder enfermés… Harry, mon chéri, prend soin de toi et reviens nous voir vite ! dit elle en le serrant très fort dans ses bras.

**********

Une fois Harry en sécurité au Square Grimmauld avec toutes les portes, fenêtres et cheminées consciencieusement bloquées, ses pères adoptifs se rendirent à Poudlard sans même prendre le temps d'expliquer quoique ce soit à ce pauvre Harry qui tournait dans sa chambre comme un lion en cage.

La grille se fit quelque peu tirer les oreilles pour les laisser passer mais qui résisterait aux derniers Maraudeurs, pressés et inquiets ?

Ils traversèrent le parc en courant, tout comme le château, et s'arrêtèrent à bout de souffle sous la gargouille gardant l'entrée du bureau de Dumbledore.

- Mince ! T'as le mot de passe Moony ?

- Ah non…

Quelques minutes (et quelques centaines de noms de confiseries et insultes diverses…) plus tard, Madame Bibine passa devant le bureau pour aller sur le terrain de Quidditch et leur fit grâce du mot de passe.

Remus monta les escaliers en premier et frappa discrètement à la porte.

- Entrez !

- Monsieur le Directeur ? demanda doucement le loup garou.

- Remus ! Entrez mon cher ! s'exclama le vieil homme. Sirius ! Venez ! Installez vous ! Prendrez vous un thé citron ? Un bonbon ?

Ses invités inattendus bien installés et pourvus de tout le nécessaire anglais à une conversation civilisée, le directeur entra dans le vif du sujet :

- Alors messieurs, que se passe-t-il donc pour que vous veniez dans une école au mois d'août ?

- Explique lui Moony.

- Et bien voilà… Je crois qu'Harry est un Veela. Il a changé physiquement pendant la nuit et, ce matin, ses amis lui ont sauté dessus sous l'action des phéromones qu'il émet à haute dose.

- Ah… … Je ne m'attendais pas à ce qu'Harry ait suffisamment de sang Veela pour que cela soit perceptible un jour… Il est tout à fait normal qu'il émette des phéromones, il le fera jusqu'à ce qu'il ait trouvé son compagnon ou sa compagne.

- Mais il est vulnérable ! On ne peut pas le laisser se balader en balançant des phéromones à tout va ! s'inquiéta Sirius.

- Vous avez raison. Si jamais les Mangemorts restants s'en rendent compte… Il faut trouver son compagnon et le lier. Une fois l'union faite, si son compagnon est de notre côté et suffisamment puissant, il sera en sécurité.

Dumbledore resta un instant pensif puis se leva et alla dans la pièce contiguë pour discuter par cheminée.

- Voila j'ai bon espoir de trouver le compagnon destiné à Harry assez vite. Nos renforts arrivent.

Deux petits coups secs retentirent.

- Entrez ! Severus mon cher, asseyez vous !

- Albus. Lupin, Black.

Il avait salué d'un bref signe de tête les deux hommes et s'assit calmement, refusant le thé au citron qui lui était offert.

- Que me voulez vous Albus ? demanda-t-il froidement, fidèle à lui-même.

- Remus, pourriez vous décrire en détail la situation à Severus s'il vous plait ?

- Bien entendu. Ce matin, Sirius et moi sommes allés chercher Harry au Terrier avant de partir en voyage cette après-midi comme il était prévu. Le problème c'est qu'Harry a reçu son héritage magique cette nuit. C'est un Veela. Il a subi une transformation physique assez importante et il attire tout le monde à grand renfort de phéromones.

- De quel ordre est cette transformation physique ?

- Qu'est ce que ça peut te foutre ?! cracha Sirius.

- L'importance de sa transformation reflète sa puissance. Il est absurde d'essayer d'avoir une idée précise de la situation sans cet élément ! répondit le maître des Potions tout aussi dédaigneusement que s'il s'était adressé à un Poufsouffle de première année.

- Et bien Harry a pris plusieurs centimètres, des muscles et ses cheveux ont poussé jusqu'aux épaules. Si tu veux une image plus précise, il faudra que tu le voies.

- Pas nécessaire, j'en sais assez. Il est puissant pour que la transformation ait pris de telles proportions. Cela se cantonne généralement à une augmentation de la taille ou bien à une modification de la couleur des yeux… Je présume que vous souhaitez que je réalise une potion de révélation à usage des Veelas pour identifier la personne qui lui est destinée ?

- Tout à fait mon cher Severus ! Il faut impérativement le lier avant qu'un Mangemort ne l'apprenne et ne décide le lier à lui de force.

- En admettant qu'il ne soit pas destiné à l'un d'entre eux… Je peux faire la potion mais j'ai besoin de la présence de Potter pour cela. Il faut inclure plusieurs éléments provenant du Veela lors de la composition.

- Quand pouvez vous la commencer ? intervint Dumbledore.

- Cette après-midi. J'ai tous les éléments requis sauf ce qui doit provenir de lui. Bien sûr, la réalisation de cette potion est assez longue. Il me faudra une pleine semaine pour l'achever.

- Bien. Verriez-vous un inconvénient à ce que Severus séjourne chez vous pour préparer cette potion, messieurs ? Je pense qu'Harry verrait d'un mauvais œil le fait de rester une semaine complète ici en pleines vacances d'été !

Remus étouffa toute protestation éventuelle de son mari d'un bon coup de coude dans les côtes, qui ne passa pas le moins du monde inaperçu de Severus, et assura au directeur et à son maître des Potions que cela ne poserait aucun problème et qu'il allait lui préparer une chambre.

- Bien. Il nous reste à expliquer la situation au jeune Harry. Je présume que vous ne lui avez pas encore annoncé ?

- Et bien non. Nous sommes venus directement après l'avoir placé en sûreté, répondit Sirius, un peu penaud.

- Il vaut mieux le mettre au courant au plus tôt. Après tout, il devra être marié à sa moitié d'ici quinze jours au plus, si nous avons des difficultés à la localiser … plus vite si cela est possible.

Dumbledore réfléchit quelques instants puis demanda :

- Pourrions nous envisager de nous réunir chez vous cette après-midi, disons pour l'heure du thé, et discuter du problème avec notre jeune ami ? Je pense que la présence de chacun de nous sera utile. Vous pourrez ainsi vous installer et commencer la préparation de la potion demain Severus. Quand pensez-vous ?

- Oui bien sûr, répondit Rémus, réitérant son manège pour empêcher son entêté favori de râler une nouvelle fois.

Le directeur regarda intensément son professeur, attendant sa réponse.

- Cela ne m'arrange nullement mais je présume pouvoir me désister des mes précédents engagements, daigna finalement articuler le Serpentard.

- Bien. A tout à l'heure messieurs.

Sachant reconnaître un congédiement au contraire de son cher et tendre époux, Rémus l'attrapa manu militari par le bras et pris calmement congé.