Ao No Exorcist

Merci à Ulane d'être passée derrière ce chapitre, et qui a su débusquer les fautes et mauvaises tournures de phrases. Merci pour ton temps! :)

En espérant que l'intrigue vous plaise. Ma première fiction sur ce magnifique fandom.

Chapitre 1 :

Un jour, j'écrirai un livre. Un guide pour les situations délicates en réalité. On pourra y trouver un long chapitre dédié à « comment éviter de devenir un démon à part entière quand vous l'êtes déjà à demi ? », ou encore « comment prendre avec le sourire le fait que ceux que vous croyiez être vos amis vous trahissent ? ». Une chose est sûre, je suis trop occupé pour pouvoir le faire aujourd'hui.

Ma lame s'abat avec rage. Encore une fois, je rate ma cible. Yukio arrive toujours à m'échapper. Yukio. Comment en suis-je arrivé à me battre contre lui ? J'ai l'impression de ne même plus le savoir. Il me tire quelques balles que je dévie facilement de ma lame démoniaque. Une lame noire trempée dans les plus profondes abysses de la Géhenne. Je l'aime bien, cette nouvelle épée que mon père m'a offerte. Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle et jauger la situation. À mes côtés se trouve Amaimon. Nous sommes encerclés par mes anciens camarades. Si un jour, on m'avait dit cela, je leur aurais ri au nez, mais je suis bel et bien posté devant eux, et en tant qu'ennemi. Yukio me fixe droit dans les yeux :

-Rin, reviens, il est encore temps pour toi. Ta transformation n'est pas encore achevée !

Je soutiens son regard. Il me fait vraiment rire ce type.

-Revenir où ? Les traitres de ton espèce ne valent pas mieux que les démons, dis- je d'un ton sarcastique.

-Tu ne vois donc pas que tu bascules lentement mais inévitablement ?

-Vous vous êtes servis de moi depuis le début. Vous tous !

Je les pointe en les accusant. Ça y est, le peu de sang-froid que je possédais vient de disparaître. Ma haine est si grande que je les tuerai bien tous maintenant, mais, si je me laisse emporté, alors je laisserai mes pulsions me guider, et mon côté démoniaque n'attend que ça pour me dévorer. Si je veux achever ma transformation et devenir un démon à part entière, sans perdre l'esprit pour ne pas devenir un monstre, il va falloir que je me calme.

-Tu veux que je m'en occupe ptit frère ?

Il me regarde et attend mon accord. Je sais qu'il pourrait rapidement en finir avec eux, mais j'ai un honneur à défendre.

-Pas la peine Amaimon.

A peine ai-je finis de dire cette phrase, qu'il s'effondre sans raison. Je ne comprends pas jusqu'à ce que je voie la tâche de sang s'élargir au niveau de son omoplate. Je lève immédiatement mes yeux sur Yukio, mais ce n'est pas lui. Son arme est sur la défensive. Qui alors ? Amaimon essaie de se relever tant bien que mal, mais je le vois grincer des dents. Je ne supporte pas de voir souffrir mon entourage. Et mon entourage, maintenant c'est lui, c'est eux, les démons, ma vraie famille. Je pousse un hurlement qui frôle presque l'hystérie, et je bondis. Mes flammes bleues s'intensifient. Qui a osé ? Mais Avant que je ne puisse atteindre mon frère, une force venue de nulle part et sans pareil me frappe et m'écrase au sol. Le monde, autour de moi, tournoie. A moitié conscient, je relève la tête, et je comprends tout. Trop tard, car le piège se referme déjà sur nous.


2 semaines avant.

-Rin !

Je me retourne. C'est Shiemi. Elle me rejoint, toute essoufflée d'avoir courue, et me lance un bonjour joyeux. Je le lui rends, et on se dirige ensemble vers la salle de cours.

-à propos Rin, tu t'es bien entraîné pour les examens de cet après-midi ?

Je hausse les sourcils et m'esclaffe :

-Bah, je n'ai pas besoin de m'entraîner, tout est déjà là.

Je lui pointe du doigt ma tête. La vérité, c'est que j'aurai du pointé mon épée, kurikara, qui m'a permis de me sortir de situations compliquées à plus d'une fois, mais j'aime assez me faire passer pour quelqu'un d'intelligent, comme Yukio par exemple… Shiemi siffle d'admiration, et je ne suis pas mécontent de l'effet.

-Tu es vraiment fort Rin, moi j'ai révisé toute la nuit.

Et elle me montre ses yeux cernés. Je lève un sourcil en signe d'incompréhension. Il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, cet examen, tout le monde le réussira, même Bon. Et à cette pensée, je ris de plus belle en me remémorant la fois où un crapaud géant avait failli l'avaler. Un pari stupide.

La matinée passe vite. Il faut dire que je dors durant la moitié du cours. J'ai depuis peu perfectionné une technique qui me permet de dormir sans être vu. Bien entendu, il est impossible de l'appliquer quand c'est Yukio qui donne le cours. Il voit tout, lui. Je m'éveille finalement au doux son de la stridente cloche qui annonce la pause déjeuner. A table, on ne parle plus que de ça : l'examen.

-Le professeur m'a confié que c'était un examen facile, histoire de valider notre niveau. Rien d'alarmant, déclare Bon, sûr de lui comme à son habitude.

-Mais on passe en individuel contre un monstre, c'est un peu effrayant, réplique Shiemi.

Pour toute réponse, il hausse les épaules, puis lance à Konekomaru :

-Et si on récitait ensemble une dernière fois ?

Celui-ci hoche la tête en signe d'assentiment, et ils se mettent à réciter un des nombreux textes sacrés qu'ils connaissent. Je les quitte discrètement, cette atmosphère est un peu trop studieuse à mon goût. Au détour d'un couloir peu fréquenté, je tombe sur une conversation. D'instinct, ou peut-être parce qu'ils essaient d'être discret en chuchotant, je me plaque au mur pour ne pas me faire repérer. Je tends l'oreille et voici ce que je capte de la conversation :

-Tout est prêt pour cet après-midi ?

-Tout directeur.

-Héhé, le moment est venu de faire tourner un peu la chance de notre côté. J'ai hâte de voir la tête que fera le frère.

-Vous parlez de son jumeau ?

Je n'entends pas la suite, car ils décident de s'éloigner. Juste le temps de jeter un coup d'œil pour voir le directeur partir dans la direction opposée avec un affreux gnome, un démon. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire avec le démon ? Et de quoi parlaient-ils ? De l'examen ? Et si c'était bien d'un frère jumeau dont on parlait, je n'en connaissais dans cette académie que deux : Yukio et moi. Un peu désorienté par la conversation, je décide de rentrer dans ma chambre en attendant l'examen. Je n'aime pas arriver en avance.


Izumo commence en première. Elle descend dans l'arène. Nous, -dont Yukio- nous plaçons sur les sortes de balcons spécialement aménagés qui surplombent la zone de combat. Ils offrent un bon angle de vue. Shiemi lui crie bonne chance. Méphisto phélès est lui aussi présent, cependant il a lâché son compagnon en route. Aucune trace du démon en vue. Il lui chuchote quelque chose avant qu'elle ne rentre dans l'arène. Puis il s'assure de verrouiller l'unique porte de sortie, et actionne un levier. On a tous les yeux rivés sur le portail d'où sort le monstre. Un gobelin. Ridicule. Même Izumo est déçue. Elle méritait mieux que ça. Mais ce gobelin est suivi juste après de deux autres gobelins, puis d'autres encore, et pour finir, c'est tout un déferlement de gobelins qui attaquent, les crocs en avant. Je vois Izumo invoquer ses démons de la moisson, les byakkos, deux renards blancs, puis la zone de combat se noircit et l'on ne voit plus que la marée de gobelins pendant un long moment intense. Finalement, une tornade blanche se crée là où elle a disparu, et aspire les mini démons, qui se font éjectés impuissants. La tornade se calme enfin, et les deux renards s'arrêtent de concert de se tourner autour. Sur un signe de tête de leur maîtresse, ils disparaissent. Plus de tornade, plus de gobelins. Le test pour Izumo est terminé. Elle sort, et rejoint notre estrade.

Shima s'empresse de la féliciter, mais il est appelé pour passer, et il descend en nous faisant signe de la main. Il entre, on ferme la porte. Le démon fait son apparition, et alors tout se passe en une fraction de seconde. Je vois Shima esquisser un sourire, il se met à psalmodier. Le démon lui fonce dessus. A l'allure où il galope, il l'aura rejoint en moins de dix secondes. Pourtant, Shima ne fait pas le moindre mouvement, il est toujours bien droit, et récite de plus en plus vite, les bras croisés. Je ne comprends pas bien ce qu'il dit vu la distance, mais le monstre se transforme soudainement en cendres. La minute d'après, il est en haut, à nos côtés, serein comme si rien de tout cela ne s'était passé. Bon ne peut pas s'empêcher de siffler, et donne une forte tape sur l'épaule du garçon, ce qui ne manque pas de le faire tomber. A ce qu'il dit, il a eu un monstre facile, le psaume faisait partie d'un des premiers qu'il avait appris, un passage de l'évangile Jean, si j'ai bien compris. Je n'ai pas le temps de m'attarder, car c'est moi le suivant.

Les autres m'encouragent. Comment ai-je fait pour vivre sans amis quand j'étais plus jeune ? Je me rends compte que l'amitié est un vrai trésor. Je leur décoche un sourire plein de confiance, et dévale les escaliers. Moi aussi je veux un monstre facile. Oh et puis non, j'en veux un dur, pour bien les éblouir de mon talent. Arrivé en bas, je confie mon sabre à Mephisto, mais il le repousse. J'ouvre de grands yeux étonnés.

-Garde le, au cas où, dit-il.

Je me demande s'il a bien compris ce que cela représentait que je le garde. Ne sait-il donc pas que la classe entière me regarde ?

-Cette arme est inutilisable. En tout cas, je ne vais pas me risquer à me dévoiler.

Mais je la reprends, en le défiant du regard. Il a l'air plutôt amusé. Ce n'est pas l'effet escompté, mais bon, tant pis. Il referme la porte. Le léger malaise que j'ai se transforme en angoisse lorsque je vois apparaître le démon. Ils ont du faire une erreur. On dirait une tortue géante, à la différence près qu'elle fait trois fois ma taille, et que sa carapace est surplombée par des pics acérés. Comment je suis censé faire du corps à corps, moi qui n'ai pour seul arme que le combat rapproché ? La « tortue » s'élance à la vitesse de l'éclair. J'aurai été écrasé si je ne m'étais pas jeté sur le côté au dernier moment. J'entends quelqu'un me crier de sortir mon sabre. Ils doivent avoir tous hâte de me voir enfin à l'œuvre. Le démon charge de nouveau, et je me fais presque transpercer. Heureusement, je bloque le pic avec mon sabre, encore resté dans son fourreau. Je le dévie vite avant qu'elle ne réduise la protection du kurikara en morceaux. Je jette un coup d'œil au balcon. Personne ne dit rien. Ils regardent la scène en retenant leur souffle. Mais le plus effrayant, c'est de voir le visage de Yukio. Il est complètement pâle, comme s'il savait ce qui allait se produire. Je crois qu'il esquisse un geste, pour arrêter le combat, mais Mephisto a les yeux rivés sur moi, l'air de dire qu'est-ce que t'attends ? Dégaine, allez !

Je ne lui ferai pas ce plaisir. Même si ce démon en a assez de moi, il ne pourra pas m'exclure de son académie. Je tente une offensive, mais la tortue tournoie sur elle-même, impossible de l'approcher. A peine me suis-je réceptionné qu'elle me donne un coup de griffe. Je suis propulsé sur toute la longueur de l'arène et je finis ma course en percutant un mur. Je devrai être en colère, mais étrangement, je n'en suis que plus excité. Un adversaire à sa taille donne toujours plus de satisfaction à battre. Je fonce sur lui en préparant mon assaut. Il m'attend, les bras écarté. Au moment fatidique où je dois le percuter, je prends appui au sol et me projette en avant.

Malheur. Il n'a pas l'air du tout surpris, et m'immobilise une main. S'il croit que c'est assez pour me détruire. Il balance sa main d'un coup pour me finir, mais hélas pour lui, cette même main rencontre une lame qui la lui transperce . Ma lame ! Je regarde ma main libre avec horreur. Elle tient le katana, et le fourreau qui la protégeait gît à terre. Mais le pire de tout, c'est que ma main est parcourue de flammes bleues. Immédiatement je range l'arme, et les flammes disparaissent. Mais il est trop tard. Je suis tellement abasourdi que je n'entends plus rien. Juste un brouhaha qui me vrille les tympans. La scène se passe comme au ralenti dès cet instant. Le monstre se fait évacué, à croire qu'entre nous deux, c'était lui qui risquait sa vie à rester dans l'arène. On ouvre la porte de sortie, et des exorcistes débarquent. J'ai juste le temps de regarder en direction de mes amis. Ils sont tous pétrifiés. Sauf Bon. Il gesticule et ouvre grand la bouche. Il doit crier et vociférer des insultes maintenant qu'il sait que je suis le fils de satan. Shima essaie de le retenir. Peine perdue. Yukio s'y met lui aussi. Nos regards se croisent un furtif instant. Cela suffit à tout se dire. Les exorcistes sont à ma hauteur. Je pense que la meilleure attitude à adopter est une attitude pacifiste qui leur montre que je ne leur veux pas de mal. Je lève les bras en signe de soumission et ouvre la bouche pour parler, mais trois d'entre eux se jettent sur moi et me tordent les bras en arrière. Je suis sorti sans ménagement. Où m'emmènent-ils ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'en croisant Mephisto, il m'a souri. Un sourire froid de démon.