Chapitre 1 :
Bonsoir à tous !
Me voilà de retour avec une nouvelle fic. Je vous préviens dès maintenant, si vous êtes allergique au fluff, cela ne va pas vous plaire. Mais il faut bien un peu de douceur dans ce monde de brutes.
C'est une suite directe de mes fics précédents, certains détails sont donc liés.
Rien ne m'appartient, évidemment, à part Meg. Ma beta est toujours la plus meilleure et je vous laisse lire ces quelques lignes.
N'hésitez pas à laisser des reviews, j'adore ça et j'y réponds avec un immense bonheur !
Ceux qui connaissaient l'appartement du 221 B Baker Street, ne le reconnaitraient plus désormais. A huit semaines du mariage de Sherlock Holmes et John Watson, chaque coin et recoin du salon, de la cuisine et même des chambres avait été réquisitionné afin de stocker et archiver tout ce qui concernait cet évènement si important. Le seul endroit libre restait le siège réservé aux clients du célèbre détective consultant. Et encore…
Margareth McLode, archéologue et fille du détective, pénétra dans la cuisine en baillant, la bouche grande ouverte, portant un short noir et son T-shirt marinière. Se grattant ses longs cheveux rapidement noués, elle ouvrit le frigo afin de préparer le petit-déjeuner. Depuis qu'elle avait emménagé, après une sordide affaire et la découverte de son lien avec le détective, elle avait pris l'habitude de porter le petit-déjeuner aux deux hommes chaque samedi matin sans enquête. En effet, c'était le seul jour où ils prenaient le temps, son père et son amant, de trainer au lit. Tellement que parfois elle devait attendre devant la porte qu'ils finissent leurs petites affaires.
Elle prépara donc le thé, les toasts et sortit du four les scones qu'elle avait cuisiné la veille. Sherlock ne résistait pas à ses scones : c'était une recette de Virginia, sa mère, et il lui avait avoué que c'était la seule chose qu'il réussissait à manger après des heures passées à planer lorsqu'il était adolescent. Elle soupira sa mère lui manquait énormément, notamment quand Sherlock évoquait des souvenirs de jeunesse qu'il avait partagé avec elle. Virginia savait toujours quoi dire, quoi faire dans n'importe quelle situation. Et parfois, elle aurait bien besoin des conseils avisés de sa mère afin de comprendre les réactions du détective. Ce n'est pas qu'ils ne s'entendaient pas, au contraire ! Mais leurs caractères se ressemblaient sur tellement de points que, parfois, ça explosait. Heureusement que John était là !
En secouant la tête, elle mit la nourriture sur un plateau, le thé dans un thermos afin d'éviter tout problème, ainsi que des tasses et des couverts puis grimpa la volée de marches. Suivant un rituel bien réglé, elle déposa le plateau, gratta à la porte puis écouta attentivement si des bruits suspects provenaient de la chambre et enfin, elle cria.
- Décents ou pas, je rentre !
La porte s'ouvrit sur un John hilare, regardant Sherlock se débattre avec son caleçon sous la couette en râlant. Meg leva les yeux au ciel et s'assit sur le bord du lit, déposant le plateau à terre : le souvenir d'une inondation de thé était encore bien présent. Après avoir embrassé le docteur, elle commença à servir ce qu'elle avait préparé tout en s'adressant à son père qui bataillait encore.
- Oh ! Ca va Papa ! C'est pas comme si tu ne te promenais pas en drap ou tout nu lorsque tu t'ennuies.
- Je t'emmerde. Je suis ton père, tu n'as pas à me voir dans cet état-là.
- Arrête tes bêtises un peu, oui ! Ca ne t'a jamais gêné avant, je ne vois pas pourquoi ça te gênerait maintenant.
- Si je dis que tu ne peux pas me voir nu, tu ne peux pas me voir nu.
- Et d'où te vient cette nouvelle bienséance ? se moqua John.
Le détective éluda la question, ce qui eut pour effet d'intriguer les deux autres. Ayant fini de se rhabiller, il prit le thé que Margareth lui tendait les sourcils froncés, et en but une gorgée. Il essayait de ne pas prêter attention aux regards intrigués qu'on lui lançait mais il échoua.
- Je l'ai lu dans un livre, marmonna-t-il, se cachant derrière sa tasse.
- Un livre ?! s'étonna Meg. Et un livre sur quoi ?
Ils ne lâcheraient jamais le morceau ! Soupirant, il posa la tasse sur la table de nuit, sortit l'ouvrage du tiroir et le balança sur le lit puis il détourna les yeux, les joues rougies. Le titre « Devenir père » s'étalait en lettres capitales sur une couverture stylisée. Meg et John se regardèrent et éclatèrent de rire. Sherlock grommela et se cacha sous la couette en boudant. Les yeux pleins de larmes, la jeune femme se fraya un chemin jusqu'à la tête du lit, poussant un peu John, et tira sur la couverture que le brun maintenait sur de sa tête.
- Allez ! Papa ! Je te jure, on arrête.
Mais elle repartit de plus belle. John passa au-dessus de Meg qui roula de l'autre côté du lit en riant et il s'installa sur son amant, à califourchon. Il essaya de se calmer et caressa les formes du corps qui se trouvait sous lui. La jeune femme souffla. C'était vraiment ridicule ! Elle s'essuya les yeux et réussit à retrouver une attitude sereine.
- Excuse-nous, Papa. C'était juste…
- Inattendu ? essaya John.
- Oui, c'est ça ! Inattendu, reprit Meg. Inattendu car tu n'as pas à lire un livre. Tu es déjà un père merveilleux !
Sherlock émit un grognement dédaigneux et lâcha un sonore « Tu en fais trop ». John adressa un signe de tête d'encouragement à l'étudiante.
- Papa… Sincèrement ! Depuis qu'on s'est trouvé, tu as été là pour moi. Je veux pas d'un père parfait, sorti d'un manuel de pseudo-psychologie. Je te veux juste toi.
Elle s'allongea à côté de lui et le prit dans ses bras, essayant de le serrer contre elle malgré la couette épaisse. Une touffe de boucles noires émergea. John put voir un léger sourire sur le visage de son fiancé. Celui-ci poussa le duvet qui le recouvrait puis tira sur le bras du médecin. Il s'installa sur le dos et plaça John et sa fille sur son torse.
Il avait acheté ce livre, dans l'espoir secret de s'améliorer. Il n'avait jamais l'impression de faire les choses comme il fallait avec Meg : ils se disputaient souvent, se taquinaient sans arrêt. La jeune femme était très câline, Sherlock avait dû abaisser ses barrières pour la laisser entrer elle aussi. Il hésitait souvent sur la marche à suivre et il avait besoin d'être rassuré. Constamment.
- Vous avez de la chance, je suis de bonne humeur.
Un coup d'œil à Meg décida John : ils fondirent sur le détective et le chatouillèrent.
Ils sortirent de la chambre une heure plus tard, rassasiés, et allèrent, chacun leur tour, se préparer dans la salle de bain. Meg passa en premier, justifiant cela par un « Vous êtes de vrais lapins » bien placé. John en profita pour organiser la journée.
- Ce matin, tu vas voir ta mère pour récupérer la liste des invités et je te jure, c'est la dernière que j'accepte. Ensuite, on se rejoint chez le traiteur pour se décider sur le repas. Ne soit pas en retard ! Meg vient avec nous : vu le nombre de scones que tu as avalé ce matin, tu risques de ne rien goûter. Enfin, les alliances.
Sherlock acquiesça et l'embrassa. Il n'oserait jamais l'avouer à John mais cela l'inquiétait de ne pas avoir encore les alliances. Ça avait été simple pour trouver la bague de fiançailles : il l'avait vu dans une bijouterie alors qu'il enquêtait sur un vol et il avait craqué. C'était même la bague qui l'avait décidé à demander son médecin personnel en mariage. Sauf que trouver une alliance parfaite était plus dur qu'il ne le pensait. Ils n'avaient pas eu de coup de cœur et ils refusaient simplement de prendre un bijou par dépit. Margareth les aiderait sûrement.
Sa mère lui donna une liste d'une longueur acceptable et lui promit de ne plus changer d'avis. Après un thé et la promesse de venir diner bientôt, il rejoignit ensuite son amant et sa fille chez le traiteur. Il resta dans un coin, à regarder Meg et John manger et rire. Leur complicité rassurait Sherlock : John était quelqu'un d'ouvert et de social, ça ne l'étonnait pas mais il aurait pu ne pas accepter Margareth chez eux et dans leur vie. Le détective ne savait pas ce qu'il aurait fait dans ce cas. Il les aimait tous les deux infiniment. La jeune fille se retourna vers lui et lui fit un clin d'œil, la bouche pleine de gâteau. Sherlock sourit en levant les yeux au ciel.
Le repas goûté et quasiment arrêté (il fallait encore que Judith approuve), ils filèrent tous les trois chez un nouveau bijoutier, d'une maison française, spécialisé dans les alliances. Le magasin était luxueux et immense : John n'aurait jamais pensé entrer dans ce genre de boutique de sa vie. Margareth gémit de plaisir.
- Nous ne sommes pas là pour toi, jeune fille, protesta Sherlock.
Il s'approcha des vitrines suivi par John. Une vendeuse au sourire aussi faux que ses seins s'avança vers eux et leur proposa plusieurs modèles. Aucun n'arrivait à les convaincre tout à fait. C'était toujours trop : trop clinquant, trop discret, trop moche, trop doré. Bref, rien n'allait.
Meg, elle, regardait un peu partout, laissant un peu seuls les deux hommes. Elle se sentait parfois de trop dans ce duo si bien assorti. Cependant, elle avait eu une longue discussion avec John alors que Sherlock était on ne sait où en train de résoudre on ne sait quelle énigme. Le médecin l'avait rassuré, notamment sur le comportement de son père qu'elle n'arrivait pas forcément à comprendre. Lui aussi avait peur, c'était tout. Alors, elle avait fait des efforts, pris sur elle pour ne pas se vexer à chaque remarque piquante. Elle l'aimait énormément, il était le père dont elle avait toujours rêvé, malgré son caractère de sociopathe hautement fonctionnel.
Soudain, un étal attira son attention : différents bijoux semblant plus anciens étaient disposés de façon organisée.
- Papa ! Et celles-là ?
Sherlock et John rejoignirent la jeune fille et regardèrent ce qu'elle désignait du doigt. Deux anneaux simples en or étaient délicatement posés l'un au-dessus de l'autre. De fines incrustations, formant des lacets, rayaient les bagues, leur donnant une touche élégante et délicate.
- Oh ! Ce sont des bagues tout à fait vintage, créées à partir de modèles des années 30. Votre fille a du goût, dit-elle en regardant John. Mais je ne pense pas qu'elles vous ressemblent… avertit la vendeuse.
Le médecin se releva, adressant un regard interrogateur à la bijoutière. Il attendait la remarque qui allait suivre avec beaucoup de calme et d'indifférence, un léger sourire aux lèvres.
- Je veux dire… Pour un couple tel que le vôtre, il vous faut quelque chose de beaucoup plus original, de plus voyant, de plus…
- Gay ? proposa John.
Sherlock lança un coup d'œil à son amant, vérifiant qu'il maîtrisait la situation. Ils commençaient à avoir l'habitude et laissait John régler ce genre de problèmes. Il se débrouillait avec plus de tact et de sérénité que lui. La dernière fois qu'il avait essayé, il avait reçu un coup de couteau et avait dû dormir avec Meg.
- Ecoutez, Miss. Vous ne nous connaissez pas et ce n'est pas avec des stéréotypes que vous réussirez à nous vendre quoique ce soit. De plus, vous vous trompez, cette demoiselle n'est pas ma fille. Vous devriez développer votre sens de l'observation, cela vous servirait toujours si vous voulez poursuivre dans ce métier. Maintenant, pourriez-vous, s'il-vous-plaît, nous montrer ces deux anneaux ?
La vendeuse bredouilla des excuses incompréhensibles et s'exécuta. John la remercia avec un grand sourire qui la mit mal à l'aise et la fit fuir. Lorsqu'ils mirent les alliances à leur doigt, ils surent qu'ils avaient enfin trouvé ce qui leur correspondait. Margareth retint un sanglot ce qui lui valut un regard désabusé de la part de son père.
- Margareth, on a déjà parlé de ton côté mélodramatique.
- Mais… C'est super émouvant, plaida la jeune femme.
John rit et chercha la vendeuse. Il lui fit un petit signe : elle accourut, les joues rougies et le regard fuyant.
- On vous les prend.
