Alors voici une grande première... J'ai écris ça parce que j'en ai eu besoin,j'ai écris ça parce que vous me taxez tous de n'écrire que de la guimauve, j'ai écris ça parce que parfois ce qu'on ne peut dire doit sortir, j'ai écris ça parce que ce n'est pas une bonne journée, j'ai écris ça parce que cette période du mois n'est jamais facile pour moi, j'ai écris ça parce que j'ai eu une mauvaise nouvelle, j'ai écrit ça parce que...

Je pourrais continuer sur des lignes et des lignes, je ne le ferrais pas.

Ne me détestez pas, c'est comme ça, des fois faut que ça sorte

Tristement, votre Sam, qui elle vous aime toujours


Le silence est épais dans l'Eglise. Ne résonne que les larmes et les reniflements. Au centre de l'allée repose le cercueil. Simple. En bois brut. A la demande du défunt. Il avait même déclaré en rigolant quelques semaines plus tôt « oh quatre planches ça me va aussi ». Sauf que voilà c'est presque ça.

Les gorges sont serrées, les yeux rouges et larmoyants, les cœurs brisés. La mort a fauché un de leur proche : un ami, un fils, un frère. Le prêtre se recule du pupitre et c'est l'heure des hommages. Un jeune homme brun allait se lever quand une chaise au fond de la nef racle bruyamment le sol. Les regards foudroient celui qui a l'impolitesse de faire tant de bruit. Puis sa voix s'élève, finissant de surprendre l'assemblée.

- Si vous le permettez j'aimerais dire un mot ; il va se mettre face au père qui fronce les sourcils ; Je sais vous ne me connaissez pas mais, permettez moi de vous dire, vous ne connaissiez pas non plus votre fils

- Comment…

- Puis-je ? ; il indique des yeux le pupitre vacant

- Laisse le John, laisse le ; une main se pose sur l'avant bras du shérif qui avec un profond soupir se rassied

L'homme monte les quelques marches et sans papier commence à parler.

- Je sais que personne ne me connaît ici. Je le sais parfaitement parce que Stiles me l'avait dit. Vous croyiez tous le connaître mais en réalité vous ne voyiez qu'une partie de l'homme qu'était Stiles ; il inspire et avec un sourire d'une tristesse infinie reprend ; J'ai connu Stiles mieux que chacun d'entre vous parce qu'entre lui et moi il s'est passé beaucoup de chose. Je m'explique ; il sort son téléphone de sa poche et le pose, émettant un bruit mat qui résonne dans toute l'Eglise grâce au micro ; Stiles Stilinski. Je ne l'ai pas connu sous ce nom toutefois.

Je suis ce que beaucoup ici appelle un « lecteur compulsif ». Je lis tout le temps. J'en ai même fait mon métier. Je lis sous tous les supports qui sont possible. Dont la forme internet. On y fait de super découverte. Sur un site dédié aux fictions d'une série télé que tout le monde connaît et adule j'ai découvert un soir, à pas d'heure, un jeune écrivain, qui se faisait appeler « Génius TDAH ». J'ai lu son histoire et je sais pas… Un truc c'est produit en moi. Ça a fait tilte. Je lis beaucoup mais ne commente pas toujours. Là j'ai pas pu m'en empêcher. J'ai écrit un commentaire pour le féliciter. Il m'a répondu dans la minute. S'en ait suivi un début de conversation. J'ai lu tout ce qu'il produisait. Tous les jours. Et je commentais systématiquement. J'étais happé par son monde, par son écriture et par la douceur qui se dégageait de ses histoires.

Je le précise ses histoires parlent toujours de relation entre deux hommes ; il adresse un regard au papa qui a la bouche ouverte ; Je sais il ne vous l'avait pas dit. Il ne vous a pas dit beaucoup de chose Mr Stilinski ; ses mâchoires se serrent, le muscle sur ses joues tressautent, montrant qu'il se contient ; Si vous me connaissiez vous sauriez que parler autant c'est vraiment pas mon truc. Si je le fais c'est que pour toi mon Stiles, que pour toi ; il ferme les yeux, respire et quand il rouvre les yeux il fixe le cercueil ; Bref… ; il dégluti, se frotte les yeux et reprend ; Donc on a parlé par le biais du site pendant des jours et des jours, échangeant sur nos ressenties pour telles ou telles choses, sur un film… On parlait tous les jours. Puis un jour il m'a glissé son véritable prénom. J'ai fait de même.

Il a crée un facebook spécial et je l'ai demandé à la seconde en ami. Les conversations ont migrés du site de fiction au site social. Encore une fois tous les jours. Puis au fil des semaines il s'est mit à me parler plus de lui. Un soir il m'a demandé en ami, lui, Stiles Stilinski. Plus de nom de plume, juste lui, le vrai lui. Les conversations ont continué bien évidemment. Mais plus personnelles, plus… Privées. J'ai appris à apprécier le jeune homme derrière l'auteur. Apprécié ses blagues, apprécié sa légèreté. Il n'écrivait que des choses légères, drôles ou romantiques parce qu'il jugeait que la vie était assez noire et moche pour ne pas en rajouter en faisant lire aux autres des trucs durs. Il était comme ça Stiles, prêt à s'autocensurer, même dans l'écriture, pour ne pas plomber le moral des autres.

Un soir je suis surpris de ne pas voir eu de message de la journée. Bon il a une vie, il m'a expliqué que personne ne savait pour sa passion caché, ni pour son homosexualité. Je ne m'inquiète pas. Sauf que ça me turlupinait. Alors je lui ai envoyé moi un message. Il m'a répondu qu'aujourd'hui ça n'allait pas, qu'il n'avait pas envie de parler. C'était son choix, je me devais de le respecter. Pourtant je sentais que quelque chose n'était pas comme d'habitude. Au ton de ses… Mots. Alors je l'ai relancé. Son message était incompréhensible, des fautes de frappe de tous les côtés, des mots à la place d'autre. Instinctivement j'ai senti, j'ai su. Il pleurait. Je l'ai appelé. Première fois que j'allais entendre sa voix. Je n'ai rien entendu à part des sanglots. Ça m'a brûlé l'âme de la savoir à des centaines de kilomètres et ne rien pouvoir faire. Quand j'ai réussi à le calmer il m'a parlé de sa maman, votre femme, Claudia. Je n'ai pas besoin d'en dire plus.

A la suite de cet appel on a pris l'habitude de se parler de vive voix. Tous les soirs. Lui le faisait alors qu'il rentrait de la fac, pour que vous ne le sachiez pas. Il m'a dit qu'il avait peur de s'être trompé de voie, que le droit c'était pas pour lui mais que vous étiez tellement fier qu'il se devait de continuer. Pour vous. Il était comme ça Stiles ; une larme coule et il la chasse d'un revers énervé du poignet

Pendant les vacances il me dit qu'il va être seul puisque vous vous êtes en séminaire et que Scott ; l'intéressé lève les yeux ; Ouais je te connais, je sais tout de toi et Stiles. De votre amitié fraternelle, même si elle partait un peu en vrille ces derniers temps hein ? Quoiqu'il en soit il m'a dit qu'il allait être tout seul pendant 4 jours. Je lui ai dit de venir à New-York. Il l'a fait. Je l'ai récupéré à la gare. Y a eut une gêne pendant les 10 premières minutes puis… C'est comme si c'était naturel. On a passé 4 jours à parler de tout et de rien. J'ai découvert l'autre Stiles, celui que VOUS vous n'avez jamais vu parce qu'il se l'interdisait. Il s'interdisait de pleurer devant vous, il s'interdisait de ne pas rire, de ne pas être le boute-en-train, celui avec le grain de folie douce, celui qui vous réconfortait… Pourtant dedans Stiles il en avait besoin. Il avait besoin de pleurer contre l'épaule de quelqu'un, que quelqu'un le console, que quelqu'un soit là pour lui et juste pour lui. J'ai été cette personne et je n'ai pas à le regretter même si cette fin me déchire.

Entre nous au départ qu'une franche amitié. Puis… Il est venu me voir plusieurs fois. Sous différents prétexte. La visite de la Maison-Blanche, la visite de la Cour Suprême, le musée de la Constitution. Tout ça c'était faux. C'était pour qu'on se voit. J'aurais fais les kilomètres jusqu'à Beacon, je lui ai proposé des dizaines de fois, il me répondait toujours qu'ici il ne pouvait pas être totalement lui.

Sans même m'en rendre compte je suis tombé amoureux de lui. J'ai aimé votre fils Shérif comme je crois que personne n'aurait jamais pu l'aimer. J'ai été le premier à être au courant qu'il avait réussi son permis moto ; comme si la douleur est trop forte l'homme s'approche du cercueil et pose la main là où repose la tête de Stiles, sous ce bois ; Merde si j'avais su je t'aurais pas félicité, je t'aurais interdit de le passer ce putain de permis. Mais non je t'ai félicité parce que tu réalisais un de tes rêves enfouis. Si j'avais su que cette connerie allait te prendre, t'enlever à moi ; des doigts il caresse le bois ; Si j'avais su… ; il relève le regard et le plante dans les yeux bleus du papa ; Je suis profondément désolé. Si vous voulez apprendre à connaître votre fils le lien vers ses histoires sont là il lui tend un papier

- Comment t'as su qu'il était ... ; Scott n'arrive pas à dire le mot

- Qu'il était mort ? ; le jeune homme barbu, lui ose ; Parce qu'il n'a pas répondu à mon message du midi. Ni à celui du soir. Je l'ai appelé. Messagerie immédiatement. J'ai été sur le site. Rien. Sur son facebook. Rien. Alors j'ai été sur le tien Scott. Comme y avait rien j'ai chopé le nom du journal. Là je l'ai lu. Jusqu'aux moindres entrefilets.

- « Le fils du Shérif se fait renverser par le chauffard ivre que son père coursait » ; cite le père

- Voilà. J'ai pris la route aussitôt. Je me devais de lui dire au revoir. Et de vous montrez qui il était vraiment, au fond de lui.

- Est-ce… J'aimerais apprendre à vous connaître vous. Si Stiles vous a cho… ; le papa ferme les yeux et se corrige ; S'il vous avait choisi je veux vous connaître

- Il en aurait été content ; sourire désabusé ; Derek Hale ; il tend la main ; Petit ami de votre fils