Vous me connaissez sous le nom d'Hermione Jane Granger, et vous n'avez pas totalement tort. Vous me connaissez en tant qu'amie de l'Élu, du Survivant, de Harry Potter, encore une fois vous n'avez pas totalement tort. Vous me croyez fille de moldus, et cette fois, vous vous trompez lourdement. Je me croyais ainsi aussi, fille de dentiste, ce n'est pas un métier dangereux, palpitant mais mes parents gagnèrent bien leur vie. Aussi, en tant que fille de moldu, je crus que ma vie n'appartenait qu'à moi, et à moi seule. Lourde erreur.
Une autre précision avant de tout raconter, j'ai une fillette de 4 ans. Elicia. Son père ? C'est une bonne question, ce n'est qu'un moldu dont j'eus l'erreur de m'enticher, et qui fuit quand il sut mon état de femme enceinte. Il ne vaut pas la peine que nous en racontons plus sur lui, la seule chose importante était qu'il était beau, et que je lui suis aussi, ma fille est donc une créature d'une beauté toute délicate, comme une petite poupée de porcelaine. Elle me ressemble de façon troublante, les mêmes cheveux caramels, les mêmes yeux chocolat, les pommettes hautes, les lèvres rouges, les cils long, une vraie princesse. Que j'aime de tout mon être, c'est bien la seule personne d'ailleurs.
Si ma fille a quatre ans, je vous dis que j'en ai 23. Plutôt jeune, je vous l'accorde. Mais, je n'ai pas pu choisir d'avorter, ni même de l'abandonner, les femmes sont mères dès qu'elles tombent enceintes. Je me suis tout de suite attachée à elle. Et je n'ai aucun remords de l'avoir gardé, peut-être seulement celui de la faire souffrir dans ces jours si sombres. Mes parents m'en voulurent longtemps que je ne sois plus "pure" comme ils aiment à le dire. Ceci semble étrange pour des moldus, cette vision étroite de la virginité jusqu'au mariage. Le fait est que si ils avaient été réellement moldus cela aurait été vraiment étrange. Vous êtes étonnés. Pas étonnant, si vous me permettait le vilain jeu de mots. Ils sont tous deux issus de deux grandes familles de Sang-Pur, de je ne sais plus quelle ascendant... Cela n'a pas vraiment d'importance. Ils ne vivent pas avec les sorciers, c'est exact. Je vous réponds alors qu'ils sont Cracmol. Ceci retient votre attention, je le répète donc, ils sont Cracmol, ces sorciers sans pouvoir magique. Leurs familles respectives les ont cachés, toute leur vie, pour s'épargner la honte que cette nouvelle engendrerait. La meilleure cachette était le monde des sans-magie, des moldus. Même si leurs enfants n'étaient pas digne de leurs respectables familles, ils ne pouvaient pas décemment les laissaient s'enfoncer plus dans la misère, et trouvèrent un arrangement entre eux. Ma Cracmol de mère épouserait mon Cracmol de père, entre famille de Sang-Pur, ils sauveraient ainsi ce qui restait de leur honneur, et achetaient le silence de l'autre famille. Les Sang-Pur ont toujours eu l'esprit retord. Je vous l'accorde bien volontiers, même si cela s'arrêtait ici. Mais ils eurent une fille, qui par chance fut dotée de pouvoir magique. Ah, quelle immense félicité ont-ils eu, ainsi ils pourraient se venger de cette mise à l'écart de par leur famille. Ils venaient d'engendrer la sorcière la plus intelligente depuis plus d'un siècle.
Mais la famille ne reprit pas contact avec eux, ils n'eurent donc aucune raison de me mettre au courant de mes origines, me laissant vivre dans une liberté que je croyais véritable, mais forgée par le mensonge et la cachotterie. Me voici amère. Je ne devrais pas, cela leur ferait trop plaisir, aujourd'hui. Revenons donc à nos dragons ou moutons. Je grandis dans les écoles moldus jusqu'à mes onze ans, où je reçus la lettre de Poudlard, je fus prise à Gryffondor, au grand bonheur de mes parents qui redoutaient que j'aille à Poufsouffle, je leur épargnai cette honte. Je continuais mes études de sorcière avec mes amis Harry Potter, Ron et Ginny Weasley. Survivant à toutes les épreuves que cette amitié nous imposait, du genre le Basilic, les attaques de Voldemort et tous ce genre de choses, je réussis tout de même à obtenir mes diplômes, me promettant un avenir brillant. Études que j'abandonnais quand ma fille arriva au monde et où je fus mise à la porte par mes parents. Heureusement, j'avais réussis à mettre de côté une petite fortune sur laquelle je vécus avec Elicia durant deux ans. Jusqu'à ce que mes parents viennent me déranger dans ma douce félicité.
Ils m'annoncèrent donc leurs origines nobles, et me demandèrent de jouer de mes relations pour qu'ils puissent occuper une place au sein de l'Ordre de Phénix. Sauf que j'avais quitté cette organisation bien des mois avant, jugeant trop dangereux de mêler mon enfant à elle. Ils insistèrent si bien que je repris contact avec mes anciens amis, qui donnèrent audience à mes parents. Tout le monde fut mis à courant de la nature de mes aïeux, et aussi de la naissance de ma fille que j'avais réussi à cacher jusque là bien maladroitement.
Mes parents furent pris comme membre polyvalent, un terme sympathique pour désigner des pions sans importance, je fus enrôlée dans leur manigance, bien que je n'obéissais à aucune de leurs directives.
Mon père ne tarda pas à mettre la main sur une information importante sur une attaque importante que Voldemort organisait. Dumbledore en fut bien aise et les remercia chaleureusement jusqu'à ce que mon père lui demande de devenir avec sa femme un membre permanent de l'organisation. Demande qui fut cordialement rejetée sous prétexte que des personnes n'ayant aucun pouvoir magique ne leur serait d'aucun secours. Mes parents démissionnèrent, tout simplement, toujours à la recherche d'une meilleure occasion. Ils finirent par se tourner vers le côté du Mal. Qui les refusa en premier lieu, sous les mêmes prétextes que les autres. Mes parents mus par le désespoir d'être ainsi condamnés par une faute qu'ils n'avaient pas commises continuèrent d'insister, jusqu'à ce que la nouvelle parvienne aux oreilles du Maître. Il leur ordonna de patienter, il fallait qu'il réfléchisse. Même si tout le monde savait que sa décision était déjà prise, la seule chose qui restait sécrète était la raison de l'acceptation de deux Cracmol.
Il fit patienter longuement mes parents, calculant chacun de ses gestes, je m'en rends compte maintenant. Il les fit patienter jusqu'à ce que mes parents lui donne n'importe de ce qu'il leur demanderait. Et ce qu'il demanda surpris tout le monde.
Il me voulait. Il avait besoin d'une femme pour porter sa descendance. Bien sûr, il ne fallait pas que cette femme soit de sang impur, et les deux plus grande famille d'Angleterre, les Malefoy et les Zabinni, n'avaient que des descendants masculins, il y avait bien les Parkinson, mais le Maître ne la trouvait pas à son goût, alors que moi c'était parfait.
Ce qui arrangea parfaitement mes parents, ils me casaient ainsi même si je n'étais plus "pure", le Maître acceptait relativement ma fille, du moment qu'il ne la croisait pas, il la supportait. De plus, je leur assurais une place dans le gouvernement du Lord. Ils ne pouvaient rien demander de plus, ils avaient enfin la reconnaissance qu'ils avaient toujours recherchée. Mon destin fut ainsi décidé. D'après mes parents, ma position était enviée par toutes les jeunes femmes respectables de la noblesse.
Hier avait vu mon mariage. Cette nuit fut ma première en compagnie de mon... Mari ? Oui, mon mari. Aucune illusion, c'était une horreur, je n'ai jamais été aussi humiliée de ma vie, jamais pareille douleur ne m'avait transpercé. Mais c'était trop tard. Ce qui est fait est fait. Ce qui est est. Ce qui était n'est plus.
Je m'étais mariée. Je ne suis Plus Hermione Jane Granger. Je suis Hermione Jane Voldemort.
