Seth
Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas, paraît-il. En tout cas, c'est ce que dit la moitié de livres à l'eau de rose de ma mère. J'ai toujours trouvé ça idiot. Entre l'amour et la haine, il y a tout un monde, c'est deux opposée. Mais les contraires s'attirent. Le yin ne peut pas vivre sans le yang et toutes ces choses-là (je ne suis pas un expert). Maintenant, je comprends un peu mieux (pas totalement, mais je ne cherche pas trop à comprendre). Tout à commencer quand je me suis imprégné. Ça va, je devrais être content et tout, mais il y a un tout petit problème. Je me suis imprégné de la fille que je déteste (ou plutôt détestait), celle avec qui je me dispute au moins trois fois par jour, mais qui fait tout de même palpiter mon cœur. Parmi toutes ces filles, il a fallu que je m'imprègne d'elle. Toute la meute est morte de rire, car ce n'est un secret pour personne qu'elle et moi, c'est la guerre depuis la maternelle. Toute l'école a parié qu'on finirait ensemble avant la fac. Ce qui est ironique, c'est qu'elle et moi, on est très proche. Plus qu'avec nos familles ou nos amis respectifs. On sait tout l'un de l'autre. On se comprend. Mais on se déteste (enfin, elle me déteste)
-Hey, regarde Seth, c'est ta princesse qui arrive.
Je tourner la tête dans la même direction que Jacob. Catherine. Mon imprégnée. Elle était seule, ce qui était rare. Elle semblait toujours entourée d'une nuée d'amis. Mais cette fois, elle était seule. Elle marchait d'un pas rapide. Des mèches brunes sautillaient sur ses épaules et dans son dos et elle mordillait sa lèvre. Elle avait cette sorte de luminosité qui l'entourait, qui semblait venir du plus profond d'elle-même, je ne la voyais pas avec mes yeux, mais je la sentais et ça me suffisait pour que je l'aime un peu plus à chaque regard. Elle me fonça carrément dedans. Elle leva les yeux, prête à s'excuser, mais semblait se raviser, sans doute parce que ce n'était que moi.
-Euh...tu bouges tes fesses pour me laisser passer ou je dois te piétiner?
-Si tu fais un pas sur le côté, tu pourras passer. De toute façon, tu ne réussirais jamais à me piétiner.
Elle leva les yeux au ciel et me lança un regard de dégout. C'est officiel, Catherine est la personne la plus détestable que je n'ai jamais rencontré. Alors pourquoi je l'aime comme un fou? Elle allait me contourner, mais je la pris par le bras. Elle avait la peau douce et tiède.
-Lâches-moi, Seth, je n'ai qu'une quantité limité de patience lorsqu'il s'agit de toi.
-Tu m'en diras tant. Mais, dans ce cas, arrête de me regarder comme si j'étais un rat mutant.
-Oh, pardonnes-moi, je t'ai vexé? Je ne voulais surtout pas heurter la grande sensibilité de monsieur.
Son ton sarcastique indiquait qu'elle doutait fortement que je sois pourvue de sensibilité. J'avais envie d'éclater de rire, mais je me retiens. Ça ne ferait que la frustrer encore plus. Elle leva les yeux au ciel (elle le fait tellement souvent qu'ils vont rester comme ça un jour) et soupira bruyamment pour bien me faire comprendre que je l'exaspérais.
-Bon, tu me lâches maintenant?
Je desserrai ma poigne et elle arracha son bras. La sensation de sa peau restait gravée dans ma main. Pendant que je la regardais s'éloigner, j'entendis Jacob ricaner. Lorsque je détournai les yeux pour les posés sur lui, je le vis secouer la tête.
-Quoi?
-Vous êtes drôles tous les deux. Vous êtes fous amoureux l'un de l'autre, mais vous n'arrêter pas de vous provoquer. On dirait un vieux couple.
-Elle ne m'aime pas.
-Ouais, c'est ça. Pourquoi tu n'essais pas d'être plus...amicale avec elle? Ça serait déjà un début.
Je ne sais pas pourquoi j'agis comme ça avec Catherine. En fait, j'ai mes raisons. D'abord, j'ai pour habitude de lui répondre et ainsi engager un combat verbale. Ensuite, je sais, je le vois, Catherine adore ce genre de truc. Elle aime qu'on lui réponde, ça l'amuse. Finalement, et surtout, si j'arrête de l'agacer comme maintenant, pour elle, j'arrête tout simplement d'exister.
Catherine
-Hey, Cat.
Je levai les yeux vers Mariah, ma meilleure amie. J'étais totalement décourager de la toile que j'étais sensée peindre. Visiblement, je n'avais aucun talent en peinture. Mariah agita son pinceau pour attirer mon attention.
-Tu ne remarque pas que Seth te regarde encore?
-Il doit penser à tout ce qui va pouvoir me dire à la pause.
-Mouais.
Je recommençai à étaler de la peinture n'importe comment, mais Mariah était encore retourné vers moi. Elle n'avait pas dit ce qu'elle voulait dire.
-Tu sais, Cat, tu es ma meilleure amie et tu peux tout me dire.
-Je sais. Mais merci.
-Même si c'est quelque chose que tu considère comme honteux.
-Ok.
-Absolument tout.
-D'accord.
Je ne comprenais pas pourquoi elle insistait autant. J'étais amie avec Mariah depuis que j'avais commencé le lycée. C'est sur que je ne lui disais pas tout les détails de ma vie (un peu d'intimité, s'il vous plaît), mais je ne lui ai jamais cachée quelque chose de gros. Sentant son regard pesant sur moi, je me retournai vers elle en soupirant.
-Bon, dis-moi directement ce que tu veux, ça ira plus vite.
Elle ne se fit pas prier.
-Es-tu amoureuse de Seth?
J'en restai bouche bée. Je veux dire, je savais que la relation conflictuelle que j'avais avec Seth était de notoriété publique et que les gens en parlaient. Mais je n'étais vraiment pas amoureuse de lui. Et voilà que même ma meilleure amie se mettait à douter de moi. Comprenez-moi bien, rien ne me fait plus plaisir qui mettre les points sur les i et dire à tout le monde que je ne sortirais jamais avec celui qui me tape sur les nerfs depuis la maternelle (même à cet âge-là, j'avais un sens assez développé pour deviner avec qui ça ne cliquerait pas).
-Non, et je ne le saurai jamais, sinon, c'est que je serai devenue folle.
-Cat-Cat, tu es déjà un peu folle, c'est pourquoi je pose la question.
-Ha. Ha. Très drôle, vraiment tu devrais être humoriste.
Je roulai des yeux. Franchement, je suis très saine d'esprit. Toutes les filles devaient me croire folle parce que je ne sautais pas de joie quand Seth m'adressait la parole. C'est vrai que, depuis sa fameuse pneumonie, il en est revenu transformer. Dans le genre, maintenant il mesure deux mètre de haut et il est tellement musclé que c'est presque louche. Évidemment, si ce n'était pas Seth, je me pâmerais surement moi aussi. Ou pas. Non, surement pas. J'ai toujours été du genre indépendant. D'ailleurs, j'ai peut-être un tout petit secret que je cache à Mariah. En fait, c'est que, quand Seth est absent plus de deux jours, j'ai comme un manque. Je m'ennuie, je penses à lui et ça me tue, parce que je suis sensée le détester et donc d'être contente d'avoir un congé de lui quand il manque l'école. Mais non. Trouvez la logique...
