Un petit texte tout simple qui me tenait à coeur. J'ai même versé quelques larmes...

Je suis sûre que vous savez tous à qui je fais référence. J'ai voulu leur rendre hommage à ma manière.


Je suis Harry

oOoOoO

Il était onze heures du soir, pas un bruit, pas un chat ne troublaient le silence pesant du Chemin de Traverse. Sur les murs des magasins cloîtrés, des avis de recherches sur le célèbre Harry Potter étaient placardés un peu partout. Son nom était purement et simplement banni, nul ne pouvait s'exprimer, nul ne pouvait le prononcer. Parler de Harry était être de son côté. Être de son côté signifiait la mort. Froide et implacable. Sans état d'âme.

Un petit garçon ne cessait de fixer l'affiche depuis des heures, attentivement, sereinement. Dans le creux de sa main, il tenait un dessin qu'il avait fait lui-même. Un dessin représentant l'Elu, son héros, sa lumière dans l'obscurité. Puisqu'il ne pouvait parler, il ne lui restait qu'à dessiner. Parfois, il s'amusait à faire des caricatures, des caricatures qui lui couteraient certainement la vie. Mais l'humour était tout ce qui lui restait pour l'aider à survivre.

Il était si absorbé par l'affiche qu'il ne prêta pas attention aux ombres menaçantes qui se mouvaient derrière lui.

_ Hé toi ! s'exclama une voix d'un ton menaçant. Que fais-tu là ?

L'enfant se retourna calmement et détailla les Mangemorts. Ils étaient au nombre de deux, de grandes silhouettes enveloppées d'obscurité et au regard aussi acéré que celui de la Faucheuse.

Voyant que le garçon ne répondait pas, le Mangemort finit par s'énerver :

_ Alors ? Vas-tu répondre ? Que fais-tu là ? Tu le connais ? Tu l'as déjà vu ?

En disant cela, il pointa du doigt l'affiche du Survivant.

_ Oui, je le connais, parce que c'est moi !...Je suis Harry ! s'exclama brusquement l'enfant devant les Mangemorts stupéfaits.

Des larmes roulaient sur ses joues, mais sa voix claire et fière se répercutait partout en écho dans la nuit, comme un cri de ralliement.

_ Moi aussi, je suis Harry ! s'écria un vieil homme en sortant de nulle part.

_ Je suis Harry ! cria également une femme du haut de sa fenêtre.

_ Nous sommes tous Harry ! Nous sommes tous libre de nous exprimer !

_ Vive la liberté ! Vive Harry !

_ La paix vaincra ! La dictature mourra !

Le lendemain, douze corps furent retrouvés dans la rue. La Mort les avait emmenés avec elle, à tire d'aile. Froide, implacable, cruelle.

Pourtant, l'un des sorciers avait réussi à marquer sur un mur d'une écriture claire, forte et ineffaçable « Je préfère mourir debout que de vivre à genoux... »


La citation est de Charb.

Ne les oubliez pas. Jamais.