Hey tout le monde, j'espère que vous allez bien.
Je suis navrée de ne pas avoir pu poster cette nouvelle fanfiction plus tôt, d'autant qu'elle était prévue depuis un moment. J'espère que cette nouvelle histoire dans mon univers alternatif vous plaira autant que la première. J'aurai cependant un rythme moins soutenu pour cette intrigue, étant donné que mes concours arrivent à grands pas.

Je vous souhaite une bonne lecture, et au plaisir de vous revoir au prochain chapitre~


Chapitre 1
Anomalie

- Ne le laissez pas s'enfuir !

Un juron étouffé s'échappa des lèvres d'une silhouette encapuchonnée. Lui qui voulait fuir sans être repéré, cela semblait mal parti. Sans plus se soucier de sa discrétion, il se mit à courir sans un regard en arrière. Sa seule chance était d'atteindre la forêt avant que qui que ce soit ne lui remette le grappin dessus. Après… Il pourra aller chercher de l'aide…

Il ne lui restait plus que quelques mètres à parcourir avant d'atteindre l'ombre protectrice des arbres surplombant la petite ville portuaire. Il n'eut pas grand mal à esquiver les rares passants qui tentèrent de l'arrêter, malgré la douleur qui parasitait la moindre parcelle de son corps, et ce fut avec un soulagement non dissimulé qu'il posa le pied en dehors de l'enceinte de la cité.

Une brusque douleur au niveau de l'épaule gauche le fit crier de surprise. Sa course se fit moins vive, ses doigts se posèrent contre l'endroit touché. Une grimace étira ses traits lorsqu'il sentit son épiderme frôler une tige rigide. Il serra les dents. Repartit. Il était absolument hors de question qu'il se retrouve de nouveau entre leurs mains, ce n'était pas une flèche qui allait le stopper !

°oOo°

Un soupir traversa la salle du conseil dans laquelle se trouvait Asriel. Le roi se pinça le nez, reposant la feuille de papier qu'il venait tout juste de lire sur la grande table lui faisant face. Le pli avait été, comme d'habitude, laissé à l'endroit où ils avaient érigé une sorte de boîte où les humains pouvaient, s'ils le désiraient, déposer des prières ou des demandes à leur attention. Cela avait mis plusieurs dizaines d'années à se faire, voire presque un siècle, et la méfiance que les humains entretenaient à leur encontre n'était toujours pas éteinte, mais ce système avait permis de calmer les relations entre les deux espèces suite à leurs premières confrontations. Leur magie et sa connaissance du danger leur avait laissé un avantage certain qu'il s'était empressé d'affirmer. Ses souvenirs et ceux de Chara étaient encore trop ancrés dans sa mémoire pour lui laisser le luxe stupide de sous-estimer les hommes et leurs armes.

Or, ces derniers temps, ils recevaient des plis étranges qui laissaient fortement entendre que cette paix fragile n'allait pas durer. Et la feuille qu'il venait de délaisser ne faisait pas exception.

Une soudaine présence à ses côtés ne le fit même pas frémir. Il n'y avait qu'une personne qui avait cette manie d'apparaître à sa guise dans la salle du conseil. Un sourire s'esquissa sur ses traits alors qu'il rouvrit les yeux, tournant la tête vers le monstre toujours dissimulé dans l'ombre.

- Tu m'as appelé ?

Il hocha la tête à l'attention du squelette qui lui souriait, notant qu'il n'avait pas pris la peine d'enlever sa blouse de travail, sans doute parce qu'il savait qu'il n'y aurait personne d'autre qu'eux.

- En effet… Tu as lu le dernier courrier que l'on a reçu ?

- Pas encore, mais je suppose qu'il est dans la même veine que les derniers vu ta tête.

- Et tu supposes bien…

- Tu t'inquiètes pour ça ?

Asriel ne répondit pas immédiatement à son conseiller et ami. Il savait que son passé influençait son jugement, et les épreuves qu'il avait traversé avant de connaître Sans et Papyrus le marquaient toujours avec une force qu'il haïssait. Mais pour ce cas-ci, rien ne pouvait l'aider pour appréhender véritablement la situation.

- Je ne sais pas vraiment Sans. Ces messages sont cryptiques, même pour toi, et les agents de Muffet ne lui ont rien rapporté de convainquant. Pourtant…

- Pourtant tu crains le pire. J'ai déjà parlé à Papyrus, il a renforcé les défenses de la ville et les tours de garde.

Un nouveau soupir s'échappa de la gorge du souverain. La couronne qui lui ceignait le front en cet instant semblait lui brûler le front. Instinctivement, sa main vint attraper le pendentif en or posé sur le haut de sa tunique brodée de motifs dorés. Ce n'était pas qu'il n'avait pas confiance en Papyrus, en Undyne, en leurs soldats et leurs gardes ou en leur magie, loin de là, c'était juste qu'il n'arrivait pas à effacer l'étrange sentiment qui s'agitait en ses entrailles, brûlant, malsain, amer.

Il n'eut pas franchement le temps de se pencher sur cela plus en avant. Le téléphone de Sans venait de vibrer avec violence dans la poche de sa blouse, crachant les premières notes d'une chanson humaine. Il échangea un regard intrigué avec le squelette qui haussa les épaules, appuyant sur la fonction haut-parleur avant de répondre.

- Alphys ? Y a un problème ?

- Les radars ont détectés du mouvement pas loin des portes.

Le squelette laissa une expression légèrement dubitative traverser ses traits. C'était pour ça qu'elle l'appelait ?

- C'est pas la première fois que ça se produit Al', et à chaque fois c'est des bestioles ou des fausses alertes. En quoi ça changerait cette fois ?

Un claquement de langue vibra dans l'air avant qu'elle ne réplique. Sans pouvait presque la voir face à lui, un sourire amusé aux lèvres, ses iris rouges pétillant d'un feu où la démence avait fini par laisser place à une malice sombre.

- Si je te dis que cette fois c'est accompagné d'une anomalie, ça te suffit ?

Elle n'eut pas besoin d'en dire plus. La salle du conseil était déjà vide.

°oOo°

Ils ne mirent guère plus d'une seconde à se trouver près des portes de la ville grâce aux pouvoir du squelette. Les gardes postés à l'entrée ne purent s'empêcher de sursauter, se mettant aussitôt au garde à vous afin de les saluer. Asriel leva la main. Ce n'était pas le moment.

- Où se trouvent Papyrus et Undyne, Dogaressa, Dogamy ?

Les lieutenants s'empressèrent d'indiquer la position de leurs supérieurs, à quelques dizaines de mètres des portes, à l'entrée de la forêt. Les remerciant rapidement, le roi et son conseiller s'empressèrent de rejoindre les généraux, ne prenant même pas la peine de s'entourer d'une escorte.

Ce fut Undyne qui, la première, sentit leur présence et se tourna vers eux. Son casque reflétait les rayons mourant du soleil, et sa lance pulsait d'un rouge qui éclaboussait Papyrus, accroupi près d'une figure encapuchonnée. Asriel remarqua immédiatement son aura. Elle était d'un vert étrange, presque friable, parcourue de soubresauts noirs qui pulsaient avec une violence malsaine. Il grimaça. Son âme devait se trouver dans un état similaire. Et il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

L'interface de combat s'éleva, les enfermant dans l'espace en noir et blanc qu'ils n'avaient plus visité depuis des années. Face aux quatre monstres, l'âme de leur mystérieux visiteur pulsait faiblement dans les airs d'une lueur verte, alors qu'il leur était désormais possible de voir ses points d'exécution, son niveau de violence ainsi que son espoir. Les deux premiers étaient exactement au même niveau que ceux qu'ils avaient connus avec Heklev, mais le dernier… Le dernier était anormalement faible, si faible que le roi s'empressa de lancer un sort de soin sur le cœur qui flottait dans les airs. Il rompit l'influence de l'interface.

- Sans, emmène-le auprès d'Alphys.

L'intéressé obéit sans discuter, étrangement silencieux, disparaissant avec l'humain dans un crépitement magique. Asriel soupira. Il espérait que la scientifique arrive à faire quelque chose pour ce visiteur qui lui rappelait un des enfants tombés autrefois dans l'Underground. Oui, il l'espérait vraiment.

Après tout, il avait des questions à lui poser.