Note de l'auteur : Alooooooors... Hum, je ne sais pas quoi dire parce que je ne sais pas quoi penser de ce que j'ai écris. Et j'ai beaucoup hésité à publier mais bon, qui ne tente rien n'a rien. La situation est sûrement improbable, ce n'est pas le shérif de la ville qui s'occupe de l'affaire quand il y'a des otages mais un truc spécial dont j'ai perdu le nom. Et je ne pense pas que l'ouïe des loup-garou soit à ce point développée. Mais bon... Dites moi quand même ce que vous en pensez !
Disclaimer : Comme 99% du fandom, je suis au regret de vous annoncer que je ne possède pas les personnages.
Parfois, Stiles avait vraiment l'impression que l'univers se moquait de lui. Comme se rendre compte que Lydia était beaucoup mieux comme amie après avoir passé la moitié de sa vie à lui courir après. Réaliser qu'il était plus ou moins gay en admettant qu'il pouvait potentiellement avoir des sentiments pour le magnifique ténébreux qui leur servait d'Alpha. Ou se rendre littéralement malade à l'idée d'expliquer à son père toute la vérité alors qu'il avait déjà plus ou moins deviné. Ou encore que de survivre à un Alpha psychopathe, un kanima, des chasseurs, une meute venue les défier entre autre, ne voulait pas dire qu'il était à l'abri de simples humains.
C'est comme ça qu'un samedi après-midi, il se retrouva assis au milieu de la banque avec le reste des clients présents, menacés par sept hommes armés.
« Sérieusement, c'est quoi ma vie ? » marmonna-t-il. Son père allait le tuer. Ou Derek. Ou les deux ensemble. Ils regardaient bien le base-ball ensemble, ils pouvaient bien faire ça. Il imaginait totalement la scène.
- Pourquoi il n'y a pas plus d'argent ? Grogna l'un des hommes. Ils le mangent ou quoi ?
- C'est Beacon Hills, répliqua Stiles. Vous vous attendiez à quoi, la caverne d'Ali Baba ?
- Tu ferais mieux de te taire avant que je ne te ferme le clapet moi-même.
Il voulut répliquer quelque chose, mais dans sa tête, il entendit son père dire « tu vas finir par t'attirer des ennuis un jour à trop ouvrir ta bouche. » Ou peut-être était-ce Derek. Ou Scott. Ou Erica. Ou Mr Harris. Ou un peu près tout le monde qui avait pu l'écouter.
Il ravala donc sa réplique et essaya de calculer le temps qu'il faudrait à la police pour savoir ce qu'il se passait et arriver.
En fait, il leur fallut peu de temps pour être au courant, grâce à la merveilleuse invention d'un petit bouton derrière le comptoir, directement relié au commissariat. Rapidement, les rues voisines furent évacuées et les véhicules policiers en prirent la possession.
L'avantage d'être le shérif était que tout le monde connaissait sa famille. Et leur voiture par extension. C'est-à-dire la jeep de Stiles. Ainsi quelques minutes après être arrivé sur les lieux, le shérif fut rapidement mis au courant que la jeep de Stiles était sur le parking de la banque. Ce qui voulait sûrement dire que Stiles était à l'intérieur du bâtiment. Parfait.
- Monsieur, ils ont brisés les caméras. Pas moyen de savoir ce qu'il se passe à l'intérieur.
Sortant son téléphone, il eu un soupçon de sourire. Il y avait un moyen de savoir ce qu'il se passait.
••••••••••••••••
Derek avait été mal à l'aise toute la journée, comme si quelque chose allait se passer, sans savoir pourquoi exactement. Ainsi ne fut-il qu'à moitié étonné lorsque le shérif l'appela.
- J'ai besoin de ton aide, lui dit-il sans préambule.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Braquage de la banque. Et prise d'otages. Il n'y a plus de caméras et j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe dedans. Tes oreilles peuvent m'être utiles.
- Vous savez que ce n'est pas vraiment crédible que je puisse entendre aussi loin. Vos hommes vont se poser des questions, ce que je voudrais éviter.
- Je sais, mais... le shérif hésita, et sa voix n'était plus en mode « travail ».
- Mais quoi ? Demanda Derek, refusant de croire ce qu'il pensait.
- Stiles est dedans.
Sans même s'en rendre compte, il était arrivé à sa voiture.
- J'arrive.
Il raccrocha sans attendre de réponses, et fit chauffer le moteur de la Camaro. Et s'il dépassa la limite de vitesse, ce n'était pas le shérif qui allait lui en vouloir. Pas quand Stiles était en danger. Comment arrivait-il à toujours se fourrer là où il ne fallait pas ? C'est comme s'il allait volontairement chercher les ennuis. Il allait finir par l'attacher chez lui pour être sur qu'il ne lui arrive rien. Refoulant la petite voix lui disant qu'il ne l'attacherait pas que pour le protéger, il alla gara sa voiture et rejoindre le shérif.
- Les hommes sont déployés tout autours du bâtiment. On va s'approcher le plus possible pour que tu puisses écouter.
Sans un mot, il suivit le shérif et se concentra sur les voix à l'intérieur du bâtiment.
••••••••••••••••
- La police entoure la banque, chef ! Annonça un des hommes, légèrement paniqué. Ledit chef (Stiles décida de l'appeler Jo) jura.
- On n'a qu'à leur dire qu'on ne touche pas les otages s'ils nous laissent partir, proposa bandit numéro 3.
- Oh, merveilleuse idée ! Comment, avec des signaux de fumée ? Répondit brutalement Jo.
- Ça a beau être Beacon Hills, intervint Stiles, nous sommes civilisés vous savez. Croyez-le ou non, mais nous avons des téléphones portables !
- Et tu vas peut-être me dire que tu as le numéro personnel du Shérif ?
- En tant que son fils, j'ai cet honneur.
- Parfait, tu vas peut-être être utile finalement. Lève-toi et met le haut-parleur.
Après deux sonneries, son père décrocha.
- Stiles ?
- Hey papa, quoi de neuf ?
- Tu vas bien ?
- Et bien, ce serait mieux si je n'avais pas un pistolet pointé sur ma tête mais je suppose qu'on ne peut pas tout avoir.
- Tais toi donc, grogna Jo. Je crois que nous avons un petit problème shérif, mais heureusement, il y'a un moyen très simple de le régler.
- Je vous écoute.
- J'ai avec moi quelques un des vos braves citoyens, sans oublier la bouche sur pattes qui vous sert de fils...
- Hé ! Protesta ladite bouche.
- Et vous avez la route pour sortir de cette ville...
- Techniquement, ils n'ont pas la route, ils sont juste dessus. Ce n'est pas comme s'ils la gardait dans une boîte et...
- Mais qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu la fermes !?
- Je suis pratiquement sûr qu'il n'y a qu'une fois mort que je ne dirai rien.
- Stiles ! N'aggrave pas ton cas, le coupa son père.
- Je suis sûr que je peux trouver un moyen plus agréable. Tu dois sûrement savoir te servir de cette bouche, peut-être que je devrai voir ce que tu sais faire avec à part nous casser les oreilles...
Même à travers le téléphone, Stiles entendit le grognement menaçant qui suivit le sous-entendu.
- Non, merci, mais je vais devoir refuser la proposition. C'est sympa de t'entendre Derek.
- Il n'a pas l'air d'apprécier ma gentillesse envers toi.
- Il n'apprécie pas grand chose. Vous ne pouvez pas vraiment lui en vouloir.
- Oh, voyons, je suis sûr qu'il t'apprécie. Tu es plutôt mignon comme garçon.
- Oui c'est une caractéristique familiale, le coupa le shérif, couvrant un autre grognement de Derek. Si on en revenait à notre problème ?
- Il n'y a pas de problème. Vous nous laissez partir, nous ne faisons rien aux otages.
- Vous savez que je ne peux pas vraiment faire ça.
- Vous n'avez pas le choix. Je vous laisse 30 minutes. Si je n'ai rien, je commence à les descendre.
Il coupa la conversation et mit le téléphone dans sa poche.
- Yeah, je voudrai bien le récupérer...
- Tais toi et retourne t'asseoir.
- Mais il était presque neuf, marmonna Stiles.
Son regard fit rapidement le tour de la salle, et repéra un petit garçon de cinq ou six ans tout seul dans un coin. Il alla s'asseoir vers lui.
- Hey bonhomme, comment tu t'appelles ?
- Lucas, répondit le petit d'une petite voix.
- Moi c'est Stiles. Tu n'es pas avec tes parents ?
- Si, j'étais avec ma maman, mais elle a oublié quelque chose dans la voiture, alors elle m'a dit d'attendre ici pendant qu'elle allait y chercher et après les méchants sont entrés et elle n'est pas revenue...
- C'est plutôt bien, elle est avec la police, donc ils ne peuvent pas lui faire de mal.
- C'est vrai... sembla réfléchir Lucas. Mais du coup je suis tout seul et j'ai peur...
- Tu n'es pas tout seul, tu es avec moi. Ils ne vont rien te faire.
Cela sembla le rassurer et il se colla à Stiles.
- C'est vrai que ton papa c'est le chef de la police ?
- Oui.
- Et il a un vrai pistolet ?
- Bien sûr, comme tous les policiers.
- Et il le ramène à la maison ?
- Oui, mais il le cache pour que je ne le prenne plus.
- Tu as déjà essayé ? Le regarda Lucas avec de grands yeux.
- Quand j'étais petit. Je devais avoir ton âge. Je voulais impressionner mon nouveau copain, alors j'ai pris le pistolet pour lui monter et on est allé se cacher dehors. Mais on nous a retrouvé, et je crois que je n'ai jamais vu mon père aussi fâché. Il a appelé la maman de Scott et on s'est fait punir pendant très longtemps.
- Et vous êtes restés copains ?
- On ne s'est pas quitté, répondit Stiles en souriant.
- C'est pas lui qui est dehors avec ton papa alors.
- Non, lui c'est Derek. Je le connais depuis moins longtemps.
-Vous êtes aussi copains ?
- Je... suppose qu'on peut dire ça comme ça.
- A lui aussi t'as essayé de lui montrer le pistolet de ton papa ?
Stiles retint un soupir, même s'il était amusé. Il ne pouvais pas en vouloir au petit de poser autant de questions, il était pareil. Et ça semblait le détendre un peu.
- Non, en fait, Scott a eu... une sorte de problème. Et Derek a le même, alors il a aidé Scott. Et comme j'essayais de l'aider aussi, on a travaillé ensemble.
- Mais tu aides aussi Derek s'il a le même problème que Scott ?
- Non, il n'a pas besoin de moi pour ça.
- Pour quoi alors ?
- Faire le taxi. A manger pour la... bande. Faire des recherches. Réparer les dégâts qu'ils font. Sauver ses fesses. Et il aime bien me crier dessus.
- Il devrait être plus gentil s'il veut que tu continues de l'aider.
- Mais Derek n'est pas gentil. Enfin si, il l'est, mais il ne veut pas qu'on le sache alors il fait semblant d'être méchant, ou de ne pas faire attention à nous. Mais comme je sais que ce n'est pas vrai, je le laisse faire.
- Pourquoi il fait semblant d'être méchant ? Si les gens croient qu'il est méchant, ils ne vont pas vouloir être son ami.
- Exactement.
- Devant le regard confus de Lucas, il essaya d'expliquer.
- Il a eu une vie pas très drôle. Il n'a plus de famille parce qu'il a été... ami avec quelqu'un qui en a profité. Et il croit que c'est de sa faute, alors il ne veut pas recommencer.
- Elle est morte sa famille . Tout le monde ?
- Tout le monde. (il ne trouva pas utile de parler de Laura ou de crazy Peter. Le résultat restait le même. Ils étaient tous morts. Et ce n'est pas vraiment le genre d'histoire à raconter aux enfants de toutes manières.)
- Mais quand c'est pas toi qui tues quelqu'un, c'est pas ta faute s'il est mort. Alors pourquoi il croit que c'est sa faute ?
- Parce qu'il est bête.
Lucas pouffa à la réflexion de Stiles.
- Tout le monde sait que ce n'est pas de sa faute, ajouta-t-il. Mais ça ne change rien pour lui.
- C'est un peu triste quand même. Heureusement qu'il est plus tout seul s'il est copain avec toi et Scott.
- On n'est pas vraiment copains, c'est plus compliqué, tenta d'expliquer Stiles.
- S'il est avec ton papa, c'est qu'il s'inquiète, donc qu'il t'aime bien, donc il est ton copain, résonna logiquement Lucas.
- Si c'est mon papa qui lui a dit de venir, il n'a pas trop eu le choix, rigola Stiles.
Lucas allait ajouter quelque chose, mais une voie aboya :
- Stilinski ! Ramène toi ici !
Stiles alla donc pour se lever, mais Lucas s'accrocha à lui, terrorisé.
- Hé bonhomme, ça va aller, je reviens dans deux minutes.
- Viens par là mon petit, intervient une dame âgée non loin d'eux. On va rester les deux en attendant que Stiles reviennent, d'accord ?
La remerciant d'un sourire, Stiles lui laissa Lucas, puis se dépêcha quand son nom fut crié une deuxième fois.
••••••••••••••••
- Il se passe quelque chose, dit Derek. Leur chef appelle Stiles. Il a laissé le garçon vers une grand-mère. On l'appelle encore, lui dit de venir plus vite s'il ne veut pas qu'il s'énerve. Stiles...
Il s'interrompit et fit deux pas en avant.
- Quoi, Stiles ? Le retint le shérif. Derek, tu ne peux pas y aller sans...
- Il l'a frappé, gronda l'Alpha. Je ne vais sûrement pas le laisser...
- Il n'est pas question de le laisser faire quoi que ce soit à qui que ce soit, Derek, c'est pour ça que tu ne peux pas débarquer là au milieu sans les faire paniquer et tuer n'importe qui.
- Ce n'est pas n'importe qui, c'est Stiles, je ne peux pas...
- Pas plus que moi, le coupa le shérif. Je sais qu'il compte autant pour toi que pour moi, mais tu dois attendre.
Derek ne répondit rien, mais reprit sa place initiale.
- Il est blessé ?
- Il n'y a pas de sang.
- Qu'est-ce que lui voulait le chef ?
- Qu'il lui montre un plan de la ville et lui indique la route la plus rapide pour en sortir. Il lui a donné celle qui passe devant l'hôtel Camelot.
Le shérif hocha la tête et informa rapidement le reste des hommes sur ce qu'il se passait.
- Il ne reste que dix minutes, fit remarquer Derek. Que comptez-vous faire ?
- Je n'ai pas l'impression qu'ils savent ce qu'ils sont en train de faire. Ils vont commettre une erreur et nous pourrons les cueillir.
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Stiles regagna sa place, inquiet. Il restait moins de dix minutes avant que l'échéance donné par Jo ne se termine. Il savait que son père n'allait pas lui donner ce qu'il voulait, et il craignait la réaction des hommes. Il sentait encore sa joue le lancer. S'il s'énervait ainsi pour une simple remarque, il n'osait pas imaginer pour le reste.
Il tenta de se recomposer une face détendue devant les yeux inquiets de Lucas.
- Je sais que ça ne se fait pas, commença-t-il en s'adressant à la vieille dame, mais vu que je dis souvent ce qu'il ne faut pas c'est normal pour moi de le dire. Bref, je suis sûr que je vous connais, mais je ne me souviens plus de vous.
- Pour être honnête, je ne sais pas si je t'aurai reconnu non plus. Tu n'étais pas bien grand la dernière fois que je t'ai vu. Je m'appelle Hannah Winchester.
- Winchester... Ça me dit quelque chose... A part Supernatural. Un rapport avec mon père...
- Mon mari était son prédécesseur à l'époque.
- Ça veut dire quoi « prédécesseur » ? demanda Lucas
- Ça veut dire que mon mari était le shérif avant le papa de Stiles.
- Il était trop vieux ?
- Exactement, répondit amusée Hannah.
- Il a toujours son pistolet avec lui ? Demanda curieusement Lucas.
- Il est partit au paradis avec, répondit-elle doucement.
- Ça veut dire que t'es toute seule maintenant ?
- Oui, mais mes enfants et petits-enfants viennent me voir tous les dimanches, et m'appellent souvent. D'ailleurs il y en a qui me fait beaucoup penser à toi, Stiles. On ne peut pas l'arrêter de parler.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez, répondit-il avec un grand sourire. Mais je m'en souviens maintenant. C'est vous qui faisiez ces excellentes tartes ! Vous aviez essayé d'apprendre la recette à... à ma mère. C'était une des seules qu'elle n'arrivait pas à refaire.
- Ma maman aussi elle fait des tartes, et même que des fois je l'aide, déclara fièrement Lucas. Peut-être qu'elle pourrait essayer d'apprendre à ta maman ?
- C'est gentil, dit Stiles avec un sourire triste. Mais... Je n'ai plus de maman.
- Quoi ? Demanda effaré Lucas. Pourquoi ?
- Elle était malade, et on ne pouvait pas la guérir.
- Tu étais petit ?
- J'avais 9 ans.
Lucas réfléchi quelques instants, assimilant cette nouvelle. Puis il répondit :
- Alors tu étais comme Derek.
- Non, Derek était tout seul, moi j'avais encore mon papa.
- Oui, mais maintenant il a toi, donc il est plus tout seul. Et une famille à deux c'est un peu triste, alors vous devriez faire une famille tous ensemble, comme ça vous serrez jamais tout seul.
- Ce n'est pas aussi simple, répondit Hannah. Parfois les gens préfèrent rester tout seul, parce qu'ils ont peur d'aimer d'autres gens.
- Mais tout le monde aime Stiles !
- Et bien Derek n'aime pas Stiles. Il ne m'aime pas.
Il se maudit d'avoir répondu aussi amèrement, ce qu'Hannah avait remarqué. Il espérait juste que Derek était trop concentré sur Jo pour y avoir relevé.
- Tu lui demandera, proposa Lucas.
- Oula, non, il va m'arracher la gorge.
- Je lui demanderais. Tu m'as dis qu'il était gentil quand même alors il pourra pas me faire peur. Et maman dit que quand un garçon et une fille veulent pas dire qu'ils aiment bien l'autre, c'est qu'ils sont amoureux. Et elle m'a dit aussi que deux garçons ou deux filles peuvent aussi être amoureux. Alors comme ça vous pourrez faire une nouvelle famille les deux.
Hannah ne put se retenir de rire devant la tête de Stiles.
- J'espère que tu n'avais pas d'autres projets, lui dit-elle malicieusement.
Stiles marmonna quelque chose d'inaudible et se tendit brusquement en voyant Jo venir vers eux. Il sentit Lucas se coller à lui, et il passa un bras protecteur autours de lui, autant pour rassurer le petit que lui-même.
- Le temps est écoulé. J'espère pour vous que ton père à fait ce qu'il fallait.
Il sortit le téléphone de Stiles de sa poche, et appela.
- Oui ?
- Je vous avais donné 30 minutes, et elles sont parties. Vous avez ce que je vous avais demandé ?
- Laisser sortir les otages, et je verrai ce que je peux faire pour vous.
- Ce n'est pas ce qui était convenu, s'énerva Jo.
Ses hommes le regardèrent et échangèrent des regards nerveux. Ils n'avaient pas imaginé se faire prendre, et n'avaient donc pas prévu un plan de secours. Ils étaient pris au piège, et Stiles se rappela ce que son père disait : « Ne jamais sous-estimer un homme pris au piège, parce qu'il ne reculera devant rien pour s'échapper. » Aussi, il sut ce qui allait se passer avant même que n°3 ne tende son bras vers un homme par terre. Stiles cacha la tête de Lucas contre lui et lui boucha les oreilles, mais il ne put détourner son propre regard alors que la balle alla se loger dans la tête de sa victime. Le sang gicla et il s'entendit crier « NON ! » tout en sachant que c'était inutile.
••••••••••••••••
Le coup de feu résonna à travers le téléphone, juste avant que la communication ne se coupe. Les deux hommes paniquèrent quelques secondes avant que Derek ne lâche « Ce n'est pas Stiles ! Ce n'est pas Stiles, il n'a rien. »
Le shérif ferma les yeux et lâcha un soupir de soulagement, avant de se reprendre.
- Il faut appeler une ambulance ?
- Oui. Mais pas pour lui.
Derek se concentra sur la conversation qui se déroulait à quelques mètres d'eux et fronça les sourcils.
- Il n'avais pas l'intention de porter ses paroles à exécution.
- Comment ça ?
- Quand il a dit qu'il les tuerait s'il n'avait pas ce qu'il demandait. Il est en train de crier contre celui qui a tiré.
- Il a paniqué, je ne suis même pas sûr qu'il sache lui même ce qu'il allait faire. Ça complique les choses... S'ils paniquent, ils peuvent faire n'importe quoi.
Le téléphone sonna à nouveau, avec le nom de Stiles en identifiant. Son père décrocha sans dire un mot.
- Je vous avais prévenu. Vous allez nous laisser partir maintenant ?
- Vous venez d'abattre un homme, je ne peux pas vous laisser partir. Vous devriez vous rendre avant d'aggraver votre cas.
- Et vous, vous feriez mieux de faire ce que je dis avant que le cas d'autres personnes ne s'aggrave.
D'autres voies parlaient de l'autre côté du fil, mais le shérif ne comprenait pas ce qu'elles disaient. Il lança un regard interrogateur à Derek.
- Trois de ses hommes ne veulent plus l'écouter. Ils disent que si un mort ne vous fait pas changer d'avis, 10 ne le feront pas plus. A moins que...
- Oh s'il te plaît, ne me dis pas que...
- Si dans 15 minutes ils ne peuvent pas sortir, ils tuent Stiles.
Il entendit le cœur du shérif s'accélérer, mû par la panique, et le sien suivre le même rythme. Il vit plus qu'il ne sentit ses griffes sortirent, et il dut se faire violence pour ne pas se transformer et aller déchiqueter tous ceux qui menaçaient la vie de l'adolescent, avant de partir le mettre en sécurité. La communication fut reprise ce qui le força à se concentrer sur autre chose.
- Bien, donc voilà votre dernière chance. Si dans 15 minutes nous n'avons pas un libre accès, vous n'aurez plus de fils. Et pour vous prouvez que nous n'hésiterons pas, voilà un avant goût.
••••••••••••••••
Stiles regarda Jo mettre le haut-parleur, et repoussa Lucas vers Hannah quand il vit n°3 et 5 se diriger vers eux. N°5 le mit debout et lui coinça les bras derrière le dos pour l'immobiliser. Stiles se jura de ne pas crier, mais il ne put retenir un grognement de douleur quand un premier poing s'abattit sur son estomac, suivi d'un autre, et encore un autre. Seul l'homme qui le maintenait l'empêchait de tomber, et il se concentra sur la voie de son père qu'il distinguait de l'autre côté du fil. Ce qui le fit un peu moins penser à lui-même lorsqu'il l'entendit crier « Bordel Derek ! Ne m'oblige pas à te tirer dessus pour t'arrêter ! Il y a trop de monde ! ». Stiles ne put s'empêcher de réagir à ça.
- Ne t'avise surtout pas de faire quelque chose Derek, où je jure que...
- Ton petit-ami n'a pas l'air d'apprécier que l'on te touche, l'interrompit n°3. Peut-être que si je te touche d'une manière beaucoup plus gentille...
- Yeah, je préfère que tu me frappes si ça ne te dérange pas.
- A ton service.
Cette fois, le poing s'abattit sur sa bouche. Il sentit sa lèvre éclater, et recracha du sang.
- Ça suffit, intervint Jo (et Stiles lui fut très reconnaissant d'être intervenu). Plus que 12 minutes Shérif, rajouta-t-il avant de raccrocher.
N°5 lâcha Stiles qui chancela, avant de se rasseoir. Lucas se colla à lui immédiatement, les larmes aux yeux.
- Je vais bien, le rassura l'aîné. Ce n'est rien.
- Tu saignes, répondit le petit d'une voie tremblante.
Hannah sortie un mouchoir de sa poche et appuya doucement sur la lèvre fendue, avec une mine concernée.
- Je ne sais pas qui de ton père ou de ce Derek à l'air le plus furieux, fit-elle remarqué.
- Probablement Derek. Il n'aime pas que quelqu'un d'autre que lui ne me frappe, il est plutôt possessif je suppose, plaisanta Stiles, avant de grimacer.
- Je n'en doute pas. Quand on trouve quelqu'un comme toi, on a toujours peur que quelqu'un de mieux que nous ne viennent nous le prendre.
- Il n'y a pas mieux que Derek. Enfin si, se corrigea-t-il, il y a des tas de gens mieux que lui. Des gens qui font des phrases complètes pour communiquer au lieu de grogner et de lancer des regards noirs et de croire qu'on sait ce qu'il pense sans qu'il ai à le dire qui te remercie quand tu leur rend un service ou leur sauve la vie. Service qu'ils te demandent si tu peux le faire et pas « si tu ne le fais pas dans les 5 secondes qui suivent je t'arrache la gorge avec mes dents ». Des gens qui te font confiance. Qui ne se servent pas de leurs erreurs passées pour éviter d'avancer et de risquer à nouveau de ressentir quelque chose. Des gens qui, quand tu les aide, ou que tu veux juste passer du temps avec, ne pensent pas directement que c'est parce que tu veux quelque chose d'eux, mais que c'est simplement parce que tu en as envie et que tu les aime bien. Il y a des tas de gens qui sont comme ça, et qui sont très bien.
- Mais ?
- Mais ils ne sont pas Derek, soupira Stiles. Je sais qu'il tient à nous, sinon nous serions mort plus d'une fois. Il n'y a que lui qui m'écoute parler, et pas qui me laisser juste parler, mais qui m'écoute vraiment, même s'il veut me faire croire que non. Ou qui justement ne me force pas à parler certains jours, comme la fête de mère, parce qu'il comprend. Qui m'envoie un message pour me dire « ne refais jamais ça ou c'est MOI qui vais te tuer » pour me dire qu'il est soulagé que je n'ai rien. Qui fais semblant d'être ennuyé par mes blagues – qui, en passant, sont hilarantes – alors que tout le monde l'a vu sourire. Qui fais en sorte de me rassurer et de me faire comprendre que je fais partie de la... bande quand je me sens inutile et que je cherche à m'éloigner, même si c'est à sa propre manière. Qui me laissera vraiment partir si je le veux un jour. Qui garde un flacon de mes médicaments pour que je puisse les prendre si jamais j'oublie. Qui me surveille toute la nuit si je me suis blessé, pour être sur que j'aille bien. Qui veillera sur papa s'il m'arrive quelque chose. Qui me laissera le faire regarder un film qu'il n'aime pas pour ne pas que je sois seul, alors que je fais exprès d'être seul pour être avec lui et que lui ne soit pas seul.
Stiles arrêta sa tirade, presque honteux, et se sentant complètement pathétique.
- Tu tiens vraiment à lui, n'est-ce pas ?
- C'est si évident que ça ? Rigola-t-il faiblement.
- J'espère vraiment pour lui qu'il réalise que c'est justement parce qu'il ne fait rien qu'il risque de te perdre.
- Il ne me perdra pas, murmura Stiles.
••••••••••••••••
On pouvait croire que Derek était plongé dans ses pensées, mais John savait qu'il était plongé dans une conversation. Pas besoin de se demander qui la menait. Il avait vu assez souvent cette expression dans les yeux du loup quand il écoutait Stiles. Un mélange d'exaspération et de tendresse. Ou plus. Il aurait donné cher pour savoir ce que son fils pouvait bien dire, parce que l'expression de Derek passait de amusé, à blessé, à étonné, à satisfait. Et s'il ne retransmettait pas la conversation, c'est qu'elle devait être basée sur lui. Il eut un sourire amusé à l'idée que Stiles ait pu oublier qu'il pouvait l'entendre et déballe tout sur lui, comme il le faisait avec son père sans même s'en rendre compte. Ce n'était que des phrase, par-ci par là, mais qui revenaient tellement souvent et sur un tel ton qu'il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre ce que ça voulait dire.
Il s'était dit que ça allait passer, qu'il se cherchait encore et que Derek étant, et bien, agréable à regarder, c'était normal. Mais il avait vite compris que Stiles ne s'était pas arrêté à son physique que le fait que Derek soit brisé ne faisait que le pousser d'avantage à vouloir le réparer qu'il ne lâcherait pas avant d'y être arrivé. Et qu'à ce moment là, c'est Derek qui ne le laisserait pas repartir.
Pour être honnête, il ne savais pas comment prendre cette information. Après tout, Derek était un loup-garou, plus âgé que Stiles, avec un passé plus que compliqué, et un casier judiciaire (même s'il n'avait rien fait). Et rien que pour ça, il pouvait difficilement sauter de joie à l'idée de son fils avec. Et si un jour il ne pouvais pas se contrôler ? S'il voulait que les choses aillent plus vite que Stiles ne le voulait ? S'il l'empêchait de partir s'il le voulait un jour ? Ou qu'au contraire il ne prenne pas cette histoire au sérieux dès le départ ?
Ces questions, et bien d'autres, avaient tournées dans sa tête de nombreuses fois. Et puis il les avaient observés. Il avait vu la confiance aveugle de Stiles, et celle plus mesurée, mais non moins importante, de Derek, celle qu'il n'accordait qu'à un nombre plus que limité de personnes. Il avait vu qu'à la moindre alerte, il était près de Stiles, près à le protéger. Il avait vu que, de toutes manières, il était toujours près de Stiles, comme s'il gravitait autours de lui. Même si à certains points il ne savait plus trop qui des deux gravitait autour de l'autre. Il avait vu que Derek n'étais pas si vieux quand il était détendu, ce qui arrivait en présence de son fils. Plus prompt à sourire aussi. Il avait que la plupart du temps, il savait gérer avec lui : il savait le calmer quand il était trop excité, savait l'écouter, mais savait aussi quand il ne fallait pas pousser et le laisser. Il comprenait que Stiles était lui aussi brisé, d'une certaine façon, et qu'il essayait aussi de le réparer.
Il les avaient vus se connaître et s'accepter tels qu'ils étaient, et arriver au point où ils feraient tout pour l'autre. Où ils étaient tout pour l'autre. Et cela, sans même s'en rendre compte eux-même.
Pour être encore plus honnête, il savait comment il prenait la nouvelle. Mais il n'était certainement pas être celui qui allait pousser son fils dans le lit de l'autre. Ils étaient tellement flagrants qu'il y allait bien avoir d'autres gens pour leur ouvrir les yeux. S'il arrivait à faire sortir son fils de là. Peut-être qu'une situation d'otages n'était pas le meilleur moment pour penser à son fils et sa vie amoureuse.
Ses hommes libérèrent donc le passage, même s'il n'aimait pas cette idée. Ils pouvaient toujours les prendre en course-poursuite, mais s'ils prenaient un otage avec eux... Il avait déjà perdu un civil, il n'en perdrait pas un deuxième. Si la seule solution était de les laisser partir, il le ferait.
Mais les choses semblèrent tourner à la façon dont Derek se tendit brusquement, l'inquiétude clairement visible sur son visage.
••••••••••••••••
A l'intérieur, c'était la panique, spécialement au niveau des bandits. Si abattre un homme et tabasser un adolescent n'embêtait pas plus que ça n°3 et 5, les quatre autres étaient nettement plus paniqués face à la tournure qu'avaient pris les événements.
- Ce n'est pas ce qu'on avait prévu ! N°2 engueula Jo. On était censé juste faire peur aux gens, prendre l'argent et se barrer ! Pas se faire arrêter par les flics pour braquage et meurtre ! Tu sais ce qu'on va prendre maitenant !?
- Sans compter qu'on a tabassé le gamin du Shérif !
- Fermez-là ! Ils ne nous ont encore pas arrêté, et ils savent qu'on tuera le gamin s'ils ne font pas ce qu'on dit.
- On ? Tu le tuera tout seul, je compte pas passer le reste de ma vie en tôle ! J'vais me rendre, ils seront peut-être plus sympa, dis n°2 en se dirigeant vers la sortie.
- Tu fais un pas de plus, menaça n°7, et c'est toi qui es mort.
- Arrête ça, intervint Jo. On ne peut pas...
- La ferme ! Le coupa n°5.
- La ferme ? Tu te rappelles à qui tu t'adresses ?
- Ouais, au type qui nous a foutu dans cette merde ! J'vois pas pourquoi on continuerai à t'écouter !
Le ton continuait de monter entre les deux groupes. Ils allaient bientôt perdre leur contrôle (ou le peu qu'il leur restait), et Stiles voulait éviter de se retrouver au milieu quand ça arriverait. Il n'arrivait plus à cacher son angoisse, et Lucas pleurait silencieusement contre lui.
- S'il te plaît Derek, surveille mon père si quelque chose arrive, soupira-t-il. Il l'entendit presque grogner « tais toi donc » ce qui lui arracha un sourire.
- Tu crois qu'on arrive dans un autre monde quand on meurt ? Demanda Lucas d'une voie étranglée.
- Quand ma maman est morte, c'est ce que je me suis dis. Comme ça un jour, je pourrai la retrouver.
- Si on meurt, tu crois qu'elle voudra bien que je reste avec toi en attendant ma maman ?
- Je suis sûre qu'elle serait d'accord, sourit Stiles, mais on ne va pas mourir aujourd'hui. Ou sinon elle va sûrement me punir pendant trèèèèèèèèèès longtemps. Et me priver de desserts.
Lucas laissa échapper un drôle de son, entre le rire et le sanglot.
- Peut-être qu'elle connaît la famille de Derek ? Et le mari d'Hannah ?
- Oh je suis sûre qu'ils nous regardent et désespèrent de votre obstination à ne pas voir ce qu'il se passe, intervint Hannah.
- Il ne se passe rien, grommela Stiles.
- C'est bien ce que je dis.
- Mon Dieu, il va vraiment me tuer. Peut-être que je devrais mourir ici. Ce sera moins douloureux.
- Tu dis ça comme s'il pouvait t'entendre.
- C'est plus ou moins le cas. C'est compliqué, ajouta-t-il gêné.
- Donc tu ne veux pas qu'il sache ce que tu penses réellement, mais pourtant tu en parles alors qu'il peut t'entendre ?
- Quoi ? Oh merde, non, je veux dire, enfin, c'est Derek et moi. Il va penser que c'est une blague. Et c'en est une ! Enfin, ce que j'ai dis ne l'était bien bien sûr, mais ça ne veut pas dire ce que ça veut dire, parce que, hé ! Ce n'est pas le cas ! Je ne suis pas passé à autre chose que Lydia, qui est totalement parfaite et totalement inaccessible, pour tomber amoureux de quelqu'un encore plus inaccessible, surtout pour moi. Ce sera complètement stupide. De toutes manières, il va totalement me tuer parce que, encore une fois, j'ai des ennuis. Donc je ne suis pas du tout inquiet.
- Je pense qu'on peut tous voir ça, se moqua Hannah.
- Je comprend plus rien, dit Lucas. Si Derek est amoureux de toi, pourquoi il voudrait te tuer ?
- Parce qu'il n'est absolument pas amoureux de moi.
- Mais...
La réflexion de Lucas fut interrompue quand les coups de feu commencèrent à résonner.
- Met ta tête entre tes genoux ! Commanda Stiles à Lucas en le couvrant de son corps.
Il s'aperçut que les tirs n'étaient pas dirigés contre eux, et que c'était le moment ou jamais.
- Maintenant papa !
Quelques instants plus tard, les portes à l'arrière comme à l'avant s'ouvrirent brusquement, laissant entrer les forces de l'ordre, qui maîtrisèrent les sept hommes. C'était fini.
Voilà pour la première partie (ou l'unique si c'est tellement horrible que vous n'en voulez pas plus). La fin viendra rapidement si vous le souhaitez :) N'hésitez pas à me faire part de vos impressions, si je dois changer des choses et tout... Merci de votre lecture !
