Titre : Pity

Résumé : Dans un monde où tous ont des cicatrices plus ou moins visibles, Kai se débat pour ne pas se noyer. Tous en ont, mais les moins visibles sont les plus dangereuses. The gazette. Yaoi.

Auteur : Rikka

Bêta : XXXXXXXXXXXXX

Genre : Tragedy Romance

Rating : M pour violence, language et scènes normalement interdites aux moins de 18 ans (normalement parce j'en écrit depuis mes 14 ans et que je ne suis toujours pas majeure)

Note : Première tentative de fanfiction sur mon groupe préféré. J'aime particulièrement les UA, alors peut-être que je vais en faire un peu plus ^^Si ma chérie (Miki tu te reconnaîtra) lit cette histoire, je lui fait pleins de poutoux !


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Aube

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Je me regarde fixement dans le miroir.

Mes yeux sont ternes et cernés, mon visage est tiré et ma peau trop pâle.

Seul mon sourire tranche sur ce spectacle navrant. Pas un sourire joyeux. Loin de là. Un sourire sadique. Cruel. Démoniaque.

Mais je ne crois ni au Diable, ni à Dieu. Je crois aux hommes, et c'est encore pire.

Mon corps marqué de bleus et de blessures diverses est abominable. Abomination : Horreur, dégoût que l'on ressent pour une personne ou une chose.

Les hommes me paraissent abominables. Mais je le suis sûrement encore plus qu'eux.

Je reviens au miroir, et attrape d'un geste vague une trousse de maquillage. Ce qui me rendra un aspect normal.

Je commence par le fond de teint que j'étale avec application. Il est bien plus foncé que ma carnation actuelle, une seule imperfection et tout le monde s'en rendra compte.

Mes yeux noirs sont ensuite soulignés d'un trait de khôl, et d'une légère touche de mascara. Je me crispe et fixe ce sourire dérangeant que me renvoie la glace. Serrant les poings à m'en faire mal, je parviens à assouplir mes lèvres et, arrivé à un résultat qui me parait naturel, je ressors de la sale de bain.

Je suis dès à présent Uke Yutaka, un élève normal d'une classe de Terminale normale.

Je ne suis plus Kai.

Et c'est tant mieux…


Matsumoto sourit en se levant. Chose rare, même pour lui.

Il sourit toujours en allant à la salle de bain, et se prépare sans pour autant regarder dans le miroir.

Il lui ressemble trop.

Alors qu'il enfile la chemise blanche de son uniforme, une marque blanche sur son poignet attire automatiquement son œil.

Il a oublié de mettre son bracelet hier soir.

Il regarde avec dégoût cette trace d'un évènement tabou pour lui. Dont la seule pensée suffit à faire remonter la bile dans sa gorge.

Il va dans sa chambre, ne faisant pas attention à son colocataire, et remet son bracelet de force, boutonnant sa chemise par-dessus, comme pour le cacher encore plus.

Pour l'ensevelir sous ses vêtements et le laisser là.

L'oublier.

Le sourire disparu du châtain revient, mais plus ironique.

Sa bonne humeur est partie.


Reita sursaute en entendant la porte de la salle de bain s'ouvrir brusquement.

Il regarde avec un sourire en coin son Ruki en sortir, mais son sourire se fane rapidement en voyant l'air torturé de son brun. Enfin… actuellement. Il change tellement souvent de couleur.

Il n'y a qu'eux qui s'appellent par leur surnom.

C'est une habitude bien trop encrée entre eux pour être changée si facilement. Malgré le temps, les épreuves et… lui.

Ryô Akira est donc Reita entre ces murs.

Tout comme Matsumoto Takanori est Ruki.

Parce qu'ils sont ensemble, les seuls à avoir survécu.

Ruki se crispe quand deux bras entourent ses épaules et le ramènent vers un torse musclé.

Il ne relève pas les yeux vers son ami… son amant, car il sait d'avance quelle expression Ryô… Reita a.

Un visage grave et des yeux bien trop calmes. Tout comme lui.

Ces évènements leur pèsent à tous les deux. Tout comme le comportement de Ruki, qui ne peut les dépasser.

Mais même si Reita sait que c'est vers une voie sans issue que le mène Ruki, il le suivra.

'Parce que je suis le seul fautif.'


Loin de ses préoccupations, Uruha se réveille et se lève sans jeter un coup d'œil à Aoi de l'autre côté de la chambre.

Aoi, loin de s'en formaliser, a un sourire amusé, et il regarde avec douceur l'être qui l'a sauvé de lui-même se détendre sous la douche.

En rencontrant le creux du bras droit d'Uruha, il grimace. Il a encore 'fauté'.

C'est donc pour cela que le brun ne lui a toujours pas parlé depuis hier soir. Il s'avance et passe sa main sur la trace de piqûre.

Comme pour à la fois s'en rapprocher et la cacher aux yeux du monde.

« Je ne t'en veux pas, idiot. »

Uruha se retourne vers lui et le regarde dans les yeux, le prenant par la taille.

« Tu es tout pour moi, Uruha. Mon sauveur, mon amour, et le seul face à qui je plierais. C'est un serment. »

L'autre sourit lentement, et comme pour sceller ses paroles à tout jamais embrasse profondément son amant qui se laisse faire avec complaisance, malgré l'eau imbibant progressivement ses vêtements.

Sans le savoir, ils vont tous arriver au lycée en retard. Et se retrouver en ce jour de rentrée dans une seule et même classe.

Ils vont d'abord s'ignorer, puis se remarquer les uns les autres. Parce que les personnes qui n'aiment pas la compagnie des autres, mais ne veulent pas pour autant leur solitude finissent toujours par vouloir être seuls ensemble.

Ils ne savent pourtant pas que c'est cela qui va précipiter leur perte et leur déchéance.

Mais quitte à retomber. Autant l'être en bonne compagnie non ?


Alors ? Verdict ?