Halloa !

J'ai été prise d'une envie aussi subite qu'inutile, mais c'est pas grave, j'aime me faire des kiffs !

J'vais vous poster certains de mes OS que j'ai déjà écrit y a quelques temps pour la plupart, comme ça, bah pour pas vous mentir, j'fais le tri :'D

Celui-là, j'le kiffe, parce que, de une, il est comique, de deux... bah il est super comique : D ! Donc voilà, j'ai eu envie de vous le faire partager, histoire que vous riez un peu ^^

Au début il était se finir ainsi, mais suite à de nombreuses demandes, et surtout à des idées productrices, j'ai écrit une suite, que je vous poste juste après :P

Bonne lecture & viel Spaß !


« Ich kann ja auch dann mal Fun haben »

_Ca t'dit on va à la ducasse ?

Cléo me regarda comme si une corde me poussait sur le front. Ou bien comme si un bouton concurrençait l'Etna et menaçait d'exploser à tout moment. Ou bien comme si j'avais une plantation de salade entre les dents. Ou pire encore, comme si ... Nan en fait là j'ai plus d'idées.

Elle se releva – elle était avachie sur son pieu, à la limite c'est son sien, elle fait ce qu'elle veut et vit sa vie, hein – et prit appui sur un coude – le droit pour être précise, sachant que je suis assise de ce côté de sa chambre, sur sa chaise à roulette. D'ailleurs j'm'éclatais à tourner dessus lorsque j'ai eu cette magnifique idée – nan moi la modestie, j'l'ai pas eu à la naissance, mes parents l'ont troqué contre un beau bébé, héhé ...

_La quoi ? demanda-t-elle en ouvrant de grands yeux bizarres.

Oui, il lui faut un certain temps avant que tout ce qu'on lui dise monte au cerveau. Ne surtout pas faire attention, c'est tout ce qu'il y a de plus logique chez elle.

_Du-casse, répétais-je en hachant les syllabes. Mais ch'uis con moi aussi ! m'écriais-je en me tapant le front, comprenant enfin le malentendu.
_J'te l'fais pas dire.
_Connasse.
_Wouh-hou ! Descends de Plouc-land Angie chérie, j'risque pas de comprendre le flougaboulien.
_Et après c'est moi qu'on traite de zarbe.
_Héhé, on a la classe ou on l'a pas !
_J'te rassure, toi tu l'as pas, répliquais-je avec un grand sourire.
_C'est quoi ta ducasse ? maugréa-t-elle dans sa barbe, vexée que j'eus le dernier mot.
_Ducasse, mot d'origine pas d'ta langue, qui veut dire dans le langage des gens normaux – ou plutôt pas normaux vu que personne connaît... Oh nan j'ai mieux, du langage des gens de ma normalité, voilà c'est mieux – fête foraine.
_Tout ça pour ça ? Tu pouvais pas dire « fête foraine » direct ?
_Bah ... Nan, souriais-je de toutes mes dents.
_Tu kiffes te compliquer la vie, hein Angie chérie.
_Cléo la zéro, ta gueule sinon j'te fais bouffer tes ongles.

On se regarda en chien de faïence avant d'exploser de rire.

_Bon, d'accord ou pas d'accord ?
_D'accord !
_Tssss... J'dis ducasse c'est la fin du monde, et là avec fête foraine c'est genre ça t'recharge les batteries...
_Bouge ton derch au lieu de ruminer.
_Si j'veux concurrencer les vaches, c'est mon problème.

Elle rigola et me tira hors de sa chambre. Une demi-heure plus tard, nous étions dans la gueule du loup. Implanté en plein milieu du centre ville, ce géant empiétait sur les parkings, bloquait la circulation et faisait le bonheur des plus petits – tout comme des plus grands. En gros, elle débordait de toutes parts. Pire que la graisse d'une baleine. Gott j'ai d'ces expressions, moi...

Nous n'étions que toutes les deux, mais ça suffisait amplement – nous ne souhaitions pas faire fuir tout le peuple. Quoique ç'aurait été pratique, pas besoin de faire la queue aux manèges ! -, surtout qu'on risquait de croiser des potes. A moins qu'ils se soient tous fait enlever par les E.T. Oui, ch'uis fana des E.T !

On fit un premier tour de repérage, une barbe à papa chacune à la main, après avoir bien entendu enfilé une gaufre. Nous, des goinfres ? Jamais d'la vie. On est pires que ça ! Tandis que Cléo mangeait tranquillement sa friandise, je m'arrêtai brusquement, en extase. Vous voyez la Fresque de la Chapelle Sixtine, peinte par Michel Ange ? Mais si, celle où deux gus se pointent du doigt ! Et bah enlevez un gus, mettez moi à la place, et vous verrez comment j'étais à cet instant précis.

_Wouuuuuuuuuuh ! Cléo de ma vie, je veux faire ça ! m'exclamais-je en lui montrant le manège, cause de mon émerveillement soudain.

Pulsion. Un bout de fer de quarante mètres avec à ses deux extrémités quatre sièges, donc huit en tout – ouais moi aussi ch'uis étonnée du fait que je sache aussi bien compter. Cette espèce de bras articulé tournait en rond dans un sens, puis dans l'autre, et encore dans un autre. J'eus soudain l'impression qu'il existait plusieurs sens. Ok, dis comme ça, ça a franchement l'air nul. Au début elle me fit penser à une grande roue. Mais dès que j'ai vu que la vitesse prenait de l'ampleur, que les gens criaient à tout va, et que les sièges tournaient sur eux-mêmes, des étoiles illuminèrent mes yeux. Je voulais vraiment le faire, à tout prix. Quitte à ce que je dus faire le grand écart sur une barre verticale à Hawaï, que je fus obligée d'embrasser la tête du premier vieux dégarni qui passât dans le coin, ou encore, à ce que dus me dessaper en public, jusqu'à ce que je restât en chaussette s'il le fallait. J'n'en avais franchement rien à foutre. Je voulais monter dessus. Je suis plutôt du genre casse-cou, et tout ce qui est à sensation, faut que je goute, même si j'me casse quelque chose, c'est pas grave, ch'uis une Super Zéro, j'ai le don de régénérescence. Cléo regarda mon sourire béat avec inquiétude, mâchoire crispée, les dents qui grinçaient à dix kilomètres à la ronde, le regard fou de quelqu'un qui voit la fin de sa vie toute proche. Ola, j'la connais la petite, et ce coup-là, j'le sentais pas.

_Euh... Angie, t'es sûre de toi, là ?...
_Bah bien sûr ! Tu m'fais pas confiance ?
_C'est pas ça, c'est juste que, t'imagine, le truc il s'casse, ou bien on reste coincées en haut, ou bien y a le feu et tout explose, répandant notre cerveau aux quatre coins de la ville, ou encore...
_Cléo, la positive attitude ! Allez, je t'en supplie amour de ma vie ! lui demandais-je en battant des cils.
_Oh, t'as fait une rime, ricana-t-elle nerveusement, les trippes déjà serrées alors qu'elle ne faisait que regarder.
_Cléo, c'est une question de vie ou de mort !
_Tiens c'est bizarre, j'allais dire la même chose...
_Aie pitié d'une pauvre fille en manque de sensation extrême, la suppliais-je en m'agenouillant devant elle, mains croisées en une fervente prière, toute entière à ma subite dévotion. Je ferai tout pour toi ! Je t'épouserai même, si tu daignais m'accorder ce privilège ! Oh ma muse, toi que j'aime, que j'idolâtre et que je contemple du haut de ton pitit mètre, accepte ma main et viens avec moi !
_Putain Angie ta gueule... grimaça-t-elle avec un rictus gêné. Relève-toi, tu m'fous la honte !...
_Jamais de la vie ! Monte zur le manèze avec moua et z'arrêterai, dis-je puérilement.
_T'as vu la vierge. Je monterai jamais là-dessus !
_Oh ! m'exclamais-je toujours aussi théâtralement en ouvrant grand la bouche. Tu oses me faire cet affront ! Tu ne m'aimes pluuuuuuuuuuuuuus ! me plaignis en feignant de pleurer. Qu'ais-je fais au bon Dieu pour que tu me rejettes de la sorte ?
_Tu m'as fait me taper la pire honte de ma vie et de toute l'histoire de la honte.
_Oh t'exagère, elle a pas d'histoire, la honte... Bon d'accord, répondis-je devant son regard insistant de serial killeuse avant de me relever.

Le temps d'épousseter mon magnifique bagguy - oui parce qu'il est vraiment magnifique mon bagguy, vous imaginez même pas à quel point ! Il est bleu foncé, les poches sont magiquement peinturlurées de jaune et de bleu clair, avec de loufoques traits blancs qui ... Je secouai la tête en voyant l'air pas commode de mon amie, arrêtai là ma contemplation, puis accrochai son regard et lui répétai en une litanie sans fin « s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait... »

_Tu m'feras pas flancher, me prévint-elle.
_Très bien. Toi & moi, c'est fini ! Je divorce ! décrétais-je en lui tournant le dos et en croisant les bras.

Et, tout à ma puérile bouderie, j'entendis quelqu'un dire exactement la même chose, mot pour mot, à peine quelques mètres plus loin. Piquée par la curiosité et l'admiration pour cette personne géniale – bah ouais elle dit les mêmes choses que moi, elle est donc aussi géniale que moi ! – je tournai la tête et vis un homme grand, les cheveux noirs, bouder exactement comme moi, tournant le dos à un de ses potes – enfin, j'imagine que c'est son pote, sinon ça craint s'il dit ça à un inconnu. Si, si, j'vous jure, ça craint ! Et pour cause, j'ai déjà testé ...

_Allez, putain, boude pas, si tu tiens tant à y aller, vas-y tout seul, t'as pas besoin de moi pour ça.
_T'es fou, toi, j'y vais pas tout seul ! s'exclama mon copiteur de boudage.
_Angie, tu vas bouder encore longtemps ? me demanda Cléo, attirant de niveau mon attention vers elle. T'as qu'à aller faire joujou, mais moi il est hors de question que j'y aille, j't'attends ici.

Je me retournai brusquement, subitement ramenée à ma p'tite vie de solitaire qui pouvais pas manéger dans ce monde de brut. Je la fusillai faussement du regard et lui rétorquai la même chose que le gus à quelques nuances près, y ajoutant même ma touche personnelle.

_T'imagine si entre temps j'me fais agresser par les yétis des étoiles, ou bien kidnapper par les E.T des montagnes !
_Arrête de fumer... T'es née comme ça ou t'as pris trop de coke ? Si t'y vas pas, on va voir ailleurs alors.
_Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !... Ze veux faire le manèze... boudais-je une fois de plus, limite les larmes aux yeux tellement ma frustration était grande et mon désir protubérant.

Je regardai l'attraction s'actionner une fois de plus. Le regard hypnotisé, je suivais le moindre de ses mouvements, le cou relevé à l'extrême - j'm'en foutais des torticolis, moi ch'uis une rebelle ! Un léger coup d'œil vers la gauche et je vis que le mec était dans le même état d'extase que moi. Il dut sentir que je l'observais puisqu'il tourna la tête vers moi. Ses beaux yeux se rivèrent dans les miens et, durant quelques secondes, je crus contempler quelque chose de plus immense que l'océan lui-même. Puis, prise d'une pulsion soudaine – bah ouais le manège s'appelle bien Pulsion ! -, je m'approchai de lui, revêtue d'une assurance que je ne possédais pas du tout, mains dans les poches, une nonchalance parfaitement bien calculée collée à mon attitude.

_Salut. J'ai vu que tu voulais monter mais qu'ton pote était pas totally agree.

Oh, aurais-je omis de vous dire que j'étais bilingue ? Et bah voilà, maintenant vous le savez ! Mon père est américain, ma mère anglaise, et mes grands parents étaient des colons de la Papouasie Nouvelle Guinée. Nan en fait c'est pas vrai.

_Comme ch'uis dans le même cas et que j'refuse d'y aller toute seule, j'me demandais si tu voulais pas venir avec moi, repris-je avec un air de chien battu.
_Ok, pas de problèmes.

J'écarquillai les yeux de surprise. J'ai rêvé, j'ai pas rêvé ? Telle est la question. Que quelqu'un me pince. Euh, nan, en fait, j'ai pas envie de souffrir du bras. Je souris de toutes mes dents. Il a dit ouiiii ! P'tite danse de la victoire intérieure - oui parce que ch'uis ok pour me taper la honte mais des fois ça fait vraiment mais vraiment pitié ! - et on se dirigea vers le vendeur de ticket après qu'il ait tiré la langue à son pote. J'le kiffe déjà ce mec, il est aussi gamin que moi.

_Bah... Angie !... s'exclama Cléo.
_Trop tard, j'te quitte, tu veux pas manéger avec moi, alors j'manège avec mon nouveau poto !

Je rigolai devant sa tête surprise et toute choquée. Une fois que mon nouveau poto, comme je me plaisais à dire, eut pris les places, on s'installa en toute logique dans les sièges. J'étais surexcitée. J'allais faire mon manège ! Ma vie prenait enfin tout son sens ! Bientôt je serais célèbre ! Connue dans le monde entier comme la meuf qui ... exagérait toujours tout. Hm. J'assume encore aujourd'hui.

_Au fait, moi c'est Linke, se présenta-t-il.
_Enchantée, souris-je.
_Hm. Là t'es censée me donner ton prénom.
_Je sais. Mais sachant que je viens de bouffer un truc, j'veux pas prendre le risque que tu m'retrouves pour me déglinguer quand j't'aurai gerbé dessus ! expliquais-je en souriant de toutes mes dents.

Pas le temps de parler plus longtemps que l'attraction s'ébranla. Je poussai un cri de joie & d'excitation. En route pour le Paradiiiiiis !

Cinq minutes plus tard, nous descendions, s'accrochant désespérément l'un à l'autre, comme si on allait sombrer d'une minute à l'autre. Nos jambes tremblaient à un point inimaginable – enfin plutôt les miennes quoi – et on n'arrivait pas à marcher droit. En tout cas, j'avais tout de même un énorme sourire de mongole collé aux lèvres. J'avais fait mon manège ! Je regardai Linke et constatai qu'il avait le même que moi.

_Tu peux m'dire ton prénom maintenant, me chuchota-t-il.
_Angie.
_Oh Angie, Ahiiiiiiiingie ! chanta-t-il en caricaturant un singe égorgé à trois bras.

Je rigolai devant cette parfaite imitation venue tout droit d'un film d'horreur mixé d'un film porno sans actrice à poil. Il me rejoignit et on se mit tranquillement à délirer, copiant Mike Jagger, avant de retrouver nos amis qui avaient, quant à eux, commencé à sympathiser. Nous fîmes rapidement les présentations et j'appris que son pote répondait au doux nom de ...

_DAVIIIIIIIIIIIIIIIID !

Ouais, voilà, j'allais le dire. Linke lui sauta gentiment dessus – mouais, tout est relatif, hein... - et lui colla un gros bisou sur la joue. Cléo s'approcha doucement de moi et me murmura à l'oreille une question des plus existentielles : comment faisait-il pour sortir des conneries aussi grosses que moi ?

_Ouais, c'est bien, gentil Linke, t'auras un nonos si t'es sage, hein... Bon, c'est pas que j'veux casser ton trip, vieux, mais on va devoir y aller, les mecs vont se demander c'qu'on fout. Et tu connais Timo, ajouta-t-il d'un air blasé.

Je compris d'emblée comment était ce Timo et décidai d'exploiter le filon – ne jamais me tendre une aussi belle perche.

_Ouais les mecs, faudrait pas qu'il s'imagine que vous soyez en pleine partouse. Si ça se trouve il serait déçu de pas être invité !

Linke me regarda bizarrement. J'sais toujours pas pourquoi mais j'le sentis mal, là...

_Pourquoi ? Une partouse t'intéresserait ?

Cléo rigola en voyant que je ne trouvais rien à répondre. Elle me le paiera. Mais pour le moment, c'est de lui que je m'occupe. Heureusement pour moi, je me repris à temps.

_Oh mais si t'y participes mon cher, ce serait un réel plaisir !

On se défia du regard avant d'exploser de rire. Ils nous emmenèrent ensuite voir leurs potes – bon d'accord on a, j'ai, un tout petit peu insisté, histoire de bien pouvoir me venger, quelque chose de correct, dans les règles de l'art ! – avant que l'après-midi se terminât. Malheureusement pour nous. J'échangeai un regard avec Linke et nous eûmes la même idée. Comme des enfants, il m'attrapa la main et nous nous mîmes à courir vers le manège, délaissant nos amis qui restèrent sur le cul en nous voyant nous enfuir. Un regard ébahi, un sourire échangé, et nous montâmes une dernière fois dans le Pulsion...